Envoyez vos propositions de problèmes à Loïc TERRIER, 42B rue du Maréchal Foch, 57130 ARS-SUR-MOSELLE ou [email protected] PROBLÈME « DU TRIMESTRE » n° 96 (Décembre 2008) Énoncé : Tout le monde connaît une fonction f vérifiant f '( x) = 1 + f 2 ( x) . Mais existe-t-il une fonction vérifiant f '( x) = 1 + f 3 ( x) ? proposé par Loïc Terrier Solution : Merci à Jacques Choné pour sa solution, très détaillée comme toujours (les lecteurs pourront trouver sa solution complète ci-après). Une solution était la fonction constante -1 ! Pour le cas général, on pouvait s'inspirer de la 1 fonction tangente et sa réciproque : en effet, on a (tan)’(x) = 1 + tan²(x) et ( Atn) '( x) = . 1+ x 1 De même, si est g une fonction vérifiant g '( x) = , sa réciproque f (si elle existe) vérifiera 1 + x2 1 g(f(x)) = x d'où, en dérivant, f ’(x)¥g’(f(x)) = 1, donc f '( x) × =1 . 1 + f 3 ( x) Reste à trouver une primitive de 1 via une décomposition en éléments simple (que du 1+ x 2 bonheur !) Loïc Solution proposée par Jacques Choné (Clermont-Ferrand) ℝ→ℝ est solution sur ℝ de l’équation différentielle proposée, que nous x ֏ −1 noterons (1). Cette remarque, à elle seule, peut déjà constituer la solution du problème tel qu’il est formulé (la réponse à la question étant donc OUI). 1. La fonction f : PB96. Page 1 sur 3 2. La fonction ϕ : ( x, y ) ֏ 1 + y 3 est de classe C 1 sur ℝ 2 . Donc, d’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, il existe pour tout (x0,y0) de ℝ 2 une unique solution de (1), f , vérifiant f(x0) = y0 (cette solution étant définie sur un certain intervalle ouvert contenant x0). Cette seconde remarque, à elle seule, peut aussi constituer la solution du problème tel qu’il est formulé (la réponse à la question étant donc OUI). 3. Si f est une solution de (1) sur un intervalle I, alors la fonction x ֏ f ( x + k ) est solution de (1) sur l’intervalle J image de I dans la translation de vecteur − ki . 4. Sur tout intervalle où la fonction y ne prend pas la valeur -1, l’équation proposée est équivalente successivement à : 1 y ' 2 y − − 3 2 1 y' 1 1 y' y '( y − 2) y' =1 ; − 2 − ; =1 ; 2 3 1+ y 3 1+ y y − y +1 3 1+ y 2 1 3 y − + 2 4 y +1 1 1 ln + 3 Atn (2 y − 1) = x + k ( k ∈ ℝ ) . [N.d.l.r. Atn représente la fonction tan-1] 3 3 y2 − y +1 X +1 1 La fonction g : X ֏ ln 3 1 + 3 Atn (2 X − 1) est dérivable sur 3 X 2 − X +1 1 J1 = ]−∞, −1[ (resp. J 2 = ]−1, +∞[ ) avec g '( X ) = ; g’ est stictement ( X + 1)( X 2 − X + 1) négative (resp. positive) sur J1 (resp. sur J2). On a π lim g ( X ) = − 2 X ֏ −∞ 3 ; π lim g ( X ) = 2 X ֏ +∞ 3 et lim g ( X ) = −∞ . X ֏ −1 Donc g établit une bijection dérivable (la dérivée ne s’annulant pas) gl de Jl dans π −∞, − et une bijection dérivable (la dérivée ne s’annulant pas) g2 de J2 dans 2 3 π −∞, 2 3 L’ensemble des solutions de (1) est donc constitué par, outre la fonction de la remarque 1., les fonctions x ֏ g1−1 ( x + k ) et x ֏ g 2−1 ( x + k ) pour k ∈ ℝ , les intervalles maximaux étant de la π forme −∞, − + k ou 2 3 π + k . −∞, 2 3 PB96. Page 2 sur 3 Remarques 1. Les courbes intégrales peuvent être visualisées en prenant la symétrique par rapport à la première bissectrice de la courbe de la fonction g, puis en effectuant des translations le long de l’axe des abscisses. On obtient : Courbe de g Quelque courbes intégrales de (1) 2. La solution minimale, f, de (1) vérifiant f(x0) = y0 est : x ֏ −1 x ֏ g1−1 ( x + g1 ( y0 ) − x0 ) x ֏ g 2−1 ( x + g 2 ( y0 ) − x0 ) sur ℝ π sur −∞, − + x0 − g1 ( y0 ) 2 3 π sur −∞, + x0 − g 2 ( y0 ) 2 3 si y0 = -1 si y0 < -1 si y0 > -1 PB96. Page 3 sur 3