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de réaliser la coloscopie sans préparation avec un système
de lavage perendoscopique à l’aide d’une pompe hydrique.
Délai
Le délai optimal de la coloscopie reste controversé. Les
recommandations de l’ASGE de 2005 préconisent la réali‑
sation de la coloscopie dans les 12 à 48 heures suivant l’ad‑
mission du patient. La réalisation précoce d’une colo scopie
augmente le taux de détection de la source hémorragique et
améliore leur prise en charge. La réalisation d’une coloscopie
précoce (< 24 heures) vs retardée (> 24 heures) n’entraîne pas
de différences en termes de mortalité. Une coloscopie effec‑
tuée dans les 24 heures diminue la durée d’hospitalisation,
entraîne moins de transfusion et le coût lié à l’hospitalisation
est moindre. Elle doit être envisagée de manière précoce chez
un patient stabilisé associé à une préparation colique optimale.
Risque
Le risque de perforation varie de 0,3 à 1,3 %.
Scanner injecté
Performance, modalités de réalisation
Sa sensibilité est de 85,2 % et sa spécificité de 92,1 %.
Deux facteurs améliorent ses performances diagnos‑
tiques :
● la sévérité de l’hémorragie (seuil de détection de 0,3 ml/min) ;
● une hémorragie active.
Le caractère intermittent du saignement implique de
réaliser le scanner dès que possible une fois le diagnostic
clinique d’HDB confirmé. Trois phases sont requises : non
injecté, au temps artériel et veineux.
Avantages
Examen non invasif, facilement accessible qui ne nécessite
aucune préparation et reproductible.
La présence d’un saignement actif permet de choisir le
mode d’intervention en fonction de la localisation et de gui‑
der le geste thérapeutique. L’autre avantage de cet examen
est d’apporter des renseignements sur l’étiologie. À l’inverse,
l’absence de saignement actif peut aider dans la stratification
de la gravité et envisager de différer l’endoscopie pour la réa‑
liser dans des conditions de préparation optimales.
Inconvénients
Néphrotoxicité, le risque allergique, les difficultés d’inter‑
prétation liées à la présence de corps métallique (prothèse
de hanche), l’exposition aux rayonnements et l’absence de
possibilité thérapeutique.
Malgré le manque d’études de stratégie, notamment
coût–efficacité ; le scanner de par sa facilité d’accès semble
s’imposer dans l’algorithme de prise en charge des HDB. Il
doit être réalisé de manière précoce chez un patient ayant
une hémorragie active sévère.
Autres méthodes d’investigation
La scintigraphie aux globules rouges marqués est peu uti‑
lisée en France, du fait de sa faible disponibilité et de son
caractère peu spécifique pour topographier le site hémorra‑
gique. L’artériographie ne doit plus à ce jour être utilisée à
titre diagnostique, car moins sensible que le scanner (seuil
de 0,5 ml/min) et plus invasive.
Liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de lien
d’intérêt.
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