L’art du costume à la Comédie-Française Exposition du 11 juin au 31 décembre 2011
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Richelieu » sera reconstruite après
l’incendie du 8 mars 1900 par
l’architecte Julien Gadet. Tout en
restant dèle aux conceptions de
Victor Louis, Gadet améliore la
sécurité du bâtiment et le confort
du public, notamment avec une
réduction du nombre de specta-
teurs. Une tendance qui s’accen-
tuera dans le temps pour se sta-
biliser aujourd’hui à 892 places.
Avec ses tons rouge et or, ses
éléments décoratifs, sa coupole,
les atlantes des loges d’avant-
scène, la salle afche une monu-
mentalité et une configuration
qui revendiquent leur filiation
marquée avec un certain type
de théâtre. La disposition du
parterre et baignoires, de la cor-
beille, des balcons et galeries, et
la dichotomie marquée entre la
salle et la scène s’inspirent de
l’ordre italien. L’espace scénique
bénécie depuis 1994 d’un équi-
pement de haute technicité, avec
une machinerie hydraulique aux
commandes informatisées, qui lui
permet de répondre au mieux –
compte tenu du volume et des
contraintes du bâtiment – à son
mode de fonctionnement.
En 1850, un nouveau décret
place la Comédie-Française sous
la direction d’un administrateur
nommé par l’État, et, en 1946,
deux décrets successifs xent l’or-
Une troupe permanente
Autre caractéristique de cette Maison, sa troupe
permanente composée de pensionnaires, recrutés
par l’administrateur général pour un contrat à durée
indéterminée, avec une période d’essai de deux
ans, et de sociétaires cooptés par leurs pairs parmi
les pensionnaires.
Au l du temps, certains de ses
membres ont contribué à for-
ger le prestige de la Comédie-
Française. Parmi ceux-ci, on
peut citer François Joseph
Talma, Sarah Bernhardt, Rachel,
Mounet-Sully, Jean-Louis
Barrault, Béatrix Dussane, ou
encore, dans la seconde moitié
du XXème siècle, Jacques Charon
et Robert Hirsch. La Comédie-
Française doit répondre à l’al-
ternance des œuvres présentées,
propre à son fonctionnement.
Ce mode de programmation,
unique dans le théâtre français,
dicte des règles strictes tant aux
comédiens qu’aux techniciens :
il n’est pas rare de voir cinq
spectacles présentés alternative-
ment, durant la même semaine,
Salle Richelieu.
C’est avec cette organisation
structurelle, que les adminis-
trateurs – nommés par le prési-
dent de la République – doivent
répondre aujourd’hui à sa voca-
ganisation de l’institution, préci-
sant les rôles de l’administrateur
général, des comités d’administra-
tion et de lecture, puis du régime
financier. Des statuts mainte-
nus pour l’essentiel à travers les
années, mais qui ont été moder-
nisés à plusieurs reprises, notam-
ment en 1975 sous l’administra-
tion de Pierre Dux puis, sous celle
de Jean-Pierre Miquel en 1995
qui obtient pour la Comédie-
Française un statut d’établisse-
ment public à caractère indus-
triel et commercial – à l’exemple
des autres théâtres nationaux –
placé sous la tutelle du ministère
de la Culture. Une option qui,
sans toucher à la spécicité du
théâtre, permet de s’adapter à des
activités qui créent des recettes
commerciales en complément du
nancement accordé par l’État
(environ 70 à 80 % du budget).
Six personnages en quête d’auteur / Costume
porté par Nathalie Nerval / Comédie-
Française / 1978.
© CNCS / Pascal François.
Le Dindon / Comédie de Georges Feydeau /
Costumes et décors de Suzanne Lalique/ 1951.
© CNCS / Pascal François.