2. RÉPONSE
La rhubarbe, genre Rheum, appartient à la famille des Polygonacées. Certaines
espèces Rheum sont utilisées à des fins médicales (Rheum palmatum), tandis que
d’autres sont utilisées à des fins alimentaires (Rheum rhabarbarum L., Rheum
rhaponticum L., Rheum undulatum L.).
Les tiges de rhubarbe sont utilisées pour la préparation de confitures, desserts et
gâteaux, et peuvent être consommées en toute sécurité.
Les feuilles de rhubarbe sont considérées comme toxiques par différentes
instances.1,2 Par le passé, les feuilles de rhubarbe cuites ont été utilisées comme une
sorte de légume, en particulier en période de pénurie alimentaire, par exemple
pendant la première guerre mondiale. Divers cas d’intoxication aiguë après ingestion
de feuilles de rhubarbe ont été recensés, parmi lesquels quelques cas mortels.3,4,5
Une intoxication d’enfants a été rapportée après consommation de feuilles de
rhubarbe fraîches du jardin, ainsi qu’une intoxication de végétariens ayant
consommé une salade qui contenait des feuilles de rhubarbe.6 Des cas sont
également connus d’intoxication d’animaux (chèvres et porcs) après ingestion de
feuilles de rhubarbe.7
Les symptômes observés après ingestion de feuilles de rhubarbe sont des maux
d’estomac, de la diarrhée, des nausées, des vomissements ainsi que des dégâts
rénaux. Dans quelques cas, la consommation de feuilles de rhubarbe a été mortelle.
Au départ, la toxicité des feuilles de rhubarbe était principalement attribuée à leur
teneur assez élevée en acide oxalique/oxalate. Il est cependant plus vraisemblable
que les anthraquinones jouent également un rôle dans la toxicité. Les feuilles de
rhubarbe contiennent e.a. de la rhéine, de l’émodine, du chrysophanol et du
physcion, dont un effet mutagène a été prouvé.6 Plusieurs de ces substances ont un
effet laxatif plus ou moins marqué.
L’acide oxalique (et ses sels = oxalate) est bien sûr présent dans des plantes et des
produits végétaux. Il s’agit également d’un produit métabolique final normal chez
l’homme (ainsi que chez d’autres mammifères). Lors de l’ingestion de plantes
contenant de l’acide oxalique, ce dernier va combiner le calcium, le magnésium et
d’autres cations bivalents, ce qui va diminuer la disponibilité de ces minéraux.
L’ingestion excessive d’acide oxalique peut mener à la formation de calculs rénaux.
La teneur totale en oxalate dans les produits alimentaires se compose d’une quantité
d’oxalate soluble et d’une quantité d’oxalate insoluble. L’oxalate soluble ayant une
disponibilité biologique plus élevée, ses effets nuisibles potentiels sur la santé sont
par conséquent également plus élevés.8
La teneur en acide oxalique/oxalate de la rhubarbe (ainsi que d’autres plantes) varie
en fonction du climat, de la composition du sol, de l’âge de la plante ainsi que des
parties de la plante. Certaines références mentionnent que la teneur en acide
1 Government of Canada, Canadian Biodiversity Information facility.
http://www.cbif.gc.ca/pls/pp/ppack.info?p_psn=171&p_type=all&p_sci=sci&p_x=px
2 US National library of medecine and the national institutes of health.
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/002876.htm
3 Lefmann, H. (1919). Death from rhubarb leaves due to oxalic acid poisoning. J. AM. Med. Soc., Vol 73, 12, p. 928-
929.
4 Anonymous (1917). Death from eating rhubarb leaves. J. Am. Med. Assoc., Vol 73, 25, p. 1928
5 Anonymous (1917). Poisoning from rhubarb leaves. J. Am. Med. Assoc., Vol 68, 26, p. 1928.
6 Paneitz, A. & Westendorf, J. (1999). Anthranoid contents of rhubarb (Rheum undulatum L.) and other Rheum
species and their toxicological relevance. Eur. Food Res. Technol., 210, 97-101.
7 Cooper, M.R., Johnson, A.W. (1984). Poisonous plants in Britain and their effects on animals and man. Her
Majesty’s stationary Office, London, Englang, 306 pp.
8 Noonan, SC, Savage, G.P., Reg, NZ (1999).Oxalate content of foods and its effect on humans (1999). Asia Pacific
J. Clin. Nutr., 8, 64-74.
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