Maîtriser les files d’attente VI – Amélioration du roulement des patients Eddy Nason Glen Roberts Rapport de recherche des RCRPP | Juin 2009 © 2009 Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques inc. Table des matières Remerciements .................................................................................................................. Résumé ................................................................................................................................. ii iii 1. Introduction ................................................................................................ 1 2. Présentations, questions et allocutions ministérielles .......................... 2 2.1 Première journée : jeudi, le 26 mars ............................................................. 2.1.1 Le point de vue du patient au sujet de l’attente .................................. 2.1.2 Amélioration de l’accès aux soins primaires ...................................... 2.1.3 Améliorer les temps d’attente dans le processus référenceconsultation ........................................................................................ 2.1.4 Allocution de la ministre fédérale de la Santé .................................... 2.1.5 Outils et stratégies de gestion du roulement des patients ................... 9 13 13 Deuxième journée : vendredi, le 27 mars ..................................................... 2.2.1 « Sauter » les files d’attente ............................................................... 2.2.2 Atténuer la demande par la prévention et la pertinence des soins ........ 2.2.3 Allocution du ministre de la Santé du Québec ..................................... 21 21 23 28 2.3 En guise de conclusion à Maîtriser les files d’attente VI .............................. 30 3. Principaux messages : Maîtriser les files d’attente VI ............................ 3.1 Demande : Analyse des effets de la demande sur les temps d’attente .......... 3.2 Offre : Comment l’augmentation de l’offre peut-elle améliorer les temps d’attente ? ...................................................................................................... 3.3 Processus : Comment adapter le processus en vue d’améliorer les résultats 3.4 Niveaux multiples : Des solutions à la grandeur du cadre ............................ 3.5 Aspects transversaux : Quels sont les messages que nous livre l’importante documentation de Maîtriser les files d’attente VI ? ...................................... 31 32 Appendice 1. Appendice 2. Appendice 3. 38 39 50 2.2 Programme de la conférence ............................................... Notes biographiques des conférenciers .............................. Liste des participants ............................................................. 2 3 4 33 34 35 36 Figures Figure 1. La démarche visant à comprendre les temps d’attente ................................ v Figure 2. Structure des délais d’attente du projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien (LAOC) ......................................................................................... 5 Figure 3. Le modèle du « bac à glace » pour les références en urologie .................... 10 Figure 4. Un cadre d’analyse des défis et des solutions entourant les temps d’attente ... 31 i Remerciements Le Comité directeur de la conférence Maîtriser les files d’attente V − Amélioration du roulement des patients tient à exprimer sa gratitude aux organismes suivants : Association canadienne des institutions de santé universitaires (ASICO) Association canadienne des soins de santé (ACSS) Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) Association médicale canadienne (AMC) Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC) Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS) Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) Santé Canada (SC) pour le soutien financier qu’ils ont accordé à cette conférence nationale sur invitation. Membres du Comité directeur Glenn Brimacombe David Clements Denise Desautels Danielle Fréchette Alan Hudson Lisa Little John Maxted Kathryn McDade John McGurran Kathleen Morris Tina Saryeddine Marcel Saulnier Alex Saunders Linda St-Amour Julie Swettenham Sheri Todd Brenda Trepanier Stephen Vail (ASICO) (FCRSS) (ACSS) (CRMCC) (Directeur, Projet de réduction des temps d’attente dans les salles d’urgence en Ontario) (AIIC) (CMFC) (SC) (Cordova Bay Research) (ICIS) (ASICO) (SC) (APC) (SC) (ACSS) (SC) (AMC) (AMC) Le présent rapport contient un résumé du programme de la conférence qui reflète des perspectives choisies sur des enjeux liés aux temps d’attente. Ni le rapport ni les résumés des présentations ne visent nécessairement à refléter les opinions des organismes qui font partie du comité de planification ou la gamme des points de vue et des initiatives dans le milieu de la santé. ii Résumé Cerner le problème avant de déterminer la solution. Tel est le conseil avisé qu’a donné l’un des présentateurs à la conférence Maîtriser les files d’attente VI – Amélioration du roulement des patients, la sixième édition des conférences sur les temps d’attente qui se tiennent tous les ans à Ottawa. L’énoncé ci-dessus résume l’essence même de l’ensemble de la conférence, qui visait à se pencher sur les enjeux entourant les temps d’attente dans les soins primaires, les références de patients vers les soins secondaires, la façon de gérer le roulement des patients et les types de moyens qui existent pour atténuer la demande de services de santé par l’intermédiaire de la prévention et de la pertinence des soins (ce qui a pour effet de réduire les pressions ressenties par le système de santé). La série de conférences Maîtriser les files d’attente a débuté en 2004 en tant que moyen de s’attaquer à la question brûlante d’actualité que sont les temps d’attente pour obtenir des traitements dans le système canadien de soins de santé. À titre d’événement annuel, elle a depuis abordé les questions suivantes : la mesure, le contrôle et la gestion des temps d’attente; les nouvelles frontières de la gestion des temps d’attente; et l’excellence en matière de gestion des temps d’attente. En ce qui concerne l’édition 2009 de Maîtriser les files d’attente, l’accent fut mis sur l’innovation et les pratiques exemplaires dans le continuum de soins en vue de réduire et de gérer les délais d’attente. Maîtriser les files d’attente VI visait à : • Étudier les facteurs sous-jacents qui alimentent les temps d’attente pour les services de santé; • Partager des résultats de recherche et des expériences vécues par un large éventail d’intervenants concernant la gestion et la mesure des temps d’attente; et • Identifier des stratégies d’amélioration dans la mesure des temps d’attente et leurs incidences du point de vue des fournisseurs de soins, des patients et des décideurs. Survol En prenant comme point de départ un coup d’œil sur le point de vue des patients à l’égard des temps d’attente, Maîtriser les files d’attente VI a ouvert la voie à deux jours de présentations et de délibérations portant sur un système de santé axé sur le patient. Les présentations ont mis en relief des exemples de réussite dans la lutte contre les délais d’attente qui se produisent au point d’entrée des patients dans le système de santé. Les présentations sur l’accès aux soins primaires ont touché à trois domaines : les données, l’accès avancé et le rôle des soins infirmiers. Premièrement, des données sur les temps d’attente au niveau des soins primaires furent présentées et l’on a indiqué de quelle façon ces données peuvent être utilisées pour influencer le débat sur des temps d’attente précis. Deuxièmement, on s’est penché sur la question de savoir comment utiliser la stratégie de l’accès avancé dans les cabinets de médecine familiale, en déterminant les défis que doivent relever les omnipraticiens lorsqu’ils adoptent des procédures d’accès avancé. Troisièmement, la présentation sur le rôle des soins infirmiers dans les cabinets de médecine familiale a permis de mettre en relief les mesures de soutien à l’intégration comme étant l’élément clé de l’instauration d’une collaboration efficace au sein des équipes de prestation des soins primaires. iii Pour donner suite aux stratégies axées sur l’accès aux soins primaires, trois présentations ont abordé la question du processus de référence et de consultation : 1) un exemple portant sur des mécanismes de files d’attente uniques et de mise en commun des ressources des consultants en vue de réduire les temps d’attente pour des consultations en urologie; 2) deux exemples d’utilisation d’outils des technologies de l’information (TI) en vue d’assurer des références appropriées et le transfert des données dans le processus de référence; et 3) des illustrations de la façon d’élaborer des systèmes de scores de priorisation en vue d’agencer les files d’attente en fonction de services fondés sur des besoins médicaux. En s’écartant ensuite de l’accent mis sur des exemples, la séance de l’après-midi s’est concentrée sur différents outils et diverses stratégies visant à faciliter la gestion du roulement des patients dans le système de santé. Ceci peut se faire par l’intermédiaire d’outils de gestion fondés sur les technologies de l’information qui permettent d’explorer les données des professionnels de la santé afin d’assurer une meilleure concordance de l’offre et de la demande. Les conférenciers ont ensuite présenté des exemples d’utilisation de ces outils informatiques au niveau des professionnels de la santé à l’échelle régionale et individuelle. Des stratégies pour assurer le roulement des patients furent évoquées en utilisant des stratégies de recherche opérationnelle afin d’améliorer leur roulement au sein du système. L’efficacité du recours à différentes stratégies en vue de réduire les délais d’attente fut illustrée en se référant à l’expérience du Royaume-Uni qui est parvenu à réduire considérablement l’attente tant dans les salles d’urgence que dans le cas des interventions en chirurgie élective. Après avoir amorcé la deuxième journée avec une présentation portant sur la notion de « l’art de sauter les files d’attente » dans les soins de santé, l’accent s’est déplacé vers les moyens d’atténuer la demande dans le système de santé. L’un des aspects permettant de diminuer la demande est la prévention et la santé publique, qui comprend la prévention primaire, sous la forme de programmes et de stratégies efficaces et bien conçues en matière de santé publique, et la prévention secondaire (par ex., le recours aux systèmes de télésanté). Le deuxième volet de l’atténuation de la demande comprend la question de la pertinence des soins. L’amélioration de l’accès va de pair avec l’amélioration et le maintien de la qualité des soins. Lorsque des soins non appropriés sont donnés aux patients, l’augmentation de la demande risque d’allonger les temps d’attente. Cette situation fut illustrée en se référant à titre d’exemple à la mise en application de lignes directrices en radiologie, qui indique qu’avec une meilleure information sur le bien-fondé d’utiliser des tests de radiologie, les médecins peuvent réduire la prestation de soins non indiqués. Pour servir de complément aux présentations des universitaires, des professionnels de la santé, des gestionnaires de systèmes de santé et des décideurs, la ministre fédérale de la Santé et le ministre de la Santé du Québec se sont adressés aux participants à la conférence en faisant état de l’importance de la question des temps d’attente pour les responsables des politiques et en rappelant les stratégies mises en place aux niveaux national et provincial pour s’attaquer aux temps d’attente. iv Analyse Dans l’ensemble, Maîtriser les files d’attente VI a couvert un vaste éventail d’enjeux reliés aux temps d’attente. Ceux-ci comprennent des questions liées à la demande de services (comment l’atténuer), à l’offre de services de santé (l’augmentation de l’offre est-elle la solution à une hausse de la demande ?) et au processus de prestation des services. La figure 1 ci-dessous présente un schéma très simple pour aider à comprendre le cheminement à partir de la demande de services de santé pour parvenir aux résultats en matière de santé pour les Canadiens. Le schéma ne fut pas présenté lors de la conférence mais il fut mis au point par les Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques (RCRPP) pour les besoins de ce rapport. C’est en se basant sur ce schéma que nous avons analysé les principaux messages de la conférence Maîtriser les files d’attente VI. Figure 1. La démarche visant à comprendre les temps d’attente Process Processus Demande Demand Résultats Offre Au sein de la structure illustrée ci-dessus, des messages clés furent livrés concernant des enjeux relatifs à la demande, à l’offre et au processus, auxquels il faut s’attaquer pour aider à lutter contre les délais d’attente. Il y a aussi des aspects transversaux qui exercent des effets sur plus d’une seule composante de la demande, de l’offre ou du processus. Demande Dans le contexte de Maîtriser les files d’attente VI, la demande est liée aux besoins et aux perceptions des patients et aux circonstances dans lesquelles il est possible de réduire la demande ou de faire concorder plus efficacement la demande et l’offre. • Les patients vivent une expérience unique des temps d’attente, en ce sens que leur délai d’attente comprend une période supplémentaire − en plus de se préoccuper de leur condition physique immédiate, ils se demandent si cette condition va être récurrente. • Le fait de s’intéresser à la prévention et d’enrayer la prestation de soins non appropriés peut contribuer à réduire la demande de soins de santé. • Il est nécessaire de faire concorder l’offre et la demande en utilisant des modèles fondés sur les technologies de l’information et en faisant appel à des stratégies de files d’attente uniques. Offre On considère communément que l’offre comprend le personnel et l’espace mais, dans le contexte de cette conférence, on a aussi mis en relief d’autres stratégies en vue d’améliorer l’offre : la collaboration, le fait de s’intéresser aux causes profondes et l’apport de la technologie. • Il y a des avantages à diversifier l’éventail des ressources humaines disponibles pour assurer la prestation des soins de santé (par ex., une collaboration multidisciplinaire au niveau des soins primaires). v • L’augmentation de la capacité n’est pas toujours la solution; il est vital de comprendre les processus qui sont à l’origine des délais d’attente. • Il est possible de réduire les temps d’attente en faisant une meilleure utilisation de la technologie. Processus Ce terme comprend les activités et les actions du système de santé qui contribuent, en bout de ligne, aux résultats en matière de santé des patients. • Le fait d’établir des priorités pour s’attaquer aux listes d’attente (par ex., besoins médicaux, délais d’attente actuels) et de restructurer les processus dans le système de soins de santé peut aider à réduire les listes d’attente courantes. • L’établissement de lignes directrices pour la gestion du processus (ce qui comprend la création, la mise en œuvre et la gestion des systèmes) peut contribuer à la diffusion de pratiques exemplaires au sein du système de santé. Niveaux multiples Le défi majeur qui recoupe tous les aspects de l’offre, de la demande et du processus identifiés lors de la conférence Maîtriser les files d’attente VI fut celui d’établir de quelle façon on peut utiliser l’analyse des causes fondamentales (par l’intermédiaire des techniques d’exploration des données) pour déterminer là où il faut apporter des changements en vue d’améliorer les temps d’attente. Aspects transversaux Il y a des messages additionnels émanant de la conférence qui ne sont pas reliés directement à la demande, à l’offre ou au processus dans le système de santé. Premièrement, il y a une tension qui existe entre la création d’un système de santé axé sur le patient et un système qui s’emploie à maximiser son efficience. Deuxièmement, il faut utiliser conjointement les multiples leviers permettant de réduire les temps d’attente par l’intermédiaire d’un processus de délimitation de la qualité pour parvenir à diminuer les délais et à les maintenir à ce niveau. Troisièmement, la réduction des temps d’attente est le thème prédominant de la série des conférences Maîtriser les files d’attente, mais si on le fait sans se préoccuper de la qualité des soins (qui comprend des soins pertinents, sécuritaires, compétents, efficaces et efficients, assortis d’une continuité pour les patients), il pourrait en résulter des conséquences négatives dans l’ensemble du système de santé. Sommaire En intégrant une multiplicité de points de vue (par ex., ceux des patients, d’un éventail de professionnels de la santé) sur les temps d’attente et en étudiant la demande, l’offre et le processus de prestation des soins de santé, Maîtriser les files d’attente VI a contribué à élargir la portée des conférences sur les temps d’attente. Cette approche élargie offre la possibilité de réduire les délais par l’intermédiaire d’un système de santé plus efficient et plus efficace. La réussite de l’approche sera fonction de la façon dont les intervenants appuieront les conclusions, les stratégies et les enseignements tirés de Maîtriser les files d’attente VI en se tournant vers les actions à prendre. vi Maîtriser les files d’attente VI − Amélioration du roulement des patients 1. Introduction Les conférences antérieures sous le thème Maîtriser les files d’attente ont abordé les sujets suivants : la mesure, la surveillance et la gestion des files d’attente; les nouvelles frontières de la gestion des files d’attente; et l’excellence dans la gestion des files d’attente. L’édition de mars 2009 de Maîtriser les files d’attente VI s’est penchée sur les moyens d’améliorer le roulement des patients dans le système, en mettant un accent tout spécial sur le patient, l’accès aux soins primaires, les outils de gestion du roulement des patients et l’atténuation de la demande de soins de santé. En présence de représentants de groupes de patients, de professionnels de la santé, de gestionnaires du système de santé, d’universitaires, de responsables de l’élaboration des politiques et de décideurs clés, la conférence Maîtriser les files d’attente VI a débuté en considérant le point de vue des patients au sujet des temps d’attente. Puis, la conférence a examiné les moyens d’améliorer l’accès aux soins primaires et la façon de réduire les temps d’attente au niveau de l’interface entre la référence et la consultation. Pour clore les travaux de la première matinée, la ministre fédérale de la Santé, l’honorable Leona Aglukkaq, a parlé des priorités et des engagements du gouvernement fédéral dans le domaine des soins de santé et des temps d’attente. Elle a discuté des moyens auxquels les gouvernements peuvent faire appel pour aider à maintenir les Canadiens en santé et réduire ainsi la demande des soins de santé et les temps d’attente qui s’y rattachent. La séance de l’après-midi s’est employée à examiner les outils et les stratégies de gestion du roulement des patients, à comparer des principes, des technologies de l’information (TI) et d’autres outils organisationnels, ainsi qu’à considérer des perspectives internationales tirées de l’expérience observée aux États-Unis et au Royaume-Uni. Pour la deuxième journée de la conférence, l’accent s’est déplacé, passant des stratégies visant à améliorer l’accès et le roulement des patients pour considérer les moyens d’atténuer la demande et d’améliorer la pertinence des soins de santé. Pour le coup d’envoi de la journée, le Dr Brian Goldman, hôte d’une émission à CBC Radio One, a parlé des observations tirées de son émission « White Coat, Black Art ». Les moyens d’atténuer la demande de soins de santé furent abordés en considérant deux domaines : la prévention primaire et secondaire. Les présentations sur la prestation de soins appropriés ont compris un survol de la question et les liens entre la pertinence des soins et l’établissement de lignes directrices à cet effet. Pour clore la conférence, le Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé du Québec, a parlé des efforts de sa province en vue de réduire les temps d’attente. Ses exemples portant sur des stratégies efficaces à l’échelle provinciale et sur la multiplicité des outils utilisés pour réduire les files d’attente ont permis de clôturer la conférence Maîtriser les files d’attente VI sur une note positive, en rappelant les succès qu’il est possible de remporter lorsqu’on prend des moyens en vue d’améliorer le roulement des patients et d’atténuer la demande de soins. Nous présentons ci-après des résumés des présentations et des exposés qui furent livrés pendant la conférence Maîtriser les files d’attente VI. Nous avons aussi résumé les principaux points qui furent soulevés pendant les discussions générales portant sur les présentations. Les diapositives des présentations sont accessibles à partir du site Internet des Réseaux canadiens de recherche en RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 1 politiques publiques (www.rcrpp.org). De plus, on peut aussi visualiser sur ce site les diapositives utilisées lors des conférences précédentes, y compris les rapports de ces conférences. Enfin, les RCRPP ont conçu un cadre de réflexion sur les questions liées aux temps d’attente, qui permet de catégoriser les principaux thèmes abordés pendant la conférence Maîtriser les files d’attente VI. Ce cadre est présenté dans la troisième section du rapport, dans laquelle nous classons les thèmes par catégories et nous analysons les enjeux à caractère transversal qui émanent de l’ensemble de la conférence. 2. Présentations, questions et allocutions ministérielles La conférence de cette année, Maîtriser les files d’attente VI − Amélioration du roulement des patients, s’est déroulée les 26 et 27 mars 2009. Elle a mis l’accent sur le roulement des patients au sein du système de santé. La conférence a débuté avec un exposé du point de vue des patients sur les temps d’attente, qui a servi de toile de fond aux présentations de spécialistes provenant d’organismes de santé nationaux, provinciaux et régionaux, ainsi qu’à celles de personnes possédant des visions uniques sur le système de santé. Les présentations ont abordé un certain nombre de thèmes : • Le point de vue du patient sur les délais d’attente; • Amélioration de l’accès aux soins primaires; • Amélioration des temps d’attente dans le processus de référence et de consultation; • Outils et stratégies de gestion du roulement des patients; • Données anecdotiques sur l’art de « sauter » les files d’attente dans le système canadien; et • Atténuation de la demande par l’intermédiaire de la prévention et de la pertinence des soins. Un survol de la stratégie gouvernementale en vue de réduire les délais d’attente fut aussi présenté, avec des exposés de la ministre fédérale de la Santé, l’honorable Leona Aglukkaq, et du ministre provincial de la Santé du Québec, le Dr Yves Bolduc. 2.1 Première journée : jeudi, le 26 mars La conférence de cette année, Maîtriser les files d’attente, fut coprésidée par le Dr Brian Goldman, hôte du talk-show médical « White Coat, Black Art » de CBC Radio One, et par Mme Pamela Fralick, chef de la direction (PDG) et présidente de l’Association canadienne des soins de santé. Ils ont procédé à l’ouverture de la conférence en faisant référence à la nature permanente de la conférence Maîtriser les files d’attente et en indiquant de quelle façon la sixième conférence dans la série adoptait une approche différente de celle des conférences antérieures – afin de mettre l’accent sur les temps d’attente à l’extérieur des soins secondaires, sur la façon d’utiliser les technologies et sur les moyens de réduire la demande de soins de santé. La première présentation, qui offrait le point de vue des patients sur les temps d’attente, témoignait de ce changement d’accent par rapport à celui des conférences des années antérieures1. 1 Soulignons que, pendant la première journée, la période de questions s’est tenue à la fin des panels, et non après les présentations individuelles. Par conséquent, les questions sont traitées dans ce rapport à la fin de chacun des thèmes des panels et non pas après chacune des présentations. 2 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 2.1.1 Le point de vue du patient au sujet de l’attente L’autre côté de la médaille : Le point de vue du patient au sujet de l’attente Peter Goodhand, Société canadienne du cancer M. Peter Goodhand est chef de la direction de la Société canadienne du cancer, Division de l’Ontario, dont la mission en tant qu’organisme bénévole à caractère communautaire est l’éradication du cancer et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par cette maladie. Il a aussi vécu une expérience personnelle face au cancer puisqu’il a été un fournisseur de soins primaires et un défenseur des droits des patients pendant les 12 années au cours desquelles son épouse a lutté contre le cancer après l’arrivée de sa famille au Canada en 1988. C’est en s’appuyant sur ces deux perspectives que M. Goodhand a dégagé le point de vue des patients atteints de cancer sur les temps d’attente, en faisant appel à son expérience personnelle pour servir de complément au multiples études portant sur le point de vue des patients. Il a débuté en insistant sur la nécessité pour tous les participants à la conférence de s’extraire de leur univers professionnel pour se placer dans la perspective du patient. Il a fait état des délais habituels associés à la démarche menant à l’obtention de soins en cancérologie et il a ensuite décrit les temps d’attente auxquels le patient fait face, ce qui lui a permis de reconstituer la feuille de route que doit suivre le patient atteint de cancer. En se basant sur cette feuille de route, M. Goodhand a indiqué qu’avant de contacter le système de santé, les patients traversent une période (délai d’attente) au cours de laquelle ils soupçonnent que quelque chose ne va pas. Ces soupçons peuvent avoir une durée allant de quelques semaines à des années. Pendant que les patients cheminent au sein du système de santé, ils éprouvent des frustrations, de la colère et des craintes à l’égard des délais qui s’écoulent avant de recevoir leurs traitements. Cette situation peut mener à des perceptions faussées de la notion du temps (la période de temps nécessaire pour obtenir les résultats des tests et connaître le diagnostic peut sembler incroyablement longue pour certains et trop courte pour d’autres); elle peut inciter les gens à comparer leurs temps d’attente à d’autres expériences personnelles (et conclure que les temps d’attente moyens ne signifient rien pour les gens); elle peut susciter des inquiétudes concernant les effets sur la santé de leur attente pour obtenir des traitements; et elle peut rendre difficile pour eux de comprendre dans quelle mesure des facteurs externes comme leur situation géographique peuvent avoir une incidence sur les délais d’attente. Selon le message final que M. Goodhand a transmis aux participants à la conférence, les patients ont leur propre perception individuelle : ils ne sont pas intéressés à des statistiques faisant état des temps d’attente généraux; ils sont intéressés à obtenir des renseignements sur leurs délais d’attente personnels. Il a souligné la nécessité pour le système de « re-personnaliser » la relation entre le médecin et le patient. Parmi les questions posées à M. Goodhand figurent les suivantes : • À l’heure actuelle, il est difficile pour les médecins de considérer chaque patient comme un individu. Qu’est-ce que les médecins pourraient faire pour personnaliser chacun de leurs patients ? RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 3 o M. Goodhand a indiqué qu’il y avait plusieurs stratégies pour aider les médecins, lesquelles comprennent l’utilisation de nouveaux médias pour diffuser le message (simulations, médias interactifs) et le rôle que peuvent jouer les regroupements de patients en vue de sensibiliser les médecins à cette réalité. • Au Danemark, les cancéreux ont le droit de « sauter » les files d’attente pour pouvoir recevoir leur traitement et ils exercent un contrôle sur leur propre calendrier de traitement. Cette stratégie fonctionnerait-elle au Canada ? o M. Goodhand a répondu que le roulement des patients est un aspect vital de l’amélioration de l’expérience vécue par les patients au chapitre des temps d’attente dans le système de santé. 2.1.2 Amélioration de l’accès aux soins primaires Tel que précisé dans les remarques d’ouverture, le premier groupe d’orateurs a présenté des exposés à la conférence Maîtriser les files d’attente VI portant sur le point d’entrée des patients dans le système de santé : les soins primaires. Temps d’attente pour les soins primaires et spécialisés – Résultats d’enquêtes nationales Claudia Sanmartin, Statistique Canada La Dre Sanmartin occupe un poste de chercheure principale au sein de la Division de l’information et de la recherche à Statistique Canada et elle s’intéresse tout spécialement aux temps d’attente (y compris un apport à l’élaboration de la première enquête nationale sur les temps d’attente). Elle a aussi collaboré à titre de chercheure au projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien (LAOC) depuis son lancement. La Dre Sanmartin a présenté un survol original des temps d’attente au pays, en précisant de quelle façon des données au niveau de la population peuvent contribuer à définir le problème des temps d’attente. Elle a situé sa présentation dans la perspective de la structure élaborée par le projet sur les LAOC, qui décrit les endroits où différents délais se produisent dans le cheminement que le patient suit au sein du système de santé (figure 2). La structure illustre le parcours du patient dans le système de santé et elle indique les endroits où les délais se produisent. En s’appuyant sur cette structure, elle a ciblé deux délais précis : les délais d’attente au niveau des soins primaires (attente # 1) et les délais au niveau de la consultation avec le spécialiste (attente # 2). 4 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Figure 2. Structure des délais d’attente du projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien (LAOC) Chirurgie Temps d’attente en chirurgie Attente # 4b Placement sur la liste d’attente de l’hôpital (réservation) Attente # 4a Décision de traiter Test diagnostique Attente # 3 Attente # 3a Référence à un autre ou d’autres spécialistes Attente # 3b Consultation avec un spécialiste/chirurgien Temps d’attente pour voir un spécialiste Attente # 2 Consultation Soins primaires Consultation d’un optométriste Attente # 1 Temps d’attente Soins primaires Premier contact avec un praticien de première ligne Source : Sanmartin et coll. (2003)2. En ce qui concerne les délais d’attente pour les soins primaires, la Dre Sanmartin a décrit l’Enquête canadienne sur l’expérience des soins de santé primaires; il s’agit d’une enquête dans laquelle on suit les gens compris dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, ce qui a permis à Statistique Canada de relier les données entre les deux enquêtes. Elle a fait état de résultats qui indiquent que la majorité des Canadiens (74 pour cent) ne furent pas en mesure de rencontrer leur médecin de famille pour un rendez-vous le même jour et que même ceux qui avaient un médecin de famille avaient recours à des cliniques sans rendez-vous pour pouvoir avoir accès à un médecin le même jour. Ce résultat se compare de façon défavorable à la situation observée dans d’autres pays selon laquelle, pour des personnes dans des situations semblables au Pays-Bas et en NouvelleZélande, moins de 50 pour cent de la population n’était pas en mesure d’obtenir un rendez-vous le même jour. 2 C. Sanmartin et le Steering Committee of the Western Canada Waiting List Project (2003), « Toward Standard Definitions for Waiting Times », FORUM Gestion des soins de santé, été, p. 49-53. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 5 Pour ce qui est des délais d’attente pour des soins spécialisés, la Dre Sanmartin a indiqué que les temps d’attente demeurent l’obstacle principal en matière d’accès aux soins spécialisés (qui comprennent les consultations, les chirurgies non urgentes et les tests diagnostiques). Elle a province à l’autre, aux environs de 4,3 semaines, et que les délais d’attente étaient demeurés stables au cours des dernières années (données de 2003-2007). Dans le cadre d’une comparaison internationale, le Canada affiche le pourcentage le plus élevé de patients qui attendent deux mois ou plus pour recevoir des soins spécialisés (42 pour cent des patients). Elle a identifié trois facteurs qui sont associés aux délais d’attente pour des soins spécialisés : le sexe du patient, avec une attente plus longue dans le cas des femmes; le fait que les patients possèdent un médecin régulier, ceux qui ont un médecin régulier étant ceux qui doivent attendre plus longtemps; et l’origine de la référence du patient, les références provenant des médecins de famille comportant des délais plus longs. La Dre Sanmartin a conclu en rappelant la nécessité d’avoir des données au niveau de la population sur les temps d’attente pour les soins primaires, en soulignant qu’avec de bonnes données, ces enquêtes pourront mettre l’accent, en ce qui concerne les temps d’attente, sur les domaines dans lesquels les changements nécessaires sont les plus importants. Modèles de soins primaires en action – Accès avancé Ernst Schuster, médecin de famille, Alberta Le Dr Schuster occupe le poste de directeur médical des soins primaires pour la région de Capital Health (qui fait maintenant partie des Alberta Health Services). À ce titre, il offre un leadership médical pour les soins primaires dans cette région. Dans sa présentation, il a abordé les thèmes suivants : les principes de l’accès avancé aux soins primaires, une stratégie axée sur la qualité en médecine familiale et la façon d’utiliser un panel de patients pour guider la pratique de la médecine familiale. L’accès avancé à des soins primaires repose sur les principes suivants : • Assurer la concordance entre l’offre et la demande; • Utiliser les outils de la gestion des processus empruntés à d’autres industries, offrir une continuité de soins (mesurée en utilisant le moment du troisième prochain rendez-vous disponible pour une visite au bureau); • Éliminer le travail en souffrance « en accomplissant le jour même le travail d’aujourd’hui »; et • Optimaliser l’espace de travail. Le recours à ces principes peut aider à offrir un accès le même jour (en réduisant ainsi les pressions sur les salles d’urgence), à rendre les patients davantage satisfaits des soins qu’ils reçoivent, à réduire les besoins en diagnostic et à diminuer les coûts du système de santé. Le Dr Schuster a souligné que la notion selon laquelle les délais d’attente existent parce que la demande dépasse l’offre était erronée dans le cas du Canada, puisque les temps d’attente sont demeurés à peu près les mêmes ces dernières années, ce qui laisse croire à un équilibre entre l’offre et la demande, mais à l’accumulation d’un nombre significatif de patients en attente de soins sur les listes. 6 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES En ce qui concerne les stratégies axées sur la qualité de la médecine familiale et la mise en application des stratégies d’accès avancé, le Dr Schuster a souligné le rôle que joue le médecin de famille en tant que « quart arrière » en ce qui concerne l’accès au système de soins de santé et l’importance du bon fonctionnement des équipes de médecine familiale pour assurer la qualité des soins de santé. Il a allégué qu’il est important aussi de comprendre la charge de travail associée aux patients pour mettre en place une stratégie d’accès avancé aux soins primaires, ainsi que la nécessité de placer le patient au centre de la pratique médicale et de ne pas se fier aux patients pour faire rapport sur les changements survenus à leur santé (une approche proactive à l’égard de patients qui n’ont pas été vus depuis un certain temps). Le Dr Schuster a analysé les changements qui ont été apportés à son propre cabinet de médecine familiale par suite de l’utilisation des techniques de l’accès avancé. Il a souligné que les salles d’examen ont toutes le même agencement, les membres de l’équipe de médecine familiale peuvent assurer un déroulement harmonieux des tâches cliniques, une infirmière chargée de la gestion des maladies chroniques a été ajoutée, et on a institué des rencontres hebdomadaires de l’équipe et des « caucus » quotidiens. Il a aussi souligné que les changements s’étaient traduits par une réduction du taux des visites de suivi pour les patients. En ce qui a trait à la formation d’un panel de patients pour guider l’exercice de la médecine familiale, le Dr Schuster a indiqué qu’il avait réparti les patients de sa propre pratique en fonction de leur sexe, de leur âge et de leur condition chronique pour mettre en relief la composition de son panel de patients. Il a démontré de quelle façon son propre cabinet avait réussi à assurer la continuité des soins et à réduire les temps d’attente moyens, mais il a ajouté qu’il y aurait toujours des variations dans les temps d’attente pour des rendez-vous au cours d’une année donnée (à cause des vacances du personnel, de situations de crise en matière de santé publique, etc.). Il a résumé sa présentation en identifiant les défis qui se posent aux membres d’un cabinet de médecine familiale dans lequel on adopte des procédures d’accès avancé : la nécessité d’y faire participer le personnel et les patients; la nécessité d’utiliser des stratégies de collaboration dans l’exercice de la médecine familiale; et la nécessité de disposer d’une infrastructure appropriée. Il a terminé son exposé en paraphrasant le mot d’ordre du Collège des médecins de famille du Canada : « Chaque Canadien devrait avoir un médecin de famille qui est en mesure d’offrir des soins excellents et soutenus ». Les soins infirmiers dans votre cabinet de médecine familiale – Un programme pour les médecins Patsy Smith, consultante au sein de l’unité des soins de santé primaires, région de Capital Health, Nouvelle-Écosse Mme Smith est consultante en leadership et en soins de santé, avec un intérêt particulier pour les systèmes de soins de santé primaires. À l’heure actuelle, elle est chef de projet de l’initiative « Les soins infirmiers dans votre cabinet de médecine familiale » au sein de l’unité des soins de santé primaires de la région de Capital Health. Elle maintient une pratique clinique en tant qu’infirmière spécialisée en soins familiaux dans un centre de soins de santé primaires d’une région rurale de la Nouvelle-Écosse. Dans sa présentation, Mme Smith a décrit le programme de la région de Capital Health, un programme de mesures de soutien à l’intention des médecins de famille et du personnel infirmier spécialisé en soins familiaux en Nouvelle-Écosse. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 7 Les aspects majeurs du modèle sont les suivants : • Il met en cause une équipe intégrée de médecins et de personnel infirmier; • La visite d’un patient offre la possibilité de procéder à une multiplicité d’interventions en matière de santé (par ex., vérification de la pression artérielle pour un rendez-vous visant à obtenir un diagnostic pour un problème de mal de dos); • Les patients participent pleinement aux soins; et • Les processus internes appuient la mise en application de lignes directrices en matière de pratique clinique. En adoptant ce modèle, il est possible d’augmenter le nombre de visites de patients de deux à trois à l’heure, et les recettes additionnelles ainsi générées permettent de couvrir les coûts associés à l’emploi de personnel infirmier au sein du cabinet. En utilisant du personnel infirmier dans tout l’éventail des activités du cabinet, le médecin épargne du temps en évitant de s’occuper de conditions non complexes. Pour participer au programme, les équipes reçoivent un manuel de ressources, un programme de formation en soins infirmiers, des mesures de soutien à l’intégration au programme, des journées de collaboration en équipe et une série de conférences régulières. Les mesures d’aide à l’intégration ont pris la forme d’un soutien offert par des mentors (utilisation de l’espace, efficacité du bureau, rôles des membres de l’équipe, etc.) et d’un soutien au niveau des communications (téléphone et courriels). La mise sur pied d’équipes de travail en collaboration couvre à l’heure actuelle trois catégories de maladies chroniques (diabète, broncopneumopathie chronique obstructive et conditions cardiovasculaires) et ces équipes s’emploient à appliquer des pratiques de réseautage, à améliorer les communications, à encourager le recours aux pratiques exemplaires (par l’intermédiaire de lignes directrices) et à utiliser des dossiers électroniques pour les patients. Ce programme a fait l’objet d’une première évaluation et il a été soumis à une deuxième évaluation dont les résultats sont attendus. Dans le contexte de la première évaluation, la région de Capital Health a fait appel à une enquête auprès des fournisseurs, à une enquête portant sur la description des services, à un formulaire de suivi des projets, à une enquête auprès des équipes et à un choix d’indicateurs de l’Institut canadien d’information sur la santé pour évaluer les progrès du programme. Les résultats permettent de croire que le programme a mené à une amélioration sensible de l’accès aux soins (un plus grand nombre de nouveaux patients acceptés et une diminution des temps d’attente); il a favorisé une portée élargie de pratique pour le personnel infirmier (en permettant environ deux rendez-vous additionnels de patients à l’heure); il a suscité une satisfaction accrue à l’égard des fournisseurs; et il a permis une amélioration du dépistage et de la prévention des maladies chroniques (y compris aussi une gestion des maladies chroniques par le personnel infirmier). En somme, Mme Smith a identifié le soutien à l’intégration comme étant l’élément clé de la création d’équipes efficaces de collaboration au niveau des soins primaires. 8 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Parmi les questions posées aux membres de ce panel figurent les suivantes : • La réduction de la durée des visites a-t-elle contribué à réduire le revenu des praticiens ? o Des visites de plus courte durée permettent de voir un plus grand nombre de patients – il y a suffisamment de travail à effectuer. • Les changements apportés aux soins primaires ont-ils contribué à diminuer les visites aux salles d’urgence ? o Ni le Dr Schuster ni Mme Smith n’ont pu répondre un oui catégorique à cette question, mais ils ont indiqué tous les deux que, d’après des données fragmentaires, il y avait lieu de croire que les visites aux salles d’urgence avaient diminué. • Les changements se sont-ils traduits par des temps d’attente plus longs à la clinique pour les patients ? o Le Dr Schuster a indiqué que les patients de sa clinique attendent généralement moins de 15 minutes sur place pour leur rendez-vous. • On a demandé à la Dre Sanmartin si l’enquête de Statistique Canada permettait d’identifier des patients qui furent référés mais qui n’ont jamais vu un spécialiste et si elle permettait d’identifier ceux qui avaient été référés par des infirmières praticiennes ? o L’enquête ne permet pas d’identifier les patients référés qui n’ont pas vu un spécialiste, mais celle-ci comprend des patients qui furent référés par des infirmières praticiennes (même si elle ne peut pas offrir une ventilation à ce niveau de détail). 2.1.3 Améliorer les temps d’attente dans le processus référence-consultation Après être entrés dans le réseau des soins primaires, les patients qui ont besoin de voir un spécialiste doivent se tourner vers le processus de référence pour obtenir une consultation. Les trois conférenciers faisant partie du deuxième panel de Maîtriser les files d’attente VI ont abordé ce second volet des temps d’attente dans le système des soins de santé. Services d’urologie Kishore Visvanathan, Saskatoon Regional Health Region Le Dr Visvanathan est chef de la Division de l’urologie au sein de la Saskatoon Health Region (SHR) et professeur agrégé d’urologie à l’Université de la Saskatchewan. Il est chef de projet pour l’initiative de l’Accès avancé (une initiative qui vise à réduire les temps d’attente en urologie à Saskatoon) et il est aussi coprésident du Client and Family-Centered Care Steering Group de la SHR. Dans sa présentation, le Dr Visvanathan a décrit le programme d’accès avancé en urologie de la Saskatoon Health Region. L’initiative d’accès avancé en urologie comporte la mise en commun des ressources de tous les consultants en urologie dans la SHR en vue de créer un modèle de « bac à glace » pour répartir les références entre les consultants et parvenir à une utilisation maximale de la capacité (figure 3). Lorsqu’un spécialiste atteint un plein contingent de patients (bleu), son excédent (ou liste d’attente) est pris en charge par d’autres spécialistes dans le bac (bleu clair) pour faire en sorte que les temps d’attente demeurent peu élevés. Comme ce modèle ne s’applique qu’aux RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 9 références initiales, il ne compromet pas la continuité des soins. De plus, si un patient exige un consultant précis, aucune entrée ne se produira dans le modèle du bac à glace, ce qui permet de maintenir l’accent sur le patient dans le processus de référence. Ce processus de mise en commun des références contribue à réduire les temps d’attente, mais uniquement par l’intermédiaire de la mise en commun du revenu des consultants, de sorte qu’il n’y a aucune incitation pour les individus de voir des patients additionnels. Figure 3. Le modèle du « bac à glace » pour les références en urologie Le Dr Visvanathan a aussi insisté sur l’importance des communications avec le médecin de famille afin d’assurer la souplesse du processus de référence. Il a souligné qu’après des communications explicites (par lettre adressée aux médecins de famille), le nombre reçu de références regroupées avait triplé et qu’une lettre expliquant le type de renseignements que devait comprendre une référence avait mené à des hausses considérables de l’information pertinente concernant les tests diagnostiques qui accompagnaient la référence. En somme, le Dr Visvanathan a conclu que le changement menant à l’adoption de cette approche en matière d’accès avancé avait suscité beaucoup de travail pour les consultants et avait été difficile à planifier, mais que la baisse du nombre des patients référés en attente constituait au bout du compte un résultat valable. Ceci nécessite aussi qu’un médecin se charge de promouvoir le processus de l’accès avancé, notamment lorsque des facteurs externes influent négativement sur les temps d’attente (tels que des problèmes de ressources humaines). Il a indiqué que l’accès avancé et les références regroupées représentaient les premières étapes d’un système de référence axé sur le patient. Jeter un pont entre les soins généraux et les soins spécialisés Brie DeMone, Santé et Vie saine Manitoba Mme DeMone est directrice du Groupe de travail sur les délais d’attente de Santé et Vie saine Manitoba. À ce titre, elle est responsable de l’élaboration et de la mise en application de plusieurs projets provinciaux sur l’accessibilité, dont les suivants : le projet visant à jeter un pont entre les soins généraux et les soins spécialisés (BGSC) et un répertoire des services spécialisés offerts au Manitoba (CSS). Dans sa présentation, elle a décrit ces deux initiatives. Le projet du BGSC est un système informatisé de références qui utilise des lignes directrices et des exigences en matière de soins mutuellement convenues, ainsi que des cibles en matière de délais portant sur les références. Le projet du BGSC donne lieu à des rencontres de petits groupes de médecins (médecins de famille et spécialistes) qui prennent des décisions concernant l’établissement de lignes directrices axées sur le contenu clinique de 10 domaines cliniques. Le projet a aussi permis de créer un mécanisme d’accès électronique à l’intention des médecins pour 10 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES qu’ils puissent utiliser ces lignes directrices. Les résultats du projet ont jusqu’ici été positifs, puisque les médecins participent davantage à la création et à l’emploi des lignes directrices, et qu’ils expriment la conviction que le BGSC contribuera à améliorer le processus de référence. Le CSS est un répertoire de médecins et de services accessible depuis l’Internet (par ex., on y indique si un spécialiste en orthopédie ne s’occupe que des chevilles et non pas des épaules) qui est maintenu par les médecins et qui vise à offrir aux médecins de famille des renseignements à jour sur les spécialistes les plus appropriés vers lesquels ils peuvent référer leurs patients. Il compte à l’heure actuelle 2 500 utilisateurs. Le taux de réponse à la version papier du CSS est très élevé (70 pour cent), tandis que la version accessible sur l’Internet est en croissance rapide à mesure que son emploi devient de plus en plus une pratique courante pour les médecins et le personnel infirmier. La difficulté majeure identifiée par Mme DeMone concernant tant le CSS que le projet du BGCS est la continuité des projets puisque, dans les deux cas, la participation des médecins est requise pour la mise à jour et la circulation des données. Scores de référence prioritaire du projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien Tom Noseworthy et Carolyn De Coster Département des sciences de la santé communautaire, Université de Calgary Le Dr Noseworthy est directeur du Centre for Health and Policy Studies ainsi que professeur (gestion et politique de la santé) et chef du Département des sciences de la santé communautaire à l’Université de Calgary. En 2007, il est devenu membre de l’Ordre du Canada à l’invitation de la Gouverneure générale pour souligner son apport à la médecine et à la politique des soins de santé. La Dre De Coster est chercheure principale au sein des Alberta Health Services (Calgary Health Region) et elle enseigne au Département des sciences de la santé communautaire aux Universités de Calgary et du Manitoba. Dans le cadre d’une présentation conjointe, les Drs Noseworthy et De Coster ont décrit des approches visant à mettre au point un système de priorisation pour les références en provenance du système de soins primaires. Le travail de priorisation fait partie du projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien (LAOC). Ils ont établi le bien-fondé d’une approche visant à établir des priorités en soulignant les pressions que subissent à l’heure actuelle les médecins spécialistes à cause du grand nombre des références et de la nécessité de normaliser les renseignements requis lorsque les patients sont référés. L’objectif visé est de mettre au point un système qui est basé sur l’urgence de la référence et qui fait appel aux connaissances des spécialistes et des médecins de famille pour établir une priorisation. Le Dr Noseworthy a fait état de la nécessité pour tout outil d’être facile à utiliser dans un cabinet de médecine familiale, tout en offrant tous les renseignements dont les spécialistes ont besoin lorsque les patients sont référés. Dans son état actuel, le système de priorité de référence est élaboré pour des spécialités qui s’appuient sur un modèle de références fondé sur un point d’entrée unique, des cliniques d’intervention rapide et des temps d’attente prolongés. Les scores de référence prioritaire du projet des LAOC furent élaborés par un panel d’experts (composés de spécialistes et de médecins de famille), en s’inspirant d’une analyse des résultats de travaux existants sur les systèmes d’établissement de priorités. On a donné au panel divers scénarios de cas actuels et on leur a RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 11 demandé de les classer en fonction des besoins cliniques. Pour les situations d’urgence, on a demandé aux médecins de famille de ne pas préciser les critères. Les classements furent comparés et des critères de classement furent élaborés et analysés, pondérés et transformés en un outil, assorti de scores cumulatifs allant de 0 (aucune urgence) à 100 (urgence la plus élevée). En comparant les critères distillés aux classements des médecins, il fut possible de déterminer l’exactitude des critères. Les trois principaux domaines distillés furent l’état actuel du patient, les risques de progression et les avantages vraisemblables pour le patient de voir un spécialiste. La pondération des critères fut effectuée en utilisant des comparaisons par paire des critères et des niveaux au sein des critères. Lorsque les classements obtenus en utilisant l’outil pondéré furent comparés aux classements cliniques des spécialistes et des médecins de famille, on a obtenu des résultats remarquablement similaires, ce qui porte à croire que l’outil permet d’établir des priorités qui sont conformes à celles jugées par les cliniciens. Parmi les questions posées aux membres de ce panel figurent les suivantes : • Les systèmes d’établissement de priorités sont-ils le meilleur moyen de réduire les temps d’attente ? o Les systèmes de priorités sont une approche qui a permis de réduire et de maintenir de courtes listes d’attente dans d’autres pays. Toutefois, il ne s’agit que de l’une parmi plusieurs stratégies de gestion des temps d’attente qui peut contribuer à réduire les délais. • Au sein du système d’établissement de priorités, existe-t-il des critères axés sur le patient qui tiennent compte de facteurs comme l’incidence d’une chirurgie sur la vie du patient (le temps passé à ne pas travailler, etc.) ? o Les outils actuels d’établissement de priorités tiennent compte de ces facteurs (par ex., impact sur le patient de son état actuel). • Comment des systèmes électroniques normalisés comme l’établissement de priorités et le BGSC peuvent-ils offrir aux médecins de famille une grille standardisée si ceux-ci traitent différentes maladies sur une base individuelle ? o Bien que certaines questions puissent différer pour diverses maladies, il y a des domaines normalisés que l’outil englobe et qui encadrent les critères. Toutefois, les outils ne sont pas tributaires des diagnostics. • Est-il possible de créer un système de mise en commun des références au sein duquel les spécialistes ne participent pas à une mise en commun des revenus ? o Ceci est difficile mais possible; en autant qu’il y a assez de travail pour occuper tout le monde, un système de mise en commun des références peut être approprié. • Comment des cabinets de médecine familiale peuvent-ils être incités à participer à ce genre d’approches en matière de références ? o L’approche du BGSC/CSS est calquée sur celle des compagnies de produits pharmaceutiques dans leurs rapports avec les médecins, qui consistent à aller rencontrer et consulter les médecins de famille et à leur offrir des crédits lorsqu’ils s’impliquent dans le système. 12 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 2.1.4 Allocution de la ministre fédérale de la Santé Le 30 octobre 2008, l’honorable Leona Aglukkaq devint la première Inuite à accéder au Cabinet fédéral, en succédant à Tony Clement à titre de ministre de la Santé. Avant de se lancer en politique fédérale, Mme Aglukkaq a servi dans l’Assemblée législative du Nunavut en tant que ministre des Finances et leader à la Chambre, avant de devenir ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable du Statut de la femme. Mme Aglukkaq a pu s’inspirer de l’expérience politique acquise au Nunavut pour prononcer son allocution lors de la conférence Maîtriser les files d’attente VI, puisqu’elle a décrit les priorités et les engagements du gouvernement fédéral en matière de santé et de soins de santé. Mme Aglukkaq a débuté son allocution en présentant ses réflexions sur la série de conférences Maîtriser les files d’attente et sur les causes profondes des temps d’attente. Elle a insisté sur les efforts déployés par les gouvernements en vue de collaborer avec les intervenants dans le but d’améliorer un accès en temps opportun à des soins de santé de qualité au Canada. Elle a parlé de l’engagement subséquent des gouvernements en vue de réduire les temps d’attente et d’établir des garanties de temps d’attente et d’investir dans les soins de santé comme l’indiquait le plan budgétaire fédéral de 2009 (notamment par l’intermédiaire d’Inforoute santé du Canada et pour l’infrastructure de santé dans les communautés des Premières nations et des Inuits). En soulignant la nécessité d’une collaboration sur le plan des questions de santé, Mme Aglukkaq a félicité les délégués réunis concernant leur stratégie en vue de réduire les temps d’attente en offrant des solutions qui peuvent être utilisées par tous les intervenants du secteur de la santé. En citant les exemples des maladies chroniques, du vieillissement et des facteurs de risque pour la santé (comme l’obésité et le tabagisme), elle a rappelé le rôle que les citoyens, le secteur de la santé et les gouvernements peuvent jouer en matière de prévention des maladies et de promotion de la santé, en soulignant que des efforts plus poussés s’accompagnent d’une valeur ajoutée sous la forme d’une réduction des besoins en services de soins de santé et des délais connexes. 2.1.5 Outils et stratégies de gestion du roulement des patients La séance de l’après-midi a permis d’aborder deux sujets connexes : les outils qui existent pour faciliter le roulement des patients, y compris l’application de ces outils à différents niveaux (national, régional et organisationnel), et les principes mêmes qui sont sous-jacents à la gestion du roulement des patients et la mesure dans laquelle ils peuvent aider à trouver des moyens d’apporter des changements aux systèmes. Outils de gestion en TI appliqués au roulement des patients Expérience internationale Michael Wagner, The Advisory Board, Washington (D.C.) M. Wagner est actuellement directeur général, The Advisory Board Leadership Academies, une division de The Advisory Board Company. Dans ses fonctions actuelles, M. Wagner est chargé d’aider les leaders au sein des professions de la santé à rehausser la performance de leurs établissements et à innover dans la façon d’offrir des soins de meilleure qualité, tant aux États- RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 13 Unis, en Australie, en Asie, au Royaume-Uni qu’en Europe. Dans sa présentation, il a examiné de quelle façon des progiciels peuvent aider à la gestion du roulement par une meilleure exploration des données. Dans son analyse des fondements des soins de santé, M. Wagner a décrit l’idée fausse selon laquelle, pour améliorer les soins, il faut faire un compromis entre le temps et l’argent (c.-à-d. qu’il y a une corrélation négative entre les deux). Il a décrit les deux pièges habituels en matière de solution aux temps d’attente qui sont associés à cette idée fausse. Premièrement, il a dit que le fait d’augmenter les intrants ne contribuera pas nécessairement à améliorer les résultats en matière de soins de santé (il n’est pas toujours possible de trouver une voie de sortie au problème des délais d’attente par une simple injection de fonds). Deuxièmement, il a expliqué que le fait de présumer connaître la solution à un problème avant d’avoir analysé le problème (par ex., comment augmenter l’espace ou libérer du temps des médecins comme moyen de solutionner les délais d’attente) aura pour effet de s’attaquer à quelque chose qui pourrait ne pas être responsable des temps d’attente. Il a poursuivi en rappelant l’importance de l’exploration des données pour s’attaquer à des problèmes stratégiques dans d’autres industries, afin d’entreprendre des analyses des causes fondamentales des problèmes. Les données dans le système de santé sont abondantes mais disparates, ce qui signifie qu’avec la mise en place de systèmes appropriés, les parties intéressées pourront explorer les données disponibles pour comprendre les causes fondamentales des temps d’attente, au lieu de présupposer qu’il existe une pénurie d’intrants. M. Wagner a présenté le « tableau de bord exécutif » (ED) du logiciel ED Compass conçu par The Advisory Board comme exemple d’un tel système. Il a décrit comment il pouvait être utilisé pour explorer des données sur les temps d’attente en fonction de conditions précises afin d’identifier les médecins qui sont à l’origine de longs délais d’attente et les types de procédés qu’ils utilisent pour expliquer ces délais (comme de longs tests diagnostiques). Comme volet complémentaire à l’exploration des données pour l’analyse des causes fondamentales, M. Wagner a décrit de quelle façon on pouvait utiliser l’exploration de données pour une gestion efficace des ressources humaines en santé. Il a laissé entendre que l’augmentation de l’offre ou de la capacité pour assurer la concordance entre l’offre et la demande ne devrait être considérée qu’après avoir analysé les raisons pour lesquelles l’offre et la demande ne sont pas en équilibre. Il a souligné que l’offre est souvent fondée sur la demande moyenne, ce qui entraîne une absence de concordance au fil du temps entre l’offre et la demande, créant ainsi des délais. En adoptant une approche plus flexible en matière de ressources humaines (un personnel plus nombreux assujetti à des heures flexibles et un personnel de base avec des horaires fixes), M. Wagner a démontré de quelle façon il était possible de faire concorder l’offre et la demande. Il a aussi mis l’accent sur cet aspect en reliant l’offre à la qualité des soins, en citant le pourcentage d’erreurs attribuable au personnel d’agence ou au personnel non expérimenté. Il a résumé la situation en suggérant que les soins de santé sont une industrie à taux d’erreur élevés et à faible productivité, un problème auquel il faut s’attaquer à partir d’une prise de décision fondée sur des données solides. À cet égard, il a fait référence aux réductions de coûts qu’ont connues les fournisseurs de soins de santé aux États-Unis qui avaient fait appel aux systèmes de données en vue d’améliorer l’efficience. 14 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Exemple régional Michael Carter, Administration sanitaire de l’intérieur de la Colombie-Britannique Le Dr Carter est un spécialiste en urologie de Kelowna, en Colombie-Britannique. Il fait partie de l’Interior Health Authority Surgical Council depuis sa création en 2004 et il en est actuellement le coprésident. Dans sa présentation, le Dr Carter a examiné comment améliorer l’accès aux services chirurgicaux à l’intérieur de la Colombie-Britannique. Il a débuté sa présentation en analysant les 18 sites qu’il fallait intégrer pour former une structure régionale qui permettrait d’accélérer l’accès à des services chirurgicaux à l’intérieur de la Colombie-Britannique. La région a débuté en créant une structure de gouvernance qui comprenait un conseil chirurgical multidisciplinaire pour conseiller l’Équipe de cadres supérieurs pour la région. Le conseil chirurgical fut ensuite impliqué dans l’identification des défis que pose l’accès aux services chirurgicaux : aucun registre régional des chirurgies, des caractéristiques incohérentes en matière de réservation des blocs opératoires à l’échelle régionale et aucun processus de gestion des listes d’attente à l’échelle régionale. La création d’un registre chirurgical à l’échelle de la province avec des téléchargements nocturnes et des données mises à la disposition des gestionnaires provinciaux a contribué à faciliter la circulation de l’information en direction des gestionnaires, mais non dans l’autre sens. Les chirurgiens ne reçoivent pas de données utiles sur les patients en attente de chirurgie ou de consultations par l’intermédiaire du registre chirurgical, une mesure qui doit être prise de concert avec le processus de réservation des blocs opératoires afin d’assurer un roulement plus efficace des patients au sein du système. Pour s’attaquer aux problèmes des réservations et de l’établissement du calendrier, la région a mis en application un processus normalisé de gestion des réservations de blocs opératoires, ainsi que des normes concernant les répertoires, les processus et les inventaires au sein de la région. On a aussi mis au point des lignes directrices régionales concernant la réservation des blocs opératoires et un formulaire de réservation. Pour améliorer la façon dont les patients ont accès au système chirurgical, on a aussi mis en place des outils d’évaluation chirurgicale pour les médecins de famille, afin que ceux-ci attribuent des scores aux patients en se basant sur l’urgence d’obtenir une consultation en chirurgie. Toutefois, ces procédures peuvent ne pas s’appliquer à certains patients (par ex., les patients asymptomatiques) et elles ne permettent pas toujours de transmettre les renseignements nécessaires aux chirurgiens. Les outils d’évaluation chirurgicale utilisent des approches de profilage des urgences pour chaque intervention que les chirurgiens peuvent pratiquer. Ce profilage des urgences permet de « positionner » les personnes qui sont envoyées en chirurgie, de sorte que celles dont l’intervention est très urgente (par ex., une thoracotomie pour un cancer) sont priorisées par rapport aux personnes dont l’intervention n’est pas très urgente (par ex., des chirurgies pour incontinence urinaire). Les patients sont priorisés selon le total obtenu, en se basant sur le score d’urgence attribué à leur intervention et le score brut de leurs besoins médicaux attribué par le médecin de famille. En utilisant le total de ces scores, on attribue aux patients un niveau de priorité (allant de un à quatre) et l’on identifie ensuite des délais cibles pour la chirurgie pour les quatre niveaux de priorité (tous les cas chirurgicaux doivent être vus à l’intérieur d’un délai de RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 15 18 mois). Pour rendre ces données facilement repérables par les chirurgiens dans le cadre de leur gestion des listes d’attente, les dossiers des patients reçoivent un code-couleur fondé sur leurs scores de priorité et leurs temps d’attente courants. Expérience au niveau des cabinets Steve Pelletier, Équipe de médecine familiale Clarence-Rockland Le Dr Pelletier est associé responsable de la gestion au sein d’un cabinet médical pleinement informatisé et composé de 11 médecins qui offrent des soins de première ligne et d’urgence à la population de la collectivité rurale de Clarence-Rockland, en Ontario. Ses champs d’intérêt comprennent notamment la gestion des ressources humaines, les aspects économiques de la médecine et les obstacles à surmonter en vue d’intégrer l’informatique aux cabinets médicaux déjà établis. Ses efforts les plus récents ont consisté à créer une installation qui mise sur l’utilisation d’une équipe multidisciplinaire, un espace et des ordinateurs conçus sur mesure afin d’offrir des services de haute qualité et adaptés aux besoins de tous les résidants de ClarenceRockland. Le Dr Pelletier a indiqué de quelle façon la clientèle de la clinique était passée de 9 000 à près de 16 000 patients depuis 2005, grâce à une modernisation des installations et à une amélioration des services. Il a mis en relief trois domaines dont il faut se préoccuper pour répondre à la demande de soins primaires : • Réduire les besoins (en éduquant les gens); • Prioriser les patients (par l’intermédiaire du triage et de l’établissement de l’horaire des rendez-vous); et • Gérer les patients (par l’intermédiaire de la gestion des ressources humaines, de l’espace et de la technologie). Afin de réduire la demande, il a expliqué que le fait d’éduquer les patients au sujet du moment où une visite au médecin de famille devient nécessaire contribue à réduire le nombre de rendezvous non nécessaires (pour un rhume, par exemple). Il a aussi signalé le recours à d’autres ressources en santé, telles que la télésanté et les ressources de sites Internet, auxquelles les patients peuvent s’adresser pour obtenir les renseignements dont ils ont besoin, par exemple lorsqu’il y a des situations de crise en matière de santé publique. La priorisation de la demande de soins primaires est difficile à réaliser et, dans le cas du cabinet du Dr Pelletier, il a fallu transformer le triage en une science, en utilisant la définition de l’urgence du patient et les compétences des employés de première ligne. En étudiant la demande et en agençant l’offre en conséquence, la clinique a été en mesure de s’adapter aux changements dans les besoins, même avec une population de patients en croissance. La gestion de la demande de services a été réalisée par le biais de la création d’un système axé sur les patients, assorti d’une culture axée sur le service. Pour ce faire, il a fallu constituer une équipe de professionnels de la santé (pas uniquement des médecins), déléguer des responsabilités et former les employés en conséquence. Le milieu physique du cabinet a aussi fait l’objet d’une modernisation pour s’adapter aux besoins d’un travail en équipe. Le Dr Pelletier a souligné dans 16 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES ce contexte que la construction de nouveaux immeubles est plus pratique que le fait de réaménager des immeubles à cette fin. La clinique compte 24 salles d’examen, avec un médecin qui est assigné à trois salles. Elle possède aussi des « modules » qui se prêtent aux soins interdisciplinaires, une multitude de postes de travail et d’imprimantes, un kiosque dans la salle d’attente qui offre de l’information sur la santé et une vaste aire d’attente en espace ouvert. La technologie au sein du cabinet aide aussi à gérer la demande, en permettant de créer des dossiers médicaux électroniques, de contrôler le roulement des patients, de fixer les rendez-vous par voie électronique et de déléguer des tâches à des outils technologiques (comme la mesure de la tension artérielle). Le Dr Pelletier a terminé en résumant les leçons qui, à son avis, pouvaient être appliquées à d’autres cabinets. Premièrement, il a dit que, si les choses ne fonctionnent pas bien, il faut effectuer des changements et, pour faire des changements, il faut faire un investissement initial. Deuxièmement, il est d’avis que le principe de la rémunération à l’acte nuit à l’application d’approches interdisciplinaires et qu’une formule d’honoraires par tête fonctionne beaucoup mieux pour ce type de modèle de pratique de la médecine familiale. Troisièmement, même si les dépenses pour l’acquisition d’outils technologiques peuvent être élevées, elles deviennent rentables très rapidement. Enfin, l’amélioration du fonctionnement des cliniques de médecine familiale contribuera à réduire la charge de travail des hôpitaux. Parmi les questions posées aux membres de ce panel figurent les suivantes : • Comment des systèmes informatisés d’exploration de données peuvent-ils aider à faire face à des déséquilibres entre l’offre et la demande dans des spécialités où il y a des volumes limités de personnel ? o L’exploration de données peut être utile dans des situations où il y a des volumes limités de personnel, mais il s’agit d’une approche plus appropriée lorsqu’il y a suffisamment de données pour permettre de faire des généralisations sur le plan de l’offre et de la demande (c.-à-d., lorsqu’il y a des nombres suffisants de membres du personnel pour permettre d’obtenir des résultats statistiquement significatifs). • Lorsque vous procédez à la mise sur pied d’un cabinet qui utilise un équipement informatique aussi dispendieux, est-ce que vous réalisez une étude de faisabilité pour déterminer les niveaux d’honoraires per capita qui sont nécessaires pour rentabiliser le cabinet ? o Lorsque le cabinet de médecine familiale de Clarence-Rockland fut mis sur pied, une étude de faisabilité fut réalisée, et il s’agit d’une chose qui devrait toujours être faite avant de passer à un nouveau modèle de paiement au sein d’un cabinet. • Y a-t-il un ratio à partir duquel le rapport entre le personnel régulier et le personnel flexible devient insoutenable dans le secteur des soins secondaires ? o Il n’y a aucune raison pour qu’il y en ait un. En fait, des variations extrêmes de l’offre et de la demande nécessitent des solutions extrêmes, telles que le passage à une approche principalement flexible en matière de dotation en personnel. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 17 • Y a-t-il eu des interactions entre les cabinets d’omnipraticiens et les urgentologues pour faciliter le roulement des patients entre les salles d’urgence et les cabinets de médecine familiale (envoyer des patients qui sont à l’urgence et qui pourraient être vus par des omnipraticiens) ? o Oui, il y a eu des discussions à cet effet, mais il faut qu’il y ait une infrastructure technologique appropriée qui puisse être partagée entre la salle d’urgence et le cabinet de l’omnipraticien afin que les renseignements sur le patient puissent être transférés de façon appropriée vers le cabinet de l’omnipraticien. Principes de gestion du roulement des patients Outre les outils utilisés pour gérer le roulement des patients au sein du système, il y a plusieurs principes sur le plan de l’organisation et de la gestion qui peuvent être considérés en vue d’améliorer le roulement des patients. Au cours de cette séance, la recherche opérationnelle et l’expérience vécue au Royaume-Uni furent examinées. Perspective de la recherche opérationnelle Michael W. Carter, Université de Toronto Le professeur Carter enseigne au Département de génie mécanique et industriel de l’Université de Toronto et il est directeur du Centre for Research in Healthcare Engineering. Depuis 1989, ses recherches se concentrent dans le domaine de la modélisation des ressources en soins de santé, ce qui l’a amené à entreprendre une foule de projets dans les hôpitaux, les soins à domicile, la réadaptation, les soins prolongés, les laboratoires médicaux et les établissements de santé mentale. Il est aussi scientifique auxiliaire au sein de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) de Toronto. Dans sa présentation, le professeur Carter a examiné de quelle façon la recherche opérationnelle peut offrir une perspective unique sur la gestion du roulement des patients dans les soins de santé. En faisant appel à plusieurs exemples, il a décrit à quel endroit la recherche opérationnelle peut aider à planifier le roulement des patients et la gestion des soins de santé. Il a débuté en décrivant l’Initiative sur les listes d’attente de l’Ontario, qui visait à réduire les temps d’attente dans cinq domaines de traitement (soins cardiaques, cataracte, cancer, remplacement du genou et de la hanche, et examen par IRM et TDM). Il a décrit les diverses données nécessaires pour déterminer combien de chirurgies de la cataracte il faudra réaliser pour atteindre l’objectif de 90 pour cent des interventions complétées dans les 26 semaines (taux d’arrivée des patients, listes d’attente, nombre de chirurgies, etc.). Il a souligné la difficulté que représentait l’accès à ces données puisque de larges segments d’entre elles n’existaient pas (répartitions des temps d’attente, etc.), mais qu’avec la disponibilité des données, le nombre de chirurgies de la cataracte pouvait être calculé et projeté dans l’avenir. Le problème majeur de ces projections découle du fait que les données sur les temps d’attente correspondent au moment où un patient est vu, et non pas pendant combien de temps les gens sur la liste doivent véritablement attendre, de sorte que les données sont encore imparfaites. 18 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Le professeur Carter a aussi démontré que la recherche opérationnelle permettait de créer des scénarios pour les temps d’attente fondés sur des propositions en vue d’améliorer le roulement des patients faites par le personnel de l’Hôpital pour enfants de l’Est de l’Ontario. Il a décrit les outils de planification mis au point par Action Cancer Ontario, notamment en ce qui concerne les méthodes de dépistage du cancer colorectal. En projetant le nombre de colonoscopies réalisées en Ontario, où les méthodes de dépistage laissent à désirer, il a été possible de comparer les effets vraisemblables de différents régimes de dépistage et leur incidence sur le nombre de colonoscopies. Il a aussi parlé du projet des centres de chirurgie thoracique auquel il a participé; ce projet consistait à étudier des scénarios de déplacement de patients afin de déterminer à quel endroit ils étaient les plus susceptibles de se rendre pour être traités. Ceci signifie qu’il serait possible de projeter le nombre de chirurgies thoraciques susceptibles de devoir être pratiquées dans l’avenir. Enfin, le professeur Carter a parlé de la modélisation des ressources humaines en santé et de la façon dont on peut prévoir le nombre de chirurgiens en cardiologie qu’il faudra avoir en Ontario en 2020. L’approche adoptée a consisté à bâtir un modèle de la dynamique du système, qui intègre la rétroaction entre différentes caractéristiques de l’offre et de la demande de chirurgie cardiaque (par ex., vieillissement de la population, chirurgiens en formation, etc.). En modifiant les hypothèses et les moteurs du changement, le modèle permet de créer divers scénarios en vue d’estimer le nombre requis de chirurgiens en cardiologie en 2020. D’autres projets de ressources humaines en santé qui ont tiré avantage de la recherche opérationnelle comprennent la modélisation de la demande de professionnels de la santé en Alberta, les horaires des quarts de travail des téléphonistes du service d’urgence 911 et l’utilisation de modèles du système d’information géographique (SIG) pour estimer l’écart par rapport à la demande associé au vieillissement des gens au foyer dans l’avenir (nécessitant un personnel plus nombreux pour dispenser les soins). Expérience du Royaume-Uni Michael Wilson, Hôpitaux universitaires de Brighton et Sussex M. Wilson est chef adjoint de la direction des Hôpitaux universitaires de Brighton et Sussex du National Health Service (NHS) depuis juillet 2007. Ses principales réalisations dans ses fonctions actuelles comprennent une réduction de 50 pour cent des taux de prévalence du staphylocoque aureus résistant à la méthicilline (SARM), le respect de la norme des 18 semaines en matière de référence, l’atteinte de la norme pour les accidents et les urgences (A&U) et un budget équilibré pour la première fois en six ans. Dans sa présentation, M. Wilson a décrit la démarche du NHS en vue de réduire les temps d’attente, en utilisant comme exemple, son expérience aux hôpitaux universitaires. Dans le contexte d’un programme de réforme, le NHS a institué en 2005 une norme de temps d’attente pour les A&U de quatre heures pour l’admission de 98 pour cent des patients. À l’heure actuelle, toutes les régions (ensemble des trusts du NHS) sauf une sont au-dessus du 98 pour cent. M. Wilson a indiqué que son trust au sein du NHS avait été auparavant le moins performant des départements en matière d’admission pour des A&U en Angleterre, mais qu’au cours d’une période de cinq mois, son trust était passé à 99 pour cent des admissions pour des A&U à l’intérieur de la cible de quatre heures (en hausse par rapport au creux de 92 pour cent auparavant). RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 19 Ce résultat a été atteint en dépit d’une hausse du nombre des admissions d’urgence au cours de la période. Pour réaliser ce changement, le trust avait dû indiquer aux membres du personnel que l’avenir de l’hôpital était en jeu si le problème des temps d’admission n’était pas réglé et que d’autres trusts avaient réalisé les changements nécessaires et qu’ils pouvaient le faire eux aussi. En restructurant les équipes et en améliorant les processus de base, le trust fut en mesure d’identifier des « champions » pour soutenir le changement, de faire participer le personnel au processus de changement, d’intégrer une participation clinique au cadre et de travailler plus étroitement avec les omnipraticiens et le public. Le processus de changement a nécessité une analyse de la demande pour des services relatifs aux A&U, une harmonisation entre l’offre et la demande et la constitution d’équipes en vue d’améliorer l’accès. Le maintien des normes a nécessité un personnel motivé et de bonnes communications entre les cadres et le personnel clinique concernant les défis et les réalisations. De concert avec l’amélioration des temps d’attente pour les A&U, le NHS a aussi établi une cible de 18 semaines pour 90 pour cent des références de la médecine générale au traitement spécialisé. En août 2008, le NHS à l’échelle nationale avait atteint cette cible. Pour y parvenir, il a fallu créer de nouveaux systèmes de collecte de données, modéliser l’offre et la demande et réviser les processus de réservation pour les patients référés. Il a aussi fallu déployer un effort tout spécial pour éliminer les retards accumulés au début du processus. Les réformes concernant la cible des 18 semaines furent en un sens plus faciles à réaliser que les changements portant sur les A&U parce que les cliniciens s’y sont ralliés plus aisément (puisque tous voulaient traiter les gens plus rapidement). La réforme touchant les temps d’attente pour les A&U fut plus difficile à faire accepter parce qu’on estimait que la réduction des délais pour les A&U risquait de compromettre le jugement clinique (puisqu’il fallait passer moins de temps avec chaque personne – ce qui n’est pas un problème dans le cas des patients en attente de soins spécialisés). Une réaction commune face à la réduction des temps d’attente au Royaume-Uni est qu’il y a eu des manigances dans le système (sous la forme de manipulations délibérées des chiffres ou de déplacements inappropriés des patients afin de respecter les critères d’évaluation). Toutefois, avec une gestion et une surveillance serrées provenant du sommet, il y a peu de place pour des manigances. Et ceux qui en font risquent de perdre leur emploi. Une seconde critique est à l’effet que l’amélioration des temps d’attente doit mettre en danger d’autres aspects du système, menant à des résultats comme une qualité moindre, des risques accrus pour les patients et des coûts plus élevés. Au sein du trust de M. Wilson, la qualité n’a pas été mise en danger, la sécurité du patient s’est accrue (telle que mesurée à l’aide des taux d’infection acquise à l’hôpital) et les coûts ont en fait diminué. Les prochaines étapes de la réforme du NHS sont les suivantes : améliorer les capacités informatiques qui entourent les dossiers électroniques des patients, intégrer des soins sociaux au mandat du NHS et faire écho aux changements démographiques et aux défis environnementaux. 20 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Parmi les questions posées aux membres de ce panel figurent les suivantes : • Pourquoi les cliniciens au Royaume-Uni se sont-ils ralliés davantage à la cible des 18 semaines plutôt qu’à la cible des quatre heures dans le cas des A&U ? o Les cliniciens impliqués dans les A&U ont perçu la cible comme un facteur qui réduisait le temps passé avec des patients individuels et, par conséquent, qui était susceptible d’avoir une incidence sur l’efficacité des soins cliniques – ce qui n’est pas le cas lorsqu’il s’agit d’une référence vers un spécialiste. • L’instauration d’une constitution relative au NHS et d’une mobilité des patients au sein de la CE représentera-t-elle des défis pour la stratégie des temps d’attente ? o Ni l’un ni l’autre de ces aspects ne devrait avoir une incidence sur les temps d’attente puisque les deux dispositions ne sont pas susceptibles d’avoir un effet sur la façon dont les patients interagissent face au système de santé au Royaume-Uni, ce qui a été la principale force motrice de la stratégie sur les temps d’attente (et de l’amélioration des temps d’attente). 2.2 Deuxième journée : vendredi, le 27 mars Pour la deuxième journée de la conférence Maîtriser les files d’attente VI, l’accent s’est modifiée en délaissant les processus axés sur la réduction des délais d’attente pour s’intéresser à la prévention comme moyen de réduire la demande. La prévention n’atténuera pas la nécessité d’améliorer les processus, mais elle va contribuer à raccourcir les temps d’attente. La deuxième journée s’est amorcée avec une présentation du Dr Brian Goldman, coprésident de la conférence, sur les moyens qu’utilisent les gens pour « sauter » ou contourner les files d’attente et elle s’est poursuivie avec des énoncés portant sur l’atténuation de la demande par le recours à des mesures préventives et la prestation de soins appropriés. La conférence s’est terminée avec l’allocution du ministre de la Santé du Québec, dans laquelle il a décrit la stratégie de la province en vue de réduire les temps d’attente. Pendant la deuxième journée, les questions furent posées à la fin des présentations individuelles plutôt qu’à la fin des panels; cette approche se reflète dans les résumés présentés ci-dessous. 2.2.1 « Sauter » les files d’attente Dans tout processus visant à réduire les délais d’attente, il y a lieu de tenir compte de ceux qui n’utilisent pas le système de la même façon que le fait la majorité des patients. Le fait de contourner les files d’attente et de ne pas en faire partie est une importante considération d’ordre éthique et pratique, lorsqu’on procède à la création de processus visant à assurer le roulement des patients, puisque des exemples qui retiennent l’attention du public peuvent contribuer à miner la confiance des gens à l’égard des processus mis en place pour la plupart des patients. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 21 White Coat, Black Art – Un point de vue sur l’art douteux de « sauter » les files d’attente Brian Goldman, CBC Radio One Le Dr Goldman, hôte de l’émission « White Coat, Black Art » à CBC Radio One, s’est penché sur différentes perspectives liées à l’art de contourner les files d’attente dans le cadre de son émission – ce qui lui a permis de rassembler des données fragmentaires sur ce phénomène. Il possède aussi un point de vue personnel tiré de son rôle d’urgentologue au Mount Sinai Hospital de Toronto. Dans sa présentation, le Dr Goldman a expliqué de quelle façon l’émission radiophonique permet aux médecins de présenter des idées au public, chose qu’ils n’ont pas pu faire dans le passé, en leur expliquant le fonctionnement interne du système de santé. L’un de ces aspects a été la discussion portant le contournement des files d’attente. Le Dr Goldman a cité des statistiques qui indiquent que 80 pour cent des médecins de l’Ontario et 53 pour cent des PDG des hôpitaux ont contribué à aider un patient à contourner la file d’attente. Les types de patients les plus susceptibles de s’adonner à cette pratique ont été des politiciens, des gens en vue et des personnes qui avaient des liens personnels avec le médecin traitant. Le Dr Goldman a indiqué qu’à la salle d’urgence, les personnalités de marque et les enfants des médecins obtiennent un traitement préférentiel, en citant des exemples tirés d’entrevues avec des médecins, selon lesquels cette pratique est considérée comme pertinente et non préjudiciable à la santé d’autrui. Trois caractéristiques furent identifiées comme étant des facteurs qui facilitent l’accès aux soins de santé : avoir de l’argent et du pouvoir, posséder des connaissances privilégiées et pratiquer la courtoisie professionnelle. Le Dr Goldman a indiqué que le personnel infirmier responsable du triage avait des points de vue différents sur la question de savoir si des personnes ayant argent et pouvoir devaient obtenir un traitement préférentiel (non et oui, respectivement). En ce qui concerne ceux qui possèdent des connaissances privilégiées (c.-à-d. qu’ils connaissent un médecin ou une personne faisant partie du secteur des soins de santé), il est admis dans la collectivité médicale que ces personnes peuvent contourner les files d’attente. Des études ont démontré que le grand public a tendance à voir d’un mauvais œil le fait d’avoir recours à des cadeaux ou à d’autres formes d’incitatifs monétaires pour accélérer l’accès aux soins, avec 95 pour cent des gens qui sont d’avis que l’accès aux soins devrait être fondé sur un besoin médical. Toutefois, une majorité de répondants ont indiqué qu’ils auraient recours à un ami bien placé pour obtenir un accès plus rapide aux traitements. La dernière caractéristique mentionnée en matière de facilité d’accès aux soins fut celle de la courtoisie professionnelle. Dans ce cas, il s’agit d’offrir des soins à d’autres médecins ou aux familles des médecins à tarif réduit ou en leur accordant un accès plus rapide. Selon le Dr Goldman, il existe une longue tradition à cet effet dans le monde de la médecine; il ne s’agit pas d’une obligation d’ordre éthique mais d’une décision qui est laissée au choix individuel des médecins. Des recherches ont été effectuées sur la question de la courtoisie professionnelle, mais elles ont eu tendance à mettre l’accent sur la pratique des taux réduits pour les soins, et non pas sur l’accès plus rapide aux soins. Le Dr Goldman est d’avis que la plupart de ses collègues auraient tendance à offrir un accès plus rapide aux soins parce que c’est le seul aspect de la courtoisie professionnelle qu’ils sont en mesure d’appliquer dans le système actuel. Il a conclu sa présentation en disant que les files d’attente sont « monnaie courante au Canada », de sorte que le fait de contourner les files d’attente est l’équivalent d’une modification apportée au coût des 22 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES services. À son avis, en vertu du système actuel, l’élément clé pour améliorer l’accès aux soins est d’améliorer ses contacts avec les professionnels de la santé. Les questions suivantes furent posées au Dr Goldman : • La courtoisie professionnelle est-elle une question propre à la profession médicale ? o On trouve aussi des exemples de courtoisie professionnelle dans d’autres professions, comme dans celle de l’éducation. • Y a-t-il un problème lié au fait que les athlètes professionnels contournent les files d’attente, notamment en ce qui a trait aux tests diagnostiques ? o Il ne s’agit pas d’un problème sérieux puisque les athlètes des sports professionnels ont tendance à réserver du temps pour des tests diagnostiques (tels que l’IRM) les soirs et les fins de semaine, lorsque la demande est peu élevée. Donc, ils ne contournent pas les files d’attente régulières, mais ils utilisent une filière différente. • Devrait-on abolir les règles officielles sur la courtoisie professionnelle (telles que celle qui dit aux médecins des hôpitaux que seuls des membres de la famille peuvent recevoir un traitement préférentiel) ? o Ceci aurait pour effet d’enlever aux responsables des politiques la responsabilité du contournement des files d’attente pour la confier aux professionnels de la santé, mais cette disposition ne changerait vraisemblablement pas grand-chose aux files d’attente actuelles. 2.2.2 Atténuer la demande par la prévention et la pertinence des soins L’une des façons de réduire les temps d’attente est de réduire la demande de services. On peut y arriver en freinant l’interaction primaire avec les services de santé (mesures de santé publique), en réduisant les interactions de suivi (prévention secondaire) ou en offrant des soins pertinents au point d’interaction afin d’alléger le fardeau additionnel sur le système de santé (par ex., en réduisant les tests diagnostiques non indiqués). Atténuation de la demande par la prévention La prévention primaire David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique, Agence de santé publique du Canada Le Dr Butler-Jones est le premier administrateur en chef de la santé publique du Canada. Il dirige l’Agence de santé publique du Canada, qui canalise les efforts du gouvernement pour protéger et promouvoir la santé et la sécurité des Canadiens. Dans sa présentation, il a parlé de l’importance de financer la santé publique afin de réduire le stress que subit le système de santé. Il a débuté en indiquant que la santé publique peut être décrite comme étant un processus qui vise à améliorer la santé et le bien-être, et aussi à réduire les inégalités en matière de santé dans la société. Bien qu’elle soit distincte des soins de santé financés par les fonds publics, la santé publique partage l’objectif d’améliorer la santé de tous au Canada. Il a souligné qu’en 2005, le rapport de l’Alliance sur les temps d’attente a présenté la prévention comme une stratégie à RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 23 adopter pour réduire les délais d’attente. Des investissements dans des stratégies de prévention peuvent contribuer à la prospérité, à la stabilité et au bien-être général d’une population. Pour placer la prévention dans la pratique, l’Agence de santé publique du Canada est en voie de remettre sur pied le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs. Le Dr Butler-Jones a aussi déclaré que, même si des gains ont été réalisés au niveau de la réduction des temps d’attente, il y a des défis futurs qu’il faut relever pour éviter des reculs. Par exemple, on peut s’attaquer aux nombreux besoins d’une population en vieillissement en adoptant des stratégies à l’égard des soins et des mesures de soutien aux aînés, comme l’initiative des villes-amies des aînés. Pour combattre le problème de l’obésité chez les enfants, on peut adopter des stratégies en matière de santé de la population qui comprennent des campagnes concernant les habitudes de vie, des choix pour manger mieux et une planification urbaine. Il a souligné que la santé publique est en mesure d’identifier « les causes des causes » des problèmes de santé et de s’intéresser aux déterminants sociaux de la santé. Si les différents intervenants (santé publique, planification urbaine, alimentation et hygiène, etc.) peuvent travailler ensemble, des solutions en vue d’améliorer le bien-être et de réduire les inégalités deviennent possibles. Les questions suivantes furent posées au Dr Butler-Jones : • Peut-on séparer la santé publique des soins de santé, ou s’agit-il d’un continuum ? o Il s’agit d’un continuum au sein duquel il faut effectuer des investissements pour promouvoir le bien-être. Ceci signifierait qu’il faut diriger le financement du bien-être là où il donnera le rendement le plus élevé sur les investissements (que ce soit dans la santé publique ou le système de santé). • Comment une stratégie en matière de santé publique – quelque chose dont le rendement sur l’investissement est réparti sur une très longue période de temps – peut-elle être « vendue » sur le plan politique, un domaine dans lequel les résultats immédiats sont recherchés ? o Une analyse du rendement sur l’investissement dans différentes stratégies de bien-être serait utile à cet effet. Par ailleurs, certaines stratégies en matière de santé publique ont des incidences très évidentes à court terme (par ex., les programmes de vaccination). • Comment l’Association médicale canadienne (AMC) peut-elle aider à mettre en relief l’importance de la santé publique ? o C’est la responsabilité d’une multitude d’intervenants, non pas uniquement celle de l’AMC. Toutefois, la disponibilité de lignes directrices cliniques concernant des stratégies en matière de santé publique que les médecins doivent suivre, la prise en charge des vaccinations par des régimes provinciaux de médicaments et la création d’une approche multidisciplinaire holistique en matière de soins de santé, sont toutes des modalités qui contribueraient à démontrer les possibilités offertes par des stratégies en matière de santé publique. 24 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES La prévention secondaire – Suivi des maladies cardiaques Christine Struthers, Institut de cardiologie d’Ottawa Mme Struthers occupe depuis 2005 un poste d’infirmière de pratique avancée pour le compte du programme de Télésanté cardiaque de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. En plus de gérer ce programme, elle est aussi appelée à faire des suivis auprès des patients en cardiologie qui utilisent les technologies de télésanté à domicile, telles que les systèmes de télésurveillance au foyer et de réponse vocale interactive. Dans sa présentation, Mme Struthers a décrit les approches en matière de télésanté cardiaque en Ontario. Lorsqu’on considère les patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque, on observe de nombreuses réadmissions qui pourraient être évitées à l’aide d’une gestion efficace des facteurs de risque et de soins auto-administrés. La première technique dont Mme Struthers a traité fut celle de la télésurveillance au foyer, un dispositif de prestation de soins qui fait appel à l’utilisation de lignes téléphoniques pour transmettre des données provenant d’appareils au foyer qui surveillent la condition d’un patient (par ex., électrocardiographe, poids, glucomètre). La télésurveillance au foyer est un outil approprié pour certains patients et il est utilisé pour surveiller le patient au cours d’une période allant d’un à cinq mois. Il faut compter l’équivalent d’une personne à plein temps pour surveiller un maximum de 40 patients; les données sont analysées pendant les heures de bureau et les patients peuvent utiliser un numéro d’urgence s’ils ont besoin d’aide après les heures de travail. Les rapports du système de télésurveillance au foyer sont transmis aux médecins attitrés aux cas sur une base régulière et sur demande. L’emploi du système a permis d’éduquer les patients, il a réduit les réadmissions (celles-ci passant de 60 pour cent à 11 pour cent), il a été facile à utiliser pour les patients et il peut être employé dans les endroits les plus éloignés, pourvu qu’ils soient desservis par des lignes téléphoniques. Pour les gens qui cessent d’utiliser la télésurveillance au foyer, il existe un système secondaire de Réponse vocale interactive (RVI). Ce système utilise un logiciel de reconnaissance de la voix pour offrir des réponses à des questions précises du patient. Le système communique avec les patients à des moments prédéterminés et il pose une série de questions basées sur un algorithme qui est conçu pour ignorer des renseignements non pertinents et mettre l’accent sur les réponses pertinentes (par ex., en posant des questions de suivi si un patient est continuellement à bout de souffle). Les données provenant des questions sont placées dans une base de données qui peut être analysée pour « repérer » quand les patients ont besoin d’une aide supplémentaire. Le système de RVI peut aussi demander aux patients s’ils ont besoin de renseignements additionnels sur des questions précises et, le cas échéant, ces renseignements leur sont transmis par courrier. Dans le cadre du projet pilote actuel, les patients ont fait état d’un taux de satisfaction élevé (94 pour cent d’entre eux feraient appel à nouveau au service) et il a permis d’identifier sept cas de réaction indésirable aux médicaments. Pour conclure, Mme Struthers a identifié les enjeux majeurs que comporte l’utilisation des systèmes de télésanté à domicile : l’importance de s’assurer que les dollars dépensés pour la technologie ont une valeur ajoutée pour le patient et pour la région. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 25 Les questions suivantes furent posées à Mme Struthers : • D’où les personnes référées au programme proviennent-elles et quelle est la capacité en termes de moniteurs au foyer ? o Les personnes référées le sont par des médecins de famille et des hôpitaux. La capacité initiale du programme était de 20 moniteurs au foyer, mais elle s’est accrue récemment. • Si le programme est accessible à des patients à l’extérieur de la province, y a-t-il des problèmes de compétences législatives en matière de responsabilité pour le patient s’il survient des complications ? o Ce n’est pas un problème puisque les patients sont référés par des médecins en Ontario, même s’ils sont de l’extérieur de la province. Par conséquent, leurs médecins proviennent toujours de l’Ontario. Atténuation de la demande en offrant des soins appropriés Aperçu sur la pertinence des soins John You, Université McMaster Le Dr John You est interniste généraliste et chercheur en services de santé, qui s’intéresse à la pertinence de l’imagerie diagnostique. Il a fait partie du Groupe d’experts en IRM/TDM mis sur pied dans le cadre de la Stratégie des temps d’attente de l’Ontario et il est récipiendaire d’une bourse de carrière en recherche du ministère de la Santé de l’Ontario, dont l’objectif est d’encourager des travaux axés sur les politiques en vue de stimuler une prise de décisions fondée sur des résultats cliniques dans le domaine de l’imagerie diagnostique. Dans sa présentation, le Dr You a décrit la question de la pertinence des soins, en mettant l’accent sur l’imagerie diagnostique et en indiquant les raisons pour lesquelles cette question est pertinente pour une conférence sur les temps d’attente. En rappelant la nécessité d’un accès en temps opportun à des soins de qualité, le Dr You a situé la question de la pertinence des soins dans le contexte des délais d’attente. Il a indiqué que les temps d’attente étaient un bon point de départ sur lequel le système de santé doit se pencher, puisqu’ils se prêtent à l’établissement de cibles et qu’ils sont relativement simples à mesurer. La pertinence des soins représente toutefois une notion plus abstraite à mesurer et il est plus difficile de l’assujettir à des cibles. Le Dr You a décrit de quelle façon on peut mesurer la pertinence : en utilisant des critères précis d’évaluation des scénarios cliniques et en considérant sciemment les zones d’incertitude clinique (en les distinguant des lignes directrices cliniques). Le danger existe lorsqu’on aborde la question des temps d’attente qu’une hausse de la capacité puisse aussi donner lieu à une augmentation de procédures non pertinentes – ce qui pourrait mener à des préjudices accrus, à une hausse des coûts et, en bout ligne, à aucune réduction des temps d’attente. À titre d’exemple, le Dr You a souligné qu’en Ontario, la capacité en IRM a doublé depuis 2004, mais que les cibles en matière de temps d’attente pour l’IRM est le seul domaine prioritaire pour lequel la cible fixée pour les temps d’attente n’a pas été atteinte. L’augmentation de la capacité s’est tout simplement traduite par une hausse de l’utilisation. Il a aussi fait référence à une étude américaine portant sur les dépenses en soins de santé dans différentes régions et leur effet sur l’emploi des procédures recommandées selon les lignes 26 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES directrices. Les résultats indiquent que l’augmentation des dépenses s’est traduite dans les faits par des taux moins élevés de soins fondés sur des résultats cliniques, ce qui porte à croire que l’augmentation de la capacité n’aboutit pas nécessairement à une amélioration de la qualité des soins. Le Dr You a conclu en indiquant que les dépenses en soins de santé étaient susceptibles de s’accompagner de rendements décroissants, puisque l’augmentation de la capacité peut se traduire par la prestation de soins non pertinents et par des préjudices possibles. Cette possibilité souligne la nécessité de déployer des efforts concertés en vue de collecter de meilleures données pour contrôler le caractère pertinent des soins, tout en cherchant à réduire les temps d’attente. Parmi les questions posées au Dr You figure la suivante : • La pertinence devrait-elle être utilisée pour déterminer si une intervention devrait être entreprise ou pour gérer la demande d’interventions ou de procédures? o Les critères de pertinence sont les mieux utilisés lorsqu’ils servent d’outil pour évaluer des profils de soins pour des procédures qui ont déjà été réalisées et pour mettre en relief les cas pour lesquels une utilisation non pertinente peut soulever un problème précis et mériter des efforts supplémentaires en vue de gérer la demande. o Des définitions conventionnelles de la pertinence ont un caractère limité parce qu’elles n’intègrent pas les valeurs et les préférences des patients à la prise de décision visant à déterminer si une procédure devrait être réalisée. En conséquence, les critères de pertinence sont moins utiles pour guider d’une façon prospective les décisions en vue de déterminer si une procédure devrait être entreprise. Lignes directrices sur la pertinence des examens radiologiques Martin Reed, Groupe de travail sur les normes de pratique de l’Association canadienne des radiologistes Le Dr Reed est membre du conseil d’administration de l’Association canadienne des radiologistes et il est président de son Groupe de travail sur les normes de pratique; il est aussi membre du Comité sur les critères de pertinence de l’American College of Radiology. Il est professeur de radiologie ainsi que de pédiatrie et de santé de l’enfant à l’Université du Manitoba et il est chef du Département d’imagerie diagnostique à l’Hôpital pour enfants de Winnipeg. Dans sa présentation, le Dr Reed a examiné la question de l’utilisation non nécessaire des techniques de l’imagerie diagnostique et sur les moyens de l’éviter. « De 10 à 20 pour cent des études d’imagerie ne sont pas nécessaires ». Après avoir fait cet énoncé, le Dr Reed a indiqué que les médecins ne comprennent peut-être pas quelle est la technique diagnostique la plus pertinente à utiliser ou encore que la technique diagnostique la plus pertinente n’est pas disponible. Pour illustrer cet énoncé, il a fait état de la réduction observée dans le nombre de rayons X demandé pas les urgentologues après l’instauration des lignes directrices connues sous le nom de « Ottawa Ankle Rule »3 (des réductions de 15 à 35 pour cent). Il a aussi fait état de réductions similaires après l’instauration de lignes directrices semblables 3 Les lignes directrices désignées sous l’appellation de « Ottawa Ankle Rules » servent à déterminer si des rayons X sont nécessaires pour des blessures à la cheville. Elles comprennent trois critères, applicables en salle d’urgence, qui couvrent la sensibilité entourant les os de la cheville et la capacité de la cheville de soutenir le poids de la personne. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 27 pour les examens par TDM du genou, de la colonne vertébrale et de la boîte crânienne. Pour souligner la prévalence de procédures non pertinentes, il a fait état des résultats d’une étude sur l’utilisation des techniques d’imagerie diagnostique pour investiguer des problèmes de maux de tête chez les enfants; cette étude a conclu que tous les diagnostics (100 pour cent) n’ont pas réussi à démontrer quoi que ce soit de significatif sur le plan clinique. Les procédures non nécessaires ont des répercussions négatives : coût, radiation et augmentation des temps d’attente. Pour aider les médecins, des lignes directrices sur l’utilisation de la radiologie ont été incorporées au système informatisé de bon de commande pour des tests diagnostiques. Il s’ensuit que, lorsqu’un médecin commande un test d’imagerie spécifique, on lui demande d’indiquer les symptômes identifiés chez le patient, ses antécédents et le diagnostic différentiel. Si ces critères sont conformes à ceux du test diagnostique commandé, le bon de commande va alors s’imprimer. Dans le cas contraire, une boîte d’aide à la prise de décision apparaît alors à l’écran dans laquelle on précise les raisons pour lesquelles le test n’est pas indiqué et l’on propose ensuite un test d’imagerie plus pertinent ou encore, on indique qu’aucun test d’imagerie n’est pertinent. Ce système a été mis à l’essai dans un hôpital pour enfants et une clinique de médecine familiale; les résultats indiquent que les médecins ont tendance à ignorer le conseil donné concernant la nonutilisation d’un test précis (entre 80 et 98 pour cent du temps). Une étude plus poussée des données pourra révéler les types de conditions que les médecins sont susceptibles d’accepter et dans quelle mesure certains médecins ignoreront toujours le conseil donné. Parmi les questions posées au Dr Reed figure la suivante : • Devrait-on se préoccuper aussi des courts délais d’attente qui pourraient mener à un plus grand nombre de procédures non pertinentes ? o Il est possible que des délais d’attente moindres se traduisent par un nombre plus élevé de tests d’imagerie non pertinents, mais les lignes directrices devraient contribuer à contrôler cette possibilité. 2.2.3 Allocution du ministre de la Santé du Québec Nommé ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec en juin 2008, le Dr Yves Bolduc, ancien omnipraticien et urgentologue, a accepté le mandat de la santé dans une province qui s’est attaquée de façon déterminée à la question des temps d’attente. Qualifié de « ministre de la Santé Toyota », le Dr Bolduc fut la force motrice derrière l’application de la philosophie de gestion amincie de Toyota (Lean Systems) au système de santé du Québec, comme moyen d’éliminer les étapes sans valeur ajoutée dans le processus de prestation des soins de santé Dans son allocution devant les participants à la conférence, le Dr Bolduc a décrit les résultats de travaux préliminaires réalisés au Québec sur les temps d’attente qui faisaient état de l’absence d’une bonne collecte de données pour gérer les temps d’attente. Les changements institués (comme le fait de donner au ministre de la Santé l’accès aux données sur les listes d’attente dans chacun des hôpitaux de la province) ont eu pour effet que 93 pour cent des patients au Québec subissent à l’heure actuelle une intervention chirurgicale à l’intérieur d’une période six mois4, 4 28 L’accent au Québec a été mis sur quatre domaines de chirurgie prioritaires : cataractes, genoux, hanches et radiologie pour le cancer. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES tandis que les patients restants semblent être ceux d’une petite cohorte de chirurgiens dont le nombre de patients en attente est tellement élevé qu’ils auront beaucoup de difficulté à les traiter, à moins d’en partager la charge avec d’autres. Ces résultats ont mené à l’articulation de la stratégie nécessaire pour gérer les listes d’attente « gérer – comprendre – décider ». Suite aux succès remportés au niveau des temps d’attente en chirurgie, l’accent s’est déplacé vers la médecine familiale. À cet effet, le Dr Bolduc a décrit les groupes de médicine familiale comme un exemple de la façon de susciter la collaboration et l’organisation des services de médecine familiale en vue de réduire les temps d’attente et les pressions exercées sur la capacité des salles d’urgence. Il a insisté sur l’importance d’utiliser des stratégies multiples pour réduire les temps d’attente, notamment en mettant l’accent sur quatre approches : 1. Capacité médicale : Le Québec a eu de la difficulté à encourager les étudiants à considérer la médecine familiale comme une perspective attrayante, avec seulement 21 pour cent des places occupées en médecine familiale dans les facultés de médecine en 2003. En ajoutant un module de formation de deux mois en médecine familiale avant que les étudiants ne fassent leur choix en matière de résidence, le Québec a connu une hausse régulière de la participation (qui est passée à 40 pour cent en 2007 et à 46 pour cent en 2008). 2. Modèles de prestation de service : Avec l’instauration des groupes de médecine familiale, le Québec a mis en place une stratégie davantage orientée vers des équipes interdisciplinaires en matière de soins de première ligne. Il y a actuellement 180 groupes de médecine familiale au sein de la province. Ces groupes servent de complément aux 34 cliniques-réseau, qui offrent des soins à ceux qui n’ont pas accès à un médecin de famille à l’heure actuelle (25 pour cent de la population de la province). L’objectif ultime du Québec est d’offrir à tous l’accès à un médecin de famille, avec des temps d’attente minimaux pour un rendez-vous. 3. Améliorer l’accès aux soins : Le Québec examine activement différentes stratégies et systèmes visant à faciliter l’accès des patients. Des exemples à cet effet comprennent l’application de systèmes amincis (Lean Systems) et de modèles de soutien aux médecins de famille en vue de leur faciliter l’accès aux diagnostics. Le défi pour la province est d’assurer la diffusion de pratiques exemplaires dans le secteur des soins de première ligne. 4. Les technologies de l’information en tant qu’outil : Le Dr Bolduc a souligné l’importance d’avoir de bons outils informatiques pour soutenir les efforts en vue de réduire les délais d’attente et il a cité l’exemple du SGAS (Système de gestion de l’accès aux services) en tant qu’outil informatique qui contribue déjà à offrir des soins en temps opportun aux patients. Le SGAS permet de contrôler l’information sur les listes d’attente, notamment dans le domaine de la cardiologie tertiaire, et de transmettre cette information aux gestionnaires du système de santé dans l’appareil gouvernemental, les régies régionales de la santé et les structures organisationnelles afin de suivre l’évolution des listes d’attente. Il permet aussi de fournir des données détaillées sur les patients aux professionnels de la santé qui reçoivent les patients référés. Le Dr Bolduc a conclu en indiquant que, même si le Québec a fait des progrès au cours des quelques dernières années, des rencontres comme la conférence Maîtriser les files d’attente avaient une valeur inestimable parce qu’elles permettaient de partager des idées et des exemples de réussite au sein de l’ensemble du système de santé. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 29 2.3 En guise de conclusion à Maîtriser les files d’attente VI En résumé, les deux coprésidents ont identifié les messages à retenir de cette rencontre de deux jours : • Un meilleur aperçu du point de vue des patients sur les temps d’attente; • La reconnaissance des rôles que remplit un éventail de professionnels de la santé dans les efforts visant à réduire les temps d’attente (y compris des équipes multidisciplinaires); • La nécessité de travailler d’une façon plus efficiente, et non pas nécessairement de travailler plus fort; • L’accent mis sur la santé publique, la prévention et les outils nécessaires pour s’attaquer à la gestion des maladies chroniques; • L’importance du rôle joué par Maîtriser les files d’attente au niveau du foisonnement des connaissances; et • L’existence de problèmes entourant l’accès immédiat aux soins, ainsi que ceux reliés aux longs délais d’attente pour les soins (tels que l’augmentation de la prestation de soins non appropriés). La conférence Maîtriser les files d’attente de cette année a permis d’élargir la portée des stratégies de gestion des temps d’attente pour inclure les patients, les soins primaires et la réduction de la demande de soins. La réussite de cette approche sera fonction de la façon dont les participants et les intervenants intéressés donneront suite aux conclusions, aux stratégies et aux enseignements tirés de cette rencontre. Les réactions recueillies par l’intermédiaire des formulaires d’évaluation des participants à Maîtriser les files d’attente VI furent essentiellement positives5. • 88 pour cent des répondants ont considéré la conférence dans son ensemble comme étant « excellente » ou « très bonne ». • 80 pour cent des répondants ont indiqué que l’amélioration de leur compréhension des problèmes des temps d’attente avait été soit « excellente » ou « très bonne ». • 87 pour cent des répondants envisageraient de participer à une autre conférence Maîtriser les files d’attente à l’avenir (avec seulement 1 pour cent des répondants qui ont indiqué qu’ils ne participeraient pas à une autre conférence de ce genre). Dans la troisième section ci-après, nous considérons la conférence dans son ensemble, en résumant les principaux messages issus de Maîtriser les files d’attente VI et en faisant ressortir certains thèmes déterminants. 5 30 En se basant sur les réactions contenues dans les formulaires de 77 participants à la conférence (environ les trois quarts du nombre total de participants à Maîtriser les files d’attente VI). RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 3. Principaux messages : Maîtriser les files d’attente VI Pour saisir pleinement la portée de la conférence, il est nécessaire de faire ressortir les thèmes qui recoupent les diverses présentations. Les RCRPP ont conçu un cadre simple portant sur les enjeux des temps d’attente, qui aide à classer ces thèmes. Le cadre ne fut pas présenté lors de la conférence, mais il fut mis au point par les RCRPP pour les besoins du présent rapport. Il ne vise pas à expliquer l’ensemble des enjeux associés aux temps d’attente. Figure 4. Un cadre d’analyse des défis et des solutions entourant les temps d’attente Processus Demande Résultats Offre Structure des délais d’attente du projet des Listes d’attente dans l’Ouest canadien (LAOC) Chirurgie Temps d’attente en chirurgie Attente # 4b Placement sur la liste d’attente de l’hôpital (réservation) Attente # 4a Décision de traiter Test diagnostique Attente # 3 Attente # 3a Référence à un autre ou d’autres spécialistes Attente # 3b Consultation avec un spécialiste/chirurgien Temps d’attente pour voir un spécialiste Attente # 2 Consultation Soins primaires Consultation d’un optométriste Attente # 1 Temps d’attente Soins primaires RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Premier contact avec un praticien de première ligne 31 Ce cadre fait appel à un simple diagramme de flux pour illustrer de quelle façon la demande de services de santé interagit avec l’offre de professionnels de la santé ou d’autres ressources en santé (y compris l’espace, le temps, l’argent, etc.) afin d’expliquer le fonctionnement du processus de prestation des soins de santé – il s’agit d’un système complexe qui comporte de multiples points d’attente. Dans ce cadre, nous avons décomposé le processus pour retracer le cheminement qu’une personne suit dans le système de santé, en se basant sur les travaux réalisés pour le projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien (Sanmartin et coll., 2003, figure 4 – voir section 2.1.2). Les conférences antérieures dans la série « Maîtriser » ont traité de délais d’attente précis au sein du processus illustré dans notre cadre (ceux identifiés dans la section du cadre portant sur les LAOC), mais la conférence Maîtriser les files d’attente VI s’appuie sur un cadre général pour traiter des temps d’attente. Ceci nous permet de classer les grands messages qui se dégagent de la conférence de la façon suivante : 1. Enjeux relatifs à la demande 2. Enjeux relatifs à l’offre 3. Enjeux relatifs au processus 4. Enjeux relatifs aux niveaux multiples 5. Aspects transversaux 3.1 Demande : Analyse des effets de la demande sur les temps d’attente Afin de saisir en quoi consiste la demande de soins de santé, il est essentiel de comprendre deux thèmes majeurs : les besoins des patients et leur perception des temps d’attente, et quels sont les aspects du système de santé qui peuvent contribuer à réduire la demande. Ce second thème nous conduit à examiner les problèmes que comporte une meilleure concordance de l’offre et de la demande afin d’utiliser les ressources d’une façon plus efficiente et plus efficace. Expérience des patients face aux temps d’attente Lorsqu’on analyse la demande de soins de santé, nous analysons dans les faits la situation des patients; donc, quelle est l’expérience des patients face aux temps d’attente ? La présentation d’ouverture a mis l’accent sur cette question et elle a donné le ton à l’ensemble de la conférence, de sorte que toutes les présentations se sont situées dans le contexte d’un système de soins de santé axé sur le patient. Il est évident que les patients éprouvent des frustrations et de l’anxiété pendant les délais d’attente identifiés dans le cadre (aux diverses étapes du processus de prestation des soins de santé), mais la conférence a mis en lumière deux autres délais d’attente externes que les patients subissent. Avant de s’adresser au système de santé, les patients traversent une période de « soupçons », au cours de laquelle ils ne sont pas certains s’ils ont besoin de soins de santé. À l’autre extrémité du processus, après être parvenus au terme de leur traitement, ils traversent aussi une autre période d’attente qui est marquée par la « crainte d’une récurrence ». Ces deux délais d’attente peuvent être considérables, et ce sont des aspects que le système de santé et les initiatives de sensibilisation en matière de santé publique peuvent contribuer à maîtriser. 32 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Se préoccuper de la prévention et des soins non indiqués Benjamin Franklin a dit vers 1730 qu’il « vaut mieux prévenir que guérir ». L’immunisation et les initiatives de santé publique furent mises en relief pendant la conférence comme moyens de réduire la demande de soins de santé; on a aussi insisté sur les responsabilités partagées des citoyens en matière de santé publique, et non pas uniquement sur celles qui incombent au système de santé ou au gouvernement. Une fois que les patients sont entrés dans le système, la prestation de soins appropriés peut contribuer à alléger le fardeau imposé au système de santé (et au patient), en réduisant les diagnostics non nécessaires. On peut y parvenir à l’aide de communication, de mesures de sensibilisation et par l’utilisation des ressources informatiques disponibles pour obtenir des informations à jour sur les tests diagnostiques les plus indiqués. Concordance entre l’offre et la demande La demande fluctue en fonction des saisons, des problèmes de santé publique, des reportages dans les médias et selon les endroits. L’objectif de répondre à la demande en temps opportun est la question ultime qui entoure la réduction des temps d’attente. Pendant la conférence, les différentes façons d’assurer la concordance entre l’offre et la demande furent considérées. En créant une seule file d’attente pour une multiplicité de fournisseurs, il est possible d’utiliser la capacité du système pour faire face à des débordements dans d’autres segments du système – que l’on a décrit comme étant le modèle du bac à glace. Ce modèle fut évoqué dans le contexte des consultations avec des spécialistes, en vertu desquelles les patients sont référés à un groupe de spécialistes, au lieu d’un spécialiste en particulier (à moins que le patient n’insiste pour être référé à un spécialiste précis). Dans le cas de déséquilibres plus généraux entre l’offre et la demande, le recours au modèle de concordance entre l’offre et la demande fut recommandé. Pour ce faire, il s’agit d’utiliser des données sur les tendances entourant la demande de services, telles que les moments où la salle d’urgence est la plus occupée, et de créer une offre de professionnels de la santé adaptée en fonction des besoins. Ceci pourrait nécessiter de passer d’horaires et de régime de travail réguliers pour adopter des stratégies plus flexibles en matière de prestation de soins, telles que le fait d’avoir une proportion de travailleurs sur des horaires flexibles plus élevée que celle des gens qui travaillent selon un horaire régulier. 3.2 Offre : Comment l’augmentation de l’offre peut-elle améliorer les temps d’attente ? Du côté de l’offre dans le cadre, il y a plusieurs facteurs qui peuvent être modifiés pour s’attaquer aux temps d’attente. Ceux qui sont les plus souvent évoqués sont les gens et l’espace (bien que les deux soient fonction d’un financement adéquat), mais les participants à cette conférence ont aussi mis en relief d’autres stratégies en vue d’améliorer l’offre. Stratégies de collaboration en matière de prestation des soins de santé Au lieu de tout simplement augmenter les ressources humaines disponibles, les participants ont fait ressortir les avantages d’une diversification du bassin des ressources humaines pour assurer la prestation des soins de santé. Cette stratégie fut illustrée en mettant en relief l’efficacité du personnel infirmier dans les cabinets de médecine familiale, les possibilités pour d’autres professionnels de la santé de collaborer à la prestation de soins primaires et l’aptitude des RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 33 médecins à travailler ensemble en vue de réduire les listes d’attente sans compromettre la continuité des soins. L’augmentation de la capacité n’est pas toujours la solution Outre une collaboration entre les disciplines et les professions en vue d’offrir les soins de santé les plus efficaces et les plus efficients pour les patients, les participants à la conférence ont souligné les circonstances dans lesquelles l’augmentation de la capacité n’était pas la solution permettant de réduire les temps d’attente. Par exemple, ils ont fait état de cas en vertu desquels une augmentation de la capacité se traduit en fait par une augmentation de la demande, comme cela s’est vu dans plusieurs salles d’urgence au sein desquelles la présence d’un plus grand nombre de professionnels de la santé a incité une plus grande utilisation non indiquée des installations de la salle d’urgence par le public. Les solutions visant à réduire les temps d’attente dans ces situations nécessitent une compréhension des processus qui entraînent des délais d’attente pour les patients. Déléguer des tâches à vos technologies L’une des principales façons de s’attaquer aux délais d’attente est de faire une meilleure utilisation de l’éventail des technologies dont disposent les professionnels de la santé. Il peut s’agir d’utiliser la technologie la plus récente pour prendre la pression artérielle des patients, d’accroître le nombre de postes de travail dans un bloc de soins primaires, ou quelque chose d’aussi simple que de placer l’imprimante dans une salle d’urgence à un endroit où il est le plus efficace pour le personnel de ramasser les imprimés. Les dossiers électroniques pour les patients furent aussi mentionnés comme possédant un potentiel important en vue de réduire les temps d’attente et d’améliorer la continuité des soins. Comme l’un des délégués l’a formulé, « N’ayez pas peur de déléguer des tâches à vos technologies ». 3.3 Processus : Comment adapter le processus en vue d’améliorer les résultats On considère que la demande et l’offre sont les facteurs les plus usuels qui contribuent à déterminer les temps d’attente, mais le processus de prestation des soins de santé en soi peut être modifié pour réduire les délais. Le processus est conçu d’une façon très vaste dans notre cadre et il comprend les activités et les interventions dans le système de santé qui génèrent les résultats en matière de santé pour les patients. En comprenant, modifiant et communiquant les processus des soins de santé, nous pouvons influencer plusieurs aspects des temps d’attente des gens. Il faut aussi considérer les gens qui ne semblent pas être touchés par les files d’attente pour les soins de santé de la même façon que la majorité des patients : ceux qui contournent les files d’attente. Établissement de priorités, structuration des processus et élaboration de processus pour les soins de santé L’établissement de priorités pour les files d’attente existantes et la nécessité de s’assurer que ceux dont les besoins sont les plus pressants soient traités les premiers, furent un thème récurrent pendant la conférence. Il y a eu des variations sur ce thème, telles que la modification du critère d’établissement des priorités fondé sur le simple besoin médical, afin d’inclure la durée de temps pendant laquelle le patient est en attente et l’incidence sur la santé mentale ou la situation économique du patient. 34 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES L’établissement de priorités peut s’avérer une méthode permettant de s’attaquer aux files d’attente existantes dans un ordre approprié, mais il se peut que ce ne soit pas la meilleure façon de réduire les temps d’attente. Pour ce faire, il faut procéder à une restructuration des processus dans le système de soins de santé. En créant une expertise accrue autour de la structuration des processus dans le système de santé, il deviendrait possible de réduire les temps d’attente et de les maintenir à un faible niveau. Ce type d’expertise en structuration des processus existe déjà dans d’autres industries et, dans une certaine mesure, on l’a instauré dans le système canadien de soins de santé (par ex., l’emploi des Lean Systems et du Six Sigma dans le système de santé au Québec). L’établissement de priorités demeure une approche importante qu’il ne faudrait pas négliger, même si l’on se tourne vers la restructuration des processus. La priorisation peut être utile au cours d’un processus de changement et dans des périodes de demande imprévue imposée au nouveau système. Lignes directrices pour guider le processus de changement Une fois que l’on a compris la façon de s’y prendre pour structurer les processus, il faut diffuser cette connaissance dans tous les aspects du système de santé. On ne veut pas dire par là que les lignes directrices en matière de gestion des processus dans les soins primaires seraient les mêmes que celles qui s’appliquent aux blocs opératoires, mais plutôt que la façon de modifier les processus devrait être adaptée aux différents systèmes et champs de responsabilité. Ces lignes directrices doivent porter sur le continuum complet des interventions en matière de soins de santé (qu’il s’agisse des soins primaires, des hôpitaux, des services de radiologie, etc.), et non pas tout simplement sur la façon de créer un nouveau processus. Ceci signifierait que les lignes directrices devraient s’appliquer à la création d’un système, à la mise en application du système et à la façon de rendre le système viable sur place. Contournement des listes d’attente On a indiqué qu’il peut parfois se produire un contournement des files d’attente dans le système de santé canadien. Voici trois raisons pour lesquelles cela pourrait se produire : (1) pouvoir/ argent − le fait d’être dans une position de pouvoir ou d’être reconnu; (2) connaissance privilégiée − connaître la bonne personne (des professionnels de la santé) ou savoir comment avoir accès à des aspects particuliers du système (par exemple, comment participer à des essais cliniques ou avoir accès à des centres spécialisés précis); (3) courtoisie professionnelle − le fait pour un professionnel de la santé d’en voir un autre (ou un membre de sa famille). 3.4 Niveaux multiples : Des solutions à la grandeur du cadre Nous avons déjà souligné le bien-fondé de relier l’offre et la demande, mais il y a aussi des croisements entre l’offre, la demande et le processus, qui peuvent mener à une amélioration des résultats. Les participants à la conférence ont très clairement identifié l’un de ces croisements : la nécessité de comprendre là où les temps d’attente, les inefficiences et l’inefficacité se produisent dans le système de soins de santé. Identifier les points de friction dans le système L’élément clé pour identifier les points de friction dans le système est de comprendre comment manipuler les données que le système recueille déjà. Comme The Advisory Board Company l’a démontré, il existe une multiplicité d’approches en matière d’exploration des données qui RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 35 peuvent faciliter le repérage des causes des temps d’attente. Il est manifeste qu’il faut cesser de mettre tout simplement l’accent sur l’« offre » pour expliquer l’augmentation des temps d’attente – qu’il s’agisse de l’offre de médecins, de personnel infirmier, d’espace ou de ressources (comme les lits) – et procéder à une analyse des causes fondamentales qui nous permettra de déterminer les endroits où le système est moins efficient. Une restructuration du processus dans ce domaine permettrait de générer par la suite les résultats les plus positifs en termes de réduction des temps d’attente. Il est possible qu’en bout de ligne, l’offre soit à l’origine du problème mais, en l’absence d’une analyse des causes profondes, le fait de consacrer des ressources en vue d’augmenter l’offre pourrait se révéler être une source d’inefficience. 3.5 Aspects transversaux : Quels sont les messages que nous livre l’importante documentation de Maîtriser les files d’attente VI ? Bien que notre cadre présente un survol du roulement des patients au sein du système de santé, il y a des messages émanant de Maîtriser les files d’attente VI qui ne sont pas nécessairement reliés à la demande, l’offre ou le processus de prestation des soins de santé. Tensions entre patient et maximisation au sein du système Depuis la première présentation de la conférence portant sur le point de vue du patient face aux temps d’attente, la démarche orientée vers un système de soins de santé axé sur le patient ne s’est jamais éloignée de délibérations tournant autour des stratégies de réduction des temps d’attente. Cette orientation a eu pour effet de mettre en relief la tension qui existe entre la création d’un système de santé axé sur le patient et un système qui s’emploie à maximiser son efficience. Par exemple, l’établissement de priorités de traitement est le plus efficient s’il vise à répondre aux besoins médicaux des patients, mais un système vraiment axé sur le patient devrait aussi tenir compte des besoins émotionnels et sociaux du patient – ce qui entraînerait une augmentation du temps passé en face-à-face avec les patients et une diminution de la capacité de faire face à la demande de soins primaires. Nécessité d’une approche triangulée en matière de réduction des temps d’attente Le cadre nous a permis d’obtenir une classification des initiatives visant à réduire les temps d’attente, mais la réalité du phénomène de réduction est telle qu’il faut utiliser simultanément une multiplicité de leviers par l’intermédiaire d’un processus de délimitation de la qualité afin de parvenir à réduire les temps d’attente. Le simple fait de se préoccuper uniquement de l’offre, des technologies de l’information ou de tout autre aspect du système ne mènera pas à une optimalisation mais plutôt à des pressions accrues ailleurs au sein du système. Ce n’est qu’en utilisant des stratégies à volets multiples en matière de réduction des temps d’attente (triangulation), identifiées comme étant les solutions les plus pertinentes en faisant appel à un processus de délimitation qui met l’accent sur l’amélioration de la qualité du système de santé, que nous pourrons parvenir à réduire concrètement les temps d’attente et les maintenir à un faible niveau. 36 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Offrir un accès en temps opportun à des soins de qualité Pendant les délibérations sur la pertinence des soins vers la fin de la deuxième journée de la conférence Maîtriser les files d’attente VI, le débat portant sur le moment opportun d’offrir des soins aux patients fut élargi pour tenir compte d’autres préoccupations que le système dans son ensemble doit prendre en considération. L’élément clé de cet aspect du débat est la notion d’offrir aux patients des soins de la plus grande qualité possible dans le contexte des paramètres du système de santé canadien. La réduction des temps d’attente est le thème prédominant de la série des conférences Maîtriser les files d’attente, mais si on le fait sans se préoccuper de la qualité des soins (qui comprend des soins pertinents, sécuritaires, compétents, efficaces et efficients, assortis d’une continuité pour les patients), il pourrait en résulter des conséquences négatives dans l’ensemble du système de santé. Le message prédominant de l’édition de cette année de la conférence Maîtriser les files d’attente, et de celles qui l’ont précédée et qui la suivront, est celui de la nécessité d’offrir un accès en temps opportun à des soins de qualité RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 37 Appendice 1. Programme de la conférence Maîtriser les files d’attente VI – Amélioration du roulement des patients Les 26 et 27 mars 2009, Château Laurier, Salle de bal – Ottawa (Ont.) Le jeudi 26 mars 15 h 10 - 16 h 15 Principes de gestion du roulement des patients o Perspective de la recherche opérationnelle - Michael Carter, Université de Toronto o Expérience du Royaume-Uni, Michael Wilson, Hôpitaux universitaires Brighton et Sussex 8 h – 8 h 30 Inscription et petit déjeuner continental 8 h 30 – 8 h 45 Mot de bienvenue Coprésidents : Brian Goldman et Pamela Fralick 8 h 45 – 9 h 15 Le point de vue du patient au sujet de l’attente o Peter Goodhand, Société canadienne du cancer 16 h 15 - 16 h 25 Résumé du jour 1 – Co-présidents de la Conférence Amélioration de l’accès aux soins primaires 16 h 25 – 18 h Réception (Foyer de la salle de bal) 9 h 15 – 9 h 35 9 h 35 – 10 h 35 Temps d’attente pour les soins primaires et spécialisés : résultats d’enquêtes nationales – Claudia Sanmartin, Statistique Canada Modèles de soins primaires en action o Accès avancé – Dr Ernie Schuster, médecin de famille, Alberta o Les soins infirmiers dans votre cabinet de médecine familiale : un programme pour les médecins – Patsy Smith, Capital Health (N.-É.) 10 h 35 – 10 h 50 Pause 10 h 50 – 12 h 15 Améliorer l’interface entre la référence par l’OP et la consultation du spécialiste o Urologie - Kishore Visvanathan, Saskatoon Health Region o Jeter un pont entre les soins généraux et les soins spécialisés - Brie DeMone, Manitoba Health and Healthy Living o Scores de référence prioritaire du Projet sur les listes d’attente dans l’Ouest du Canada – Tom Noseworthy et Carolyn De Coster Le vendredi 27 mars 8 h - 8 h 30 Inscription et petit déjeuner continental 8 h 30 - 8 h 40 Aperçu et objectifs du jour 2 : coprésidents de la Conférence 8 h 40 – 9 h 15 Un point de vue sur l’art douteux de «sauter» les files d’attente o Brian Goldman, CBC Radio One Diminution des temps d’attente par la gestion de la demande 9 h 15 – 10 h 10 Atténuation de la demande par la prévention o La prévention primaire - David ButlerJones, administrateur en chef de la santé publique, Agence de la santé publique du Canada o La prévention secondaire : suivi des maladies cardiaques - Christine Struthers, Institut de cardiologie d’Ottawa 12 h 15 – 12 h 30 Ministre fédérale de la Santé, l’honorable Leona Aglukkaq (invitée) 10 h 10 - 10 h 30 Pause 12 h 30 - 13 h 30 Déjeuner (Salle Adam) 10 h 30 - 11 h 15 Panel sur la pertinence des soins o Aperçu de la question - John You, Université McMaster o Lignes directrices sur la pertinence des examens radiologiques - Martin Reed, Groupe de travail sur les lignes directrices de l’Association canadienne des radiologistes 11 h 15 - 12 h Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé du Québec 12 h -12 h 15 Mot de la fin : coprésidents de la Conférence 12 h 15 Déjeuner (Salle de bal) Outils et stratégies de gestion du roulement des patients 13 h 30 - 14 h 50 2 h 50 – 3 h 10 38 Outils de gestion en TI appliqués au roulement des patients o Expérience internationale - Michael Wagner, Conseil consultatif, Washington (DC) o Exemple régional - Michael Carter, Administration sanitaire de l’intérieur de la C.-B. o Expérience des cabinets - Steve Pelletier, Équipe de médecine familiale ClarenceRockland Pause Prière de noter : il y aura interprétation simultanée RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Appendice 2. Notes biographiques des conférenciers Honorable Leona Aglukkaq Mme Leona Aglukkaq a été élue pour représenter la circonscription de Nunavummiut à la Chambre des communes en octobre 2008. Le 30 octobre 2008, elle est devenue la première Inuite à accéder au Cabinet fédéral. Avant de se lancer en politique fédérale, Mme Aglukkaq représentait le comté de NATTILIK à l’Assemblée législative du Nunavut (communautés de Gjoa Haven et de Taloyoak). Pendant son mandat à l’Assemblée législative, Mme Aglukkaq a été élue au Comité exécutif par ses pairs. Elle a assumé les fonctions de ministre des Finances et de leader à la Chambre. Elle a également occupé le poste de ministre de la Santé et des Services sociaux et de ministre responsable du Statut de la femme. Mme Aglukkaq a connu une brillante carrière dans le secteur gouvernemental. Avant de se lancer en politique, Mme Aglukkaq a exercé diverses fonctions à l’emploi des gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, dont celle de greffière adjointe de l’Assemblée législative, de sous-ministre de la Culture, de la Langue, des Aînés et de la Jeunesse, de sousministre et de sous-ministre adjointe des Ressources humaines, et de directrice des Affaires intergouvernementales. Que ce soit pendant le temps passé au gouvernement fédéral, au gouvernement territorial, à l’administration municipale de Cambridge Bay (où elle a siégé six ans à titre de conseillère), au cours des nombreuses heures à titre de bénévole dans la collectivité ou de membre de divers conseils d’administration, comme ceux du Collège de l’Arctique, de la Commission d’examen des répercussions du Nunavut et du Northwest Territories Science Institute, Mme Aglukkaq a toujours lutté avec conviction pour la cause des Inuits à laquelle elle a toujours cru. Mme Aglukkaq a grandi à Thom Bay, Taloyoak et Gjoa Haven. Mme Aglukkaq est l’épouse de Robbie MacNeil. Le couple a un fils, prénommé Cooper. Yves Bolduc Le Dr Yves Bolduc fut nommé ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec et ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-St-Jean en juin 2008, et il fut élu député de la circonscription de Jean-Talon en septembre 2008. Médecin, gestionnaire et travailleur infatigable, le Dr Bolduc n’a jamais eu peur de s’engager. Homme de convictions, il a œuvré au sein de nombreux organismes et conseils d’administration dans des hôpitaux et dans les domaines de l’économie et des sports. Il a occupé pendant cinq ans le poste de président de l’Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens du Québec. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 39 Il a terminé ses études en médecine en obtenant un doctorat en 1981. Son premier diplôme universitaire fut celui de bachelier en Science de la santé, que lui a décerné l’Université Laval. Il détient aussi une maîtrise en administration publique de l’École nationale d’administration publique (ENAP) et un diplôme en bioéthique de l’Université du Québec à Chicoutimi. Pendant 25 ans, le Dr Bolduc s’est employé à améliorer l’accès aux soins de santé partout où il a travaillé. Il fut incité à faire le saut en politique dans le but d’améliorer le sort de ses concitoyens. Sur une base quotidienne, il a fait une promotion constante de l’importance des communications, ce qui lui a permis de mieux comprendre les préoccupations des patients et de prendre des décisions cliniques et politiques bien avisées. David Butler-Jones Le Dr David Butler-Jones, premier administrateur en chef de la santé publique du Canada, dirige l’Agence de la santé publique du Canada, qui canalise les efforts du gouvernement pour protéger et promouvoir la santé et la sécurité des Canadiens. Auparavant, il a œuvré dans les domaines de la santé publique et de la médecine clinique dans plusieurs régions du Canada et il a travaillé comme consultant dans nombre d’autres pays. Le Dr Butler-Jones a aussi enseigné au niveau du premier cycle universitaire et de celui des études supérieures, et il a participé à des travaux de recherche portant sur une vaste gamme de questions de santé publique. Il est professeur à la Faculté de médecine de l’Université du Manitoba et professeur clinicien au Département de santé communautaire et d’épidémiologie du collège de médecine de l’Université de la Saskatchewan. De 1995 à 2002, le Dr Butler-Jones a occupé les fonctions de médecin hygiéniste en chef de la Saskatchewan et de directeur administratif de la Direction générale de la santé de la population et des services de soins de santé primaires (Population Health and Primary Health Services Branch) de cette province. Le Dr Butler-Jones a œuvré au sein de nombreux organismes, notamment à titre de président de l’Association canadienne de santé publique, de vice-président de l’American Public Health Association, de président de la Table ronde sur la santé et le changement climatique du Canada, de représentant international au sein du conseil de l’American College of Preventive Medicine, de membre du conseil de l’Initiative sur la santé de la population canadienne, de président de la Coalition canadienne pour accroître la prévention dans la pratique des professionnels de la santé, et de coprésident de la Coalition canadienne pour la santé publique au 21e siècle. Le Dr Butler-Jones a récemment reçu un doctorat honorifique en droit de la Faculté des sciences de la santé de l’Université York en reconnaissance de ses réalisations en santé publique. 40 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Michael Carter Le Dr Michael Carter a obtenu un diplôme de l’École de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique en 1984. Après avoir terminé une année d’internat par rotation au Royal Columbian Hospital de New Westminster, en Colombie-Britannique, il a pratiqué la médecine interne et familiale pendant les deux années subséquentes. Puis, il a occupé pendant une année le poste de chef de service adjoint en obstétrique et en gynécologie à Christchurch, en NouvelleZélande. Il est ensuite revenu à Vancouver pour entreprendre une résidence d’une durée de quatre ans en urologie. Ce stage fut suivi d’un séjour d’un an à titre de récipiendaire d’une bourse en formation dans le domaine de la médecine et de la chirurgie de reproduction masculine à l’Université Baylor de Houston, au Texas. Il a pratiqué sa spécialité en urologie pendant deux ans à Calgary, en Alberta, avant de venir s’installer à Kelowna, où il pratique maintenant sa profession. Ses champs d’intérêt comprennent l’infertilité masculine, l’incontinence urinaire et l’oncologie urologique. Le Dr Carter est membre de l’Interior Health Authority Surgical Council depuis sa création en 2004 et il en partage actuellement la coprésidence avec le Dr Andy Hamilton. Michael W. Carter M. Michael Carter est professeur au Département de génie mécanique et industriel de l’Université de Toronto et directeur du Centre for Research in Healthcare Engineering. Il a obtenu un doctorat en mathématiques de l’Université de Waterloo en 1980. Depuis 1989, ses recherches se concentrent dans le domaine de la modélisation des ressources en soins de santé qui l’ont amené à entreprendre une foule de projets dans les hôpitaux, les soins à domicile, la réadaptation, les soins prolongés, les laboratoires médicaux et les établissements de santé mentale. Il a encadré les travaux de plus de 160 étudiants en génie dans le contexte de plus d’une centaine de projets réalisés dans des établissements de soins de santé. Il dirige actuellement les travaux de 12 étudiants de deuxième et troisième cycle (dont sept au niveau du doctorat et cinq au niveau de la maîtrise) qui œuvrent dans le domaine. Il fut le lauréat à trois reprises (1988, 1992 et 1996) du Concours sur la pratique de la recherche opérationnelle qu’organise annuellement la Société canadienne de recherche opérationnelle (SCRO). En 2000, il fut le récipiendaire du Prix du mérite décerné par la SCRO pour l’ensemble de ses réalisations dans le domaine de la recherche opérationnelle. Il a aussi obtenu un « prix d’excellence en enseignement », que lui a décerné le Student Administrative Council de l’Université de Toronto. M. Carter fait partie du comité de rédaction du Journal of Scheduling et du périodique Health Care Management Science. Il est membre de la Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit et il agit à titre de mentor pour le Health Care, Technology and Place Programme à l’Université de Toronto. Il fut conférencier dans le cadre du programme international que parraine le projet H.O.P.E sur la qualité des soins de santé offerts en Europe continentale et centrale en 2002 (Estonie et Lettonie) et en 2003 (Hongrie et République tchèque). Il fait partie du conseil consultatif du Regenstreif Centre for Healthcare Engineering de l’Université Purdue. Il est scientifique auxiliaire au sein de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) de Toronto. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 41 Carolyn De Coster La Dre Carolyn De Coster est chercheure principale au sein de la Calgary Health Region (Alberta Health Services) et elle enseigne au Département des sciences de la santé communautaire aux Universités de Calgary et du Manitoba. Avant de déménager à Calgary il y a deux ans, elle était directrice associée de la recherche au Manitoba Centre for Health Policy à l’Université du Manitoba. Ses recherches à cette époque portaient surtout sur des questions qui intéressaient le ministère de la Santé du Manitoba, notamment dans les domaines suivants : délais d’attente en chirurgie, indicateurs dans le domaine de la pratique des soins primaires, indicateurs sur la sécurité des patients hospitalisés, qualité des soins dans les centres de soins infirmiers, santé mentale et santé des enfants. Ses activités actuelles comprennent les suivantes : analyse de l’utilisation des ressources en soins de santé après un appel à Health Link, mesure de la qualité des soins donnés aux patients souffrant de défaillance cardiaque, et élaboration et mise en application d’instruments de priorité d’acheminement des patients vers des sous-spécialités médicales. Brie DeMone Mme Brie DeMone est directrice du Groupe de travail sur les délais d’attente de Santé et Vie saine Manitoba. À ce titre, elle dirige une équipe de 15 personnes responsables de l’élaboration et de la mise en application de plusieurs projets provinciaux sur l’accessibilité, dont les suivants : un registre provincial portant sur l’accès des patients aux soins au Manitoba – il s’agit d’un système électronique permettant de recueillir des données sur les délais que subissent tous les patients au Manitoba qui attendent de recevoir des consultations médicales et des services chirurgicaux; un répertoire des services spécialisés offerts au Manitoba – il s’agit d’un répertoire en ligne sur les cliniciens qui pratiquent au Manitoba, y compris leurs renseignements cliniques, ainsi que les services précis qu’ils offrent et qu’ils n’offrent pas, afin de s’assurer que les patients référés sont dirigés au bon endroit dès le départ; et un projet visant à faire le pont entre les soins généraux et les soins spécialisés – il s’agit d’une initiative de collaboration entre le médecin de famille et le spécialiste qui porte sur l’élaboration et la mise à l’essai d’algorithmes de référence et d’un système électronique de référence. Pamela C. Fralick Mme Pamela Fralick s’intéresse depuis 25 ans aux questions de préoccupations sociales dans les domaines de la santé, de l’éducation et du sport. Son engagement soutenu à l’égard des toxicomanies et de la santé mentale englobe les traitements de première ligne, la recherche, l’éducation et l’élaboration de politiques nationales au sein des Forces armées, de Santé Canada et du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies. Ses travaux dans le domaine de l’éducation ont porté sur les transitions de l’école au marché du travail au sein du Collegium of Work and Learning et, plus récemment, elle a dirigé les destinées de l’Association canadienne de physiothérapie. À titre de bénévole, elle a œuvré pendant de nombreuses années au sein d’organismes comme le Centre de toxicomanie et de santé mentale de l’Ontario (y compris la présidence du conseil d’administration de cet organisme), The Learning Partnership, Triathlon Canada et l’International Triathlon Union. 42 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Mme Fralick s’est jointe à l’Association canadienne des soins de santé à titre de présidente et de chef de la direction en février 2008. Elle agit aussi à titre de coprésidente du Groupe d’intervention action santé (HEAL), qui rassemble une coalition de 37 associations et organismes nationaux de la santé, de coprésidente de la CCPH21 (Canadian Coalition for Public Health in the 21st Century) et de présidente de QWQHC (Quality Worklife-Quality Healthcare Collaborative). Brian Goldman Le Dr Brian Goldman est urgentologue au Mount Sinai Hospital de Toronto et spécialiste du contrôle de la douleur et du détournement et de l’abus des médicaments d’ordonnance. Il est membre du Groupe de travail de la Société canadienne de la douleur, qui a mis au point des lignes directrices sur le contrôle des douleurs chroniques à l’aide d’analgésiques opioïdes, et il a rédigé de nombreux articles et chapitres d’ouvrages portant sur la gestion de la douleur et le détournement de médicaments. Le Dr Goldman a aussi fait une carrière fructueuse sur les ondes de la radio et de la télévision. Ses apparitions à la télévision à titre de journaliste médical comprennent des reportages aux émissions « The National » et « The Health Show » au réseau de la CBC. Pendant les neuf dernières années, il a pu être entendu à la grandeur du pays à titre de « Médecin attitré » à CBC Radio One. Depuis l’été de 2007, il est l’hôte du programme « White Coat, Black Art », une émission controversée qui a récemment terminé avec succès sa troisième saison à CBC Radio One. Cette émission présente une évaluation honnête du monde de la médecine – avec tous ses défauts – sous l’angle des professionnels de la santé qui évoluent à l’intérieur des couloirs des hôpitaux. L’émission s’est mérité récemment les prix 2008 du « meilleur programme hebdomadaire » et du « meilleur programme d’intérêt général » du réseau radiophonique de la CBC. Peter C. Goodhand M. Peter Goodhand est chef de la direction de la Société canadienne du cancer, Division de l’Ontario, dont la mission en tant qu’organisme bénévole à caractère communautaire est l’éradication du cancer et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par cette maladie. À ce titre, il offre un leadership stratégique à l’organisme en s’appuyant sur l’expérience poussée qu’il a acquise dans l’industrie des soins de santé et le secteur à but non lucratif. Dans ses fonctions de chef de la direction, M. Goodhand dirige les efforts de la Société en vue de préconiser des politiques qui permettent de protéger la santé des résidants de l’Ontario. Il préside le Groupe d’étude sur les substances cancérogènes dans l’environnement et en milieu de travail et il est membre du Comité consultatif sur la promotion de la saine alimentation et de la vie active du ministère de la Santé ainsi que du Comité consultatif sur l’oncologie du Princess Margaret Hospital. Il est aussi président du conseil du Health Technology Exchange. Le 4 mai 2009, M. Goodhand a quitté la Division de l’Ontario pour occuper le poste de président national et de chef de la direction de la Société canadienne du cancer. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 43 L’expérience personnelle de M. Goodhand d’une durée de 12 ans face au cancer a fait de lui un défenseur des droits des patients et un dispensateur de soins primaires après l’arrivée de sa famille au Canada en 1988. Tom Noseworthy Le Dr Tom Noseworthy est directeur du Centre for Health and Policy Studies, ainsi que professeur (gestion et de politique de la santé) et chef du Département des sciences de la santé communautaire à l’Université de Calgary. Le Dr Noseworthy est ancien vice-président des Services médicaux et chef de la direction du Royal Alexandra Hospital, et chef du Département des sciences de la santé publique à la Faculté de médecine et de l’art dentaire de l’Université de l’Alberta. Il détient une maîtrise ès science en médecine expérimentale de l’Université de l’Alberta ainsi qu’une maîtrise en santé publique (politique et gestion de la santé) de l’Université Harvard. À titre de médecin, le Dr Noseworthy possède une accréditation de spécialiste du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, et des American Colleges of Physicians, Chest Physicians and Critical Care Medicine. Il est membre du Conseil national de la statistique depuis 1999. Il fut membre du Forum national sur la santé du Premier ministre de 1994 à 1997 et il fut président de son Comité directeur; il a coprésidé le Conseil consultatif sur l’info-structure de la santé (ministre fédéral) de 1997 à 1999; il fut président du Senior Reference Committee, Alberta Wellnet, de 1997 à 2002; et il est président du projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien depuis 1999. Les résultats de ses recherches ont été publiés dans plus de 80 documents et chapitres d’ouvrages, et celles-ci mettent l’accent sur l’amélioration de l’accès aux services disponibles. En 2005, la province de l’Alberta a décerné au Dr Noseworthy la médaille du centenaire de la province pour son apport aux politiques et aux soins de santé, tandis que l’Alberta Medical Association et le College of Physicians and Surgeons de l’Alberta l’ont cité comme étant l’un des 100 médecins les plus éminents du premier siècle d’existence de l’Alberta. En 2007, le Dr Noseworthy est devenu membre de l’Ordre du Canada à l’invitation de la Gouverneure générale pour souligner son apport à la médecine et à la politique des soins de santé. Steve Pelletier Le Dr Steve Pelletier est associé responsable de la gestion au sein d’un cabinet médical pleinement informatisé et composé de 11 médecins qui offrent des soins de première ligne et d’urgence à la population de la collectivité rurale de Clarence-Rockland, en Ontario. Il est aussi professeur adjoint de médecine familiale à l’Université d’Ottawa. En 1996, il a obtenu une maîtrise en gestion des affaires (MBA) de l’Université d’Ottawa et le Strategic Leadership Forum lui a alors décerné un prix d’excellence pour avoir terminé ses études en tête de sa classe. Il a fréquemment fait des présentations à des médecins partout au Canada dans le cadre de séminaires de formation accrédités, au cours desquels il traite généralement des défis que posent 44 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES des décisions d’affaires saines et efficientes en matière de systèmes informatiques. Ses champs d’intérêts comprennent notamment la gestion des ressources humaines, les aspects économiques de la médecine et les obstacles à surmonter en vue d’intégrer l’informatique au sein des bureaux de médecins déjà établis. Ses efforts les plus récents ont consisté à créer une installation qui mise sur l’utilisation d’une équipe multidisciplinaire, un espace et des ordinateurs conçus sur mesure afin d’offrir efficacement des services de haute qualité et adaptés aux besoins des résidants de Clarence-Rockland. Martin Reed Le Dr Martin Reed est membre du conseil d’administration de l’Association canadienne des radiologistes et il est président de son Groupe de travail sur les normes de pratique; il est aussi membre du Comité des critères de pertinence de l’American College of Radiology. Il est professeur de radiologie ainsi que de pédiatrie et de santé de l’enfant à l’Université du Manitoba et il est chef du Département d’imagerie diagnostique à l’Hôpital pour enfants de Winnipeg. Ses champs d’intérêt en recherche comprennent la recherche sur les services de santé en radiologie, notamment, en ce qui concerne les lignes directrices, l’utilisation et l’amélioration de la qualité. Il fut chercheur principal pour l’élaboration de mesures de soutien aux décisions cliniques dans le cadre du Projet de radiologie diagnostique, qui s’est déroulé à l’Hôpital pour enfants de Winnipeg, et il est chercheur principal pour un projet semblable qui est en cours actuellement au Steinbach Family Medical Centre. Les lignes directrices en matière d’imagerie diagnostique de l’Association canadienne des radiologistes ont été incorporées à un logiciel de transmission automatisée des commandes. Ces projets visent à déterminer si le fait de disposer de lignes directrices dans le cadre du processus de commandes des procédés d’imagerie aura pour effet de se traduire par un processus de commandes plus approprié et par une réduction du nombre de procédures d’imagerie diagnostique commandées, ce qui en retour aurait pour effet de contribuer à réduire les délais d’attente pour l’imagerie diagnostique. Claudia Sanmartin La Dre Claudia Sanmartin a obtenu une maîtrise ès science en administration de la santé de l’Université de Toronto et un doctorat en recherche sur les services de santé de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle occupe à l’heure actuelle un poste de chercheure principale au sein de la Division de l’information et de la recherche sur la santé à Statistique Canada. Elle est aussi professeure auxiliaire de recherche au Département des sciences de la santé communautaire de l’Université de Calgary. Elle a également collaboré à titre de chercheure au projet sur les Listes d’attente dans l’Ouest canadien depuis son lancement. Elle a œuvré de façon extensive dans le domaine de l’accès aux services de soins de santé en mettant un accent précis sur les temps d’attente, y compris un apport à l’élaboration de la première enquête nationale sur les temps d’attente à Statistique Canada. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 45 Ernst Schuster Le Dr Ernst Schuster occupe le poste de directeur médical des soins primaires pour la région de Capital Health. À ce titre, il offre un leadership médical pour les soins primaires dans cette région. Jusqu’en juillet 2006, il a aussi coprésidé le comité provincial des initiatives en soins primaires pour les régions sanitaires de l’Alberta. Le Dr Schuster pratique la médecine en cabinet privé depuis plus de 20 ans en tant que médecin de famille en milieu hospitalier. Parmi les postes qu’il a occupés auparavant figure celui de chef de la médecine familiale au Misericordia Community Hospital et à l’hôpital de l’Université de l’Alberta à Edmonton, en Alberta. Sa pratique actuelle comprend la prestation de soins de santé communautaire et de soins à des patients de l’hôpital de l’Université de l’Alberta; dans le passé, il a aussi pratiqué l’obstétrique et la médecine d’urgence. Il possède de nombreuses années d’expérience dans le domaine de l’enseignement à des résidents en médecine familiale et il est professeur agrégé au Département de la médecine familiale de l’Université de l’Alberta. Il fut membre du conseil d’administration de l’Alberta Medical Association et il occupe actuellement de poste de « Conférencier » pour cette Association. Il fut aussi vice-président du comité d’action politique de l’Association médicale canadienne. Après avoir obtenu un diplôme de premier cycle de l’Université McGill à Montréal, il a décroché son diplôme en médecine à l’Université de Heidelberg, en Allemagne. Sa formation postuniversitaire comprend une année de médecine interne et deux années de médecine familiale à l’Université de l’Alberta. Patsy Smith Mme Patsy Smith a obtenu ses diplômes de premier et de deuxième cycle en soins infirmiers de l’Université Dalhousie. Elle a occupé plusieurs postes de direction au Queen Elizabeth II Health Sciences Centre et au IWK Health Centre à Halifax pendant 17 ans dans les domaines de l’orthopédie, de l’oncologie, de la transplantation de moelle osseuse et des soins aux mères et aux nouveau-nés. Elle est consultante en leadership et en soins de santé, avec un intérêt particulier pour les systèmes de soins de santé primaires. À l’heure actuelle, elle est chef de projet de l’initiative « Les soins infirmiers dans votre cabinet de médecine familiale » au sein de l’unité des soins de santé primaires de la région Capital Health. Ce programme propose une approche innovatrice en vue d’offrir des mesures de soutien aux équipes et à la pratique des soins infirmiers dans les cabinets de médecine familiale. Elle collabore aussi avec l’Association des infirmières et infirmiers du Canada en vue de contribuer à la mise au point d’une boîte à outils nationale en ligne à l’intention du personnel infirmier et des infirmières praticiennes dans les cabinets de médecine familiale. Elle participe à la mise en service de dossiers de santé électroniques, à la planification du contrôle des douleurs chroniques, à la constitution d’équipes, à l’évaluation et à l’élaboration de modèle de fonctionnement dans le secteur des soins de santé primaires. 46 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Mme Smith maintient une pratique clinique en tant qu’infirmière spécialisée en soins familiaux dans un centre de soins de santé primaires dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse. Elle est active à titre de bénévole dans sa collectivité en participant à des activités visant à maintenir la santé et le mieux-être. Elle vit à Prospect, en Nouvelle-Écosse, en compagnie de son mari et de ses trois enfants. Christine Struthers Mme Christine Struthers occupe depuis 2005 un poste d’infirmière de pratique avancée pour le compte du programme de Télésanté cardiaque de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Elle a obtenu un baccalauréat ès sciences en soins infirmiers en 1983; puis, une maîtrise ès sciences en soins infirmiers décernée en 2000 par l’Université d’Ottawa lui a permis de devenir une infirmière clinicienne spécialisée. Elle a participé à la prestation de soins cardiaques à des patients et à des familles depuis plus de 20 ans en tant que clinicienne, éducatrice, chercheure et chef de file. Ses champs d’intérêt clinique comprennent les domaines de l’insuffisance cardiaque, l’accès à des services spécialisés et des systèmes innovateurs de prestation de soins. Outre la gestion du programme de Télésanté, elle est aussi appelée à faire des suivis auprès des patients en cardiologie qui utilisent les technologies de télésanté à domicile, telles que les systèmes de télésurveillance au foyer et de réponse vocale interactive. Mme Struthers est membre active du Conseil canadien des infirmières et infirmiers en soins cardiovasculaires, de la Société canadienne des technologues en cardiologie, de la Société canadienne de télésanté, de la Heart Failure Society of America et du Réseau canadien des cliniques d’insuffisance cardiaque. Kishore Visvanathan Le Dr Kishore Visvanathan est chef de la Division de l’urologie au sein de la Saskatoon Health Region (SHR) et professeur agrégé d’urologie à l’Université de la Saskatchewan. Il est chef de projet pour l’initiative de l’Accès avancé (qui vise à réduire les temps d’attente en urologie à Saskatoon) et il est président du Saskatchewan Surgical Care Network Prostate Cancer Education Programme. Il est aussi coprésident du Client and Family-Centered Care Steering Group de la SHR. Michael Wagner M. Michael Wagner est actuellement directeur général, The Advisory Board Leadership Academies, une division de The Advisory Board Company. Le programme de recherche des Leadership Academies vise à aider les leaders au sein des professions de la santé à rehausser la performance de leurs établissements et à innover dans la façon d’offrir des soins de meilleure qualité. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 47 Dans ses fonctions actuelles, M. Wagner est chargé d’élaborer des programmes, de former des professeurs et de présenter des résultats de la recherche aux États-Unis, en Australie, en Asie, au Royaume-Uni et en Europe. Il a animé des discussions portant sur des études de cas, il a offert des services de consultation et il a dirigé des ateliers de travail pour le compte de plus de 750 organismes de soins de santé, agences gouvernementales et associations professionnelles. Avant de se joindre à l’Advisory Board, M. Wagner fut élu pour remplir successivement quatre mandats à la Chambre des représentants du Dakota du Sud, ce qui l’a amené à occuper les postes de chef adjoint de la majorité et de vice-président des services de santé et de ressources humaines. Son expérience professionnelle comprend les fonctions exercées dans les postes suivants : chef de l’exploitation d’une entreprise internationale de distribution, directeur exécutif d’un organisme relié à Habitat pour l’humanité et chargé d’enseignement en leadership et gestion des affaires dans un collège. M. Wagner a obtenu une maîtrise en administration publique de l’Université Harvard, où il s’est mérité les titres de Archibald Bush Leadership Fellow et de Lucius N. Littauer Fellow en raison de son rendement scolaire et de son sens civique exceptionnel. Michael Wilson M. Michael Wilson est chef adjoint de la direction des Hôpitaux universitaires Brighton et Sussex depuis 2007. Ses principales réalisations dans ses fonctions actuelles comprennent une réduction de 50 pour cent du taux de prévalence du SARM, le respect de la norme des 18 semaines, l’atteinte de la norme pour les accidents et les urgences (A&U) et un budget en équilibre pour la première fois en six ans. Avant d’occuper son poste actuel, M. Wilson fut à l’emploi du ministère de la Santé pendant une année, au cours de laquelle il fut directeur des solutions commerciales au sein de la Direction des affaires commerciales. Il a collaboré à un éventail de projets nationaux et il a participé à la gestion de l’interface entre la Direction des affaires commerciales et le NHS. Avant de se joindre au ministère de la Santé, il a fait carrière au sein du NHS. Il s’est joint au NHS en 1980 et il a acquis une formation en soins infirmiers généraux et en soins infirmiers avec spécialisation en santé mentale. Après une carrière diversifiée en soins cliniques, principalement dans le secteur des soins intensifs, il s’est dirigé vers le domaine de la gestion hospitalière générale. Son premier poste en gestion fut celui qu’il a occupé à l’hôpital universitaire West Middlesex, dans le cadre duquel il fut chargé de gérer le Département de l’imagerie et du diagnostic. Deux années plus tard, il devint directeur adjoint des services d’urgence au même hôpital. Puis, il a accepté un poste au sein du Northwick Park Hospital, dans le cadre duquel il fut chargé de gérer les services de soins d’urgence et de soins intensifs. Après une année dans cette fonction, on lui a demandé d’accepter le poste de directeur des services hospitaliers à l’hôpital Epsom, afin d’aider à corriger de façon prioritaire plusieurs problèmes complexes. 48 RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES En 2003, M. Wilson devint directeur exécutif des services cliniques au Royal Surrey County Hospital, un vaste hôpital général et un centre de traitement du cancer situé juste à l’extérieur de Londres, où il a contribué à redresser un établissement en difficulté. Pendant son stage au trust, il a œuvré au sein de la Prime Minister’s Delivery Unit et il a dirigé une étude nationale portant sur le SARM. Les résultats de cette étude furent publiés sous la forme d’un guide de pratiques exemplaires, qui sont maintenant appliquées dans tous les hôpitaux de l’Angleterre. M. Wilson est détenteur d’un baccalauréat spécialisé en études de la santé et d’une maîtrise en politique et gestion des services de santé. Il est actuellement chercheur principal invité à l’École de gestion et de droit de l’Université du Surrey. John You Le Dr John You est interniste généraliste et chercheur en services de santé, qui s’intéresse à la pertinence de l’imagerie diagnostique. Il s’est joint à l’Université McMaster en 2007, où il détient un poste de professeur adjoint au sein des Départements de médecine et d’épidémiologie clinique et de bio-statistique. Il est aussi scientifique auxiliaire à l’Institute for Clinical Evaluative Sciences de Toronto. Il a fait partie du Groupe d’experts en IRM/TDM mis sur pied dans le cadre de la Stratégie des temps d’attente de l’Ontario et il est membre du Comité directeur de la Tomographie par émission de positrons (TEP) de l’Ontario. Il est récipiendaire d’une bourse de carrière en recherche scientifique du ministère de la Santé de l’Ontario, qui vise à encourager des travaux axés sur les politiques en vue de stimuler une prise de décisions fondée sur des résultats cliniques dans le domaine de l’imagerie diagnostique. Les résultats de ses travaux de recherche ont reçu une couverture dans la presse écrite, la radio, la télévision et l’Internet à l’échelle régionale et nationale. RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES 49 Appendice 3. Liste des participants Au 26 mars 2009 Owen Adams Andrew Affleck Helen Angus Lisa Ashley Tom Bailey Shalu Bains Gilles Beaulieu Kathy Bell Lorne Bellan Sylvie Bernier Megan-Ashlee Bowes Neil Branch Ron Bridges Glenn Brimacombe Judy Budgell David Butler-Jones Julie Caffin Craig Campbell Lillian Campbell Michael Carter Michael Carter Tyler Chalk Julie Chan 50 Association médicale canadienne Association canadienne des médecins d’urgence Institut canadien d’information sur la santé Association des infirmières et infirmiers du Canada Collège des médecins de famille du Canada Action Cancer Ontario Ministère de la Santé / Réseau du cancer du Nouveau-Brunswick Ministère de la Santé du NouveauBrunswick Alliance sur les temps d’attente Ministère de la Santé et des Services sociaux Réseaux locaux d’intégration des services de Champlain Régie régionale de la santé A Association canadienne de gastroentérologie Association canadienne des institutions de santé universitaires Central Health Authority Agence de santé publique du Canada Hôpitaux Kingston General et Hotel Dieu Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada Health and Social Services, gouvernement du Yukon British Columbia Interior Health Authority Université de Toronto Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario Projet canadien sur les temps d’attente en chirurgie pédiatrique Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Victoria (ColombieBritannique) Toronto (Ontario) Fredericton (NouveauBrunswick) Fredericton (NouveauBrunswick) Winnipeg (Manitoba) Québec (Québec) Ottawa (Ontario) Bathurst (Nouveau-Brunswick) Calgary (Alberta) Ottawa (Ontario) Grand-Falls Windsor (TerreNeuve et Labrador) Ottawa (Ontario) Kingston (Ontario) Ottawa (Ontario) Whitehorse (Yukon) Kelowna (ColombieBritannique) Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Tony Chin Rhonda Church Kweku Dankwa IRSC – Institut des services et des politiques de la santé Doctors Nova Scotia Labrador-Grenfell Health Carolyn De Coster Trina Decker Alberta Health Services Labrador Grenfell Health Lynn DeGroot Ministère de la Santé du NouveauBrunswick Santé Canada Santé Manitoba Association canadienne des soins de santé Santé Canada St. Michael’s Hospital Institut canadien d’information sur la santé Association canadienne des radiologistes Projet canadien sur les temps d’attente en chirurgie pédiatrique Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé Association canadienne des soins de santé Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada Saskatchewan Ministry of Health Chroniqueur sur la santé, CBC Radio One Société canadienne du cancer, Division de l’Ontario Association médicale canadienne Société canadienne du rachis Association des infirmières et infirmiers du Canada Santé Canada Association médicale canadienne – coprésidente, Partenariat sur les temps d’attente en soins primaires St. Michael’s Hospital Alberta Health and Wellness Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé Marielle Demers Brie DeMone Denise Desautels Karen Dodds Kim Duncan Tammy Estabrooks Adele Fifield Tamas Fixler Laura Fletcher Pamela C. Fralick Danielle Fréchette Gwendolyn Friedrich Brian Goldman Peter Goodhand Emily Gruenwoldt Hamilton Hall Nora Hammell Sheryl Harris Lydia Hatcher Jacqueline Houston Michael Hurka Don Husereau RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Toronto (Ontario) Dartmouth (Nouvelle-Écosse) St. Anthony (Terre-Neuve et Labrador) Calgary (Alberta) St. Anthony (Terre-Neuve et Labrador) Fredericton (NouveauBrunswick) Ottawa (Ontario) Winnipeg (Manitoba) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Regina (Saskatchewan) Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Markdale (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Mount Pearl (Terre-Neuve et Labrador) Toronto (Ontario) Edmonton (Alberta) Ottawa (Ontario) 51 Sharon Johnson Tracy Johnson Ryan Kalladeen Beatrice Keleher-Raffoul Elizabeth Kennedy Kori Kingsbury Robin Laird Alberta Medical Association Institut canadien d’information sur la santé Ministère de la Santé et des Soins de longue durée Association canadienne des institutions de santé universitaires Eastern Health Kathryn McDade John McGurran Réseau de soins cardiaques Prince Edward Island Department of Health Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal Alberta Health and Wellness Institut canadien d’information sur la santé Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé Association des infirmières et infirmiers du Canada Association canadienne des médecins d’urgence Centre universitaire de santé McGill Association médicale canadienne Santé Canada Nova Scotia Department of Health Conseil canadien de la santé Collège des médecins de famille du Canada Association médicale canadienne Action Cancer Ontario Collège des médecins de famille du Canada Santé Canada Cordova Bay Research Ltd. Paul McKeague Lindsay McVicar Alison Millar Santé Canada Nova Scotia Department of Health Ministry of Health J. Kenneth Milne Nancy Milroy-Swainson Tamara Mohammed Salus Global Corporation Santé Canada Ministère de la Santé et des Soins de longue durée Jacques Laplante Jeff Laskoski Christina Lawand Denice Lewis Lisa Little Nadine Lunt Ann Lynch Monika MacLaren Kendra MacLean Nancy MacLeod Shilpi Majumder Eric Mang Renwick Mann Julian Martalog John Maxted 52 Calgary (Alberta) Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) St. John’s (Terre-Neuve et Labrador) Toronto (Ontario) Charlottetown (Île-du-PrinceÉdouard) Montréal (Québec) Edmonton (Alberta) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Montréal (Québec) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Halifax (Nouvelle-Écosse) Toronto (Ontario) Mississauga (Ontario) Peterborough (Ontario) Toronto (Ontario) Mississauga (Ontario) Ottawa (Ontario) Victoria (ColombieBritannique) Ottawa (Ontario) Halifax (Nouvelle-Écosse) Victoria (ColombieBritannique) London (Ontario) Ottawa (Ontario) Toronto (Ontario) RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Denis Morrice Kathleen Morris Alec Morton Eddy Nason Wendy Nicklin Tom Noseworthy Mark Ogrady Luis Oppenheimer Robert Ouellet Matthew Parliament Colin Patey Steve Pelletier Teresa Petch Marie-Pascale Pomey Helen Ramsdale Martin H. Reed Glen Roberts Jeff Robertson Ian Rongve Morris Rosenberg Josette Roussel Johanne Roy Janice Sanger Claudia Sanmartin Tina Saryeddine Marcel Saulnier Alex Saunders Ernst Schuster Cathy Seguin Sam Shortt Coalition en faveur des meilleurs médicaments Institut canadien d’information sur la santé London School of Economics Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques Agrément Canada Université de Calgary Regina Qu’Appelle Health Region Office régional de la santé de Winnipeg Association médicale canadienne ACRO – Cross Cancer Institute Interhealth Canada Limited Équipe de médecine familiale Clarence-Rockland VON Canada Université de Montréal Comité sur la politique de santé et l’économie de l’AMC / Société canadienne de thoracologie Association canadienne des radiologistes Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques Association canadienne de protection médicale Ministry of Health Services Santé Canada Association des infirmières et infirmiers du Canada Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal Department of Health and Community Services Statistique Canada Association canadienne des institutions de santé universitaires Santé Canada Association des psychiatres du Canada Médecin de famille The Hospital for Sick Children Association médicale canadienne RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Toronto (Ontario) Toronto (Ontario) London, Angleterre Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Calgary (Alberta) Regina (Saskatchewan) Winnipeg (Manitoba) Rosemère (Québec) Edmonton (Alberta) Toronto (Ontario) Rockland (Ontario) Ottawa (Ontario) Montréal (Québec) Burlington (Ontario) Winnipeg (Manitoba) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Victoria (ColombieBritannique) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Montréal (Québec) St. John’s (Terre-Neuve et Labrador) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Edmonton (Alberta) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) 53 Christopher Simpson Paul Sinclair Linda Smith Patsy Smith Stephanie Soo Linda St-Amour Christine Struthers Wayne Tanner Douglas Thomson Sheri Todd Stephen Vail Kathy VanBenthem David Vickar Kishore Visvanathan Michael Wagner Marisha Warrington Eric Wasylenko Judy Watson David Wells Christy Westropp Nancy White Mark Wigmore Michael Wilson Ruth Wilson Jenn Yiokaris John You Amy Zierler 54 Kingston General Hospital / Université Queen’s Association canadienne de gastroentérologie Nova Scotia Department of Health Capital Health IRSC – Institut des services et des politiques de la santé Santé Canada Institut de cardiologie d’Ottawa Ontario Medical Association Association canadienne d’orthopédie Santé Canada Association médicale canadienne Association canadienne des ergothérapeutes Association canadienne des radiologistes Saskatoon Health Region The Advisory Board The Fraser Institute Association médicale canadienne Santé Canada Réseau de soins chirurgicaux du Nouveau-Brunswick Health and Social Services, Gouvernement du Yukon Western Health Bureau du Conseil privé, Affaires intergouvernementales Brighton & Sussex University Hospital NHS Trust Collège des médecins de famille du Canada Ontario Medical Association Université McMaster Conseil canadien de la santé Kingston (Ontario) Oakville (Ontario) Halifax (Nouvelle-Écosse) Prospect (Nouvelle-Écosse) Toronto (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Toronto (Ontario) Westmount (Québec) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Ottawa (Ontario) Edmonton (Alberta) Saskatoon (Saskatchewan) Washington (D.C.) Toronto (Ontario) Okotoks (Alberta) Ottawa (Ontario) Fredericton (NouveauBrunswick) Whitehorse (Yukon) Corner Brook (Terre-Neuve et Labrador) Ottawa (Ontario) West Sussex, Angleterre Kingston (Ontario) Toronto (Ontario) Hamilton (Ontario) Toronto (Ontario) RÉSEAUX CANADIENS DE RECHERCHE EN POLITIQUES PUBLIQUES Canadian Policy Research Networks – Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques 214 – 151 Slater, Ottawa, Ontario K1P 5H3 613-567-7500 www.cprn.org