PH@RE – Les Pharmaciens en réseau
Août 2004 L’Hépatite C au quotidien - Dr Ouzan
2/2
Les traitements
L’efficacité des traitements a augmenté au cours des dernières années. Elle est passée de 15% avec
l’Interféron standard, à plus de 50% (tous malades confondus) avec l’association Interféron Pégylé alpha 2a
(Pégasys) ou 2b (Viraféron Peg) + Ribavirine (Rebetol ou Copegus). Les Interférons Pégylés ont l’avantage
d’être administrés une seule fois par semaine (par voie sous cutanée). Ils ont la même efficacité. Ce résultat
global recouvre des situations différentes selon la souche virale ou le génotype. Les génotypes les plus
fréquemment retrouvés en France sont les génotypes 1 (70% des cas) et les génotypes 2 et 3 (30% des cas).
Ainsi, l’association Interféron alpha 2a – Ribavirine pendant 6 mois, permet d’obtenir une éradication virale
chez environ 80% des malades infectés par un génotype 2 et 3, mais elle n’est efficace que chez environ 50%
des malades de génotype 1 (pour un traitement de 12 mois). Les effets secondaires des traitements sont
fréquents mais rarement sévères.
Le Paracétamol et/ou les AINS sont les traitements préventifs de l’état pseudo grippal. Parmi les autres
traitements, il faut citer les soins de peau, le traitement d’un prurit, d’une toux, d’une insomnie, d’une
intolérance digestive et d’un syndrome dépressif qui survient dans environ 30 % des cas. Il faut éviter de
prescrire du Fer devant une anémie liée à la Ribavirine, que l’on sait associée à une hémolyse.
La mise en place d’un traitement apparaît comme un vrai contrat de confiance entre un malade et ses
médecins. L’indication du traitement repose, sauf cas particulier (génotype 2, 3), sur l’estimation des lésions
du foie. Le patient doit être prévenu des chances de guérison ainsi que des différents effets secondaires, dont il
a souvent entendu parler de façon péjorative. Il faut retenir qu’un traitement antiviral n’est jamais une urgence
et doit s’adapter à la vie sociale, professionnelle et familiale du patient.
Le suivi
Une fois le traitement initié, le patient sera revu régulièrement par les différents soignants impliqués
dans sa prise en charge (médecin traitant, spécialiste, biologiste, pharmacien). Le patient doit être informé, dès
la première prescription, des dangers d’une élimination incorrecte du matériel usagé injectable. Les
consultations régulières permettront d’écouter et de rechercher tout signe ou symptôme susceptible de faire
l’objet d’un traitement spécifique.
L’adhésion du patient augmente indiscutablement l’efficacité virologique du traitement.
Dans les cas de moins bonne réussite (génotype 1), il est possible de prédire, dès la 12ème semaine,
l’efficacité du traitement. Cette prévision apparaît comme une aide pour le patient dans la poursuite d’un
traitement parfois pénible. Elle pourrait permettre, pour le médecin, d’offrir à son patient les meilleures chances
d’obtenir une éradication virale.
Conclusion
L’hépatite C ne doit plus apparaître comme une maladie effrayante. Son dépistage a progressé au cours
de ces 5 dernières années. Il appartient au médecin généraliste de reconnaître et d’orienter les malades
susceptibles de développer une maladie du foie. Il est possible de guérir aujourd’hui plus de la moitié des
malades. La guérison dépend de la motivation du patient, de son adhésion au traitement et d’une prise en charge
globale qui fait intervenir tous les professionnels de santé, ainsi que l’entourage familial.