i Thèses et mémo r es s m e t s e è é m h T se T hè s et mém oire oires s Influence de la consommation de substances sur l’émergence et l’évolution des troubles psychotiques : le cas du cannabis A. Dervaux* Notre collègue, membre du comité de rédaction a soutenu avec brio (félicitations du jury) sa thèse de neurosciences le 3 février dernier dans le service hospitalouniversitaire de l’hôpital Sainte-Anne. D et au cours de l’évolution. Les raisons de la fréquence de la comorbidité sont multifactorielles et comprennent les effets psychotomimétiques induits par la consommation de cannabis, certains traits de personnalité et une vulnérabilité familiale. Nous avons retrouvé : des scores de signes e nombreuses études ont montré que la fréquence de l’usage, de l’abus et de la dépendance au cannabis est particulièrement élevée chez les patients atteints de schizophrénie, à tous les stades de leur évolution : lors des prodromes de la maladie, du premier épisode psychotique neurologiques mineurs plus élevés dans une population de patients non psychotiques, dépendants au cannabis que chez les sujets témoins, en particulier des scores de coordination motrice et d’intégration sensorielle ; des niveaux d’impulsivité et de recherche de sensations plus élevés chez les patients atteints de schizophrénie avec abus/dépendance au cannabis par rapport aux patients simples usagers et aux patients abstinents. Nous avons évalué les caractéristiques des patients sensibles aux effets psychotomimétiques induits par le cannabis : ils avaient un âge de début du premier épisode psychotique plus précoce (2 ans et demi) et des antécédents familiaux de troubles psychotiques plus fréquents par rapport aux patients non sensibles. Dans une étude réalisée dans un service universitaire au Maroc, nous avons retrouvé que le profil des conduites addictives chez les patients schizophrènes était différent de celui retrouvé dans les études antérieures en Europe ou en Amérique du Nord, suggérant que la disponibilité des drogues et le contexte socio-culturel ont aussi une influence. v vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv Idées vraies, idées fausses sur le traitement de substitution aux opiacés v plasmatique ni effet “flash” euphorisant. Grâce à ce mode d’action, ils réduisent le besoin compulsif d’opiacés et délivrent le patient de la contrainte de consommation caractéristique de la dépendance. Le traitement pharmacologique de substitution aux opiacés n’est donc pas une substitution (vraie) puisqu’il ne reproduit pas l’effet des opiacés : de même qu’un patch de nicotine réduit l’envie de fumer sans donner la satisfaction d’avoir fumé une cigarette, la prise orale d’un médicament de substitution aux opiacés réduit l’envie de consommer sans reproduire l’effet d’une injection d’héroïne. Cette différence entre drogue et médicament doit être expliquée au patient. S’il ne l’a pas comprise, il risque d’être déçu du manque d’effet de son traitement et de s’engager vers un détournement d’usage ou de l’associer à des benzodiazépines ou à de l’alcool, afin d’essayer de retrouver les sensations". Ou : "L’objectif du TSO aux opiacés est de guérir la dépendance" (faux). Dans la deuxième partie, "La consommation d’alcool ou d’autres substances psychoactives non opiacées contre-indique le TSO" (faux), ou "Le traitement de substitution est possible en présence d’une comorbidité psychiatrique" (vrai), ou encore "Certains médicaments de substitution aux opiacés ne sont pas adaptés aux patients injecteurs ou présentant une comorbidité psychiatrique" (faux), etc. Un précieux outil d’animation pour des séances de formation permanente. sur le de traitement substitution aux opia cés le Dr Didier Coordonné par Touzeau (Villejui f) Une précieuse boîte à outils à l’usage de tous les professionnels de la santé qui prennent en charge des patients dans le cadre de traitements de substitution (TSO), coordonnée par Didier Touzeau et Le Courrier des addictions, avec l’aide de Schering Plough. L’ouvrage de 16 pages est divisé en quatre parties : comprendre le TSO ; le mettre en œuvre et le suivre ; gérer les difficultés du traitement ; bibliographie (3 pages). À l’intérieur de chacune d’elles (sauf la dernière), sont proposées 4, 5 ou 6 affirmations habituelles, vraies ou fausses, avec leurs réponses. Par exemple, dans la première partie : "Ce qui différencie un médicament de substitution aux opiacés pris par voie orale d’une 'drogue' est l’absence d’effet renforçant" : vrai. "Lors de la prise de drogue, l’effet renforçant, qui correspond à la perception rapide et distincte d’un effet agréable, est à l’origine du développement de l’addiction et de son entretien. Les médicaments de substitution aux opiacés administrés par voie orale n’ont pas d’effet renforçant, car ils n’entraînent ni pic CA-iDVF-T SO-SCHERING-100 8-CS4.indd 1 12/02/10 10:17 P. de P. 25 Le Courrier des addictions (12) ­– n ° 1 – janvier-février-mars 2010