LE TOURNANT
Informations sur la dépression et les troubles anxieux I Numéro 6
PAGE 4 I DÉPRESSION SAISONNIÈRE
Peut-on traiter la dépression
hivernale?
Interview du
Dr Markus Kosel
PAGE 10 I DÉMENCE
CD «La démence au concret»
pour les personnes concernées et
leurs proches
Un nouveau programme interactif qui
propose aide et soutien
PAGE 6 I DÉPRESSION SAISONNIÈRE
…et voilà que la grisaille domine à
nouveau notre quotidien
Des conseils pour lutter contre
le «winterblues»
Lundbeck (Schweiz) AG
Dokument letztmals geprüft:
27.12.2012
ÉDITORIAL
Chères lectrices,
chers lecteurs,
es changements de saison, et plus particulièrement les jours qui raccourcissent et nous pri-
vent de lumière, peuvent avoir un impact sur notre moral et notre vitalité. En période de
grisaille, lorsque le soleil ne fait que de rares apparitions, il n’est pas étonnant que nous soyons
un peu fatigués et d’humeur maussade, que nous ayons besoin de plus de sommeil et que
nous éprouvions souvent une envie irrépressible de sucreries. Lorsque ces symptômes survien-
nent régulièrement au cours des mois d'automne et d'hiver, et que leur intensité vient entra-
ver notre qualité de vie et nos activités quotidiennes, nous parlons de dépression saisonnière
ou hivernale – en anglais Seasonal Affective Disorder (SAD). Selon une étude de l’Université de
Bâle, 2,2 pour cent environ de la population suisse souffrent de cette maladie. «La dépression
hivernale ne doit pas être prise à la légère» explique le Dr Markus Kosel, psychiatre à Genève
(page 4). Elle peut considérablement entraver la vie privée et professionnelle. Dans les deux
tiers des cas, la luminothérapie (utilisation de lampes spéciales ou exposition à la lumière du
jour) permet d’obtenir de bons résultats. Elle peut être associée à une psychothérapie ou à des
médicaments. L’une des caractéristiques de la dépression hivernale est qu’elle disparaît quasi
totalement dès lors que le printemps revient et que les jours rallongent.
La deuxième partie de notre magazine «Le tournant» est consacrée à un trouble des fonctions
cérébrales que les thérapies ne font malheureusement pas disparaître. Il s’agit d'une affection
démentielle, la maladie d’Alzheimer. «La démence est une maladie du cerveau non guérissable,
que l'on peut néanmoins traiter», déclare Professeur Andreas U. Monsch de la Memory Clinic
de l’Hôpital universitaire de Bâle (page 7). Les maladies démentielles affectent considérable-
ment la vie des personnes atteintes et de leurs proches. En collaboration avec l’Association
Alzheimer Suisse, la Memory Clinic de Bâle a adapté le CD «La démence au concret» aux spé-
cificités suisses. Ce CD propose des programmes d’activation pour les malades et des informa-
tions pour les accompagnants. La partie informative fournit une somme considérable de ren-
seignements sur la maladie, la vie avec les personnes démentes, ainsi que sur les aspects juridi-
ques et financiers. Les programmes d'activation contiennent des exercices d’entraînement de
la mémoire, des jeux, des images et de la musique. «Ce CD démontre qu’il peut exister une vie
active avec la démence et que nombre de choses peuvent encore être entreprises avec la per-
sonne malade», souligne Birgitta Martensson, directrice de l’Association Alzheimer Suisse.
Nous vous souhaitons une lecture captivante.
PD Dr Rico Nil
Medical Director
Lundbeck (Suisse) SA
2
L
SOMMAIRE
ÉDITORIAL 2
DÉPRESSION SAISONNIÈRE 3
«Baigner dans la lumière, jusqu'à 3
ce que le printemps arriv
Comment traiter sa dépression
hivernale avec succès
«Une dépression saisonnière 4
est une vraie dépression»
Interview du Dr Markus Kosel
Votre opinion nous est précieuse 5
Participez et gagnez!
Comment sortir de 6
la dépression?
Des conseils pour lutter contre
le «winterblues»
Il y a SAD et SAD 6
DÉMENCE 7
La démence est une maladie 7
du cerveau non guérissable,
que l’on peut néanmoins traiter
Interview du Prof. Andreas U. Monsch
Livre: Le petit monde de 9
Conrad Lang
CD interactif «La démence 10
au concret», pour les malades
et leurs proches
Association Alzheimer Suisse – 11
Engagement en faveur des
personnes atteintes de démence
Entretien avec Birgitta Martensson,
directrice de l’Association
EN BREF 12
Adresses d’entraide et liens 12
DÉPRESSION
SAISONNIÈRE
3
epuis la fin du mois de septembre,
Boris* commence ses journées
enfermé dans sa salle de bain. Ce Vau-
dois de 42 ans s'installe devant une puis-
sante lampe à luminothérapie et profite
de ces vingt minutes pour lire. «J'ai com-
mencé il y a trois ans, en plein hiver. Je
me suis rapidement senti moins ‹rapla-
pla›. Il faut quelques jours pour prendre
le rythme. Au début, j'ai un peu de peine
à dormir, c'est comme un décalage
horaire. Une fois que le corps est habi-
tué, c'est bon.» L'enseignant se déplace
à vélo et joue dans une équipe de foot-
ball. Cela ne l'empêche pas de prendre
du poids en hiver. «J'ai souvent envie de
sucré, la lampe n'a pas d'effet sur ce
plan.» Ce père de famille trouve le trai-
Baigner dans la lumière,
jusqu'à ce que le printempsarrive
tement relativement astreignant. «Il
faut être discipliné et utiliser la lampe à
heures fixes, même le week-end. Ça
n'est pas toujours évident de se lever à
06 h 30 le dimanche aussi», sourit-il.
«Mais si je retarde la séance, je n'arrive
pas à m'endormir le soir. Si je l'avance,
par exemple à 05 h 30, je pique du nez
dès 22 h 00! Mon rythme se détraque
dès que je ne suis pas régulier.» Il saute
quand même une séance de temps à
autre: «Je n'emmène pas ma lampe
quand je pars en week-end, mais je sens
tout de suite la différence. J'ai plus envie
de dormir durant la journée.»
Boris va poursuivre ses bains de lumière
matinaux jusqu'au printemps, quand les
jours plus longs fourniront naturelle-
ment à son organisme l'intensité lumi-
neuse dont il a besoin. «C'est un peu du
dopage, au fond», plaisante-t-il. «Cela
me permet de garder le même niveau
d'activité en hiver qu'en été alors qu'on
est plutôt programmé biologiquement
pour lever le pied.»
*Nom d'emprunt
D
discipliné et
utiliser la lampe
même le week-end»
«Il faut être
àheures fixes,
ELLE DÉBUTE GÉNÉRALEMENT EN SEPTEMBRE POUR DISPARAÎTRE AU PRINTEMPS.CONNUE ÉGALEMENT SOUS LE
NOM DE «WINTERBLUES», LA DÉPRESSION SAISONNIÈRE TOUCHE ENTRE 2ET 3POUR CENT DE LA POPULATION
EN EUROPE.LA LUMINOTHÉRAPIE DONNE DES RÉSULTATS POSITIFS ET PEUT PAR AILLEURS ÊTRE ASSOCIÉE À UNE
PSYCHOTHÉRAPIE OU À UN TRAITEMENT AUX ANTIDÉPRESSEURS.
décalage
horaire»
«C’est comme un
saisonnière hivernale est accompagnée
de symptômes caractéristiques: le
patient se sent fatigué et a tendance à
dormir beaucoup. Il a un grand appétit
pour les hydrates de carbone. A force de
consommer des sucres et des féculents,
il a tendance à prendre du poids. Les
patients souffrant de dépression non
saisonnière ont plutôt moins d'appétit
et font plus souvent des insomnies.
Mais la plupart des gens sont maus-
sades et fatigués dans le brouillard de
novembre et se réjouissent du retour
du printemps. N'est-il pas normal de
ressentir des changements d'humeur
en fonction des saisons?
C'est une question d'intensité. Nous
parlons ici de personnes qui souffrent
d'une dépression majeure dont les symp-
tômes les plus importants sont la dimi-
nution de l'humeur et de l'énergie, une
difficulté à s'intéresser à quoi que ce
soit et à ressentir du plaisir. Si ces symp-
tômes durent plus d'une à deux semai-
4
nes et affectent significativement la vie
privée ou professionnelle, il faut consul-
ter au moins son généraliste. La dépres-
sion saisonnière est une vraie dépression.
Elle peut être sévère, même si son évolu-
tion est généralement favorable. Comme
toutes les dépressions, elle nécessite une
prise en charge qualifiée.
Combien de fois une dépression sai-
sonnière doit-elle se répéter pour
qu'on puisse la diagnostiquer?
Elle doit se produire au moins deux
années de suite. En pratique, cela n'est
Qu'entend-on par «dépression
saisonnière»?
Une dépression saisonnière est une
dépression limitée à une certaine pé-
riode de l'année. Elle commence à peu
près à la même période chaque année,
le plus souvent en hiver, et disparaît
aussi au même moment, généralement
au printemps. Le reste du temps, le
patient n'est pas déprimé.
En quoi se différencie-t-elle d'une
dépression «classique»?
En plus de se manifester durant une
période définie de l’année, la dépression
«Une dépressi
saison
est une vraiedépression»
QUI N'A PAS EU LE MORAL ET LA VITALITÉ EN BERNE DURANT L'HIVER?CETTE BAISSE DE RÉGIME QUAND LES JOURNÉES RACCOURCISSENT
PEUT PARFOIS PRENDRE LA FORME ACCENTUÉE DUNE DÉPRESSION,CARACTÉRISÉE PAR UN GRAND BESOIN DE DORMIR ET DE MANGER DES
SUCRES:C'EST LA DÉPRESSION SAISONNIÈRE,AUSSI APPELÉE TROUBLE AFFECTIF SAISONNIER (TAS), EN ANGLAIS SAD (SEASONAL AFFECTIVE
DISORDER). CETTE MALADIE NE DOIT PAS ÊTRE BANALISÉE,EXPLIQUE LE PSYCHIATRE GENEVOIS MARKUS KOSEL.CEPENDANT LA DÉPRES-
SION SAISONNIÈRE SE SOIGNE BIEN,NOTAMMENT PAR LA LUMINOTHÉRAPIE.
DÉPRESSION
SAISONNIÈRE
«Le patientse sent
fatigué
dormirbeaucoup»
et a tendance à
luminothérapie
résultatsdans
deux tiersdes cas»
donne de bons
«La
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