SANTE ZOOM
LA PROTHESE DE HANCHE
FAIT SA RÉVOLUTION
Nouveaux matériaux plus résistants et mieux tolérés, chirurgie allégée,
récupération améliorée, la pose d'une prothèse de hanche devient accessible
à tous. Line aubaine pour les 140000 personnes qui en bénéficient
chaque année, Parmi elles, de plus en plus de jeunes seniors. I
INGRID HABERFELD
S
'il est une intervention chirurgicale qui amé-
liore considérablement la qualité de vie, c'est
bien la pose d'une prothèse de hanche tant
elle résout de façon spectaculaire gêne, douleur et
handicap. 140 000 personnes bénéficient chaque
année en France de cette intervention bien rodée,
présentant peu de complications. Et dans ce do-
maine, les progrès récents sont nombreux.
EN CÉRAMIQUE,
ELLE
EST
QUASI
INUSABLE
Les matériaux employés sont aujourd'hui de plus
en plus techniques, performants et parfaitement
bien tolérés. Le polyéthylène utilisé pour la réali-
sation du cotyle (la demi-sphère implantée dans
l'os qui s'articule autour d'une tige en céramique
ou en métal) est désormais plus résistant, sa durée
MON TÉMOIGNAGE
LE SOIR MÊME, JE DÎNAIS AVEC MA FEMME
BRUNO LEBLOND, 54 ANS, EAUBONNE (VALDOISE)
Plus rien ne calmait les douleurs qui me vrillaient la hanche gauche.
Le rhumatologue ne m'a pas laissé le choix : il fallait opérer.
Le chirurgien m'a proposé une prothèse en céramique, posée en
ambulatoire. Il m'a bien expliqué le protocole et m'a même diffusé
une vidéo montrant étape par étape le déroulement de l'intervention.
J'étais partant bien sûr : je suis mieux chez moi qu'à la clinique!
Entré à 8 heures, opéré à midi, je suis sorti à 18 heures après quèlques
exercices avec la kiné, muni du numéro de téléphone du chirurgien.
Les deux premières nuits, j'ai eu mal, mais les antidouleurs
prescrits me calmaient. Au bout d'un mois, je marchais sans aide.
Deux mois et demi plus tard, j'ai repris mon emploi :
je suis conducteur de camion dans les travaux publics.»
de vie est passée de quinze à vingt-cinq ans, voire
plus. Mais c'est surtout le couple céramique-céra-
mique qui sort son épingle du jeu, une bonne nou-
velle notamment pour les jeunes seniors car il est
inusable, assure le Dr Christophe Lefèvre, chirur-
gien orthopédiste et traumatologue à la clinique
Arago, à Paris : « Une fois posée, la prothèse tout
céramique ne se détériore pas et n'abîme par l'os :
nous n'avons donc plus à réopérer, même vingt ou
trente ans plus tard, pour la changer. »
Cette solidité a rendu plus accessible la pose dc pro-
thèse chez les patients jeunes, dès 40 ans, voire
avant. Dès que le handicap altère la qualité de vie,
l'opération est désormais envisageable. Grâce à
l'ajout de zircone — un matériau ultrarésistant —
dans la formule, Ic risque dc casse a également
fondu, ll est aujourd'hui d'environ trois cas sur
10000 prothèses posées. Sans surprise, ces pro-
thèses tout céramique représentent aujourd'hui,
tous âges confondus, 40 % des prothèses implan-
tées, indique l'Académie nationale de chirurgie,
contre 33 % en 2013. Les prothèses métal-polyé-
thylène et céramique-polyéthylène, moins oné-
reuses et à l'espérance de vie de vingt-cinq ans,
restent légèrement majoritaires à 50 %. Elles sont
privilégiées après 80 ans. Les 10 % restants sont
des tout métal de moins en moins prescrites.
UNE CHIRURGIE
MOINS
TRAUMATISANTE
Au bloc opératoire aussi, les choses évoluent. L'acte
s'est simplifié du fait du développement de tech-
niques moins invasives. « En optant pour une voie