SYSTEME NEUROSENSORIEL ET PSYCHIATRIE – Pharmacologie des antipsychotiques
2/8
Terminologie :
On distingue les antipsychotiques de :
– 1ère génération : ou conventionnels ou typiques = « neuroleptiques » (= « qui prend le nerf »), nom
basé sur les effets secondaires plutôt que sur les effets thérapeutiques, à cause de la survenue de syndromes
extrapyramidaux (notamment rigidité parkinsonienne), ex : Halopéridol (Haldol®), Cyamézanine
(Tercian®), Sulpiride (Dogmatil®), Flupentixol (Fluanxol®)
– 2ème génération : ou atypiques ou « antipsychotiques », ex : Clozapine (Leponex®) (excellent produit
mais problème car fait chuter énormément les GB → agranulocytose, mais tellement efficace qu'on lui a
donné une AMM malgré tout, mais de façon très encadrée), il n’entraîne pas de symptômes extra-
pyramidaux, ce qui a donc prouvé que les effets antipsychotiques et neuroleptiques étaient indépendants
et elle s’appelle donc « antipsychotique ». Ça aurait pu remettre en cause l’appellation « neuroleptiques »
mais au lieu de ça on a parlé d’antipsychotiques « atypiques » par opposition aux antipsychotiques
« typiques », « conventionnels ». Autres ex : Olanzapine (Leponex®), Rispéridone (Risperdal®),
Amisulpride (Solian®), Quétiapine (Xeroquel®), Aripiprazole (Abilify®)
B. Antipsychotiques de 1ère génération
I. Mécanisme d'action
La propriété commune à tous les antipsychotiques est une action anti-dopaminergique (AntiDA) sur les
récepteurs D2, ce qui entraîne des effets partout où on retrouve de la dopamine, et donc :
– un blocage post-synaptique de la voie nigrostriée (à l'origine des effets extra-pyramidaux)
– un blocage de la voie tubéro-infundibulaire (à l'origine des effets endocriniens)
– un blocage de la voie méso-cortico-limbique (à l'origine des effets antipsychotiques).
Ces molécules ont aussi pour effet de bloquer les récepteurs α-adrénergiques, ont une action atropinique et
une action antihistaminique H1.
Ces molécules ne sont pas sélectives, et n'agissent pas que sur la voie méso-cortico-limbique mais agissent sur
toutes les voies impliquant la dopamine.
II. Effets thérapeutiques
Les 3 principaux effets recherchés lorsque l'on donne un antipsychotique sont un effet :
– Anti-productif : action sur les symptômes positifs → dans la schizophrénie, certains patients ont des
symptômes positifs qui sont : hallucinations, délire, discours désorganisé chez les schizophrènes,
dissociation, agitation…
– Désinhibiteur : action sur les symptômes négatifs → dans la schizophrénie : anhédonie, catatonie =
individu prostré dans un coin, sans bouger, autres : émoussement émotionnel, pauvreté des relations,
passivité, retrait social, apathie, apragmatisme, anhédonie, déficit de l’attention…
– Sédatif : action sur l'agitation et l'anxiété → certains de ces produits peuvent donc être utilisés dans le
cadre de psychoses ou de crises d'agitation très importantes de certains patients.