D’autres arguments peuvent être mis en avant lors de la proposition du projet afin de faciliter son
acceptation locale*. Le maître d’ouvrage veillera à ce qu’ils soient compatibles avec ceux précités.
Les recommandations formulées seront plus adaptées aux mares de moins de 1000m².
*création d’une réserve d’eau pour la faune sauvage (intérêt écologique et cynégétique), rétention et
épuration des eaux de ruissellement, réduction des phénomènes d’inondation par écrêtement des crues
(phénomène souvent limité en raison de la taille généralement réduite de ces éléments ), abreuvement du
bétail, épuration des rejets de drains agricoles, maîtrise du ruissellement des eaux et la limitation de l’érosion
des sols, lutte contre les incendies, création d’une particularité topographique pour les Bonnes Conditions
Agricoles et Environnementales (BCAE).
Définition des lieux potentiels
Après avoir défini le territoire sur lequel on souhaite intervenir (territoire communal, bassin versant,
périmètre par rapport aux habitations pour la lutte contre les incendies, etc.), et afin de définir au
mieux les sites pouvant accueillir la mare, plusieurs points doivent être analysés :
- Il existe souvent d’anciennes mares comblées naturellement ou par l’Homme dont la situation
géographique permet de capter les eaux de ruissellement et de disposer d’un substrat
imperméable. Une réhabilitation du site pourra être envisagée. C’est la solution la plus
économique et la plus efficace ;
- On veillera à ne pas porter préjudice à des espèces protégées ou à un site d’intérêt (écologique,
patrimonial, etc.) important ;
- La mare se situera sur un point topographique bas ;
- Le projet de mare ou de réseau peut permettre de renforcer un «réseau plus ou moins
fonctionnel». Il se situera donc, dans l’idéal, à proximité d’autres éléments aquatiques ou
humides existants (mares, plans d’eau, cours d’eau, etc.) ou complémentaires (milieux forestiers,
prairies) ;
- Afin d’alimenter la mare, les points de convergence des eaux ou de remontée de nappe doivent
être identifiés. Les eaux ne doivent pas parvenir trop chargées (matière organique, azote,
phosphore) et la mare ne devra en aucun cas être le lieu de rejet d’effluents domestiques ;
- La mare ne sera pas installée dans le lit mineur d’un cours d’eau ;
- Les sols imperméables où l’eau stagne déjà une partie de l’année et où la couche de substrat
imperméable est suffisamment épaisse pour y creuser la mare sans la percer seront favorisés.
L’étanchéification sera réalisée dans le cas contraire ;
- La végétation arborée à proximité immédiate du site devra être évitée en raison de l’ombrage qui
peut être trop important, de la chute des feuilles qui peut provoquer un comblement précoce ou
une asphyxie du milieu, de l’évapotranspiration qu’elle réalise, et des racines qui peuvent percer
la couche imperméable de la zone humide. Une exposition des 2/3 de la mare au soleil est
recherchée pour le développement de la végétation aquatique. Les mares forestières dérogent à
ces préconisations. Néanmoins, elles seront placées préférentiellement dans un milieu ensoleillé
(l’élagage des arbres est parfois envisagé) ;
- Mise à part pour des raisons particulières liées à l’érosion des sols, on évitera la création d’une
mare sur une pente supérieure à 5% car :
o la superficie permise diminue avec l’accroissement de la pente, imposant des berges abruptes
et une profondeur réduite ;
o la nature du sol, souvent fissuré sur les pentes, induit une mauvaise étanchéité naturelle.
- Bien que la distance d’une mare aux limites de propriété ne soit pas règlementée, il est bon de
prévoir une distance de 5m, au moins, pour l’entretien (prendre garde aux distances
règlementaires citées ci-après).