La contrainte de t= 2 doit ˆetre satur´ee `a l’optimum. Celle de t= 1 l’est aussi : sinon, une
modification dy < 0 telle que dx +dy = 0 implique que la ressource en t= 2 (avec θ= 0) varie de
d(Rx +y)=(R−1)dx > 0.
Il s’ensuit que λc1=yet (1 −λ)c2=R(1 −y). Le portefeuille optimal comporte donc y∗actifs
courts, avec
y∗= arg max
yλu y
λ+ (1 −λ)u1−y
1−λR,
soit, u0(c∗
1) = Ru0(c∗
2). En utilisant la concavit´e de u, on a : u0(c∗
1) = Ru0(c∗
2)> u0(c∗
2)⇒c∗
1< c∗
2.
5. (5a) Quelle est la quantit´e maximale de biens que peut livrer la banque en t= 1 ? (5b) Les
consommateurs impatients ont-ils int´erˆet `a attendre t= 2 pour se pr´esenter au guichet ? (5c) Un
consommateur patient en t= 1 qui anticiperait que tous les autres patients vont r´eclamer c∗
1en
t= 1 (pour le consommer en t= 2) a-t-il int´erˆet `a se ruer au guichet ? Vous supposerez que, si la
banque ne peut pas honorer ses engagements, elle partage ses ressources ´egalement entre tous les
consommateurs (r´eclamant des biens en t= 1). (5d) Se rue-t-il au guichet s’il anticipe que tous
les autres patients vont attendre t= 2 pour consommer c∗
2.Qu’a-t-il int´erˆet `a faire en t= 1 ?
Interpr´etez les r´esultats (c) et (d) en termes de «paniques »bancaires ?
(a) La banque peut livrer au maximum y∗+rx∗.
(b) Si un consommateur impatient d´ecide d’attendre t= 2 pour consommer, son utilit´e est
nulle : il se pr´esente toujours au guichet en t= 1.
(c) Si tous les consommateurs r´eclament c∗
1,la banque doit livrer λc∗
1+ (1 −λ)c∗
1=c∗
1> y∗=
c∗
1/λ. Elle doit donc liquider des actifs longs. Si c∗
1< y∗+rx∗,il reste suffisamment de ressources
en t= 2 pour livrer c∗
2> c∗
1`a un consommateur patient (infinit´esimal) qui d´eciderait d’attendre
t= 2 pour retirer ses avoirs. Sinon, c’est-`a-dire si c∗
1≥y∗+rx∗,la banque livre `a chacun y∗+rx∗.
Il ne lui reste rien en t= 2 (elle a liquid´e tous ses actifs longs). Un consommateur patient qui
d´eciderait d’attendre pour consommer c∗
2n’aura donc plus rien en t= 2 !
Au total, si c∗
1< y∗+rx∗,le consommateur patient d´ecidera d’attendre pour consommer c∗
2;
si c∗
1≥y∗+rx∗,il ira r´eclamer c∗
1en t= 1.Comme tous font le mˆeme raisonnement, la banque
est mise en d´efaut si et seulement si c∗
1≥y∗+rx∗.
(d) S’il se pr´etend impatient, il consomme c∗
1; sinon, il consomme c∗
2> c∗
1. Il a donc int´erˆet `a
attendre t= 2 pour retirer ses avoirs. Il y a donc deux ´equilibres de Nash lorsque c∗
1≥y∗+rx∗:
l’un o`u chaque consommateur patient «panique »et d´ecide de retirer ses avoirs d`es t= 1, ce qui
met la banque en faillite, et l’autre o`u ces consommateurs attendent pour retirer leurs avoirs au
moment o`u ils en ont effectivement besoin.
6. Les r`egles de Bˆale pr´evoient que les banques doivent conserver un certain ratio d’actifs longs
par rapport `a leurs actifs courts. Retrouveriez-vous les r´esultats de la question 5 si la banque ne
pouvait pas du tout liquider ses actifs longs en t= 1 ?
Si la banque ne peut pas du tout liquider ses actifs longs, elle d´etient forc´ement Rx∗en t= 2,
de sorte que les consommateurs patients n’ont pas int´erˆet `a se pr´etendre impatients en t= 1.Seule
la situation o`u personne ne «panique »de la question 7 se retrouve.
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