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Santé-MAG
N°28 - Mars 2014 7
Un patient diabétique doit, impérativement, faire
contrôler ses gencives une à deux fois, par an.
Parmi les complications, liées au diabète de type
2, les parodontites sont, trop souvent, négligées.
Or, ces dernières peuvent être associées aux
maladies cardiovasculaires.
C'est le message qu'a souhaité faire passer
le Pr Philippe Bouchard, responsable de la paro-
dontologie à l'hôpital Rothschild, à Paris, au cours
du congrès de la Société Francophone du Diabète.
Le diabète n'entraîne pas de manifestations sur les
dents elles-mêmes. Il n'est, donc, pas à l'origine de
caries, par exemple. Mais, deux maladies, présentes
au niveau de la bouche, y sont associées. Les gin-
givites, tout d'abord: des inflammations de la gen-
cive, liées à la présence de bactéries. Mais, aussi,
les parodontites qui sont, en réalité, le stade le plus
avancée des gingivites. Dans ce cas, les bactéries
attaquent, directement, les tissus de soutien de la
dent. Le principal risque étant de la perdre ! Selon
le Pr Bouchard, "la prévalence des parodontites
augmente, en cas de diabète; qu'il soit de type 1,
ou de type 2". En eet, cette aection touche deux
fois plus les diabétiques que les non-diabétiques.
Autre constat, seuls les patients, dont le diabète
n'est pas équilibré, sont à risque de parodontites.
DES GENCIVES À SURVEILLER
Par ailleurs, le diabète aggrave les maladies aec-
tant les gencives. "Il est indispensable que les dia-
bétologues informent leurs patients du risque, aug-
menté, de maladies parodontales et de la nécessité
d'une visite, annuelle, chez le chirurgien-dentiste",
indique le Pr Bouchard. "Par ailleurs, les praticiens
doivent, également, faire ouvrir la bouche de leurs
patients et observer l'état de leurs gencives".
Pour le Pr Philippe Bouchard, "la parodontite est
une complication comme les autres. Elle doit être
surveillée, en tant que telle. Or, aujourd'hui, ce n'est
pas, forcément, le cas. Elle est considérée comme
peu grave. Pourtant, les relations entre maladies
parodontales et risques cardiovasculaires sont,
amplement, prouvées", insiste-t-il. Mais, pas seu-
lement. Des études ont, en eet, montré que ces
aections des gencives peuvent être associées à
des cancers. A surveiller, donc, de très près...
Le diabète s'en prend,
aussi, à nos gencives
malades greés, le nombre de
donneurs vivants apparentés, à
l’est du pays, reste en deçà de nos
attentes. Pour cela, plus d’infor-
mation et de sensibilisation sont
nécessaires.
Quant à la gree rénale, à partir
des sujets en état de mort encé-
phalique, elle nécessite plus de
mobilisation, une volonté politique
achée et plus d’engagement
de la part de l’Agence nationale
de gree. Les premières grees
rénales, à partir du cadavre, en
Algérie, remontent à 2002 et ont
été réalisées à Constantine.
Nous attendons, toujours, sa
pérennisation grâce à un cadre
juridique et réglementaire
convenable et une organisa-
tion médicale et extra-médicale
bien adaptée.
D’autant plus que le nombre d’in-
susants rénaux ne cesse d’aug-
menter et que la gree rénale
reste le meilleur moyen thérapeu-
tique, sur les plans médical, éco-
nomique, social et familial. Rien
qu’au niveau de l’est algérien, on
recense plus de 6000 insusants
rénaux, actuellement, sous dia-
lyse.
Vous avez armé, lors de la ren-
contre d'Alger, que vous rencon-
trez, de plus en plus, de cas de
lithiases dans les reins. Quelles en
sont les causes et l'impact sur la
santé ?
La lithiase urinaire connaît une
augmentation notable de sa pré-
valence et pose un réel problème
de santé publique et se répercute
négativement sur les secteurs
économiques, par l’absentéisme
causé et les incapacités partielles
causées aux cadres profession-
nels. Les causes sont, évidem-
ment, les changements enregis-
trés dans les régimes alimentaires
des algériens et l’hygiène de vie.
Les moyens modernes, mini-in-
vasifs, de traitement doivent être
développés et généralisés, pour
la prise en charge de ces lithiases,
afin de minimiser l’impact de cette
maladie lithiasique, sur le plan so-
cioprofessionnel et économique.
Vous pratiquez, dans votre ser-
vice, la technique de néphro-litho-
tomie percutanée.
En quoi consiste-t-elle, exacte-
ment et quel est son intérêt ?
La néphro-lithotomie per cutanée
(NLPC) est une technique endo-
urologique, qui consiste à aborder
le rein par voie per cutanée, sous
contrôle radioscopique et d’intro-
duire un endoscope, afin de visua-
liser la lithiase à l’intérieur du rein,
de la fragmenter et de l’extraire,
en utilisant une source d’ondes
de choc extracorporelle (laser ou
hydro-électrique…).
Cette technique s’adresse, prin-
cipalement, aux grosses lithiases
coralliformes, qui ne peuvent pas
être traitées par les autres procé-
dés mini-invasifs et où la chirurgie
à ciel ouvert laisse des séquelles
sur le parenchyme rénal, qui en-
traîneraient sa détérioration, à
moyen ou à long terme.
Autant que vos confrères, vous
plaidez pour le développement de
la gree rénale. Quels en sont les
freins, selon votre propre expé-
rience ?
La gree rénale représente le
meilleur moyen thérapeutique, le
moins coûteux, le plus ecace, le
mieux adapté et le mieux accepté.
Sa réalisation nécessite l’organi-
sation du prélèvement à partir
du cadavre. Sur nos routes, nous
enregistrons, annuellement, plus
de 4000 morts, dans les accidents
de la circulation. Un ramassage
médicalisé, rapide et ecace de
ces accidentés pourrait diminuer
le nombre de décès et orir aux
insusants rénaux une source
inépuisable de reins. LAgence
Nationale de Gree (ANG) doit
être plus dynamique et plus en-
treprenante, par l’élaboration d’un
programme national de grees,
la mise en place d’un registre de
donneurs volontaires, l’établis-
sement d’un fichier national des
insusants rénaux et son actuali-
sation permanente et l’adéquation
d’un cadre juridique et réglemen-
taire permettant de clarifier et
de faciliter les relations entre les
diérents secteurs, qui doivent
participer à la réussite de ce pro-
gramme national de gree
* Pr Abderrezak Dahdouh,
chef du service urologie
et transplantation rénale,
EHS Daksi – Constantine.
Santé-MAG
N°28 - Mars 2014 77
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