La Mitomycine C (MMC) (Amétycine® – Sanofi-Synthélabo) est la chimiothérapie
endovésicale la plus employée en France actuellement. Le traitement d’induction doit être
débuté 4 à 6 semaines après la RTUV. Il comporte 8 instillations hebdomadaires de 40 mg
dans 20 cc. Elle a un impact sur le risque de récidive, mais son rôle sur la progression n’est
pas démontré. Le traitement d’entretien n’a pas fait la preuve de son efficacité.
Une instillation précoce post opératoire permettrait également de réduire le risque de récidive,
mais ces données restent controversées (Cai et al., 2008; Gudjonsson et al., 2009; Sylvester et
al., 2004). Elle doit être réalisée idéalement dans les 6h suivant la RTUV (salle de reveil) et
au plus tard dans les 24h. Elle est contre-indiquée en cas d’hématurie importante ou de brèche
vésicale. Le bénéfice de cette instillation précoce concernerait surtout les tumeurs à faible
risque, unique et non récurrente (Gudjonsson et al., 2009; Sylvester et al., 2004).
Les conditions dans lesquelles sont réalisées les instillations sont essentielles car la MMC
peut être facilement inactivé ou trop diluée. La Mitomycine C, poids moléculaire 344, se
présente sous une forme de poudre pourpre, stable à la chaleur, soluble dans l’eau et dans les
solvants organiques. Elle est extrêmement instable à pH acide et à des pH très basiques. Une
urine acide inactive toute instillation de Mitomycine C. Le contrôle du pH urinaire,
l’alcalinisation des urines par bicarbonates et la restriction hydrique avant chaque instillation
sont donc recommandés.
L’immunothérapie par BCG utilise une souche atténuée du bacille de Calmette et Guérin et
agit en créant une réaction inflammatoire et immunologique locale. Le traitement endovésical
par le BCG des TVNIM à haut risque de récidive et de progression (pT1, lésions de haut
grade, Cis) comporte un schéma de 6 instillations hebdomadaires d’Immucyst® 81mg. Le
traitement d’induction doit être débuté 4 à 6 semaines après la RTUV. Le traitement
d’entretien défini par le schéma de Lamm comporte un cycle de 3 instillations hebdomadaires
supplémentaires à 3 mois, puis 3 instillations à 6 mois, puis 3 instillations tous les 6 mois
pendant 3 ans (Babjuk et al., 2008; Lamm et al., 2000). Il doit bien sûr être adapté à la
tolérance du patient. En effet, dans la série de Lamm, seuls 16% des patients traités ont pu
mener à terme le protocole d’entretien, les autres ayant du arrêter en raison d’effets
secondaires (Lamm et al., 2000).
Le BCG diminue significativement le risque de récidive. Il est, par ailleurs, le seul agent
thérapeutique pour lequel une diminution de la progression tumorale a été mise en évidence
(Bohle & Bock, 2004; Sylvester et al., 2002). Il existe un net avantage en faveur du traitement
d’entretien comparée au traitement d’induction seul (Jarvinen et al., 2009). Plus récemment,