Facteurs pronostiques des cancers infiltrants de vessie

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ARTICLE
Progrès en Urologie (2002), 12, 615-620
ORIGINAL
Facteurs pronostiques des cancers infiltrants de vessie
avec envahissement lymphonodal
Bertrand LACROIX (1), Philippe RUSCH (2), Alexis CERISIER (3), Arnaud PAGES (1) , Corinne ARMAND
Jacques TOSTAIN (1)
(2) Laboratoire
(1),
(1) Service d’Urologie-Andrologie, Hôpital Nord,
de Biophysique et de Traitement de l’image, Faculté de Médecine, (3) Service de Cardiologie, CHU, Saint-Etienne
RESUME
Objectif : Dégager les facteurs pronostiques influençant la survie et apprécier l'intérêt d'une lymphadénectomie étendue lors des cancers infiltrants de vessie (CIV) avec
envahissement ganglionnaire.
Matériel et Méthodes : Les dossiers de 62 patients traités par une cystectomie avec
lymphadénectomie à prétention curative pour un CIV avec envahissement lymphonodal ont été revus. 34 patients ont eu un curage remontant au minimum en iliaque
commun, 26 un curage ilio-obturateur et 2 un simple prélèvement lymphonodal.
Résultats : La survie actuarielle à 2, 3 et 5 ans est respectivement de 37%, 26,6% et
23,6%. La survie médiane est de 18,4 mois.
Ce travail semble montrer la valeur pronostique indépendante des facteurs suivants:
- Une tumeur strictement localisée à la vessie (≤ pT3a) (p=0,002)
- Un nombre de lymphonoeuds envahis ≤ 2 (p=0,001)
- Un stade lymphonodal N1 (p=0,009)
La réalisation d'une lymphadénectomie étendue n'apporterait pas de bénéfice en
terme de survie par rapport à un si mple curage ilio-obturateur (p=0,8).
L'envahissement iliaquecommun serait un facteur de mauvais pronostic si la tumeur
dépasse les limites vésicales (> pT3a) (p=0.018).
Conclusion : Chez ces patients présentant un CIV avec envahissement lymphonodale,
un nombre de lymphonoeuds envahis ≤ 2, un stade local ≤ pT3a seraient des facteurs
pronostiques favorables amenant grâce à la cystectomie avec lymphadénectomie,
23,6% des patients à une rémission (56,8% lorsque les 2 facteurs sont présents simultanément). La lymphadénectomie étendue aux vaisseaux iliaques communs n'améliorerait pas la survie par rapport au curage ilio-obturateur mais nous semble toutefois
licite car la présence d'un envahissement iliaque commun constituerait un facteur pronostique significatif puissant pour conseiller une prise en charge adjuvante.
Mots clés : Vessie, lymphonoeuds, curage, pronostic
Les cancers infiltrants de vessie (CIV) avec envahissement lymphonodal ont un pronostic très sévère avec
15 à 35% de survie à 5 ans [19, 1]. Dans certaines
séries, ce taux atteint 53% lorsque le nombre de lymphonoeuds positifs est faible et que la tumeur vésicale
ne dépasse pas les limites de l’organe [11]. Cette différence importante de survie doit être expliquée pour tenter d’améliorer la prise en charge.
ger des facteurs pronostiques. Nous nous sommes en
outre attachés à savoir si la lymphadénectomie étendue
remontant jusqu'à la bifurcation aortique présentait un
intérêt par rapport à un simple curage ilio-obturateur.
Manuscrit reçu : octobre 2001, accepté : mai 2002.
Adresse pour correspondance : Dr. B. Lacroix, Service d’Urologie-Andrologie,
CHU de Saint-Etienne, Hôpital Nord, 42055 Saint-Etienne Cedex 2
e-mail : [email protected]
Nous avons revu de manière rétrospective les dossiers
des patients ayant subi une cystectomie totale pour CIV
avec envahissement lymphonodal pour tenter de déga-
Ref : LACROIX B., RUSCH P., CERISIER A., PAGES A., ARMAND C.,
TOSTAIN J., Prog. Urol., 2002, 12, 615-620.
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B. Lacroix et coll., Progrès en Urologie (2002), 12, 615-620
MATERIEL ET METHODES
Tableau I. Répartition du stade tumoral et de l’atteinte lym phonodal.
370 patients ont subi une cystectomie totale pour cancer de vessie entre décembre 1983 et décembre 2000.
74 présentaient un envahissement lymphonodal
démontré par l’anatomopathologie (20%), mais il
s’agissait dans 12 cas d’une cystectomie palliative
(laissant en place du matériel tumoral). Seuls 62
patients ont donc eu un traitement à prétention curative
et ont été retenus pour cette étude ; 18 présentaient des
antécédents de tumeur vésicale superficielle et 44
avaient une tumeur infiltrante d'emblée.
Stade local
Avant l’intervention, tous les patients ont subi une
résection endouréthrale de vessie conduisant au diagnostic de CIV. Le bilan d’extension comprenait une
échographie abdominale, un uroscanner, une tomodensitométrie thoracique et une scintigraphie osseuse.
Pour les dossiers les plus anciens, les tomodensitométries étaient remplacées par une urographie intra veineuse, une lymphographie et une radiographie pulmonaire. La découverte d’adénopathies abdomino-pelviennes lors de ce bilan chez 6 patients n’a pas changé
notre attitude thérapeutique. Aucun patient n'avait de
métastase viscérale.
Nombre (%)
N1
N2
N3
pT2a
3 (4,8)
1
2
0
pT2b
5 (8,1)
3
2
0
pT3a
5 (8,1)
2
3
0
pT3b
24 (38,7)
9
15
0
pT4a
17 (27,4)
3
12
2
pT4b
4 (6,5)
1
3
0
Pas de tumeur résiduelle
4 (6,5)
1
3
0
Total
62
19 (30,6) 41 (66,1) 2 (3,2)
L'étude comparative des survies a été réalisée selon la
méthode de Kaplan-Meier en employant un test de log
rank. L’analyse des différents facteurs pronostiques a
été réalisée de façon uni puis multivariée. Cette analyse multivariée a été conduite selon le modèle de Cox en
comparant les différents facteurs pronostiques classiquement admis dans la littérature puis les différentes
modalités thérapeutiques. Les calculs ont été faits
grâce au logiciel statistique SPSS version 10,1.
Le geste chirurgical a consisté en une cystoprostatectomie pour les hommes et une pelvectomie antérieure
emportant la paroi antérieure du vagin et la totalité de
l’urèthre chez la femme. L'étendue de la lymphadénectomie a été variable. Les patients ont eu un curage limité iliaque externe et obturateur, 34 ont bénéficié d'un
curage étendu (jusqu'à la bifurcation aortique pour 16
cas et remontant le long des gros vaisseaux pour les 18
autres), enfin 2 ont eu un simple prélèvement lymphonodal. Les dérivations urinaires associées à la cystectomie étaient: 52 dérivations transiléales type Bricker
(83,9%), 4 poches de Kock (6,5%), 6 remplacements
vésicaux selon la technique de Mayence (9,7%).
RESULTATS
Sur 62 patients, on dénombrait 9 femmes et 53
hommes. L'âge moyen était de 64 ans (médiane 65,5).
55 tumeurs étaient de type urothélial (88,7%), 6 étaient
des tumeurs épidermoïdes ou mixtes (10%) et 1 un adénocarcinome. La tumeur était limitée à la vessie (pT3a)
chez 17 patients (27,4%) et de stade supérieur à pT3a
pour les 45 autres (73,6%). Le nombre moyen de ganglions prélevés était de 20,8 et respectivement de 27,8
et de 13 lorsque le curage était étendu ou limité.
Les traitements associés à la cystectomie ont comporté
une irradiation vésicaleen flash pré-opératoire dans 45
cas (10.5, 12 ou 15Gy en 3 à 4 séances les jours précédant l'intervention) et une chimiothérapie dans 16 cas
(adjuvante 12 fois). Les protocoles employés étaient
principalement de trois types : M-VAC (méthotrexate,
vinblastine, doxorubicine, cisplatine) dans 7 cas, CMV
(cisplatine, méthotrexate, vinblastine) dans 3 cas, CISCA
(cisplatine, doxorubicine, cyclophosphamide) dans 4 cas.
La durée moyenne de suivi a été de 28 mois (0,5-168,3)
et la médiane de 15,27 mois.
3 patients sont morts en péri-opératoire, 35 sont décédés d'évolution néoplasique, et 7 d'une autre pathologie. 17 patients sont en vie et sans récidive à ce jour. La
survie actuarielle à 2, 3 et 5 ans est respectivement de
37%, 26,6% et 23,6% (Figure 1). La survie médiane est
de 18,5 mois.
L'analyse anatomopathologique fait référence à la classification TNM 1997. La répartition par stade est rapportée dans le Tableau I. L'envahissement lymphonodal est classé N1 dans 30,6% des cas, N2 dans 66,1%
et N3 dans 3,2%.
Facteurs pronostiques
L'analyse statistique univariée montrait une influence
favorable significative sur la survie globale lorsque le
nombre de lymphonoeuds envahis ét ai t ≤ 2
(p=0,016)(Figure 2 ) et le stade pT≤ pT3a. La présence
de lymphonoeuds macroscopiques détectés en per opé-
L'étude a été réalisée de manière rétrospective et non
comparative avec une prise en charge des patient
s'étant modifiée sur la longue période de l'étude.
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Tableau II. Incidence et survie des cancers infiltrants de vessie
avec envahissement lymphonodal.
Auteurs
Nombre de cas
N+
Survie à 5 ans
Nb, %
%
Stein 01 [1]
1054
246 (24%)
35
Lerner 93 [3]
591
132 (22%)
29
Studer 98 [16]
301
66 (22%)
30
Bassi 99 [2]
369
78 (21%)
15
Vieweg 99 [7]
686
193 (28,1%)
31
Notre série
370
74 (20%)
Figure 1. Courbe de survie actuarielle de la cohorte Kaplan
Meier.
62 (17,3)
23,6
Tableau III. Etude comparative des covariables analysées.
Variables
Figure 2. Survie selon le nombre de lymphonoeuds envahis ≤
ou > 2 (n=62, p=0,013).
Ecart type
Risque relatif
Significativité
Nb ganglions
≤2
0,407
3,98
0,001
pT ≤ pT3a
0,417
3,6
0,002
N ≤ N1
0,406
0,34
0,009
Dilatation du
haut appareil
0,332
1,35
0,36
Adénopathie
macroscopique
0,219
0,885
0,578
Rupture
capsulaire
0,217
0,995
0,982
(≤ pT3a, ≤ 2 lymphonoeuds envahis). Leur taux de survie à 5 ans est de 56.8%.
Parmi les 34 patients ayant eu un curage extensif, 13
avaient des lymphonoeuds iliaques communs envahis.
La survie actuarielle n’était pas statistiquement modifiée par cet envahissement à l'étage iliaque commun
(n=34, p=0,115) car un des patients concernés avait
une survie que l’on peut qualifier d’exceptionnelle
(>168 mois) (Figure 3). Les 12 autres sont cependant
décédés de l’évolution de leur maladie dans les deux
ans. La survie médiane lors d’un curage extensif avec
lymphonoeuds iliaques sains était de 27,5 mois, et passait à 10 mois si ils étaient envahis. Le pourcentage de
survie à 5 ans était de 42% avec un curage iliaque commun négatif et de 9% dans le cas contraire.
Figure 3. Survie selon l’envahissement iliaque commun
(n=34, p=0,11).
ratoire ou préopératoire (p=0,77), d’une dilatation du
haut appareil (p=0,14), d’un stade N ≤ N1 (p=0.57), ou
l’existence d’une rupture capsulaire (p=0,37) n’atteignaient pas la significativité statistique.
L’analyse multivariée a été réalisée en comparant des
facteurs précédemment cités.
L'étude des cas présentant une tumeur supérieure à
pT3a et ayant subi un curage étendu (n=24) montrait
une influence significative de l'envahissement iliaque
commun sur la survie (p=0,018).
Elle retenait comme facteurs influençant favorablement
la survie globale: le nombre de lymphonoeuds envahis
≤ 2 (p=0,001), les tumeurs strictement localisées à la
vessie (≤ pT3a, p=0,002), et le stade lymphonodal N1
(p=0.009) (Tableau III). L'étude de la survie spécifique
donnait des résultats similaires en analyse multivariée.
Si la tumeur était localisée à la vessie (n=10), l'atteinte iliaque commune n’était par contre plus un facteur
significatif (p=0,8).
11 patients présentaient ces facteurs de bon pronostic
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Influence des différentes modalités thérapeutiques
L’intérêt de la lymphadénectomie étendue dans le CIV a
été débattu. Il semble maintenant démontré que le curage
associé à la cystectomie peut avoir un effet curatif en
présence d’une tumeur localisée à la vessie et d’un petit
nombre de lymphonoeuds envahis [ 11, 13, 15]. Cet
envahissement microscopique sur 1 à 5 lymphonoeuds
intéresse principalement les lymphonoeuds obturateurs
et iliaques externes [17] car les sauts de relais apparaissent anecdotiques dans la littérature[17] et inexistants
dans notre série. WISHNOW a montré sur sa série de
curages étendus avec 1 ou 2 lymphonoeuds envahis
qu'aucun d'entre eux n’était iliaque primitif [27]. Le curage ilio-obturateur emporte ces premiers relais lymphonodaux "sentinelles" à condition que ce curage emporte
aussi les lymphonoeuds iliaques internes [23].
En analyse univariée ni la radiothérapie préopératoire
ni une chimiothérapie adjuvante n'influençaient la survie des patients. La réalisation d'un curage remontant
au minimum jusqu'à la bifurcation aortique ou comportant plus de 15 lymphonoeuds n'influençait jamais de
manière significative la survie et ce quelles que soient
les sous-populations étudiées : ≤ pT3a (n=16; p=0,93)
ou >pT3a (n=44; p=0,87).
L’analyse multivariée des différentes options thérapeutiques (curage, radiothérapie, chimiothérapie) confirme
ces résultats (p=0,9).
DISCUSSION
POULSEN a comparé les survies des patients ayant subi
un curage étendu ou ilio-obturateur [13]. Il montre une
différence significative en faveur du curage étendu si la
tumeur vésicale reste confinée à l’organe [13]. La présence d’adénopathies étant toutefois directement corrélée au stade anatomopathologique tumoral [11], les
tumeurs de stade ≤ pT3a ne représentent qu'un faible
pourcentage des N+ ( 23% dans la série de POULSEN).
Notre étude confirme les facteurs pronostiques essentiels (≤ pT3a, faible nombre de lymphonoeuds envahis)
mais ne retrouve aucun bénéfice en terme de survie à la
réalisation d’un curage extensif que la tumeur soit localisée à la vessie ou non. Parmi les 13 patients présentant un envahissement iliaque commun sur la pièce de
curage lymphonodal étendu, tous sauf un sont décédés
d’évolution cancéreuse. Le volume de notre série et le
recul insuffisant ne nous permettent pas d’aller très loin
dans l’analyse de ces patients. L’atteinte iliaque commune coïncide de façon logique avec de nombreux facteurs de mauvais pronostic (nombre de lymphonoeuds
supérieur à deux pour 12 d’entre eux, tumeur dépassant
la vessie pour 12). Que l’on considère le curage extensif en terme de limite d’exérèse ou en terme de nombre
de lymphonoeuds prélevés nous n’observons aucun
bénéfice sur la survie. A nos yeux, la réalisation d’un
tel curage garde cependant une légitimité car, en permettant une évaluation plus juste de l’envahissement
lymphonodal, il pourrait conduire à une prise en charge adjuvante. L EISSNER montre ainsi que le pourcentage de patients ayant un ou plusieurs lymphonoeuds
envahis est significativement plus élevé si le nombre de
lymphonoeuds prélevés est supérieur à 16 [9]. Le pronostic de ce groupe apparaît donc comme globalement
sévère et ne semble pas être influencé sur le plan statistique par la réalisation d’un curage extensif. Il persiste cependant toujours un doute sur la conduite à tenir
au cas par cas. Le patient que nous suivons depuis plus
de 10 ans malgré un envahissement iliaque commun et
aortico-cave massif en témoigne. La connaissance de
l’état des lymphonoeuds iliaques primitifs semble être
un argument important permettant une appréciation
En raison de la gravité du pronostic des CIV avec envahissement lymphonodal, la détermination des facteurs
pronostiques revêt une importance particulière.
THRASHER, sur 531 CIV, identifie comme facteurs de
mauvais pronostic: le stade > pT2, l'âge supérieur à 65
ans, les signes d’irritation vésicale, les tumeurs de haut
grade, les antécédents de néphro-urétérectomie et d’irradiation, la créatininémie supérieure à 1,5 fois la normale et l’anémie [22]. FRAZIER, dans son analyse multivariée, ne retient que le stade pT, le stade lymphonodal, l'existence de marges chirurgicales positives ainsi
que l'âge du patient [3]. Mais les deux facteurs restant
significatifs en analyse uni ou multivariée dans plusieurs des séries revues sont le stade pT et le stade lymphonodal [5, 19, 24].
Dans les tumeurs avec envahissement lymphonodal,
l'analyse de notre série confirme l'intérêt pronostique
du stade pT, du nombre de lymphonoeuds envahis et du
stade N.
Le stade tumoral pT reste, même en cas d'atteinte lymphonodale, un des facteurs pronostiques les plus significatifs [11, 25]. Le nombre de lymphonoeuds envahis
au delà duquel le pronostic s'aggrave notablement varie
de 1 à 5 selon les séries [14]. SKINNER retenait la valeur
seuil de 2 lymphonoeuds dans les années 80 et fixe
maintenant une limite statistique à 5 [11, 19]. MILLS
retrouve également le chiffre de cinq lymphonoeuds
envahis mais sa série ne comportait que des patients
cliniquement N0 lors du bilan d'extension [12]. Il
retient également comme facteurs pronostiques un diamètre lymphonodal limité à 0.5 cm et la présence d'une
rupture capsulaire. Notre travail ne confirme pas l’intérêt pronostique de ces éléments. La présence d’adénopathies macroscopiques n'entraine pas dans notre série,
comme dans d'autres [10], de diminution significative
de la survie. En de telles circonstances il nous apparaît
important de réaliser le geste chirurgical habituel, 24%
des patients pouvant ainsi être guéris [6].
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2. ENNIS R.D., PETRYLAK D.P., SINGH P., BAGIELLA E.,
O'TOOLE K.M., BENSON M.C., OLSON C.A.: The effect of cystectomy, and perioperative methotrexate, vinblastine, doxorubicin
and cisplatin chemotherapy on the risk and pattern of relapse in
patients with muscle invasive bladder cancer. J. Urol., 2000, 163:
1413-1418.
plus juste du pronostic de la maladie et dans certain cas
pouvant peser en faveur ou contre la réalisation d'une
chimiothérapie dont on connaît la morbidité.
L’influence d’une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante est également discutée. Notre série ne permet
aucune étude précise comparative car elle est numériquement faible, trop hétérogène dans ses protocoles,
avec des critères d’inclusion trop variables. La simple
comparaison de la survie des populations ayant ou non
eu une chimiothérapie ne montre aucun bénéfice à sa
réalisation [24, 21]. Toutefois d’autres travaux rendent
compte d’un rôle bénéfique de la chimiothérapie dans
le cancer de vessie [20]. FREIHA obtient une survie
significativement plus importante après chimiothérapie
adjuvante type CMV [4]. Ennis ne retrouve qu'un bénéfice sur la survie sans récidive locale mais aucun sur le
délai d'apparition des métastases [2]. Actuellement, le
progrès semble venir de nouvelles molécules permettant, au prix d’effets secondaires moindres, des résultats comparables au traitement de référence (M-VAC)
[26, 8] La réalisation d'une chimiothérapie néoadjuvante est également en cours d'évaluation. Récemment
HERR a présenté une série de patients porteurs d'une
tumeur inextirpable ou d'un envahissement lymphonodal traités par chimiothérapie puis chirurgie. Sur 80
patients, 24 n'avaient pas de tumeur résiduelle sur la
pièce opératoire, pour 49 la chirurgie a permis l'exérèse des lésions restantes et 20 ont été guéris [7].
3. FRAZIER H.A., ROBERTSON J.E., DODGE R.K., PAULSON D.F.:
The value of pathologic factors in predicting cancer-specific survival among patients treated with radical cystectomy for transitional
cell carcinoma of bladder and prostate. Cancer, 1993, 71, 39934001.
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of the bladder; sinificance for staging and pronostis. B.J.U., 2000,
85: 817-823.
L'intérêt d'une radiothérapie pré-opératoire est actuellement remis en question. Notre travail comme la plupart des articles récents sur le sujet ne retrouve pas de
bénéfice [24, 16, 18]
10. LERNER S.P., SKINNER E ., SKINNER D.G.: Radical cystectomy
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19, 4: 713-723.
11. LERNER S.P., SKINNER D.G., LIESKOVSKY G., BOYD S.D.,
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HOPWOOD B.: The rationale for en bloc pelvic lymph node dissection for Bladder cancer patients with nodal metastases: Longterm résults. J. Urol., 1993, 149:758-765.
CONCLUSION
Environ 30% des cancers de vessie avec envahissementlymphonodal peuvent être guéris. La détermination du stade tumoral ≤ pT3a et du nombre de lymphonoeuds envahis ≤ 2 permet d'identifier un groupe à
pronostic plus favorable (56,8% survie à 5 ans).
12. MILLS R.D., TURNER W.H., FLEISCHMANN A., MARKWALDER
G.N., THALMANN G.N., STUDER U.E.: Pelvic lymph node metastases from bladder cancer: out come in 83 patients following cystectomy and pelvic lymphadenectomy. Eur. Urol., 2001, 39 (suppl. 5):145.
La présence d’un envahissement lymphonodal iliaque
commun, très souvent accompagné d’autres facteurs
péjoratifs, implique un pronost ic particulièrement
sévère. Même si nous ne retrouvons pas de bénéfice,
en terme de survie, à la réalisation d'un curage iliaque
commun, sa réalisation nous semble licite en orientant,
en cas d’envahissement lymphonodal à cet étage, vers
une prise en charge adjuvante.
13. POULSEN A.L., HORN T, STEVEN K: Radical cystectomy:
Extending the limits of pelvic lymph node dissection improves survival for patients with bladder cancer confined to the bladder wall.
J. Urol., 1998, 160:2015-2020
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17. SMITH J.A., WHITMORE W.F.: Régional lymph node metastasis
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27. WISHNOW KI, JOHNSON DE, RO JY, SWANSON DA,
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____________________
SUMMARY
Prognostic factors of invasive bladder cancers with lymph
node invasion.
19. STEIN J.P., LIESKOVSKY G., COTE R., GROSHEN S., FENG
A.C., BOYD S., SKINNER E., BOCHNER B., THANGATHURAI
D., MIKHAIL M., RAGHAVAN D., SKINNER D.G.: Radical cystectomy in the treatment of invasive bladder cancer: long term
results in 1054 patients. J. Clin. Oncol., 2001, 19: 666-675.
Objective: To identify the prognostic factors influencing survival
and to assess the value of extensive lymphadenectomy in invasi ve bladder cancer with lymph node invasion.
20. STÖCKLE M., MEYENBURG W., WELLEK S., VOGES G.,
GERTE NBACH U., THÜROFF J.W., HUBER C.H. ,
HOHENFELLNER R.: Advanced Bladder cancer (stages pT3b,
pT4a, pN1 and pN2): improved survival after radical cystectomy
and 3 adjuvant cycles of chemotherapy. Résults of a controlled prospective study. J. Urol., 1992, 148: 302-307.
Material and Methods: The medical records of 62 patients trea ted by cystectomy with curative lymphadenectomy for invasive
bladder cancer with lymph node invasion were reviewed. Thirty
four patients had lymph node dissection ascending at least as
far as the common iliac vessels, 26 had pelvic lymph node dis section and 2 had simple lymph node biopsies.
21. STUDER U.E., BACCHI M., BIEDERMANN C., JAEGER P.,
KRAFT R., MAZZUCCHELLI L., MARKWALDER R ., SENN E.,
SONNTAG R.W.: Adjuvant cisplatin chemotherapy following cystectomy for bladder cancer: results of a prospective randomized trial.
J. Urol., 1994, 152, 81-84.
Results: The 2-, 3- and 5-year actuarial survival rates were 37%,
26.6% and 23.6%, respectively, with a median survival of 18.4
months. This study appears to show the independent prognostic
value of the following factors: tumour strictly confined to the
bladder (≤ pT3a) (p=0.002), ≤ 2 invaded lymph nodes (p=0.001),
N1 lymph node stage (p=0.009). Extensive lymphadenectomy
would not provide any benefit in terms of survival compared to
simple pelvic lymph node dissection (p=0.8). Common iliac node
invasion appears to be a factor of poor prognosis when the
tumour extends beyond the bladder (>pT3a) (p=0.018).
22. THRASHER J.B., FRAZIER H.A., ROBERTSON J.E., DODGE
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(suppl. 4): 21-22.
Conclusion: In these patients with invasive bladder cancer and
lymph node invasion, a number of invaded lymph nodes ≤ 2 and
local stage ≤ pT3a appear to be favourable prognostic factors
resulting in a 23.6% remission rate (56.8% when both factors
were present simultaneously) after cystectomy plus lymphade nectomy. Extensive lymphadenectomy including the common
iliac vessels would not improve survival compared to pelvic
lymph node dissection, but nevertheless appears us to be justi fied, as the presence of common iliac lymph node invasion
constitutes a significant and powerful prognostic factor to
recommend adjuvant therapy.
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Key Words : Bladder, cancer, lymph nodes, cure, prognosis.
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