N1MA3W01 Algèbre 2 - Correction du Partiel 1 Exercice 1 a) Trouver deux matrices diagonalisables de somme non diagonalisable. b) Trouver deux matrices diagonalisables de produit non diagonalisable. Corrigé a) On peut prendre par 1 A= 0 exemple 1 −1 et B = 2 0 0 . −2 Comme A a deux valeurs propres distinctes elle est diagonalisable et B est diagonale ; par contre 0 1 A+B = 0 0 n’est pas diagonalisable, car sinon elle serait nulle ! b) On peut prendre par exemple les deux matrices diagonalisables 1 1 0 0 A= et B = , 0 0 0 1 de sorte que 0 AB = 0 n’est pas diagonalisable. 1 0 Exercice 2 Soit A la matrice −1 A = −3 0 0 3 2 3 . 0 2 1. Diagonaliser A sur R. 2. En déduire {M ∈ M3 (R)/ AM + M A = 0}. Corrigé 1. On calcule le déterminant de −1 − X A − XId3 = −3 0 0 2−X 0 3 3 2−X en développant selon la dernière ligne, cela donne 0 −1 − X det(A − XId3 ) = (−1)3+3 (2 − X) −3 2−X = −(2 − X)2 (1 + X). Les valeurs propres sont donc −1 et 2. Quelques calculs montrent que le sous-espace propre associé à 2 est de dimension 2 et que la matrice de passage à la forme diagonale D = diag(2, 2, −1) est 1 P = 0 1 0 1 0 1 1 . 0 2. Notons AA = {M ∈ M3 (R)/ AM + M A = 0} AD = {M ∈ M3 (R)/ DM + M D = 0}. et (La notation A est choisie pour faire référence au concept d’anticommutant d’une matrice.) 2 Notons M = (mi,j ). Alors 2m1,1 2m1,2 2m1,3 2m1,1 DM = 2m2,1 2m2,2 2m2,3 et M D = 2m2,1 −m3,1 −m3,2 −m3,3 2m3,1 2m1,2 2m2,2 2m3,2 −m1,3 −m2,3 −m3,3 et donc la relation 4m1,1 DM + M D = 4m2,1 m3,1 4m1,2 4m2,2 m3,2 m1,3 m2,3 = 0 −2m3,3 implique que tous les coefficients de M sont nuls, c’est-à-dire que AD = {0}. On observe ensuite qu’ en écrivant A = P −1 DP il vient AM + M A = P −1 D(P M P −1 ) + (P M P −1 )D P, de sorte que si M ∈ AA alors P M P −1 ∈ AD et donc M = 0. On a donc aussi AA = {0}. 3 Exercice 3 Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension finie. On suppose que son polynôme minimal m se factorise en m = XP , où P est un polynôme tel que P (0) 6= 0. Montrer que ker u ⊕ Im u = E. Corrigé En utilisant le lemme des noyaux, on a que ker u ⊕ ker P (u) = ker m(u) = E, (1) puisque m(u) = 0. Montrons que Im u ⊂ ker P (u) : soit x ∈ E, alors P (u)(u(x)) = (XP )(u) (x) = m(u)(x) = 0, ce qui montre que u(x) ∈ ker P (u) et donc Im ⊂ ker P (u). (2) Par le théorème du rang on a dim ker u + dim Im u = dim E, et par ailleurs (1) implique que dim ker u + dim ker P (u) = dim E. On en déduit que les espaces Im u et ker P (u) ont la même dimension, et au vu de (2), qu’ils sont égaux. En combinant avec (1) on a bien ker u ⊕ Im u = E. 4 Exercice 4 Soit A et B deux matrices de Mn (R) telles qu’il existe P dans GLn (C) tel que P AP −1 = B. 1. En décomposant P en P = P1 + iP2 avec P1 et P2 dans Mn (R), montrer qu’il existe λ ∈ R tel que det(P1 + λP2 ) 6= 0. 2. Conclure qu’il existe Q dans GLn (R) tel que Q−1 AQ = B. Corrigé 1. On observe que det(P1 + XP2 ) est un polynôme à coefficients réels en l’indéterminée X, non nul puisque la valeur en i est non nulle. Par conséquent il existe λ ∈ R tel que det(P1 + λP2 ) 6= 0. 2. On observe qu’en distinguant parties rélles et imaginaires de la relation P A = BP , qui est une conséquence immédiate de P AP −1 = B, on a d’une part P1 A = BP1 et d’autre part P2 A = BP2 . Il suit que (P1 + λP2 )A = B(P1 + λP2 ). On pose alors Q = (P1 + λP2 )−1 , qui est bien dans GLn (R) et tel que Q−1 AQ = B. 5 Exercice 5 Soit A dans Mn (R) et A B= 0 A A ∈ M2n (R). 1. Pour P ∈ R[X], calculer P (B) en fonction de A. 2. En déduire que B est diagonalisable si et seulement si A = 0. Corrigé 1. On montre par récurrence sur k que k A kAk k B = . 0 Ak Par linéarité on en déduit que pour tout P ∈ R[X], P (A) AP 0 (A) P (B) = . 0 P (A) 2. Evidemment si A = 0, on a B = 0 qui est donc bien diagonalisable. Réciproquement si B est diagonalisable alors il existe un polynôme P annulateur scindé à racines simples. Le calcul précédent montre que P est alors aussi un polynôme annulateur de A. On a aussi que AP 0 (A) = 0. Si λ est valeur propre de A alors il existe un vecteur x non nul tel que Ax = λx. Il en découle (en montrant Ak x = λk x par récurrence sur k et en utilisant la linéarité) que 0 = AP 0 (A)x = λP 0 (λ)x et donc λP 0 (λ) = 0. Or P est à racines simples, donc P 0 (λ) 6= 0, et donc λ = 0. Par conséquent A est diagonalisable avec 0 pour seule valeur propre, ceci entraîne que A = 0. 6