Fiche information du Dr Denis Mathieu
INFORMATION : PROTHESE TOTALE DE HANCHE
Les progrès en chirurgie orthopédique sont constants et concernent entre
autres les prothèses de hanche Les prothèses totales de hanche ont pour but
de remplacer l'articulation coxo-fémorale détruite.
. 1 : Os Iliaque
· 2 : Cotyle
· 3 : Tête fémorale
· 4 : Col du fémur
· 5 : Diaphyse fémorale
Il s'agit de remplacer les 2 surfaces articulaires dont le cartilage est usé.
Le cotyle prothétique s’implante dans le bassin à l'endroit du cotyle naturel. Il
est composé d'une cupule hémisphérique qui constitue la surface de glissement
de l'articulation prothétique. Dans la plupart des modèles cette surface de
glissement est sertie dans une cupule métallique assurant le contact avec l'os du
bassin.
La pièce fémorale est composée d'une tête fémorale sphérique enchâssée sur la
tige fémorale. Le diamètre de la tête prothétique est identique au diamètre
interne de la cupule cotyloïdienne. Il assure la congruence et la stabilité de
l'articulation artificielle et autorise des mouvements d'une amplitude très
semblable à celle de la hanche normale. La tige d'implantation fémorale sert à
ancrer la prothèse dans le fût fémoral osseux. La fixation des composants sur le
squelette peut être assurée de deux manières: soit à l'aide d'un «ciment
chirurgical», soit par repousse osseuse secondaire.
Se faire opérer d'une prothèse: faut-il attendre ?
Depuis l'essor des prothèses, dans les années 60, il est de coutume que le
chirurgien propose cette intervention "en dernier recours". Historiquement, l'on
pouvait dire à son patient: "Revenez quand vous ne pourrez plus marcher ..."
Néanmoins, même s'il ne faut pas se précipiter, des études récentes mettent en
avant qu'un patient qui a beaucoup attendu et beaucoup souffert, aura une
récupération plus longue que la moyenne. Il s'agit donc de trouver, avec votre
chirurgien, le moment idéal, qui n'est basé que sur les symptômes et non pas sur
la radiographie. Si les amplitudes de mouvements diminue, l'amyotrophie (baisse
de force musculaire) apparait et que des attitudes vicieuses, boiterie ...
progressent au point d'influer sur les autres articulations, alors il faut
probablement y penser ...
Où va se trouver la cicatrice ?
Tout va dépendre de la voie d'abord utilisée par le chirurgien, c'est-à-dire la
façon dont il va aborder l'articulation pour mettre en place la prothèse. La
cicatrice utilisée dans le service est classiquement sur le côté de la cuisse. Sa
taille dépendra en partie de votre corpulence et des éventuelles difficultés
techniques rencontrées. Bien entendu, bien que l'objectif principal reste
d'implanter correctement la prothèse, la taille de la cicatrice et le respect des
muscles sont une considération permanente .
L’abord « minimal invasive » est actuellement en vogue. La voie est postérieure
et nécessite une incision d’une taille correspondant à la taille du matériel
implanté, afin d’éviter une surtension cutanée, soit:Pour une tête de diamètre D,
l’incision sera de D x ∏/2, la longueur des deux berges de l’incision doit être au
moins égale à la circonférence de l’implant.
La mise en place classique se fait en position latérale, une incision de 10 à 15
centimètres sur la face latérale de la hanche permet d’accéder à l’articulation et
de mettre en place les implants. On commence par le cotyle puis la tige fémorale.
On limite les sections de muscles en glissant les implants entre les plans
musculaires. Contrairement à ce qui peut être dit dans certains articles la
longueur de l’incision n’influe pas le délai d’hospitalisation, nos patients
séjournent entre 5 et 12 jours dans notre établissement.
Quel type d'anesthésie utilise-t-on ?
Avant l'intervention, un examen cardiovasculaire est pratiqué. Le type
d'anesthésie est choisi par l'anesthésiste en fonction de ce bilan et des
habitudes de l'équipe chirurgien-anesthésiste.
Habituellement la prothèse de hanche est posée sous anesthésie générale, mais
l'intervention peut aussi être faite sous anesthésie péridurale ou
rachianesthésie qui n'insensibilisera que la partie inférieure du corps.
Une transfusion n'est nécessaire dans notre expérience que dans moins de 10%
des cas. Pour éviter de transfuser du sang d'une autre personne, on peut
recourir à une autotransfusion avec du sang prélevé sur la personne qui va être
opérée dans les semaines précédant l'intervention, ou à un recueil pendant
l'opération des pertes sanguines que l'on retraite et retransfuse dans les heures
ou jours qui suivent.
Combien de temps dure l'intervention ?
L'intervention elle-même dure entre 45 min et 2 heures, ceci dépendant de
beaucoup de paramètres.
En fin d'intervention, le chirurgien met en place 1 ou 2 drains appelés "redons"
qui resteront en place 2 à 4 jours et qui permettront de prévenir l'apparition d'
un éventuel hématome.
Le patient sera dirigé vers la salle de réveil pour y être surveillé pendant sa
phase de réveil. Quand il sera stabilisé et bien réveillé, il regagnera sa
chambre, au bout de 2 heures en général.
Le réveil pouvant être douloureux, des antalgiques sont prescrits. On laisse la
perfusion en place 24 à 48 heures pour passer différentes molécules dont les
antibiotiques, les antalgiques, ainsi que le sang qui a été prélevé avant ou pendant
l'intervention.
Au bout de combien de temps peut-on se lever ?
Le lendemain de l'intervention, le sujet sera mis au fauteuil quelques heures et
fera éventuellement quelques pas. L'appui est autorisé à l'aide d'un
déambulateur puis rapidement de deux cannes anglaises. Le kinésithérapeute
sera là pour aider le patient.
Le 3ème ou le 4ème jour, les redons qui servent à drainer la plaie opératoire
seront en principe retirés, ce qui va considérablement faciliter les déplacements,
le kinésithérapeute incitant le sujet à se déplacer seul.
Les béquilles sont nécessaires en moyenne 2 à 4 semaines, l'utilisation d'une
canne étant conseillée par la suite jusqu'à un mois et demi après l'intervention.
Combien de temps dure l'hospitalisation ?
Habituellement, l'hospitalisation débute la veille de l'intervention et dure une
semaine environ. Les fils ou agrafes sont enlevés 14 jours après l'intervention ou
rien n’est retiré si des fils résorbables sont utilisés.
Doit-on aller en centre de rééducation ?
Ceci est très variable et n'est pas indispensable, sauf si l'environnement
personnel du patient est "difficile". Ainsi, un habitat difficile (escaliers…) ou
l'isolement peuvent rendre préférable un séjour dans un centre. La durée sera
alors déterminée en accord avec le médecin rééducateur dès que l'autonomie
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