1.2 Equation de la statique des fluides
Dans la plupart des probl`emes rencontr´es, on ´etudie un fluide homog`ene au repos dans le champ de pesanteur
terrestre ~g consid´er´e comme uniforme. Le r´ef´erentiel terrestre est suppos´e galil´een.
En consid´erant un ´el´ement de fluide de volume d3v=dx dy dz de masse volumique ρ, on montre ais´ement
que la r´esultante des forces de pression vaut −−−→
gradP d3v. Si cet ´el´ement est `a l’´equilibre tout en ´etant soumis
`a son poids et aux forces de pression, on trouve imm´ediatement que
−−→
gradP=ρ~g. (1.2)
C’est g´en´eralement la pesanteur qui est `a l’origine des forces de pression. Mais, s’il y a d’autres forces
ext´erieures appliqu´ees (comme la force d’inertie d’entraˆınement dans le cas d’un r´ecipient tournant), cette
´equation n’est plus valable et doit ˆetre red´eriv´ee.
En orientant vers le haut l’axe vertical z, l’´equation (1.2) devient
∂P
∂z =−ρg. (1.3)
On distingue alors deux cas :
•celui des liquides g´en´eralement consid´er´es comme incompressibles. ρne variant pas, l’´equation (1.3) peut
ˆetre rapidement int´egr´ee.
•celui des gaz qui sont compressibles. L’´equation (1.3) poss`ede alors deux inconnues, Pet ρ. On a besoin
de faire une hypoth`ese qui conduit `a une autre ´equation pour r´esoudre.
1.3 Cas des liquides
Les liquides ´etant suppos´es incompressibles, l’int´egration de l’´equation (1.3) est imm´ediate et donne
P(z) = PS+ρg(zS−z).(1.4)
Ici, l’axe zest suppos´e vertical et orient´e vers le haut. A la surface du liquide, qui est `a l’altitude zS, le milieu
ext´erieur applique une pression PSqui peut ˆetre la pression exerc´ee par un piston ou la pression atmosphrique
Patm si la surface est libre.
On obtient que la pression est la mˆeme en tous points situ´es `a un mˆeme niveau dans un liquide. Cela a
´et´e v´erifi´e exp´erimentalement par Simon Stevin (1548-1620) en 1586 : la pression d’un liquide sur le fond d’un
r´ecipient est ind´ependante de sa forme, et aussi de la surface du fond ; elle d´epend seulement de la hauteur du
liquide dans le r´ecipient. (En 1596, six ans avant Galil´ee, il a d´ecouvert que deux corps de masses diff´erentes
tombent `a la mˆeme vitesse.)
1.3.1 Application : le barom`etre
Le pompage de l’eau au fond d’un puits a longtemps pos´e un probl`eme dans les mines : il ´etait impossible de
pomper l’eau sur une hauteur de plus de dix m`etres, mˆeme avec les pompes les plus puissantes de l’´epoque. De
mˆeme, `a Florence, dans les ann´ees 1640, les fontainiers n’arrivent pas `a aspirer l’eau `a plus de dix m`etres au
dessus du niveau du fleuve Arno, malgr´e les efforts conjugu´es des ing´enieurs de l’´epoque. Galil´ee a ´et´e saisi du
probl`eme, mais c’est Evangelista Torricelli (1608-1647) qui fournit l’explication en 1643.
Il a eu l’id´ee de manipuler du mercure (vif-argent) qui est 13,6 fois plus dense. Il a rempli un long tube en
verre de mercure et l’a retourn´e dans un r´ecipient rempli de mercure. Voir figure 1.2. Le mercure s’est ´ecoul´e
et le niveau sup´erieur s’est arrˆet´e `a la hauteur de 76 cm.
L’espace dans le tube au dessus du mercure ´etait vide, ce qui contredisait le dogme aristot´elicien que “la
nature a horreur du vide”. Il a compris que l’atmosph`ere appuyait sur la surface libre du mercure et le faisait
monter d’une hauteur de 76 cm environ. Le premier barom`etre ´etait n´e. Avec de l’eau, cette hauteur est ´egale `a
0,76 ×13,6 = 10,3 m. Et donc, une pompe aspirante ne peut pas faire monter l’eau sur une hauteur sup´erieure
`a 10,3 m.
2