Traitement hormonal par tamoxifène avant la

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Traitement hormonal du cancer du sein
par tamoxifene avant LA MENOPAUSE
Vous n’étiez pas ménopausée au moment du diagnostic de votre cancer du sein.
Votre médecin vous a proposé une hormonothérapie par Tamoxifène.
QU’EST-CE QU’UN TRAITEMENT HORMONAL ANTI-CANCEREUX ?
Le sein est un organe hormono-dépendant : sa croissance est contrôlée par les hormones féminines,
les œstrogènes.
On sait aujourd’hui que le cancer du sein entretient d’étroites relations avec les œstrogènes. Ainsi,
dans la majorité des cas, les cellules de la tumeur comportent des récepteurs aux œstrogènes, c’està-dire qu’elles sont sensibles à l’action des œstrogènes, qui peuvent favoriser leur croissance. On
parle de cancer du sein hormono-dépendant. Cette propriété est actuellement à l’origine des traitements
hormonaux du cancer du sein : on parle d’hormonothérapie. On utilise en fait des anti-hormones, qui
vont avoir pour mission d’empêcher l’action des œstrogènes sur les cellules du cancer du sein.
Une minorité de cancers du sein ne comporte pas de récepteurs aux œstrogènes : il s’agit de cancers
qui ne sont pas hormono-dépendants et ne peuvent être traités par hormonothérapie.
QU’EST-CE QUE LE TAMOXIFENE ?
Le Tamoxifène est un « anti-œstrogène », qui se prend en comprimé. La dose habituelle est de 20 mg/j.
Le Tamoxifène est utilisé pour bloquer l’action des œstrogènes sur les cellules mammaires qui contiennent
des récepteurs.
EXISTE-T-IL DES RISQUES A LA PRISE DE TAMOXIFENE ?
Le Tamoxifène peut favoriser des troubles thromboemboliques veineux : cet effet est du même ordre
que celui produit par les œstrogènes. Pour cette raison, il est contre-indiqué chez les femmes qui
présentent une prédisposition à ces troubles ou, qui ont déjà eu des phlébites ou des embolies
pulmonaires.
On recommande aussi aux femmes d’arrêter transitoirement leur traitement lorsqu’elles sont dans des
circonstances qui favorisent les phlébites (plâtre ou alitement prolongé).
Le Tamoxifène augmente le risque de cancer de l’endomètre (le tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus).
Toutefois, ce risque est très faible de l’ordre de 1.6 pour 1000 femmes et par an. L’apparition de
saignements gynécologiques doit vous conduire à aller consulter votre médecin.
Le Tamoxifène peut augmenter le taux de certains lipides. En cas d’hypertriglycéridémie, il faudra
surveiller régulièrement votre bilan lipidique.
Rarement enfin, peuvent survenir des troubles visuels justifiant un bilan ophtalmologique.
Comme tout traitement, le Tamoxifène a donc des bénéfices et des risques. Ce composé est actuellement
très largement prescrit dans le monde chez les femmes ayant un cancer du sein, car les médecins
considèrent que le bénéfice à prendre un traitement par le Tamoxifène est bien supérieur à ses
inconvénients, à condition d’en respecter les contre-indications et les précautions d’emploi.
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26 rue d’Ulm ◆ 75248 Paris Cedex 05 ◆ Tél. : 01 44 32 40 00 ◆
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QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES DU TAMOXIFENE ?
Chez certaines femmes, qu’elles soient ménopausées ou non, le Tamoxifène peut favoriser la survenue
de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes. Des traitements permettant de réduire ces effets
pourront vous être proposés.
Le Tamoxifène peut provoquer des sécrétions vaginales et, chez certaines femmes, des sensations
de démangeaisons. En revanche, il existe rarement une sècheresse vaginale.
Le Tamoxifène peut également être responsable de douleurs musculaires (myalgies).
Certaines femmes peuvent prendre 2 à 3 kgs sous Tamoxifène : une précaution simple pour éviter cet
inconvénient consiste à être très attentive à son alimentation pendant les 2 à 3 premiers mois du
traitement.
Enfin, le Tamoxifène peut entraîner des nausées au début du traitement : il est alors utile de fractionner
les prises en deux (10 mg matin et soir).
QUELS SONT LES EFFETS DU TAMOXIFENE SUR
LE PLAN GYNECOLOGIQUE ?
Le Tamoxifène stimule les ovaires.
Il est donc très important d’adjoindre au Tamoxifène une contraception efficace : une grossesse n’est
en effet pas conseillée dans les suites immédiates d’un cancer du sein.
Par ailleurs, la stimulation des ovaires peut induire des kystes ovariens et une sécrétion anormalement
élevée d’œstrogènes.
Peuvent s’ensuivre des douleurs du bas ventre, une tension mammaire ou des troubles des règles.
Ces troubles ne sont pas graves s’ils sont dépistés tôt : on peut alors proposer un blocage des ovaires
pendant quelques mois, qui suffit à faire régresser les kystes, et diminuer la sécrétion d’estrogènes.
QUELLES SONT LES PRECAUTIONS A PRENDRE AVANT DE
COMMENCER UN TRAITEMENT PAR TAMOXIFENE ?
Il faut effectuer un examen gynécologique complet chez son gynécologue, et un frottis cervico-vaginal
(si celui-ci n’est pas récent).
Il est utile d’effectuer un examen appelé échographie pelvienne pour apprécier l’aspect de l’utérus et
des ovaires, et avoir un examen de « référence ».
Enfin on effectue parfois un dosage sanguin des hormones ovariennes (l’estradiol) et hypophysaire
(la FSH) afin d’apprécier l’état hormonal : ceci est particulièrement utile après une chimiothérapie, qui
altère le fonctionnement des ovaires.
Dans certains cas, pendant ou après une chimiothérapie, les règles peuvent s’arrêter pendant plusieurs
mois.
Dans le doute, et surtout si un traitement par Tamoxifène est instauré, il faut absolument avoir une
contraception, puisque le Tamoxifène peut favoriser les ovulations.
Il est conseillé de revoir son gynécologue pour discuter de la contraception à mettre en place.
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EN QUOI CONSISTE LA SURVEILLANCE GYNECOLOGIQUE
SOUS TAMOXIFENE ?
Sous Tamoxifène, certaines femmes gardent des cycles réguliers, d’autres vont avoir, de temps à autre,
des épisodes de règles un peu « imprévisibles ». Enfin certaines peuvent continuer à être non réglées
(en général les règles se sont arrêtées au cours ou au décours de la chimiothérapie).
Il ne faut pas hésiter à consulter le gynécologue pour tout symptôme gynécologique anormal, en lien
avec les médecins de l’Institut Curie.
AUTRE HORMONOTHERAPIE : ANALOGUE DE LA LH-RH
Il s’agit d’un composé injectable qui va bloquer l’action des ovaires et interrompre vos règles durant
le temps du traitement.
Il est prescrit sous forme d’injections intra musculaires tous les mois ou tous les 3 mois.
Des règles abondantes peuvent survenir quelques jours après la première injection. Ensuite, les règles
disparaissent : de façon schématique, il s’agit d’un état de « ménopause transitoire ». Les règles
reviennent ensuite quand le traitement est arrêté.
L’équipe médicale de l’Institut Curie reste à votre disposition pour répondre à vos questions
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