DOSSIER Prise en charge de l’hépatite chronique virale en Algérie 40 Les professeurs Berkane Saadi, de l’EHS Bologhine et Debzi Nabil du CHU Mustapha Bacha, ont animé le 8 janvier 2012, une conférence-débat au forum d’El Moudjahid, à la veille de la journée nationale des hépatites, qui est célébrée le 12 janvier de chaque année. dès le premier trimestre". De son côté, le professeur Debzi a appelé la tutelle à lancer un rattrapage au profit des enfants qui sont nés avant 2003, année qui a vu l'intégration du vaccin des hépatites dans le plan national de vaccination, Les deux spécialistes ont appelé, dans le même sillage, à l'élaboration d'une étude épidémiologique large sur la situation des hépatites, qui touchent l'ensemble du pays; notamment les régions du sud qui ont des frontières avec des zones endémiques tel que le Sahara subsaharien; sachant que la dernière étude, faite dans ce sens, remonte à 1998. Concernant les statistiques, relatives à la maladie en question, le professeur Berkane a souligné que les chiffres existant actuellement "ne sont pas représentatifs et ne reflètent pas la situation réelle de cette maladie, en Algérie". Il a déploré, également, l'absence, en Algérie, de dépistage des hépatites chez les femmes enceintes, relevant que "95% des sujets enfants ne guérissent pas et souffrent, plus tard, de plusieurs complications", contrairement à l'adulte qui résiste biologiquement à cette maladie, mettant l'accent sur "la nécessité de rendre obligatoire le dépistage, chez la femme enceinte, HÉPATITE CHRONIQUE B Epidémiologie Près de 400 millions de personnes sont porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, dans le monde et 500 000 à 1 Million décèdent, par an, par cirrhose et ou cancer du foie. L’Algérie appartient à la zone de moyenne endémicité, avec une prévalence de l’AgHbs de 2,16%, dans la population générale (1), 1,09% chez le don- Santé-MAG N°14 - Janvier 2013 neur de sang (2), 1,8% à 2,2% chez la femme enceinte (3, 4) et 10,5% chez les hémodialysés (5). La transmission virale se fait par par voie parentérale, sexuelle et périnatale (mère-enfant). Il existe 8 génotypes désignés de A à H, en Algérie, 89% des patients sont AgHbe négatif (6) et les génotypes D et A prédominent (7, 8) représentant 94% et 5% respectivement (8) Diagnostic: Sur le plan clinique; l’affection est asymptomatique ou non spécifique: asthénie, douleurs abdominales, arthralgies. L’examen physique peut être normal, même à un stade avancé. Biologie: hypertransaminasémie fluctuante, voire normales. Le diagnostic reste fortuit, posé devant une sérologie virale systématique ou une complication révélatrice (ascite, hémorragie, carcnome hépatocellulaire).(6) La maladie peut être prévenue par un vaccin sûr et efficace. Comment traiter ? Le traitement recommandé en première ligne (9-11) est : Immmunomodulateurs: interféron pégylé Analogues nucléos(t)idiques: Entécavir et Ténofovir. Le choix du traitement va dépendre DOSSIER Diagnostic: difficile, souvent asymptomatique, asthénie isolée, l’épisode aigu passe inapercu dans 95% des cas, le passage à la chronicité est de 80%. Traitement (12): Bithérapie standard INF PEG alpha 2a Pegasys 180µg/ semaine INF PEG alpha 2b Pegintron 1.5 μg/ kg/semaine + Ribavirine: 13mg/Kg/J de l’âge, de l’état général du patient, du risque d’effets secondaires, des chances de succès, du risque de résistance, et des préférences du patient. (9-11). Les facteurs de bonne réponse sont : une faible charge virale B, des ALAT élevées, une activité histologique élevée et un génotype A ou B. Conclusion: L’hépatite virale chronique B est une affection dynamique, de pronostic variable, avec risque de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire. Elle impose un suivi régulier à vie, par le dosage répété des ALAT et du DNA VHB sérique, le dosage quantitatif de l’AgHbs, et la PBF si nécessaire. Le suivi, ainsi que la connaissance de l‘histoire naturelle sont indispensables, pour déterminer qui et quand traiter. HÉPATITE CHRONIQUE VIRALE C Epidémiologie: 3% de la population mondiale présente une infection virale C chronique. La prévalence des anticorps anti-VHC, en Algérie, est de 0,49% chez le donneur de sang (2), 23,8% chez les hémodialysés (5), 31% chez l’hémophile. Dans la population générale, elle serait d’au moins 1%. Il existe au moins 6 génotypes dans le monde avec prédominance des génotypes 1, 2 et 3. En Algérie le génotype 1 représente 78% des cas (6). Résultats: Réponse virologique soutenue : 45% pour le génotype 1, 80% pour les génotypes 2 et 3. La trithérapie: On associe à la bithérapie, que sont le telaprevir et le boceprevir, une antiprotéase qui ouvre une nouvelle ère thérapeutique, indiquée, essentiellement, pour les non répondeurs et les échecs de la bithérapie (13,14). Conclusion L’infection virale C chronique, est fréquente, le mode de transmisssion est, essentiellement, parentéral. Le génotype 1 est prédominant. Les résultats thérapeutiques sont améliorés par la trithérapie Diapo de la conférence N°14 - Janvier 2013 Santé-MAG 41