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DE L’
Prévalence de l’usage
On présume en général que les personnes prennent des SAA dans
le but de rehausser leurs compétences sportives; cependant,
cette hypothèse est remise en question dans des études récentes.
En fait, on constate des preuves de plus en plus probantes que
l’usage des SAA est associé aux non-athlètes et, par extension, à
une gamme élargie de comportements problématiques, plutôt qu’à
l’effort physique nécessaire pour atteindre la réussite sportive.7
Les personnes touchées par le syndrome comportemental appelé
« dysmorphie musculaire (ou corporelle) » pourraient éprouver de
la difficulté à résister à l’envie d’utiliser des stéroïdes. Les victimes
de viol et les personnes victimes d’actes de violence physique ou
sexuelle pendant l’enfance sont deux fois plus enclines que les
personnes n’ayant pas subi d’actes de violence physique/sexuelle à
utiliser des stéroïdes anabolisants ou d’autres substances perçues
comme capables de développer les muscles. Les adolescents qui
se livrent à d’autres comportements liés au risque pourraient, eux
aussi, présenter un risque de commencer à faire usage et/ou à
poursuivre leur usage de ces drogues.3
Selon un sondage mené en 2007 auprès des étudiants et étudiantes
manitobains d’école secondaire de premier et de deuxième cycle,
1,3% des étudiants de la 7e année au secondaire 4 (12e année)
ont fait usage de stéroïdes durant l’année précédant l’enquête. À
0,8%, les étudiantes interrogées dans le cadre de la même enquête
présentaient un taux d’usage nettement inférieur à celui des
étudiants du secondaire 3 (11e année), qui, eux, affichaient le plus
fort taux de prévalence (2,1%) parmi le groupe sondé. Chez les
étudiantes, celles de 7e année présentaient le taux de prévalence le
plus élevé (1,2%).8
D’après l’enquête de la National Institute on Drug Abuse (NIDA) qui
s’intitule « Monitoring the Future Survey », on signale un plus fort
taux de consommation chez les hommes que chez les femmes.
En effet, l’enquête menée en 2008 révélait que la proportion
d’étudiants de 8e, de 10e et de 12e année ayant déclaré avoir fait
usage de ces drogues s’est maintenu à des taux relativement
stables; toutefois, ces chiffres représentent une baisse marquée
de l’usage déclaré depuis 2001. Avec un taux d’usage déclaré au
cours de la vie de 2,2%, les étudiants de 12e année affichaient le
taux de prévalence le plus élevé.2
Aux États-Unis, on estime à partir d’enquêtes que le taux d’usage
chez les athlètes est de 6%; cependant, des preuves anecdotiques
laissent entendre que ce segment démographique pourrait
effectivement présenter un taux de prévalence nettement plus
élevé.3
La pharmacocinétique
Les stéroïdes anabolisants androgènes sont disponibles sous
forme de pilules, de crème, de gel, ou encore de de substances
administrées par voie d’injection intramusculaire. Malgré les écarts
au niveau de la pharmacocinétique, l’efficacité des drogues ne
variera pas en général selon le mode d’administration choisi.3
Les doses prises par les toxicomanes peuvent s’élever à des
niveaux allant de 10 à 100 fois plus élevé que la posologie
prescrite selon les indications médicales.1,3
On ne fait pas normalement un usage continu des stéroïdes
anabolisants androgènes. Les utilisateurs, qu’ils soient ou non des
athlètes, mettent en place un « cycle d’utilisation » selon lequel
ils prennent les drogues par voie buccale ou d’injection de façon
ininterrompue pendant des semaines ou des mois, suivi d’une
période d’abandon temporaire pour reprendre ensuite le cycle. Les
utilisateurs estiment que cette façon de procéder a pour effet de
minimiser les risques associés à l’usage des stéroïdes.2,3
Les utilisateurs sont aussi connus pour combiner différents types
de stéroïdes afin d’optimiser l’efficacité des drogues. En effet, les
culturistes estiment que cet « empilage » d’une variété de stéroïdes
vient créer un effet synergique. Il peut consister à mélanger au
moins deux stéroïdes anabolisants différents, sous forme de pilule
ou de substances injectables, et à recourir aux stéroïdes destinés à
l’usage vétérinaire.2,3
Le « pyramidage » est une autre méthode d’administration des
SAA où l’exposition aux stéroïdes (quantité, posologie et fréquence)
s’intensifie graduellement et délibérément pour atteindre un
sommet, suivi d’un cycle décroissant au cours d’une période de six
à 12 semaines.3
La pharmacodynamique
Les stéroïdes se lient aux récepteurs androgènes et estrogènes à la
surface cellulaire. Le complexe récepteur-SAA pénètre alors dans
le noyau cellulaire pour soit y modifier l’expression génétique soit y
activer les processus ayant pour effet de transmettre des signaux à
d’autres parties de la cellule.2
Les effets qu’ont les SAA sur le cerveau diffèrent considérablement
de deux d’autres drogues pouvant être consommées en quantité
excessive; en particulier, les SAA ne sont pas à caractère
euphorigénique. Toutefois, l’usage à long terme des SAA
peuvent se répercuter sur les voies cérébrales, tels les systèmes
dopaminiques, sérotoniques et opioïdes.2
Effets de l’usage des SAA
Lorsqu’on on prescrit des SAA pour des fins médicales légitimes
en doses qui équivalent habituellement à 100 – 200 mg de
testostérone au cours d’une période d’un mois, ils peuvent
favoriser le développement musculaire et la vigueur physique, en
plus de faire naître des sentiments de mieux-être.1
Cependant, les effets des stéroïdes anabolisants sur le
comportement se sont révélés néfastes dans les cas d’usage
abusif. Après avoir pris de fortes doses, l’utilisateur peut
éprouver de l’euphorie, la manie, l’hypomanie, de l’anxiété et de
la dépression, ou encore il peut manifester de l’irritabilité et de
l’agressivité, en plus de commettre des gestes agressifs, entre
autres, la participation à des combats, le vol armé, le vol, le
vandalisme ou l’entrée par effraction.1,3
Les symptômes physiques propres aux utilisateurs masculins
peuvent se caractériser par une atrophie testiculaire, l’infertilité,
la calvitie masculine, une gynécomastie et un risque accru de
cancer de la prostate. Quant aux femmes, les effets de l’usage
des SAA peuvent se manifester sous les formes suivantes:
diminution de la graisse corporelle et de la grosseur des seins,
peau rugueuse, apparition de poils corporels et faciaux, calvitie
masculine, variations ou arrêt du cycle menstruel et grossissement
du clitoris. Les femmes pourraient aussi voir s’accentuer la gravité
de leur voix, ce qui constitue un effet potentiellement permanent
de l’usage des SAA. Les deux sexes peuvent présenter d’autres
symptômes tels que de l’acné, des lésions hépatiques et le cancer,
un risque accru de lésions articulaires et une enflure des pieds et
des chevilles.1-3