Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI On appelle électromagnétisme l’étude des phénomènes liés aux interactions entre particules chargées. Le système étudié par l’électromagnétisme le plus général est un ensemble de particules chargées désigné sous le nom de distribution de charges et de courants électriques. L’électrostatique étudie les champs électriques indépendants du temps, créés par des charges fixes dans le référentiel d’étude et disposées dans le vide. I. Notion de charge électrique Distributions de charges On appelle distribution de charges, la répartition spatiale des charges électriques immobiles étudiées. On distinguera : les distributions de charges ponctuelles où les charges qi sont placées en des points Mi de l’espace repérés par un vecteur position : ri = OM i , les distributions de charges volumiques caractérisées par leurs densités volumiques de charges ρ en C.m −3 , définies en tout point du volume du système et telles que dq = ρ dτ , les distributions de charges surfaciques caractérisées par leurs densités surfaciques de charges σ en C.m −2 , définies en tout point du volume du système et telles que dq = σ dS , les distributions de charges linéiques caractérisées par leurs densités linéiques de charges λ en C.m −1 , définies en tout point du volume du système et telles que dq = λ d . Remarque : on aura quasi uniquement à faire à une répartition uniforme donc indépendante du point considéré et on aura respectivement ρ, σ et λ constants. Symétries et invariances des distributions de charges Il est très important de savoir repérer les transformations laissant invariante une distribution de charges car le champ électrostatique possède les mêmes propriétés de symétrie et d’invariance que la distribution qui le crée. On rappelle ci-dessous quelques exemples : le plan (xOy) est plan de symétrie pour la distribution si ∀ z ρ( x, y,− z ) = ρ( x, y, z ) ; le plan (xOy) est plan d’antisymétrie pour la distribution si ∀ z ρ( x, y,− z ) = −ρ( x, y, z ) ; , ρ( x, y, z ) = ρ( x, y, z ') ; la distribution est invariante par translation suivant (Oz) si ∀z et z ' la distribution est invariante par rotation autour de (Oz) si ∀θ, ρ(r , θ, z ) = ρ(r , z ) . II. Le champ électrostatique Loi de Coulomb et introduction du champ électrique Soient deux charges ponctuelles q1 et q2 placées dans le vide en M1 et M2 et distantes de r, la force exercée par la charge q1 sur q2 est appelée force de Coulomb et s’écrit : 1 q1q2 f1→2 = ⋅ e1→2 = q2 ⋅ E (M 2 ) 4πε 0 r 2 1 q1 avec E ( M 2 ) = ⋅ e1→2 champ électrostatique créé en M2 par la charge ponctuelle q1 4πε 0 r 2 1 Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI Principe de superposition - Champ créé par une distribution Cas d’une distribution discontinue Le principe de superposition permet d’écrire que le champ électrostatique en un point M est la somme (autrement dit la superposition) des champs Ei (M ) créés en M par des charges qi d’une distribution ponctuelle : E ( M ) = N i =1 Ei ( M ) = N i =1 1 qi ⋅ ei . 4πε0 ri 2 Cas d’une distribution continue Par analogie avec ce qui précède, dans le cas d’une distribution continue notée D, on somme 1 e P→M dq créées au point M par une charge 4πε0 PM 2 « élémentaire » dq située au voisinage d’un point P et dont l’expression dépend de la nature de la distribution (volumique dq = ρ dτ , surfacique dq = σ dS , linéique dq = λ d ). On a alors les contributions élémentaires d E P (M ) = à calculer l’intégrale E (M ) = 1 4πε0 dq P∈D e P→M (cf. Exemples de calculs directs du champ PM 2 électrostatique.) Topographie du champ électrostatique La topographie du champ électrostatique est la configuration générale des vecteurs représentatifs du champ électrostatique : on parle de carte de champ électrostatique. Une carte de champ est constituée de « lignes de champ ». Les lignes de champ sont les courbes tangentes en chacun de leurs points au vecteur champ électrostatique. Les lignes de champ : - divergent à partir d’une charge positive et convergent vers une charge négative, - ne se referment pas sur elles-mêmes, - ne se coupent pas sauf en un point de champ nul. Propriétés de symétrie et d’invariance du champ Le champ électrostatique créé en un point d’un plan de symétrie d’une distribution, appartient à ce plan de symétrie Le champ électrostatique créé en un point d’un plan d’antisymétrie d’une distribution, est perpendiculaire à ce plan de symétrie. Un plan de symétrie des charges est aussi un plan de symétrie du champ électrostatique. Un plan d’antisymétrie des charges est aussi un plan d’antisymétrie du champ électrostatique. Remarque importante : Les arguments de symétrie permettent de trouver la direction du champ. Les invariances permettent de trouver les variables dont dépend le champ. Exemples de calculs directs du champ électrostatique On ne redonnera pas dans ce résumé les calculs effectués en cours (pour le fil rectiligne et le disque) mais simplement les grandes lignes de la méthode utilisée. Il faut avoir à l’esprit que l’on cherche à faire une somme vectorielle et qu’il faut donc se ramener à des sommes de scalaires par projection sur les 3 directions de l’espace. Dans les cas 2 Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI au programme, le champ est colinéaire à une direction particulière et l’utilisation des symétries de la distribution permet d’anticiper en ne calculant que la « composante utile ». Les étapes suivies sont : 1. recherche des symétries et des invariances ; 2. découpage linéique, surfacique et volumique ; 3. projection pour ne garder que la composante utile ; 4. somme (c' est-à-dire calcul de l’intégrale). III. Potentiel électrostatique et énergie potentielle Circulation du champ électrostatique - Potentiel électrostatique Définition La circulation élémentaire dC du champ électrostatique est dC = E ⋅ d r = −dV où V est le potentiel électrostatique. La circulation sur un contour Γ d’un point A à un point B, C A → B est donnée par : Γ B C A → B = E ⋅ d r = −(VB − VA ) = U AB où U AB est la tension (ou ddp !) entre les points A et B. Γ A On notera que les énoncés suivants sont équivalents : - E = −grad V , - la circulation C A → B ne dépend pas du chemin suivi mais uniquement des points A et B, Γ - la circulation du champ électrostatique est conservative1, la circulation est nulle sur un contour fermé (si A = B) : C A→ A = E ⋅ d r = 0 . Remarques : - E est dirigé dans le sens des potentiels décroissants ; - l’unité de E est le V.m–1. Le potentiel électrostatique créé en un point M par une charge ponctuelle placée à l’origine q O est alors VO (M ) = + cte . La constante est nulle lorsque que l’on prend le potentiel 4πε 0 r nul à l’infini (ceci n’est possible que s’il n’y a pas de charges à l’infini ce qui est le cas ici). Dans le cas d’une distribution continue, on somme les contributions élémentaires créées au point M par chaque charge « élémentaire » dq située au voisinage d’un point P d’une 1 dq distribution D. On a alors à calculer l’intégrale V (M ) = . Cette intégrale peut être 4πε 0 P∈D r double si la distribution est surfacique et triples si elle est volumique. Topographie du potentiel électrostatique : - E est orthogonal en tout point d’une surface équipotentielle ; - 2 surfaces équipotentielles de potentiels différents ne peuvent pas se couper. 1 Dans le sens où elle a la même valeur (elle se conserve) pour tous les contours Γ reliant deux points donnés. 3 Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI Continuité de E et V : Distribution volumique Distribution surfacique Champ électrostatique Potentiel électrostatique E et V sont définis et continus en tout point V est défini et continu en tout E est discontinu à la traversée point de la surface chargée Distribution linéique E et V ne sont pas définis sur la distribution Énergie potentielle électrostatique L’énergie potentielle électrostatique d’une charge q placée en M où le potentiel vaut V (M ) s’écrit Ep,élec = qV (M ) . L’énergie potentielle électrostatique d’un système de 2 charges qA et qB distantes de rAB est q q Ep,élec = A B . 4πε 0 rAB IV. Théorème de Gauss Flux du champ électrostatique Le flux élémentaire de E à travers une surface dSM située au voisinage d’un point M est défini par dφ M = E (M ) ⋅ d S M . Le flux de E à travers une surface S est défini par φ S = E (M ) ⋅ d S M . Si la surface S est M ∈S E (M ) ⋅ d S M (les vecteurs d S M sont orientés sortant de la fermée, on note le flux : φ S = M ∈S surface S). Théorème de Gauss Le flux sortant du champ électrostatique E créé par une distribution de charges à travers une surface fermée S ne dépend que de la charge située à l’intérieur de S et est tel que : Q φ S = int . ε0 Remarque : ce théorème permet le calcul de champ électrique pour des problèmes de haute symétrie (plan, fil ou cylindre infinis, sphère…). On accède ensuite au potentiel par la projection et l’intégration de E = −grad V . Calculs de champs par le théorème de Gauss Plan infini uniformément chargé (ex. de distribution surfacique) On se reportera au cours pour le détail du calcul. On pourra retenir que le champ créé en tout point de l’espace autre que le plan lui-même, par un plan infini portant une densité surfacique σ σ est donné par E = n , où n est le vecteur unitaire « fuyant » le plan et perpendiculaire à 2ε 0 celui-ci. Fil infini uniformément chargé (ex. de distribution linéique) 4 Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI Là encore, on se reportera au cours pour le calcul. Le résultat (qu’on ne mémorisera pas) est λ E (r ) = er . 4πε0 r Pour ces deux distributions (surfacique et linéique), on remarquera que le champ électrostatique n’est pas défini en tout point de la distribution. Enfin, on rappelle que pour des distributions infinies, il n’est pas possible de supposer le potentiel nul à l’infini. V. Condensateur plan Conducteur en équilibre électrostatique Un conducteur est un corps contenant des charges libres susceptibles de se déplacer. Un conducteur est en équilibre électrostatique lorsqu’il ne se produit aucun mouvement d’ensemble des charges libres, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de courant électrique ! Dans un conducteur en équilibre électrostatique : - le champ électrique est nul ; - le volume global constitue un volume équipotentiel ; - les lignes de champs sont perpendiculaires en tout point de la surface du conducteur. - si ce conducteur est chargé alors cette charge se répartie en surface alors que sa densité volumique de charge est nulle. Condensateur – Capacité On condensateur est constitué de 2 surfaces conductrices appelées armatures en influence totale, c’est-à-dire telles que toutes les lignes de champ partant d’une armature aboutissent à l’autre. Les surfaces des armatures en regard portent des charges de signe opposé. La charge de l’armature de plus haut potentiel (portant une charge +) est « la charge du condensateur ». Q Q = et ne dépend que de la La capacité (en farad) du condensateur est définie par C = V2 − V1 U géométrie de celui-ci et du milieu présent entre les armatures. Modèle du condensateur plan En supposant que le condensateur plan est composé de deux plans infinis (on néglige les fuites de champ sur les bords) portant des charges surfaciques opposées, on montre que la ε S capacité d’un tel condensateur est C = 0 où S est la surface des armatures et e la distance e entre celles-ci. Remarque : on peut noter que cette relation permet de retenir l’unité de ε0 (F.m–1). Énergie potentielle électrostatique d’un condensateur Le champ électrostatique régnant entre les armatures d’un condensateur « contient » une 1 1 énergie potentielle électrostatique Epot,élec = QU = CU 2 . 2 2 5 Électromagnétisme Chapitre 1 PTSI Annexe : Analogie électrostatique – gravitation Électrostatique Force exercée par 1 sur 2 Constante universelle Grandeur physique responsable de l’interaction Champ exercé par 1 au point M 2 Circulation conservative du champ potentiel Force conservative énergie potentielle Flux du champ e1→2 4πε 0 M 1 M 22 Attractive ou répulsive 1 4πε 0 F1 / 2 = 1 q1 q 2 Gravitation e1→2 M 1 M 22 Toujours attractive F1 / 2 = −Gm1 m2 −G q m Champ électrostatique : 1 e Eq1 ( M 2 ) = q1 1→2 2 4πε0 M 1M 2 Potentiel électrostatique : 1 1 Vq1 ( M 2 ) = q1 4πε0 M 1M 2 1 1 Epot = q1q2 4πε 0 M 1M 2 Théorème de Gauss : Q E . dS = int ε0 S Champ de gravitation : e g m1 ( M 2 ) = −Gm1 1→2 2 M 1M 2 Potentiel gravitationnel : 1 − Gm1 M 1M 2 1 Epot = −Gm1m2 M 1M 2 Conducteur / isolant Pas de distinction g . dS = −4π G M int S force électrostatique ≈ 1039 pour un électron. À l’échelle microscopique, force gravitationnelle l’interaction gravitationnelle est négligeable par rapport à l’interaction électrostatique. Remarque : 6