
Quelle que soit la façon de faire, il est nécessaire de faire preuve d'empathie, c’est à dire
d’essayer de comprendre le cadre de référence du patient, avec une attitude d'écoute,
souriante, valorisante, non jugeante et utiliser les questions ouvertes et l'écoute réflective
II.2. Marqueurs biologiques de la consommation excessive d'alcool
- L’intérêt des marqueurs peut être :
o à visée diagnostique, uniquement pour rapporter à l'alcool une pathologie (comme
une pancréatite) alors que le patient nie sa consommation, et non pour faire le
diagnostic de dépendance
o pour le suivi (pour dépister une rechute)
o à visée éducative et motivationnelle
Ils ne sont pas recommandés pour le repérage précoce, du fait d'une sensibilité modeste
- On utilise en pratique
o L'alcoolémie: utile en particulier aux urgences devant des chutes, des malaises.
Chez un sujet non comateux et non hostile, on utilise l’éthylomètre qui donne une
mesure directe
o La GGT (gamma glutamyl transpeptidase) : enzyme hépatique, marqueur à la fois
de consommation d'alcool et de maladie alcoolique du foie, de sensibilité médiocre
(la moitié des consommateurs excessifs, un peu plus chez les dépendants).
Concernant sa spécificité, la GGT est élevée dans la plupart des pathologies
hépatiques, mais dans l'alcool, soit le reste du bilan enzymatique hépatique est
normal, soit elle s'associe à une augmentation modérée (<5N) des transaminases,
prédominant sur les ASAT, et contraste avec des PAL normales, ce qui est assez
typique. La g-GT se normalise en 4 à 10 semaines (fonction du niveau de départ)
après arrêt de la consommation. Les principaux faux positifs sont les
hépatopathies métaboliques et les inductions enzymatiques par certains
médicaments, dont les antiépileptiques
o Le VGM est le marqueur le moins sensible (un tiers des patients), se normalise en
3 mois après arrêt de la consommation. Il y a peu de faux positifs (anémie
carentielle en folates ou en B12, hypothyroïdie, hyper réticulocytose). Il est surtout
augmenté en cas de carence en folate, donc de malnutrition associée. Parmi les
faux positifs ne pas ignorer les causes iatrogènes dont les traitements par le
méthotrexate (antifolate de référence)
o la CDT (carbohydrate deficient transferrin) est très spécifique, se normalise en
quelques semaines après arrêt de la consommation. Sa sensibilité est un peu
améliorée par rapport à la GGT.
III. Diagnostic
III.1. Intoxication éthylique aiguë (IEA)
- Variabilité interindividuelle des effets aigus de l'alcool
o Premiers signes mesurables dès 0,2 g/l)
o Un verre standard monte l'alcoolémie d'environ 0,2 g/l
o Décroissance d’environ 0,2 g/l par heure