4 GROUPES ET DYNAMIQUES.
Remarquons que l’union Sn∈Zfn([x0, f(x0)] est exactement l’int´erieur du segment I;
en effet l’orbite de x0est une suite monotone qui va d’une extr´emit´e `a l’autre du segment
I.
On en d´eduit que les applications hnse recollent en un hom´eomorphisme hde l’int´erieur
de Isur celui de J. On complete haux extr´emit´e de ces segments, l’image des bornes
inf´erieures et sup´erieurs de I´etant les bornes correspondantes de J.
On v´erifie que hainsi construite convient. De plus la formule d´efinissant hnest
n´ecessairement v´erifi´ee par h, ce qui prouve l’unicit´e de l’extension hde h0.2
Dans le lemme ci-dessus on a suppos´e que fet g´etaient sup´erieurs `a l’identit´e, en dehors
des extr´emit´es de leurs domaines de d´efinition respectifs. Bien sˆur, le mˆeme ´enonc´e reste
valide si l’on suppose que fest gsont tous deux inf´erieurs `a l’identit´e (en dehors des
extr´emit´es). Mais que se passe-t-il si l’un d’entre eux est sup´erieur `a l’identit´e mais que
l’autre est inf´erieur `a l’identit´e ?
Dans ce cas un hom´eomorphisme de conjugaison hdevra envoyer la borne inf´erieur de I
sur la borne sup´erieure de Jet la borne sup´erieure de Isur la borne inf´erieure de J, car h
doit pr´eserver les notions d’α-limite et d’ω-limite. Il faut donc que hinverse l’orientation!
Modulo cette petite complication, l’´enonc´e reste identique:
Corollaire 1.1. Soient f:I→Iet g:J→Jdeux hom´eomorphismes croissants de deux
segments Iet J. On suppose que, f(x)> x et g(y)< y pour tous points x∈Int(I)et
y∈Int(J).
Soit x0∈int(I)et y0∈int(J). Soit h0: [x0, f(x0)] →[g(y0), y0]un homeomorphisme
d´ecroissant; en particulier on a h(x0) = x0et h(f(x0)) = g(y0).
Alors h0se prolonge de fa¸con unique en un homeomorphisme h:I→Jqui conjugue f
et g.
Remarque 1. Sous les hypoth`eses du lemme, l’hom´eomorphisme hde conjugaison pr´eserve
l’orientation si f(x)≥xet g(y)≥y, ou si f(x)≤xet g(y)≤y.
Par contre, l’hom´eomorphisme hinverse l’orientation si f(x)≥xet g(y)≤y, ou si
f(x)≤xet g(y)≥y.
La cl´e de la d´emonstration du Lemme 1.2 est la remarque suivante:
Remarque 2. Sous les hypoth`eses du lemme, chaque orbite de l’int´erieur de Irencontre
[X, f(x)[ exactement en un point.
Un tel intervalle [x, f(x)[ est appel´e un Domaine fondamental de f. Par abus de
langage, on appelle aussi l’intervalle ferm´e [x, f(x)] un domaine fondamental, bien que
l’orbite de xrencontre ce segment en deux points.
Remarque 3. (1) L’´enonc´e du Lemme 1.2 parle de l’unicit´e de l’hom´eomorphisme
de conjugaison hqui ´etend h0. L’hom´eomorphisme de conjugaison enter fet gn’
est par contre pas unique, puisque tout choix de l’hom´eomorphisme h0d´etermine
un autre choix de l’hom´eomorphisme h!
(2) Par contre, si h1et h2sont deux hom´eomorphismes qui conjuguent f`a g, alors
h−1
2h1est un hom´eomorphisme qui conjugue f`a lui mˆeme. Autrement dit l’hom´eomorphisme
g=h−1
2h1commute avec f, c’est `a dire fg =gf . Cette id´ee sera reprise en d´etail
quelques sections plus bas.