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On peut s'étonner d'une définition aussi restrictive. Il faut comprendre qu'elle se
veut opérationnelle. Cela veut dire qu'elle est censée permettre d'agir de façon
adaptée dans tous les cas de figure. On a aussi voulu englober les adultes et ces
critères doivent s'appliquer a tous les âges. Cette définition devrait aussi aboutir
au même résultat quelle que soit la formation de l'examinateur ou les tests utilisés.
Cette classification n'a pourtant pas échappé a certaines critiques. On lui a
reproché de ne pas aborder les processus et les stratégies, c'est-à-dire le
traitement de l'information, la base de l'approche cognitive. On lui a aussi reproché
d'attendre l'échec scolaire avant d'identifier le trouble d'apprentissage. Mais une
classification n'est pas orientée de la même façon selon qu'elle se focalise sur les
besoins pédagogiques des élèves ou sur la description de troubles ouvrant droit à
une aide spécialisée.
La question est en train d’être renouvelée grâce aux progrès que nous avons faits
sur la relation entre le cerveau et l’esprit. Nous disposons de nouvelles techniques
qui ont permis d’expérimenter aux deux extrêmes d’un large spectre: les méthodes
classiques de la neuro-anatomie, de la neurophysiologie et de la neurochimie d’une
part, la neurobiologie moléculaire, la combinaison de la neuro-imagerie avec une
approche cognitive d’autre part. Tout ceci débouche sur une vision à plusieurs
dimensions sur le cerveau engagé dans une activité intellectuelle.
L’enfant HP en délicatesse avec l’école : des difficultés à l’échec scolaire…
L’échec scolaire tel qu’il est défini par l’Education Nationale (« sortie du système
scolaire sans diplôme ni qualification »), reste rare dans les cohortes d’enfants HP,
et certainement en dessous du chiffre retenu en population générale (150 000
enfants, soit 21% des classes d’âge). Les difficultés sont, par contre, fréquentes,
avec deux tiers d’enfant à Haut Potentiel qui n’atteindront pas le lycée.
Il nous semble plus intéressant, en raison de la fréquence des co-morbidités,
d’envisager les difficultés scolaires chez les enfants à Haut Potentiel plutôt que de
détailler les troubles spécifiques des apprentissages (Revol, 2006). En effet, on
peut retrouver plusieurs causes, souvent intriquées, à ces difficultés. Certaines
sont spécifiques parce qu’elles proviennent de ses caractéristiques cognitives
tandis que d’autres son liées à des réponses inadaptées de l’entourage. Enfin, des
troubles psychoaffectifs peuvent intervenir seuls ou venir perturber d’autres
causes qui les ont précédés.