Présentation

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Psychoses : neurobiologie et
pharmacologie
Prof E. Constant
Cliniques Universitaires Saint-Luc - UCL
I.
APERCU HISTORIQUE
II.
SYMPTOMES
III. EVOLUTION DE LA MALADIE
IV. TRAITEMENT
I. APERCU HISTORIQUE
Soins pour psychose
Séjour résidentiel
–
–
–
“la dépendance apprise”
Perte des capacités mentales et des capacités d’adaptation
Thérapeutiques: bains d’eau froide, ergothérapie, “être occupé”
I. APERCU HISTORIQUE
II. SYMPTOMES
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
3. Symptômes affectifs
4. Symptômes agressifs
5. Symptômes cognitifs
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
3. Symptômes affectifs
4. Symptômes agressifs
5. Symptômes cognitifs
Symptômes positifs
• Délire et hallucinations sont des symptômes que quelqu’un
d’autre n’a pas
• Biochimique: Trop de dopamine au niveau mésolimbique (b)
Délire
• Délire = trouble de la pensée
• Ne convenant pas au sein de la culture ou de la religion
• Ex. Vaudou
• Le patient a rarement une conscience morbide de son délire
• Distinction importante entre
• Congruent à l’humeur : se sentir coupable de quelque chose
• Incongruent à l’humeur : délire de poursuite, délire que ses
pensées sont volées par autrui (vol de la pensée)
Délires fréquemment rencontrés
• Délires somatiques
• Pensée que le cerveau est en train de rétrécir
• Délire de pauvreté
• Persuasion d’être en faillite
• Délire nihiliste
• Délire de ne plus exister
• Délire de dette
• Avoir triché à l’école, et la dette pour cela : une guerre
s’est déclarée
Délires fréquemment rencontrés
• Délire de poursuite
• Penser qu’il y a un complot contre soi,, qu’on est poursuivi,
que son téléphone est piraté...
• Délire de grandeur
• Dons reçus de Dieu, mission divine à accomplir
• Délire d’implication, d’adresse
• Message à la TV m’est directement adressé
• Délire bizarre
• Lumière qui sort des ongles
Hallucinations
•
Hallucinations = fausse perception
•
Le patient a rarement une conscience morbide de son état
•
Peuvent être congruentes à l’humeur ou incongruentes
•
Cinq types
1. Hallucinations auditives
2. Hallucinations visuelles
3. Hallucinations tactiles
4. Hallucinations olfactives
5. Hallucinations gustatives
Hallucinations auditives
Simples:
• cloches, craquements
Voix:
•
•
•
•
•
mots: “assassin”
Phrases et conversation
Proviennent de la radio
A la “seconde” ou “troisième” personne :
Contre ou Sur le patient
• Commandemants
Seconde personne
Menace de suicide
Hallucinations visuelles
• Simples:
• éclairs, ombres
• déformation de couleurs
• Scènes:
• Visages déformés
• Scènes complexes
• Possibles dans la schizophrénie, manie, dépression, démence,
delirium
Hallucinations tactiles / olfactives /
gustatives
• Hallucinations tactiles
• Souvent simples:
fourmillement de bestioles sur la peau
Sensation d’électricité dans les bras
• Possibles dans la schizophrénie, manie, dépression, intoxication
• Hallucinations olfactives
• Congruentes à l’humeur : odeur de pourriture
• Incongruentes à l’humeur : odeur de soufre
• Hallucinations gustatives
• Goût de nourriture pourrie et de fécès
Autres déformations de la pensée
Types de déformation de la pensée
• Pensée associative:
Association entre des concepts d’ordres différents
• Néologisme:
Création de nouveaux mots
• Barrage de la pensée
• Déformation linguistique
métaphores
Symptômes positifs
• Délire et hallucinations sont des symptômes que quelqu’un
d’autre n’a pas
• Biochimique: Trop de dopamine au niveau mésolimbique (b)
Symptômes positifs
• Délire et hallucinations sont des symptômes que quelqu’un
d’autre n’a pas
• Biochimique: Trop de dopamine au niveau mésolimbique
• Pour schizophrénie:
• >>> délire : paranoïde, bizarres, grandiosité
• >>> hallucinations auditives: voix
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
3. Symptômes affectifs
4. Symptômes agressifs
5. Symptômes cognitifs
Symptômes négatifs
• Perte des activités quotidiennes, perte des initiatives
• La conséquence est la difficulté de trouver et garder un travail
• Biochimie: Trop peu de dopamine au niveau frontal méso-cortical (c)
• !! SYMPTOMES POSITIFS : Trop de dopamine mésolimbique
Exemples de symptômes négatifs
• Retrait
• Evitement des contacts
• Passivité
• Diminution de l’initiation des comportements
• Conséquences: hygiène diminuée, plus de
nettoyage, ne payent plus les factures,...
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
3. Symptômes affectifs
4. Symptômes agressifs
5. Symptômes cognitifs
Symptômes affectifs
• Symptômes dépressifs très fréquents
• Incidence très élevée de suicide !!
• 1/10 des schizophrènes décèdent par suicide
• Souvent: suicides violents
• Immolation par le feu
• Saut des bâtiments élevés
Symptômes agressifs
• Beaucoup d’agitation et d’agressivité de la part des patients
psychotiques
• Pas de conscience morbide de la maladie, surtout au début de la
maladie
• Souvent: abus de substances!
Symptômes cognitifs
• Problème de concentration et de mémoire, des
fonctions exécutives (planification, jugement, double
tâche,…)
• Précédemment : problèmes cognitifs renforcés par la
médication
• Pas d’atteinte de l’intelligence !!
Schizophrénie: 5 symptômes clés
1. Symptômes positifs
2. Symptômes négatifs
3. Symptômes affectifs
4. Symptômes agressifs
5. Symptômes cognitifs
I. APERCU HISTORIQUE
II. SYMPTOMES
III.CLASSIFICATION et DECOURS DE LA MALADIE
DSM-IV: Schizophrénie et troubles
psychotiques
• Schizophrénie
• Autres troubles psychotiques
Trouble schizophréniforme
Trouble schizo-affectif
Trouble délirant
Trouble psychotique bref
Délire partagé
Trouble psychotique dû à une condition somatique ou à l’abus de
substance
• Trouble psychotique non spécifié
•
•
•
•
•
•
Epidémiologie de la schizophrénie
• Maladie chronique
• Kraepelin: “dementia praecox” (19ème-20ème)
•
•
•
•
Prévalence: 0,2 - 1 %
Hommes = Femmes
Age des premiers symptômes: 16-22 ans
Incidence semblable partout dans le monde
Schizophrénie: Début de la maladie
• Tard dans l’adolescence - début de l’âge adulte
• Rarement: début dans l’enfance ou après 60 ans
• Prodromes
• Parfois développement normal
• Parfois: “étrangeté”: introverti, intérêt étrange, “a changé”
• Premiers symptômes
• Souvent aigus: symptômes psychotiques soudains; parfois aussi
dépressifs
• Parfois incidieux, avec changement graduel
• La plupart du temps: pas de conscience morbide
DSM: Sous-types de schizophrénie
1.
2.
3.
4.
5.
Type paranoïde
Type désorganisée
Type catatonique
Type indifférenciée
Type résiduelle
Type paranoïde
>>Délire:
• Délire de poursuite
• Délire de grandeur: “Je dois protéger les plans secrets de la
bombe atomique “ (voir Hugo et Linda)
>> Hallucinations
• Le plus souvent hostiles
Ex : “Les gens ont un complot contre moi”
• Parfois hallucinations de commandement
Ex. “Tu dois éliminer ta mère car elle est un espion du KGB”
Evolution de la schizophrénie
•
Très rarement: restitutio ad integrum
•
Crises
• Durée: jours-semaines-mois
• Fréquemment (mais pas toujours) en relation avec des événements de vie
•
Rémission partielle
• Progression des symptômes négatifs
• Dans cette phase: aussi fréquemment “dépressions post-psychotiques” -comportement suicidaire
•
Influence très importante du traitement
• Médicamenteux
• Psycho-éducation
• Situation de vie stable
Etiologie de la schizophrénie
• Facteurs prédisposants
• ‘hypothèse neuro-développementale’
Début de la maladie à l’adolescence
• génétique:
40% concordance chez jumeaux monozygotes et 10% chez
dizygotes
Etudes d’adoption: plus grande incidence si les parents sont
schizophrènes
Indications pour déficits génétiques ex. Gène pour Dysréguline
• Système dopaminergique
Etiologie de la schizophrénie
• Facteurs déclenchants
• Facteurs biologiques: premiers symptômes liés à l’âge
• Stresseurs psycho-sociaux? Forces disponibles < charge à
soulever
• Facteurs d’entretien
• Effets sociaux et familiaux
Modèle stress - vulnérabilité
Impact des symptômes
sur le fonctionnement du patient
Symptômes positifs
Symptômes négatifs
• Dysfonctions sociales et professionnelles
• Relations interpersonnelles
Symptômes cognitifs
Symptômes affectifs
Am J Psychiatry 1997;154:1;Lancet 1995;346:477;Practitioner 1992;236:255.
Qualité de vie
REMARQUE: Double diagnostic
• Patients schizophrènes abusent souvent de substances
>>alcool, amphétamine, cannabis, cocaïne, hallucinogènes, opioïdes
I. APERCU HISTORIQUE
II. SYMPTOMES
III. CLASSIFICATION et DECOURS DE LA
MALADIE
IV. TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitivo-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitivo-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Evolution dans les soins de la psychose:
des séjours résidentiels à la réhabilitation (1)
• Séjour résidentiel
• “la dépendance apprise”
• Perte des capacités mentales et des facultés d’adaptation
Photo de “Rede en Waanzin”, Museum Dr. Guislain
Evolution dans les soins de la psychose:
des séjours résidentiels à la réhabilitation (2)
• Disponibilité des neuroleptiques désinstitutionnalisation
• Deux phases:
Depuis 1950s: Neuroleptiques typiques
contrôle sur les symptômes positifs
Depuis 1980s: Neuroleptiques atypiques
contrôle sur les symptômes négatifs
Problème: compliance !
Photo de “Rede en Waanzin”, Museum Dr. Guislain
Evolution dans les soins de la psychose:
des séjours résidentiels à la réhabilitation (3)
•
WHO (1980-1990): Réhabilitation psychiatrique
• Plus d’accent mis sur le soucis des familles et de l’entourage
• Organisation des possibilités de logement en dehors de
l’institution psychiatrique
• Emploi des patients dans un circuit de travail
• Organisation de traitements ambulants et adaptés (centres de
crise)
• Shift de la psychothérapie clinique vers la psycho-éducation
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitivo-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Schizophrénie et dopamine: rappelons-le...
1. Symptômes positifs: TROP de DOPAMINE au niveau méso-limbique
(b)
Problème avec le
Traitement aux
antipsychotiques !
2. Symptômes négatifs: TROP PEU de DOPAMINE au niveau frontal
(méso-cortical) (c)
Historique
BUT nr 1: Combattre les SYMPTOMES POSITIFS
• Donc: BLOCAGE des récepteurs dopaminergiques
• Exemple Type: Haloperidol (Haldol)
• Fluanxol, Clopixol, Barnetil, Orap, Imap, Impromen,...
NEUROLEPTIQUES TYPIQUES: >> blocage de dopamine
Voies dopaminergiques du cerveau
1.
2.
3.
4.
Voie nigrostriée ==> blocage des récepteurs à la dopamine comme effet 2aire ==> EPS
Voie mésolimbique ==> blocage des récepteurs à la dopamine ==> diminuer POS
Voie mésocorticale ==> blocage des récepteurs à la dopamine ==> augmenter NEG
Voie tubéro-infundibulaire ==> blocage des récepteurs à la dopamine ==> augmenter PROL
Voie mésocorticale
Voie nigrostriée
Voie tubéro-infundibulaire
Effets secondaires neurologiques
Acathisie
Agitation motrice avec besoin de déambuler, de faire les cents pas,
incapacité de rester assis, mouvements répétitifs des pieds et des jambes
qui, sur le plan subjectif, entraînent une nervosité intérieure, une
incapacité à se relâcher, une sensation d’être traqué, de l’agitation
Le diagnostic différentiel avec l’agitation psychotique n’est pas toujours
simple et peut amener à l’augmentation des doses du neuroleptique en
cause, ce qui aggrave l’acathisie
C’est un effet dose-dépendant et il est plus fréquent avec les
neuroleptiques typiques qu’atypiques
Le traitement est la réduction de dose du neuroleptique
Effets secondaires neurologiques
Dystonie
Contraction involontaire de groupes musculaires avec le maintien bref de
positions anormales du tronc ou des membres, de la protusion de la
langue, un torticolis, un trismus, des crises oculogyres (yeux révulsés
vers le haut), une constriction laryngée et pharyngée
Elle entraîne de la dysarthrie, des problèmes de déglutition et des risques
de fausse déglutition
Elle est dose dépendante mais peut aussi survenir chez des individus
particulièrement sensibles à faibles doses
Traitement : administrer un correcteur anticholinergique (Tremblex,
Kemdarin, Akineton, Artane) et réduire la dose de neuroleptique
Effets secondaires neurologiques
Parkinsonisme
Bradykinésie (expression figée, élocution monotone et difficulté à initier
des mouvements), rigidité (phénomène de la roue dentée) et
tremblements (au repos, péri-buccaux « rabbit syndrome »)
Ralentissement émotionnel et cognitif, ralentissement général de
l’activité et de la pensée
Dose dépendant, plus marqué avec les neuroleptiques typiques
qu’atypiques
Traitement : diminuer la dose de neuroleptique et/ou correcteurs
anticholinergiques
Effets secondaires neurologiques
Dyskénisie tardive : effet secondaire à long terme
Effets secondaires neurologiques
Dyskénisie tardive : effet secondaire à long terme
Mouvements répétés involontaires, choréiformes affectant les muscles
du visage, péri-buccaux et buccaux. Il peut parfois y avoir acathisie
tardive et dystonie tardive
Plus fréquentes avec les neuroleptiques typiques qu’atypiques
Difficiles à traiter
Effets à long terme du blocage D2 de la voie
nigrostriée : DYSKINESIE TARDIVE
Le blocage à longue durée des
récepteurs D2 dans la voie nigrostriée
résulte en une up-régulation de ces
récepteurs (sensibilité accrue)
Réaction extra-pyramidale le plus souvent
oro-faciale, mouvements choréoathétosiques de mâchonnements et
protrusion de la langue
Cette up-régulation peut être considérée
comme la réponse du neurone au
blocage des récepteurs à la dopamine dû
au médicament
Syndrome malin des neuroleptiques
Complication rare (0.02 à 2.4% des cas) mais grave : hausse de la
température, rigidité, augmentation des enzymes hépatiques dans le
sang, troubles de la conscience, agitation, excitation, confusion, stupeur,
transpiration, troubles de la tension artérielle, tachycardie
Dérèglement central de la température dépendant du niveau
dopaminergique avec effet toxique sur les fibres musculaires
Urgence médicale potentiellement fatale
Traitement : soins intensifs, arrêter tous les neuroleptiques et mise sous
benzodiazépines
Neuroleptiques typiques: effets secondaires
Anti-histaminergique
Prise de poids
Fatigue (“zombie”)
Anti-muscarinique
-Constipation
-Sécheresse de bouche
-Vision trouble
-Fatigue (“zombie”)
Anti-adrénergique
Chute de tension
Vertiges
Fatigue (“zombie”)
Autres effets secondaires
des neuroleptiques classiques
Autres effets secondaires
des neuroleptiques classiques
Autres effets secondaires
des neuroleptiques classiques
Historiquement: Clozapine
(Leponex®; 1970)
Receptor
Haloperidol
Clozapine
D2
1,55
152
5-HT2A
25
3,3
5-HT2C
>10.000
10
DECOUVERTE !!
Blocage à la dopamine plus faible +
Blocage Serotonine-2A aussi effectif !
==>Dénomination: Antipsychotiques atypiques
Historiquement: Clozapine (Leponex®)
PRODUIT SURPRENANT !!
- Efficace sur les symptômes POS
- Pour la première fois : aussi amélioration des symptômes NEG
MAIS:
• Clozapine a été retirée du marché soudainement suite à des cas
d’agranulocytose
• A nouveau réintroduite en raison de la supériorité du produit
• Les conditions sont strictes: contrôles réguliers des globules blancs
et formule sanguine
Antipsychotiques atypiques
« Antagonistes Sérotonine-Dopamine »
Avantages:
• Symptômes POS : diminués
• Symptômes NEG : améliorés
• Symptômes COGN : améliorés
• Symptômes AFFECTIFS: améliorés
• MOINS ou PAS EPS
• PAS DYSKINESIE TARDIVE
• MOINS ou PAS de hausse de
PROLACTINE
•PRECAUTION!: SYNDROME
METABOLIQUE
•PRIX PLUS ELEVES
Introduction des neuroleptiques atypiques
• Les nouveaux antipsychotiques atypiques bloquent moins la
dopamine = moins de symptômes négatifs induits
• Ils sont quand-même antipsychotiques (diminution des symptômes
positifs) de par leur blocage en activité dopamine
• Le blocage en Sérotonine-2A contribue, en outre, à une
amélioration des symptômes négatifs
• De par l’effet antipsychotique atypique: moins de symptômes
positifs et amélioration des symptômes négatifs
• Contribue à une meilleure resocialisation
Affinité pour la liaison aux récepteurs
D2/5TH2
Typiques
Atypiques
Antipsychotiques atypiques
Risperdal
Zyprexa
Seroquel
Serdolect
Utilisation des antipsychotiques atypiques
•
Risperdal
• Formes d’administration: aussi gouttes, dépôt (Consta), oral dispersible, IM
• Attention! Prolactine, EPS à hautes doses
• Doses: 4-6 mg/j
•
Zyprexa
• Formes d’administration: aussi oral dispersible, IM
• Attention! Prise de poids
• Doses: 7.5-15mg/j jusqu’à 30 mg/j
• Zypadhera : une injection toutes les 2 ou 4 semaines (surveillance de 3
heures post-injection !)
Seroquel
• Formes d’administration IR: uniquement 200/300/400mg (aussi 25 et 100mg:
pas remboursés)
• Attention! Orthostatisme, somnolence (+ ou -)
• Doses: 600 -800 mg/j (en principe en 2 doses)
•
•
Forme XR : une seule prise le soir : 200 - 300 - 400 mg (début : 10 co à
50 mg) : 300 mg J1, 600 mg J2, 800 mg J3
CONTROLE PARAMETRES METABOLIQUES !!
Utilisation des antipsychotiques atypiques
•
Serdolect
• Formes d’administration: orale
• Pas en première ligne mais si intolérance à au moins un antipsychotique
• Début : 4 mg à augmenter tous les 4-5 jours jusqu’à 12 à 20 mg/jour en
une prise
• !! Hypotension orthostatique !!
• !! Surveillance ECG : avant R/ , puis à 16 mg, puis à 3 mois de R/ et tous
les 3 mois ou modification de posologie (interrompu si QTc > 500 ms)
•
Invega
• Palipéridone à libération prolongée
• Une prise par jour : 6 mg le matin (3 mg à 9 mg)
• Presque pas de métabolisation hépatique
• Moins de prise de poids
• Moins de pics-vallées
Abilify: Antagonisme partiel à la dopamine
• Quand trop peu de dopamine endogène: STIMULE le système
dopaminergique
• Cortex frontal: moins de symptômes négatifs
• Quand trop de dopamine endogène: INHIBE système
dopaminergique
• Mésolimbique: moins de symptômes positifs
• En général: produit activateur
• Doses: 10-15 mg/j
• Peu de syndrome métabolique
L’agonisme partiel : un nouveau concept
(Aripiprazole)
Molecular profile
Receptor binding
Full agonist (Dopamine)
Intrinsic activity
Full activation
Antagonist (Typicals/ Atypicals)
No activation
Partial agonist (Abilify)
Stabilises
activity
D2 Receptor
Stahl SM. Essential Psychopharmacology of antipsychotics and mood stabilizers
1st ed Cambridge: Cambridge University Press; 2002
Effets secondaires des neuroleptiques
atypiques
Les effets secondaires discutés des neuroleptiques typiques sont
possibles aussi avec les neuroleptiques atypiques mais moins fréquents
(en particulier les effets secondaires neurologiques car les voies
dopaminergiques sont moins massivement bloquées)
Les principaux effets secondaires sont ici métaboliques : prise de poids,
dyslipidémies, diabète d’où la nécessité d’un suivi régulier à ce niveau
(peser le patient, prise de sang,…)
La prévention du syndrome métabolique ainsi que les complications
cardiovasculaires (HTA, tagagisme, sédentarité) font partie de la prise en
charge globale de tout patient qui prend des psychotropes, en particulier
neuroleptiques
Que faire en pratique clinique ?
•
FIRST: Life style measurements
• Focus on major anomalies
Soft drinks, alcohol, nibbling
Food intake pattern
• Encourage daily physical activity
Walking 15-30 min, once or twice a day
•
IF insufficient: Start an oral antidiabetic (by endocrinologist)
• Metformin as first choice
Consensus Development, Diabetes Care 2004, 27: 599
Critères de choix d’un antipsychotique
BALANCE:
•Efficacité sur les symptômes positifs
•Efficacité sur les autres symptômes
•Tolérance (effets secondaires)
•Risque d’intoxication
•Facilité d’utilisation, pour le patient et le médecin
Indication des neuroleptiques
Traiter les symptômes psychotiques de la schizophrénie (traitement au long
cours)
Troubles schizophréniformes
Troubles délirants (pananoïa)
Psychoses schizo-affectives
Troubles de l’humeur avec caractéristiques psychotiques (manie, dépression
mélancolique)
Troubles psychotiques ou du comportement survenant dans le décours
d’affections somatiques, de démence, d’intoxications médicamenteuses ou de
drogues, de sevrage médicamenteux
Troubles du comportement de l’autisme et des handicapés mentaux
Troubles de personnalité (borderline)
Troubles du contrôle des impulsions, des troubles sexuels
Le hoquet, le vomissement, le bégaiement
Troubles du sommeil
Dépressions résistantes
Changement de volume cérébral dans le
premier épisode de schizophrénie
•
Premier épisode de schizophrénie
(n=34) et sujets contrôles (n=36)
10
•
•
•
IRM obtenue à l’inclusion et un an
plus tard
Devenir fonctionnel mesuré à 2
ans
Volume cérébral total et volume de
substance grise est
significativement diminué chez les
patients par comparaison au sujets
contrôles (et volume des
ventricules latéraux est
significativement augmenté)
% Change in Volume
8
6
4
2
0
-2
-4
Total Brain
Volume
Cerebral
Gray
Volume
Cahn W, et al. Arch Gen Psychiatry. 2002;59(11):1002-1010.
Lateral
Ventricle
40
20
0
-20
-40
-60
-80
0
10
20
30
40
Negative Symptoms at T5*
*r=-0.54, df=27, p=.002.
Lateral Ventricle Volume Change
(cm3) T1-T0
Gray Matter Volume Change
(cm3) T1-T0
La perte de susbtance grise durant la première
année de maladie prédit le devenir clinique à 5 ans
8
6
4
2
0
-2
-4
0 .2 .4 .6 .8 1.0 1.2 1.4
Mean Total Number of Needs at T5**
**r=0.54, df=27, p=.003.
Cahn W, et al. Br J. of Psychiatry, 2006, 189: 381-382
Neuroprotection sous atypiques versus
typiques
•Patients schizophrènes non
médiqués précédemment
Olanzapine n = 21
Haloperidol n = 18
-
•Chaque patient scanné au
départ et après un an
•L’effet différentiel (olanzapine vs.
haloperidol) sur les taux de perte
de matière grise est significatif à
p<0.05 dans chaque hémisphère
Caractéristiques de la perte de matière grise
•
•
•
•
La perte est plus prononcée au niveau frontal et temporal
La progression de la perte au niveau frontal est en relation avec :
• le nombre de rechutes psychotiques (nombre d’hospitalisations)
• usage de cannabis
Patients avec devenir fonctionnel mauvais ont plus de perte de
substance grise
Aire frontale : traitement sous clozapine et olanzapine : moins de
perte de substance grise
(mais pas le traitement sous antipsychotiques classiques)
vrai pour premier épisode et patients plus chroniques
van Haren NE, 2007
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitivo-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Psychose
Concepts
circulants
Uit: Het geheim van de Hersenchip, EPO
Psycho-éducation
• Définition:
• Education d’une personne avec problème psychopathologique sur
les aspects de la maladie, des traitements et de la réhabilitation
• Objectifs:
1. Améliorer la compliance au traitement
(= raison importante de retour en hospitalisation)
2. Prévention des rechutes
3. Diminuer les hospitalisations
4. Atteindre un niveau maximal de santé
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitivo-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Thérapie cognitivo-comportementale
Délire
Résultante d’une conception modifiée:
DELIRE =
Une conviction irrationnelle
Qui n’est pas à ramener à la raison
Une conviction forte
qui n’est pas partagée par les amis
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitio-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Accompagnement des familles
“Chacun fait de son possible, pour apporter des soins au patient”
Joindre
Invitation à la co-thérapie
TRAITEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Evolution historique
Traitement médicamenteux
Psycho-éducation
Thérapie cognitio-comportementale
Soins familiaux
Réhabilitation
Objectifs de la réhabilitation
Prospérité
Satisfaction du patient
et de l’entourage
Rôle : social - économique
Contrôle des symptômes - Sécurité
R
E
H
A
B
I
L
I
T
A
T
I
O
N
Neurones miroirs et
schizophrénie
Neurones miroirs chez le singe
• 1996 : découverte d’une nouvelle classe de neurones prémoteurs dans le
cortex frontal inférieur (F5)
•
Décharge quand :
- exécution d’une action (prendre un objet)
- observation d’actions similaires par autrui
Rizzolatti G., Ann Rev Neurosci, 2004
De la phénoménologie aux neurosciences
Blankenburg et la « perte de l’évidence naturelle » ou du « sens
commun »:
« Absence d’une pré-compréhension automatique du contexte et
de l’arrière-fond, condition nécessaire pour saisir de façon souple
la signification des situations, des événements et des interactions
avec autrui. »
Parnas : Troubles du sens fondamental de soi:
Le sens de soi n’imprègne plus l’expérience quotidienne (troubles
de la « mienneté » de l’expérience, de « l’ipséité »).
Symptômes négatifs et neurones miroirs
Uniquement les schizophrènes avec symptômes négatifs importants (« flat affect ») :
lors de vision de visages avec émotions négatives en fMRI : mauvaise activation
de :
a. Cingulum antérieur gauche
b. Cortex orbitofrontal droit
c. Aire préfrontale mésiale gauche
défaut
résonnance du système des
miroirs préfrontaux
Défaut de résonance
émotionnelle
Fahim, Med Hypotheses, 2004
défau
neurones
fMRI and cognitive dysfunction in schizophrenia
Rachel L.C. Mitchell and al., Trends in Cognitive Sciences,
February 2001, vol 5, N°2, 71-81
• Coordination anormale de l’activité entre les lobes frontaux et
temporaux
• Durant génération intrinsèque de mots (fluence verbale) :
•
•
sujet contrôle : lobe frontal supprime activité temporale
schizophrène : activité temporale non réprimée
• Schizophrène interprète faussement une stimulation auditive interne
comme prevenant de l’extérieur
Etudes neuro-histologiques
• Hippocampe : cellules pyramidales en désordre
• Régions préfrontales et occipitales :
- trop de cellules dans les couches profondes
- trop peu de cellules dans les couches superficielles
Neurones n’ont pas migré normalement
cela va empêcher l’établissement de
connexions neuronales optimales
Prodromes de la schizophrénie
Impacts des interventions précoces
Buts :
- empêcher les prodromes d’évoluer vers la schizo
- améliorer le devenir des premiers épisodes psychotiques
Moyens :
- psychopharmaco : antipsychotiques
- psychothérapie individuelle (cognitivo-comportementale)
- intervention familiale
Méta-analyse :
- Early Intervention for psychosis
Marshall M, Rathbone J
Cochrane Database of Systematic Reviews, 2006
- 7 études randomisées, 941 patients
Impacts des interventions précoces
3 études phase prodromique
Etude australienne (n=59) : rispéridone + CBT versus soutien
moins de psychose à 6 mois... mais pas à 12 mois
Etude anglaise (n=60) : CBT versus soutien
pas moins de psychose
Etude américaine (n=60) : olanzapine versus placebo
pas moins de transition vers psychose sous olanzapine... mais
plus de prise de poids
Impacts des interventions précoces
4 études premier épisode
Etude chinoise (n=83) : thérapie familiale versus soutien
taux d’admission plus faibles
Etude hollandaise (n=76) : thérapie familiale versus soutien
pas d’impact sur les taux de rechutes
Etude scandinave (n=547) : traitement intégré versus soutien
intérêt à un an... mais pas à deux ans
Etude australienne (n=56) : patients suicidaires : CBT versus soutien
pas d’impact sur les taux de suicide à 6 mois
Modèle stress - vulnérabilité
Cumulative % Responding
to Treatment
Temps pour atteindre la rémission en
fonction de la durée de la psychose
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
10 weeks
24 weeks
1 year
2 years
0
4
8
12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60
Weeks in Treatment
Lieberman JA, et al. Neuropsychopharmacology. 1996;14(3 suppl):13S-21S.
Conscience de soi, conscience des autres et schizophrénie
Prof E. Constant
UCL, Bruxelles
Prof E. Constant, Université catholique de Louvain
I. Introduction
« La folie est une maladie
inconsciente d’elle-même »
Henry Ey
Henry Ey
Conscience comme issue de l’expérience individuelle d’un sujet confronté à luimême
Il s’agit, par la conscience, de vivre sa propre expérience « en la transposant dans
son savoir » mais aussi de pouvoir « disposer d’un modèle personnel de son
monde »
Phénoménologie Husserlienne qui conçoit l’expérience consciente par le
truchement de la superposition du VECU et du JUGEMENT
Etude de la conscience
L’étude de la conscience est passée en une trentaine d’années du statut de bizarrerie suspecte
d’« hérésie scientifique » à celui de spécialité reconnue et féconde au sein des neurosciences
cognitives
Plusieurs modèles scientifiques partageant souvent des principes généraux communs
Un modèle particulièrement reconnu : « Espace de travail neural global » ou « Global workspace » de
Dehaene S.
Espace de travail neural global
Ce modèle rend compte des processus cognitifs conscients et non conscients
A chaque instant, de nombreux processeurs cérébraux traitent en parallèle l’information de
manière non consciente
Une information représentée localement au sein d’un de ces processeurs n’accéderait au
contenu conscient du sujet que si, et seulement si, elle est mobilisée par un
phénomène d’amplification attentionnelle descendante (top-down) et un état d’activité
cohérente à l’échelle globale du cerveau impliquant de nombreux neurones distribués à
travers l’ensemble du cortex cérébral
Dehaene S., Cognition, 2001; 79: 1-37
Espace de travail neural global
Cela est rendu possible par la connectivité à longue distance de ces neurones d’espace de
travail neural global et cela permet, lorsqu’ils sont activés au-delà d’une certaine durée
minimale, de rendre cette information amplifiée accessible à de nombreux processus
mentaux tels que :
mémorisation à long terme
- l’évaluation et
l’action volontaire
Cette disponibilité globale de l’information à travers cet espace de travail correspond
précisément à ce dont nous faisons l’expérience sous la forme d’un état conscient.
Dehaene S., Cognition, 2001; 79: 1-37
Perception subliminale :
un
paradigme pour l’étude de la conscience
Nombreuses sont les situations où un objet, une image ou encore un mot, n’est pas perçu
consciemment et semble pourtant influencer notre comportement
Perception subliminale :
un
paradigme pour l’étude de la conscience
SIX : amorce
9 : cible
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Accélération du temps de réaction lorsque l’amorce (SIX) et la cible (9) sont congruents et un
ralentissement lorsqu’elles sont incongruentes
Accès non conscient à des représentations mentales sémantiques
Les sujets s’apprêtent non consciemment à répondre dès la perception de l’amorce
Dehaene S., Nature, 1998; 395: 597-600
II. Intérêt dans la schizophrénie
Quelles anomalies cérébrales ?
Peu probable que les mécanismes neurobiologiques de la schizophrénie soient liés
spécifiquement à une anomalie focale cérébrale
En imagerie fonctionnelle, le fait qu’une région cérébrale particulière (cx préfrontal,…)
puisse tantôt être hypoactivée tantôt hyperactivée en fonctions des conditions
expérimentales semble indiquer que le problème fondamental pourrait bien être, par
nature, dynamique et résulter d’anomalies des interactions fonctionnelles entre différentes
régions cérébrales
Idée de perturbation fonctionnelle des processus d’intégration corticaux à grande échelle,
causée par des anomalies de la connectivité à longue distance cortico-corticale et
cortico-sous corticale
Quelles anomalies cérébrales ?
Ces anomalies de connectivité seraient à l’origine d’une perturbation de l’intégration
temporelle entre plusieurs régions cérébrales éloignées
- Andreasen : dysmétrie cognitive
- Friston : hypothèse de dysconnexion
Ainsi, coordination anormale entre l’activité frontale et l’activité temporale (Frith, 1995)
Lors de la génération spontanée de mots (fluence verbale) :
activation frontale
désactivation temporale (STS)
activation frontale
activation temporale (STS)
Frith CD., Br. J. Psychiatry, 1995; 167: 343-9
- normalement :
- schizophrènes :
Quelles anomalies cérébrales ?
Idem chez patients schizophrènes lors de premier épisode
Dysconnection fonctionnelle frontotemporale serait à l’origine de l’attribution erronée
d’une activité auditive d’origine interne à une origine externe.
Lorsque le sujet parle à voix haute ou intérieurement (pensées) il doit exister une
coopération entre les régions sensorielles auditives et les régions organisant la
production du langage (cx frontal et cx cingulaire).
Les régions auditives doivent être averties que les stimuli auditifs perçus ne proviennent
pas d’une source extérieure mais émanent du sujet lui-même
Frith CD., Br. J. Psychiatry, 1995; 167: 343-9
Pourquoi une dysconnectivité ?
Cette dysconnectivité résulterait de la mise en place anormale de ces connections durant le
développement neuronal depuis la vie intra-utérine jusqu’à la fin de l’adolescence (et peut-être
encore plus tard)
Mécanismes impliqués : migration neuronale et la myélinisation de la substance blanche périaxonale.
Imagerie de tenseur de diffusion : observation fine des faisceaux de substance blanche reliant les régions
corticales entre elles ainsi que les régions corticales et sous-corticales
Anomalies diffuses des fibres à longue distance de substance blanche
Quelles anomalies cérébrales ?
Parmi les conséquences de cette anomalie, le sujet schizophrène serait gêné dans la prise de conscience
de ses actions
La perception de l’intentionnalité de ses propres actions pourrait être altérée: le patient attribuerait des
stimuli d’origine interne (ses pensées propres ou les afférences proprioceptives qu’il reçoit de son
mouvement volontaire) à une cause extérieure (pensées ou mouvements imposés par une « force »
extérieure)
D’autres études ont rapporté cette dysconnection fonctionnelle fronto-pariétale, fronto-hippocampique et
fronto-cérébelleuse associée des anomalies attentionnelles et de la mémoire de travail
Schizophrénie : perturbation de l’accès à la
conscience ?
Une conséquence de cette dysconnectivité serait la perturbation des processus nécessitant une
intégration consciente contrastant avec la préservation de certaines fonctions plus automatiques
Un déficit de la mémoire explicite dans la remémoration consciente constatant avec la préservation de la
mémoire automatique implicite
Schizophrénie : perturbation de l’accès à la
conscience ?
Etude sur l’amorçage conscient et non conscient (Dehaene S., 2003)
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SIX : amorce
9 : cible
Dehaene S., Proc Natl Acad Sci USA, 2003; 100: 13722-7
Schizophrénie : perturbation de l’accès à la
conscience ?
Quand l’amorçage est non conscient (Masked) : pas de différence entre schizophrènes et contrôles
Quand l’amorçage est conscient (Unmasked) : perturbation des scores chez les schizophrènes :
perturbation du traitement des conflits conscients
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Dehaene S., Proc Natl Acad Sci USA, 2003; 100: 13722-7
Schizophrénie : perturbation de l’accès à la
conscience ?
Perturbation du traitement des conflits conscients est corrélée à un défaut d’activation du cortex cingulaire antérieur
(conflits cognitifs)
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Il y a donc une perturbation de la dynamique de l’accès conscient et des processus de haut niveau, descendants
intervenants dans la perception et nécessaires à la réalisation d’une multitude de processus cognitifs intégrés, de
pensées et d’actions dirigées vers un but
Dehaene S., Proc Natl Acad Sci USA, 2003; 100: 13722-7
III. Et pour les émotions ?
Problème de biais émotionnels
Normalement
Quand information positive et négative simultanée :
« Ressentez-vous une émotion positive ou négative ? »
Biais attentionnel en faveur de l’info négative
Anticiper les stimuli menaçants pour s’en protéger
Constant E., Psychiatry Research, 2010
Problème de biais émotionnels
Schizophrénie
Quand information positive et négative simultanée :
Persistance du biais attentionnel en faveur de l’info négative
Constant E., Psychiatry Research, 2010
Interprétation
Processus émotionnel automatique (Suslow, 2005) :
- impliqué dans une évaluation de
jugement rapide (détection d’une
dimension positive ou négative)
- ressources hémisphériques droites
- capacité d’attention envers les stimuli menaçants serait intacte
dans la
schizophrénie
Processus émotionnel explicite (Wintson, 2003) :
émotionnelle explicite
gauches
Déficit d’expression émotionnelle
Constant E., Psychiatry Research, 2010
- reconnaissance
- ressources hémisphériques
- serait défectueuse dans la schizophrénie
MUSIQUE
Score de reconnaissance par émotion
Reconnaissance ˇmotionelle musicale
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Patients
Contr™les
Gai
Triste
Inquiˇtant
Apaisant
Anova : - effet groupe (p=0.006) : moins bons résultats pour les patients
- effet émotions (p< 0.0001) : triste = apaisant < inquiétant < gai
- pas d’interaction (p=0.250)
Constant E. et al., en préparation
VOIX
Score de reconnaissance par émotion
Anova : - effet groupe (p=0.001) : patients sont moins bons
- effet émotions (p< 0.0001) : colère < peur = surprise < dégoût = tristesse = joie
- pas d’interaction (p=0.200)
Constant E. et al., en préparation
VISAGES
Score de reconnaissance par émotion
Reconnaissance ˇmotionnelle faciale rapide
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Patients
Contr™les
Gai
Triste
Inquiet
Col¸re
Neutre
Anova : - effet groupe (p<0.001) : moins bons résultats pour les patients
- effet émotions (p< 0.0001)
- pas d’interaction (p=0.309)
Constant E. et al., en préparation
MUSIQUE
Volatilité de la conductance
Conductance cutanˇe
0,3
0,25
0,2
Patients
Contr™les
0,15
0,1
0,05
0
Gai
Triste
Inquiˇtant
Apaisant
Anova : - effet groupe (p<0.037) : amplitude plus grande pour les patients
- pas d’effet émotions (p< 0.196)
- pas d’interaction (p=0.240)
Constant E. et al., en préparation
Impact de la direction du regard
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- Appuyer à gauche si « LEFT » et à droite si « RIGHT » (émotion traitée de
manière implicite)
-Pas moins d’erreurs chez les schizophrènes
- Temps de réaction plus longs pour les essais incongruents spécialement pour la
crainte (mécanisme de défense évolutif)
Schwartz B.L., Neuropsychology, 2010
Le paradoxe schizophrénique
Symptômes négatifs :
anomalie dans l’expression du ressenti émotionnel (flat affect)
- anomalie de la reconnaissance
émotionnelle
- reliée à des anomalies de l’amygdale (diminution de
volume,
manque d’activation pour les stimuli émotionnels par rapport aux
stimuli neutres: peu de changements phasiques) et connectivité
préfrontale réduite
Symptômes positifs :
réactivité émotionnelle accrue (conductance cutanée accrue)
- anxiété de base accrue et
symptômes psychotiques
- taux dopaminergiques toniques élevés dans
l’amygdale: problème de
« saillance aberrante » : attribution d’une signification émotionnelle
erronée
à des stimuli non émotionnels
Aleman A., Progress in Neurobiology, 2005; 77: 283-298
Un modèle métacognitif du délire
Chez les patients schizophrènes, ce sont les étapes tardives liées à l’accès à la conscience plutôt que les étapes
perceptives précoces qui sont altérées
Il semble y avoir des difficultés dans l’intégration consciente des informations (internes et externes). Or cette coordination à
longue distance est nécessaire à l’intégration consciente et il y a une dysconnectivité cérébrale diffuse perturbant
cette coordination
Faute de pouvoir les intégrer, ces activations resteraient à la périphérie de l’espace de travail global et l’hypothèse pourrait
alors être émise par le patient que ces activations ne sont pas le fait du sujet lui-même
Le sujet élaborerait alors une fiction pouvant rendre compte de l’ensemble des distorsions ressenties, fiction qui
permettrait de maintenir une identité cohérente
Rencontre avec le sujet psychotique, intrinsèque de la chose, rencontre avec le sujet à part entière
Un modèle métacognitif du délire
Exemple du délire de Capgras
Le sujet considère que son entourage a été remplacé par des imposteurs
Dysconnexion entre :
système de reconnaissance des visages: intacte (ex : photos)
- système de réponse affective pour
les visages connus : altéré
(absence de réaction électrodermale)
2 étapes :
dysconnexion entre système perceptif et réponse émotionnelle
résultat : il s’agit d’un faux, d’un imposteur
- interprétation de ce curieux
Délire comme tentative d’explication par le patient
A l’inverse, le patient prosopagnosique ne reconnaîtrait pas le visage mais pourrait conserver une réponse affective
Un modèle métacognitif du délire
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Un modèle affectif du délire
La saillance aberrante de Kapur
Les décharges dopaminergiques mésolimbiques, anormalement fréquentes, importantes et non liées à
des stimuli ou situations expérimentales spécifiques conféreraient à toutes sortes d’expériences
une saillance anormalement vive.
Le sujet élaborerait alors une idée délirante rendant compte de ces expériences
Bien plus que des symptômes…
Que signifie la rémission des symptômes positifs et négatifs ?
Retour à une phénoménologie complexe
La « perte de l’évidence naturelle » ou du « sens commun » (Blankenburg W.)
« Absence d’une pré-compréhension
automatique du contexte et de l’arrière-fond, condition nécessaire pour saisir de façon souple la signification
des situations, des événements et des interactions avec autrui. »
III. Conclusions
Conclusions
La dysconnexion comme modèle explicatif de la schizophrénie est un concept ancien, qui
semble avoir une pertinence clinique, biologique et cognitive.
L’intégration consciente serait perturbée dans la schizophrénie
Une meilleure connaissance du rôle des différentes voies de neurotransmission sur le
fonctionnement efficient et la plasticité dépendante de l’expérience de ces réseaux
intégrés et connectés à longue distance pourrait-elle déboucher sur l’utilisation de
substances pharmacologiques rétablissant ou compensant la connectivité neuronale
et/ou la plasticité neuronale défectueuse au sein de ces réseaux ?
Merci de votre attention…
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