Télécharger la présentation

publicité
Présentation de Dre Aline Boulanger
. Plusieurs modalités thérapeutiques sont offertes aux patients dans les cliniques de la
douleur ou dans les centres de réadaptation. Les approches physiques, qui incluent la
physiothérapie et l’ergothérapie, sont bénéfiques pour certains patients. On offre aussi un
soutien psychologique. Ceci n’est pas pour dire que la douleur est psychologique mais à
force d’avoir mal, il arrive que le moral en soit être affecté à un moment ou à un autre.
Les psychologues peuvent aider à traverser ces moments difficiles. Il y a aussi des
interventions invasives (infiltrations) qui pour certains cas, peuvent être utiles. Donc il est
rare dans notre travail avec les gens souffrant de douleurs chroniques soit uniquement
pharmacologique. Une approche globale a plus de chances d’apporter une certaine
amélioration de la condition, sans toutefois pouvoir enlever totalement la douleur.
. Il existe plusieurs grandes familles de médicaments servant à gérer la douleur.
L’acétaminophène est seul dans sa classe. Il est probablement l’un des plus anciens
médicaments disponibles et grandement utilisé. Il est souvent réservé aux douleurs
légères à modérées. Par ailleurs, son ajout à des opiacés ou à d’autres familles de
médicaments peut être utile pour réduire le nombre de médicaments ou en réduire le
dosage donc il peut aider à diminuer les effets secondaires. Les anti-inflammatoires
(AINS), le Coxib peuvent diminuer la douleur, tout comme les antidépresseurs. Les antidépresseurs ne sont pas prescrits parce que nous croyons que vous êtes déprimés mais
parce que l’on sait que ces médicaments ont un effet réel sur la douleur. Les
anticonvulsivants (anti-épileptiques) ont également des propriétés analgésiques, ainsi que
les cannabinoïdes, appelés ainsi parce qu’ils sont dérivés du cannabis (marijuana) et
finalement les opiacés.
. Prescrit-on trop d’opiacés? Les études démontrent que 50% des patients cancéreux
auraient encore en 2014, un soulagement inapproprié de leur douleur. Pour les gens
souffrant de douleur chronique, on est loin d’atteindre ce chiffre. Cependant, on reconnaît
à l’inverse que certains patients reçoivent trop de médicaments. Il arrive que des patients
arrivent en clinique de douleur avec des récepteurs complètement saturés. C’est une
problématique réelle et le risque de toxicomanie existe. Il ne faut pas se mettre la tête
dans le sable. Il y a des gens malhonnêtes qui prennent ces médicaments et vont les
vendre sur la rue. Cela a un impact sur la grande majorité de nos patients qui sont des
gens honnêtes. Il y a également des cas de surdoses et des cas de décès; c’est malheureux.
Oui, les récents cas souffraient de toxicomanies mais c’est un risque chez nos patients
également. Ce que l’on veut pour nos patients c’est que leur douleur soit traitée sans qu’il
n’y ait de problèmes de dépendance, d’abus, de surdoses ou de décès.
. Combien de patients prennent des opiacés à la clinique de douleur de l’Hôtel Dieu?
Nous n’avons pas ces chiffres. Selon la littérature, on parle d’entre 3 et 66% souffrant de
douleur chronique prenant des opiacés. Pourquoi les chiffres varient autant? Cela dépend
de comment ont été fait les études et des populations étudiées. Au Québec, dans les
centres de douleur, c’est probablement entre 30 et 40%; dans les bureaux de médecins de
famille, c’est probablement plus faible que cela.
. Dans quelles situations vais-je prescrire des opiacés? Habituellement, lorsqu’il s’agit de
douleurs modérées à sévères, que cette personne aura eu des échecs avec d’autres
traitements antérieurs ou parce qu’il s’agit de patients pour qui je ne peux pas prescrire
d’autres familles de médicaments. Par exemple, on ne prescrit pas d’acétaminophène à
une personne souffrant d’une maladie du foie pas plus que des anti-inflammatoires à une
personne qui fait des ulcères d’estomac ou d’insuffisance rénale. Beaucoup de conditions
médicales vont faire en sorte qu’il sera préférable de prescrire des opiacés.
. Toxicomanie : c’est une préoccupation au niveau médical et nous tentons de la prévenir.
Il n’existe pas cependant de détecteurs de patients toxicomanes. Nous avons des
questionnaires pouvant nous donner des indices que la personne pourrait avoir des
difficultés à gérer la médication de façon appropriée. Il y a des tests d’urine mais ceux-ci
ne sont pas toujours fiables. On ne les faits pas toujours car il y a des coûts associés à tout
cela mais ils existent. Les questionnaires sont aidants dans la mesure où le patient est
honnête. Un patient jugé peu à risque a 56% du temps où il pourrait avoir un usage qui
serait inapproprié. Chez les patients à risque modéré (patient ayant souffert d’alcoolisme,
fumeur, ayant eu des comportements risqués avec d’autres substances) on note un risque
d’environ 26% d’usage inapproprié. Chez les gens à risque élevé, il faut un suivi. Cela ne
veut pas dire que l’on ne leur donnera pas de narcotiques mais il faudra penser à un
encadrement rigoureux afin d’avoir le moins de problèmes possible. Les tricheurs vont
évidemment pénaliser ceux qui sont honnêtes et cela entraîne des préjugés.
. Les opiacés sont utiles à mon avis mais ils requièrent un encadrement approprié.
Téléchargement