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Correspondances en médecine - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2002
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P
SYCHOTROPES
:
MISE EN GARDE
Bon nombre de médicaments psychotropes
présentent des effets électrophysiologiques
similaires aux antiarythmiques de classe Ia et
peuvent être à l’origine d’allongements de l’in-
tervalle QT susceptible de dégénérer en tor-
sades de pointes.
Parmi les produits incriminés, il convient de
citer :
les neuroleptiques “conventionnels” comme
la thioridazine, le pimozide, le sultopride, le
dropéridol et, mais dans une moindre mesure,
l’halopéridol et la chlorpromazine (les antipsy-
chotiques atypiques présentent à cet égard une
sécurité accrue, notamment la clozapine et
l’olanzapine dont l’effet sur le QT est négli-
geable) ;
les antidépresseurs imipraminiques, en
mesure à la fois d’allonger l’intervalle QT et d’in-
duire des troubles de la conduction cardiaque.
À noter que pour un psychotrope donné, ce
risque d’arythmie est majoré en cas d’associa-
tion :
–à un autre médicament connu pour entraîner
des allongements de l’intervalle QT (ce qui est
le cas notamment de certains antibiotiques et
antihistaminiques H1) ;
–à une thérapeutique possédant un effet inhi-
biteur enzymatique sur les isoenzymes en
charge du métabolisme hépatique de l’antipsy-
chotique ou de l’antidépresseur.
Ch. Gury et P. Laria. Le risque de complication cardio-
vasculaire lors de la prescription des psychotropes.
Hypertension et prévention cardiovasculaire, 13, 7 : 172-7.
Psychiatrie - Addictologie
Quelques brèves...
!Cannabis et grossesse
Chez les enfants nés de mères consommant
de grandes quantités de cannabis, le risque de
développer une leucémie non lymphoblastique
serait dix fois supérieur à celui qui est observé
dans la population infantile générale.
Ce phénomène n’a pas à l’heure actuelle reçu
d’explication claire... mais incite –
pour le moins – à ne pas considérer le
cannabis
comme une “drogue douce” !
F. Ferraro. Usage de drogues illicites pendant la
grossesse. La Lettre du Gynécologue 265 : 28-30.
!Schizophrénie d’origine traumatique ?
Certaines études épidémiologiques
suggèrent qu’un traumatisme crânien sévère
(survenu avant l’âge de 20 ans) pourrait
favoriser – en altérant la maturation et par
suite le fonctionnement du cortex préfrontal –
la survenue d’une schizophrénie.
S. Haouzir et F. Thibaut. Le traumatisme crânien
peut-il favoriser la survenue d’une schizophrénie ?
La Lettre du Neurologue V, 7 : 320-1.
!Agitation et syndrome démentiel
Le traitement des états d’agitation au cours
de l’évolution d’une démence repose
préférentiellement sur les neuroleptiques
comme la rispéridone administrée à la dose
de 1 à 2 mg/j (thérapeutique venue remplacer
l’halopéridol autrefois classiquement utilisé)
ou le tiapride à la dose de 200 à 800 mg/j.
Les benzodiazépines peuvent conduire
à une aggravation des troubles mnésiques,
à une confusion et à des chutes, et doivent
donc être évitées.
C. Causse et al. Le patient agité.
Pratiques Médicales et Thérapeutiques 19 : 4-8.
!Traitement médicamenteux
de la schizophrénie
Une enquête menée par “Les Actualités en
Psychiatrie” auprès de 250 psychiatres
hospitaliers et 250 psychiatres libéraux
révèle que les neuroleptiques les plus
souvent prescrits dans le traitement
(en première intention et d’entretien)
des patients souffrant de schizophrénie
sont, par ordre de fréquence décroissante :
la rispéridone, l’olanzapine, l’amisulpride
et l’halopéridol.
C.S. Peretti. Approche thérapeutique contemporaine
de la schizophrénie : analyse d’une enquête auprès
de 500 psychiatres français.
Les Actualités en Psychiatrie 18, 9 : 275-87.
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