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La schizophrénie
Chapitre 4
C’est une pathologie fréquente qui touche au moins 1% de la population.
Elle touche autant les hommes que les femmes ainsi que toutes les races, les cultures et les
milieux sociaux. Elle existe sur toute la planète de la même manière.
Elle touche surtout les jeunes d’environ 25 ans.
C’est une psychose chronique qui évolue tout au long de la vie.
Certains facteurs ont été mis en cause :
- Facteurs biologiques : chez le patient schizophrène, on remarque un taux plus élevé de
dopamine (c’est un neuromédiateur).
- Facteurs génétiques : il existe des familles de schizophrènes.
- Facteurs psychologiques : on retrouve souvent la même organisation familiale : une mère
paradoxante, c'est-à-dire très protectrice et présente, et présentant une attitude de rejet et
d’agressivité à la fois ; elle dit quelque chose, et juste après elle dit son contraire, ce qui
entraîne une perte de repère chez son enfant (qui n’acquière alors pas son autonomie). De
plus, il existe un lien fusionnel entre la mère et l’enfant, surtout quand le père est absent :
le père est disqualifié.
Attention, à ne jamais juger !!
I) Symptômes
1) Dissociation
C’est un symptôme spécifique à la schizophrénie. On l’appelle aussi la discordance.
Définition : terme qui désigne la rupture de l’unité psychique, c'est-à-dire l’harmonie entre les
actes, les pensées et les émotions.
Premier élément observable : le patient est « bizarre ».
Les signes cliniques :
 Domaine intellectuel :
→ Troubles du cours de la pensée :
- Barrage : arrêt brutal du discours avec une reprise de la conversation après un temps de
silence. Le patient n’a pas conscience de cet arrêt.
- Fading : ralentissement du discours jusqu’à un temps d’arrêt, puis reprise du discours à un
niveau antérieur dans la conversation. Le patient n’en a pas conscience.
→ Troubles du langage :
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Agrammatisme : difficulté à utiliser correctement les règles de grammaire (ex : il fleur
beau est).
- Néologisme : création de nouveaux mots (ex : l’asplodjije m’a mouillé (= l’arrosage)).
- Paralogisme : mauvaise utilisation des mots (ex : j’ai garé ma valise).
- Schizophasie : trouble très intense au niveau du langage, caractérisé par la création d’un
néo-langage qui n’appartient qu’au patient (c’est l’association d’agrammatisme, de
néologisme et de paralogisme).
- Stéréotypie verbale : paroles ou phrases répétées sans but précis.
- Echolalie : répétition de mots ou de phrases en écho.
- Maniérisme verbal : façon maniérée de s’exprimer.
- Mutisme : arrêt total du langage.
→ Troubles du système logique :
- Pensées diffluentes, c'est-à-dire sans but ni thème précis.
- Ambivalence de la pensée : le patient admet des choses contraires.
- Pensées archaïques : le patient se réfère à des choses infantiles, « magiques ».
- Rationalisme morbide : le raisonnement a recours à des systèmes vagues, vide de sens,
flous, incohérents (= théories vagues).
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Domaine affectif :
Ambivalence affective : coexistence de sentiments opposés et contraires.
Athymhormie : les patients perdent leurs sentiments petit à petit ; ils parlent de sentiment
de vide intérieur. C’est « l’émoussement affectif » ou « l’indifférence ».
Absence de coordination entre les sentiments et l’expression du visage : sourires et rires
immotivés.
Perte de sensibilité, au sens large : insensibilité à la température notamment.
Domaine psychomoteur :
Stéréotypies motrices : comportements répétés sans but (balancement le plus souvent).
Maniérisme moteur : manières théâtrales ou de politesse excessive.
Echopraxie : répétition de gestes en écho.
Apragmatisme : perte de l’initiative motrice des gestes et des mouvements.
Négativisme : opposition complète du patient. Il refuse de parler, de se lever, d’ouvrir les
yeux, … tout ! Toute stimulation peut être vue comme une agression.
2) Autisme (≠ autisme infantile)
C’est le repli du patient sur son monde intérieur. Il se désintéresse progressivement du monde qui
l’entoure et se concentre sur ses pensées, sa vie intérieur (la religion, l’ésotérisme, le fantastique).
Il présente un désintérêt du monde extérieur, de ce qui se passe autour de lui. Le patient
abandonne ses activités habituelles, les affinités qu’il a avec d’autres personnes et le milieu
scolaire ou professionnel. L’autisme apparaît avant la schizophrénie, avant le délire et avant la
dissociation.
3) Délire
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Il est identique au délire de la BDA. Les mécanismes sont polymorphes, tout comme les thèmes.
L’organisation est non systématisée et en réseau.
Le délire est riche, les troubles du comportement existent parfois, mais pas toujours. Le patient
peut avoir une certaine froideur par rapport à son délire.
II) Formes cliniques
1) Schizophrénie paranoïde +++
Le délire est très important, la dissociation est peu marquée.
C’est la forme la plus réceptive au traitement car les neuroleptiques sont d’une grande efficacité
sur le délire (mais pas sur la dissociation).
2) Hébéphrénie +++
La dissociation est très présente et le délire est pauvre. C’est la forme la plus grave, mais
heureusement elle est rare.
Les symptômes persistent au traitement et la dissociation s’aggrave rapidement, évoluant vers un
état déficitaire (= démence).
3) Schizophrénie pseudo-névrotique
C’est une forme schizophrénique qui présente des symptômes névrotiques, associés à une
dissociation. On parle le plus souvent de symptômes pseudo-obsessionnels (ex : les TOC).
4) Schizophrénie dysthymique
Le patient présente des symptômes schizophréniques et des symptômes dysthymiques (= troubles
de l’humeur, tels que l’euphorie ou l’agitation).
5) Schizophrénie catatonique
C’est une forme rare où les signes de dissociation motrice sont très présents.
6) Schizophrénie pseudo-psychopathique
Le patient présente des symptômes schizophréniques et des troubles du comportement
(principalement des comportements délinquants).
7) Schizophrénie simple
C’est une forme schizophrénique dans laquelle le repli autistique est très présent mais le délire et
la dissociation sont peu présents.
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III) Evolution
Dans 25% des cas, la pathologie est stabilisée avec un traitement (le patient accepte les soins).
Dans 50% des cas, la pathologie nécessite une prise en charge psychologique soutenue (la vie
sociale doit être aménagée à la pathologie).
Dans 25% des cas, l’évolution est déficitaire (échec des ttt, patients chroniques, besoin permanent
de soins).
IV) Traitement
Il y a 2 situations possibles : soit le patient fait une décompensation aiguë (il rechute après l’arrêt
du ttt, nécessitant une hospitalisation, une prise en charge et des ttt importants), soit le patient se
voit « prescrire » des soins au long court (ttt médicamenteux).
Les traitements médicamenteux : dans l’idéal, on utilise des neuroleptiques en monoprise et en
monothérapie (une molécule, une fois par jour). Pour certains patients, il y a la possibilité
d’administrer le traitement par injection ; on parle d’injection retard mais le problème est le
patient : il peut refuser son injection. De plus certains neuroleptiques n’existent pas en injectable.
Le traitement doit être pris tous les jours jusqu’à la fin de leur vie.
La thérapie : lors des entretiens de soutien, il y a une évaluation de l’état clinique du patient. Les
entretiens doivent être réguliers mais plus ou moins fréquents selon les cas.
L’intégration sociale : il faut stimuler le patient, le maintenir et le stimuler dans l’apprentissage.
L’AAH : (= Allocation pour Adultes Handicapés) elle dépend de la COTOREP.
Le patient peut être mis sous tutelle (= le patient garde ses droits civiques) ou sous curatelle (= il
perd ses droits civiques et financiers).
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Dans la majorité des hôpitaux, il y a un service de réadaptation socio-professionnelle.
Les foyers thérapeutiques sont des lieux de vie qui se trouvent soit dans l’hôpital, soit en
dehors.
Les appartements thérapeutiques nécessitent le passage de soignants tous les jours ainsi
que d’une aide ménagère.
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