SEMESTRE 2 UE 1.1.S2 – Psychologie, sociologie, anthropologie 2/ Normal, anormal et pathologique La norme Etat habituellement répandu ou moyen considéré le plus souvent comme une règle à suivre Tout ce qui entre dans une norme est considéré comme "normal", alors ce qui en sort est "anormal" Selon Edward T. Hall, il existe trois niveaux de règles culturelles: règles techniques règles informelles règles formelles La force des normes tient dans les sanctions positives ou négatives Anormal C'est ce qui est l'exception à une norme, qu'elle soit morphologique, structurale ou fonctionnelle, l'anormal ainsi défini peut exister en soi, indépendamment de toute relation "pathogène" Pathologique Ce qui affecte, ce qui est ressenti douloureusement et qui cause un dommage à qui en est atteint Notion subjective Le pathologique désigne aussi quelque chose de fondamentalement différent (dévié, déformé, autre) introduisant un désordre Le normal et le pathologique Il existe des formes de pathologie reconnues par la biomédecine, et qui ne sont pas considérées comme des maladies dans d'autres groupes socioculturels Ces notions évoluent différemment non seulement dans l'espace, d'une culture à une autre, mais aussi dans le temps, d'une période à une autre. Des états jugés "normaux" à certaines époques peuvent conduire à des diagnostics de maladie à d'autres époques. Au cours de l'histoire de chaque groupe, de nouvelles pathologies apparaissent. Il existe des "syndromes culturellement conditionnés" = il n'existe pas d'équivalent dans la nosologie médicale. La maladie n'a pas besoin d'exister d'un point de vue biomédical pour être ressentie. Pour une même pathologie les traitements peuvent être très différents La désignation comme normale et pathologique ne se fait pas hors d'une organisation sociale et elle ne prend sens qu'en fonction de ce contexte. La perception de la frontière entre normal et pathologique répond à un système de représentation donné La chronémie Le rapport au temps de chaque individu Le temps n'est pas une valeur absolue Nous ne percevons pas le temps qui passe à la même vitesse à tous les âges de la vie, il n'est pas non plus le même selon l'état physique et psychique Certaines valeurs et normes déterminent les attitudes à l'égard de la ponctualité et de l'organisation du temps, voire la notion d'attente Le lien au temps dépend du vécu de chacun mais également de sa relation à l'autre. Il n'est pas possible de dissocier ces deux éléments La maladie Soigner, c'est replacer l'individu dans sa norme. Chaque professionnel de santé choisit ce qui lui semble normal ou anormal, donc pathologique La maladie est un phénomène perçu spontanément à propos duquel on communique pour lui donner un sens qui va au-delà d'une simple lecture médicale, productrice de catégories de diagnostics Dans beaucoup de sociétés, on ne retrouve pas le concept de maladie. Celui-ci appartient à des catégories plus vastes du mal, de l'infortune et du désordre Le désir humain d'échapper à la souffrance et à la maladie est traité, sous des formes variées, dans toutes les cultures Les médecines traditionnelles Elles se rapportent aux savoirs, aux pratiques et aux croyances en matière de santé. Elles utilisent des plantes, des parties d'animaux et de minéraux mais aussi des techniques manuelles et des techniques spirituelles Elles doivent permettre de diagnostiquer, de soigner ou tout simplement de préserver la santé Les guérisseurs prennent le malade dans son ensemble, corps et esprit. Les rituels, les incantations et les remèdes sont proposés au patient pour renouer ses liens profonds et le rattacher à l'univers. Pour eux, l'homme est un tout vivant, indissociable de son environnement. Etiologie des maladies L'origine des maladies peut être expliquée à partir de 3 grands modèles: modèle biomédical ou scientifique modèle naturaliste ou holistique modèle magico-religieux Modèle naturaliste ou holistique un équilibre est conservé avec l'harmonie des forces de la nature la santé se définit par l'équilibre parfait, ou harmonie entre les dimensions de la personne la santé est un bien-être total, touchant les aspects physiques, psychologiques, spirituels et sociaux enfreindre les lois de la nature peut donc engendrer des déséquilibres, un chaos et la maladie Modèle magico-religieux le miracle donne un espoir de guérison face à une maladie que le patient ou l'entourage ne maîtrisent pas selon cette représentation, le monde est une arène dominée par des forces surnaturelles, le sort du monde et de ceux qui s'y trouvent est soumis à l'action des forces du bien et du mal Conclusion On ne peut pas parler de maladie au singulier L'infirmier doit s'interroger sur les normes qu'il suit, tant personnelles qu'hospitalières ou sociétales La guérison est souvent le rétablissement de la norme de l'individu, ou l'acceptation puis l'éducation à de nouvelles normes