ACTUALITÉ malades greffés, le nombre de donneurs vivants apparentés, à l’est du pays, reste en deçà de nos attentes. Pour cela, plus d’information et de sensibilisation sont nécessaires. Quant à la greffe rénale, à partir des sujets en état de mort encéphalique, elle nécessite plus de mobilisation, une volonté politique affichée et plus d’engagement de la part de l’Agence nationale de greffe. Les premières greffes rénales, à partir du cadavre, en Algérie, remontent à 2002 et ont été réalisées à Constantine. Nous attendons, toujours, sa pérennisation grâce à un cadre juridique et réglementaire convenable et une organisation médicale et extra-médicale bien adaptée. D’autant plus que le nombre d’insuffisants rénaux ne cesse d’augmenter et que la greffe rénale reste le meilleur moyen thérapeutique, sur les plans médical, économique, social et familial. Rien qu’au niveau de l’est algérien, on recense plus de 6000 insuffisants rénaux, actuellement, sous dialyse. Vous avez affirmé, lors de la rencontre d'Alger, que vous rencontrez, de plus en plus, de cas de lithiases dans les reins. Quelles en sont les causes et l'impact sur la santé ? La lithiase urinaire connaît une augmentation notable de sa prévalence et pose un réel problème de santé publique et se répercute négativement sur les secteurs économiques, par l’absentéisme causé et les incapacités partielles causées aux cadres professionnels. Les causes sont, évidemment, les changements enregistrés dans les régimes alimentaires des algériens et l’hygiène de vie. Les moyens modernes, mini-invasifs, de traitement doivent être développés et généralisés, pour la prise en charge de ces lithiases, afin de minimiser l’impact de cette maladie lithiasique, sur le plan socioprofessionnel et économique. Vous pratiquez, dans votre service, la technique de néphro-lithotomie percutanée. En quoi consiste-t-elle, exacte- ment et quel est son intérêt ? La néphro-lithotomie per cutanée (NLPC) est une technique endourologique, qui consiste à aborder le rein par voie per cutanée, sous contrôle radioscopique et d’introduire un endoscope, afin de visualiser la lithiase à l’intérieur du rein, de la fragmenter et de l’extraire, en utilisant une source d’ondes de choc extracorporelle (laser ou hydro-électrique…). Cette technique s’adresse, principalement, aux grosses lithiases coralliformes, qui ne peuvent pas être traitées par les autres procédés mini-invasifs et où la chirurgie à ciel ouvert laisse des séquelles sur le parenchyme rénal, qui entraîneraient sa détérioration, à moyen ou à long terme. Autant que vos confrères, vous plaidez pour le développement de la greffe rénale. Quels en sont les freins, selon votre propre expérience ? La greffe rénale représente le meilleur moyen thérapeutique, le moins coûteux, le plus efficace, le mieux adapté et le mieux accepté. Sa réalisation nécessite l’organisation du prélèvement à partir du cadavre. Sur nos routes, nous enregistrons, annuellement, plus de 4000 morts, dans les accidents de la circulation. Un ramassage médicalisé, rapide et efficace de ces accidentés pourrait diminuer le nombre de décès et offrir aux insuffisants rénaux une source inépuisable de reins. L’Agence Nationale de Greffe (ANG) doit être plus dynamique et plus entreprenante, par l’élaboration d’un programme national de greffes, la mise en place d’un registre de donneurs volontaires, l’établissement d’un fichier national des insuffisants rénaux et son actualisation permanente et l’adéquation d’un cadre juridique et réglementaire permettant de clarifier et de faciliter les relations entre les différents secteurs, qui doivent participer à la réussite de ce programme national de greffe * Pr Abderrezak Dahdouh, chef du service urologie et transplantation rénale, EHS Daksi – Constantine. Le diabète s'en prend, aussi, à nos gencives Un patient diabétique doit, impérativement, faire contrôler ses gencives une à deux fois, par an. Parmi les complications, liées au diabète de type 2, les parodontites sont, trop souvent, négligées. Or, ces dernières peuvent être associées aux maladies cardiovasculaires. C'est le message qu'a souhaité faire passer le Pr Philippe Bouchard, responsable de la parodontologie à l'hôpital Rothschild, à Paris, au cours du congrès de la Société Francophone du Diabète. Le diabète n'entraîne pas de manifestations sur les dents elles-mêmes. Il n'est, donc, pas à l'origine de caries, par exemple. Mais, deux maladies, présentes au niveau de la bouche, y sont associées. Les gingivites, tout d'abord: des inflammations de la gencive, liées à la présence de bactéries. Mais, aussi, les parodontites qui sont, en réalité, le stade le plus avancée des gingivites. Dans ce cas, les bactéries attaquent, directement, les tissus de soutien de la dent. Le principal risque étant de la perdre ! Selon le Pr Bouchard, "la prévalence des parodontites augmente, en cas de diabète; qu'il soit de type 1, ou de type 2". En effet, cette affection touche deux fois plus les diabétiques que les non-diabétiques. Autre constat, seuls les patients, dont le diabète n'est pas équilibré, sont à risque de parodontites. DES GENCIVES À SURVEILLER Par ailleurs, le diabète aggrave les maladies affectant les gencives. "Il est indispensable que les diabétologues informent leurs patients du risque, augmenté, de maladies parodontales et de la nécessité d'une visite, annuelle, chez le chirurgien-dentiste", indique le Pr Bouchard. "Par ailleurs, les praticiens doivent, également, faire ouvrir la bouche de leurs patients et observer l'état de leurs gencives". Pour le Pr Philippe Bouchard, "la parodontite est une complication comme les autres. Elle doit être surveillée, en tant que telle. Or, aujourd'hui, ce n'est pas, forcément, le cas. Elle est considérée comme peu grave. Pourtant, les relations entre maladies parodontales et risques cardiovasculaires sont, amplement, prouvées", insiste-t-il. Mais, pas seulement. Des études ont, en effet, montré que ces affections des gencives peuvent être associées à des cancers. A surveiller, donc, de très près... N°28 - Mars 2014 Santé-MAG 77