Mais qu`est-ce qui l`empêche de réussir?

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Mais qu’est-ce qui l’empêche
de réussir?
Jeanne Siaud-Facchin
Psychologue Clinicienne
Sion – 20 Novembre 2008
Motifs de consult’s
• Je travaille pas bien à l’école
• J’ai des problèmes à l’école
• Je suis nul à l’école
• J’ai des mauvaises notes
Lequel pourrait être le vôtre ?
- Marc, son air ronchon et sa casquette vissée sur la
tête : pour lui, dit-il, tout va bien, il n’a pas
de problème, le problème c’est sa mère
qui l’a traîné là, de toute façon, l’école, il s’en fout.
- Julie, souriante, chaleureuse, mais qui a mal au
ventre tous les matins avant de partir à l’école,
qui stresse à l’approche d’un contrôle et qui,
lorsqu’on essaie, avec elle, de comprendre ce qui se
passe, a vite les larmes aux yeux. A la maison elle
connaît sa leçon, mais arrivé devant son contrôle,
elle a tout oublié ! déplorent les parents, désemparés
- Oscar, qui entre dans mon bureau d’un air de
conquérant, s’amuse de mes questions, touche à tout,
m’interrompt sans cesse sous le regard excédé et
épuisé de ses parents. A l’école, les punitions
pleuvent, les croix s’ additionnent sur le carnet de
correspondance, les punitions sont incessantes…
mais rien n’y fait !
- Thomas, lui, c’est un paresseux m’expliquent ses
parents. Il ne travaille que quand il a envie.
Tous les profs le disent : il a des capacités mais il ne
travaille pas sérieusement. A la
maison, pour le faire travailler c’est chaque fois un
drame ! Et ses résultats sont en dents de scie….
- Amandine s’applique, elle, mais n’arrive jamais à
finir son travail malgré son fort désir de réussir. Elle
est tellement lente ! En plus elle rêvasse…
A l’oral, tout va bien, mais à l’écrit c’est une
véritable catastrophe ! Et son écriture ! Et son
orthographe !
Ses résultats scolaires chutent dangereusement…
- ou encore, Alfred : il n’est pas motivé, c’est tout !
Enjeu de la Réussite Scolaire
Dépasse largement le cadre des apprentissages
Au centre des préoccupations actuelles
Baromètre de la santé psychologique de l’enfant
et de ses capacités d’adaptation sociale
Échec scolaire a de lourdes conséquences
pour l’avenir personnel et psychologique de l’enfant
80 % des demandes de consultation en psychologie de
l’enfant et de l’adolescent sont liés à des difficultés à l’école
Quand vous pensez à votre enfant qu’est-ce
qui vous préoccupe en premier au
quotidien ?
• 53% : ses résultats scolaires
• 12% : la qualité des relations dans la famille
• 5% : son épanouissement extra scolaire
Les Chiffres de l’Échec Scolaire
• 160 000 élèves (environ 10%) quittent le système
scolaire en France chaque année sans diplôme
• 16 à 25% des élèves européens sont en difficulté
(Etude de l’European Association for Special Education)
• 15% des enfants qui présentent des troubles des
apprentissages sont envoyés dans des institutions
pour enfants déficients ou inadaptés (IME ou IR)
alors que le dépistage des troubles aurait permis
un parcours scolaire normal
Phrases
Quand il veut, il peut
C’est un fainéant, c’est tout !
Il n’est pas motivé !
Quand il s’applique il y arrive très bien!
Si il travaillait plus sérieusement il n’aurait
aucun problème !
Il ne travaille que quand il a envie !
Spirale de l’Échec Scolaire
Trouble des Apprentissages
Démotivation
Échec Scolaire
Troubles Psychologiques
T. du Comportement
T. Anxieux et Phobiques
T. de l’Estime de Soi
Dépression…
Souffrance de l’enfant
Conséquences intrafamiliales
Incompréhension, conflits, sentiments de déception réciproque…
Conséquences sociales
Rejet, Agressivité…
Réussite Scolaire
Une Alchimie entre :
Estime de Soi
Compétence
Motivation
Estime de soi et réussite scolaire
Une estime de soi élevée est plus efficace
pour réussir qu’un QI élevé
• Pour
apprendre il faut accepter de ne pas savoir
Apprendre, c’est courageux
• La crainte de l’échec ou la peur de réussir ?
Qu’est ce que l’Estime de Soi ?
1. Ce que je pense de moi,
2. Comment je me sens avec ces pensées,
3. Ce que je fais de ma vie avec tout ça…*
L’estime de soi se construit :
avec les regards et les jugements que je porte sur moi
avec les regards et les jugements des autres sur moi
avec le jugement de moi sous le regard des autres
d’après la définition de Christophe André
Les trois cerveaux
selon Mac Lean
Cerveau Reptilien
Cerveau Limbique
Néo-Cortex
Pour bien apprendre,
il faut….
1 - Être dans un état physiologique stable
2-
Avoir confiance en soi
Estime de soi, anxiété et mémoire
Mémoire de travail
Court terme
Mémoire à Long terme
Estime de soi, anxiété et mémoire
Mémoire de travail
Court terme
Mémoire à Long terme
Quand l’échec scolaire est plus « rentable »
pour l’estime de soi
Je ne travaille pas j’ai une mauvaise note
c’est normal, je n’ai pas travaillé
Je travaille j’ai une mauvaise note
je suis nul
Stratégie d’évitement pour protéger
l’estime de Soi
Je sais que tu peux…
Je suis contente car aujourd’hui j’ai vu, pour
la première fois depuis longtemps, une petite
flamme de fierté briller dans le regard de mes
parents.
Elsa, 13 ans :
La Motivation
Existence
d’un objectif clair et d’un but précis
La motivation fait naître l’effort pour
atteindre l’objectif
La motivation maintient et relance l’effort tant
que l’objectif n’est pas atteint
Deux grands types de motivation :
La motivation extrinsèque
Implication orientée vers la rentabilité de l’activité
Objectif : reconnaissance sociale et valorisation vis à vis
d’autrui
La motivation intrinsèque
Implication affective (personnelle) et orientée vers
l’intérêt de l’activité
Objectif : autonomie et épanouissement personnel
Pour avoir envie de réussir il
faut…
REUSSIR !
La jubilation cognitive
est l’aphrodisiaque de l’intelligence
c’est le moteur de la motivation
Ajustement nécessaire entre
niveau de compétence et niveau
de complexité
Mais… la difficulté est normale et
nécessaire
Effort à fournir ou envie de réussir :
entre les deux mon cerveau balance…
1.
2.
3.
4.
5.
Quel est mon intérêt ?
Quel est mon plaisir ?
Est-ce que je vais souffrir ?
Est-ce que je suis capable de surmonter les difficultés ?
Est-ce que je pense possible de réussir ?
La motivation active plusieurs processus distincts
Les Causes de l’Échec Scolaire
Causes Psychologiques
du trouble de l’estime de soi à la dépression
du trouble anxieux à la phobie scolaire
de l’angoisse au trouble de la personnalité
Les causes « instrumentales »
des enfants à l’intelligence normale mais présentant
un trouble des apprentissages localisé
Les enfants dys
Les troubles cognitifs
Les causes spécifiques
Le Trouble d’Hyperactivité
L’enfant surdoué
METACOGNITION
Connaissances que le sujet a sur ses
propres connaissances
et sur son propre fonctionnement
cognitif
Lien central entre :
Metacognition
Estime de soi
Réussite scolaire
!
Ne pas confondre ce que l’enfant
ne veut pas faire
avec ce que l’enfant
ne peut pas faire
Tous les enfants veulent réussir
Il n’existe pas d’enfant paresseux…
Un diagnostic
de trouble d’apprentissage
ne peut se faire sans
diagnostic différentiel
avec un trouble psychologique
L’enfant surdoué
2,3 % de la population, soit environ 400 000 enfants
surdoués scolarisés : un enfant par classe
45 % des enfants surdoués ont redoublé
33% des enfants avec QI > 130 sont en échec en 3ème
50% de ceux avec QI > 140
20 % se sont arrêtés avant le Bac
17 % font des études médiocres
Surdoué et T.A. : de faux ennemis
Un surdoué sur 4 est porteur d’un Trouble d’Apprentissage
Un enfant sur 5 qui consulte pour une difficulté scolaire
est un enfant surdoué
!
Tous les enfants qui ont des difficultés scolaires ne sont pas
des enfants surdoués
ET
Les enfants surdoués peuvent être des enfants heureux et qui
réussissent à l’école
Le Mode de Pensée
Une organisation cognitive spécifique
Des procédures de raisonnement différentes
Une hyperactivation cérébrale
Des singularités dans l’activation des
ressources attentionnelles
PENSEE LINEAIRE
Entrée des
données
Élaboration progressive
Etape 1
INPUT
Etape 2
Réponse
Etape 3
OUTPUT
PENSEE EN RESEAU
INPUT
La pensée en arborescence
« Dans ma tête j’ai un arbre généalogique de mes
problèmes »
Activation simultanée de liens associatifs multiples
Très grande rapidité d’activation du réseau
Foisonnement de la pensée, pensée sans limites
Difficulté à sélectionner l’information pertinente
Défaut d’organisation séquentielle de la pensée
La difficulté à structurer
• La pensée en arborescence
« Les enfants normaux quand on pose une question y’a une antenne
qui se lève et ils réfléchissent autour alors que nous il y a 25
antennes qui se lèvent et du coup on s’embrouille et on n’arrive plus
à canaliser . Pour s’exprimer ça devient très difficile. » Marie, 14 ans
« On peut voir le monde linéaire comme une décision arbitraire
par rapport à toutes les possibilités qui se trouvent au fond.
Quand je suis sur un mode en arborescence c’est plus difficile avec
le langage car je peux avoir simultanément quatre mots qui veulent
dire la même chose ou presque et qui se présentent au même moment»
Raphaël, 17 ans
Lebatovogssurlo
Le ba teau vo gue sur l’eau
Le bateau vogue sur l’eau
Le bateau vogue
sur l’eau
Que
Quefont
fontils
ils??
C’est des amoureux ?
Le voilier ?
C’est plus ou moins
dangereux qu’un
bateau à moteur ?
Est-ce que
j’aimerai, moi,
avoir un bateau ?
Quand j’étais petit,
j’avais un bateau …
Avant, le bateau c’était le
seul moyen de découvrir
le monde.
On ignorait encore pleins
de choses..
Christophe Colomb…
Mon ami Julien, ses
parents ont un bateau…
Mais je crois que ses
parents se disputent
beaucoup…
Déficit des procédures
métacognitives
Fonctionnement dichotomique :
Je sais ou Je ne sais pas
Organisation de la Personnalité
Caractéristiques affectives
Hyperesthésie
Hypersensibilité
Empathie
Lucidité
Sensibilité extrême à l’injustice
Conscience collective très forte
Hypervigilance Émotionnelle
Fragilité Psychologique
L’intelligence est anxiogène
Les Spécificités Hémisphériques
CERVEAU GAUCHE
CERVEAU DROIT
Traitement séquentiel :
traitement élément par
élément
Traitement auditif, en mots
Traitement simultané :
traitement global
Fonctionnement analytique
Fonctionnement analogique
Raisonnement, justification
Intuition
Rationalisation, pensée
argumentée
Créativité, pensée divergente
CERVEAU LOGIQUE,
RATIONNEL
Traitement visuel, en images
CERVEAU
EMOTIONNEL
Maurice Blanchot,
Etranges rapports. Est-ce que l’extrême
pensée et l’extrême souffrance ouvriraient
le même horizon ? Est-ce que souffrir
serait, finalement, penser ?
Maurice Blanchot
Relation entre estime de soi et
accomplissement des surdoués
• Le Surdoué a beaucoup de croyances négatives
sur ses propres capacités et compétences.
• Raisons :
n’arrive pas à utiliser efficacement sa forme
d’intelligence
• Conclusion : je ne suis pas capable
La dyspraxie visuo-spatiale
6 à 8% des enfants de 5 à 11 ans,
8,5 garçons pour une fille
Plus de 20% des élèves surdoués
(Etude Albaret, 1996 sur 28 surdoués : 50% de dysgraphie)
Trouble psychomoteur qui affecte tout ce qui est geste
volontaire et qui doit être organisé en séquences
associé à
un trouble de la coordination visuo-motrice : la main ne
suit pas le geste
un trouble occulo-moteur : l’œil ne transmet pas les
informations spatiales nécessaires
Manifestations
enfant décrit comme globalement maladroit
enfant qui tombe, qui se cogne, fait tout tomber autour de lui,
donne des coups involontaires aux autres…
dans les jeux de cubes, les puzzles,les jeux d’assemblage l’enfant
est perdu
Sur le plan développemental
autonomisation laborieuse (habillage, lacets, organisation quotidienne
maternelle : premières alertes (couper, coller, colorier…)
geste graphique difficile et crispé, acquisition difficile de
l’écriture, écriture irrégulière, difficulté à écrire sur les lignes…
Manifestations Scolaires
Dysgraphie (écrivent parfois en script pour compenser
Dysorthographie (orthographe aléatoire alors que les règles sont comprises
et intégrées, télescopages, oubli ou saut de lettres, de mots, de syllabes…)
La relecture crée de nouvelles erreurs.
Lenteur (devoirs non finis, travail non recopié ou partiellement dans l’agenda,
Présentation (ratures, surcharges, traits approximatifs…)
Lecture laborieuse (l’enfant se perd dans la page, ses yeux sautent des lignes,
focalisation difficile et demandant de grands efforts alors que le sens et les
mécanismes de la lecture sont parfaitement maîtrisés)
Prises d’informations écrites difficiles (consignes, recherches dans un texte…)
Réussites fluctuantes et imprévisibles (très déroutant pour les adultes et les
enfants…)
Dyscalculie spatiale :
commence par des difficultés de dénombrement,
puis disposition des opérations par écrit,
jusqu’aux difficultés dans les opérations de calcul mental (qui
supposent de maintenir dans espace mental les données nécessaires à la résolution
du calcul)
Alors que l’enfant témoigne par ailleurs de capacités logicomathématiques remarquables
Ce qu’il faut comprendre
pour produire un minimum l’enfant fournit des efforts
considérables
il doit mobiliser une énergie importante pour maîtriser
son trouble
il active constamment des stratégies compensatoires
coûteuses en énergie (ressources intellectuelles diverse, traitement
séquentiel, stratégies verbales…)
ce qui est automatisé pour les autres lui demande la mise
en place de stratégies conscientes et volontaires
si on lui demande de « regarder » plus attentivement cela
parasite l’enfant et aggrave la performance (désapprend ce qu’il
avait compris)
Conséquences
Incompréhension importantes autour de cet enfant brillant à l’oral,
doté d’une grande mémoire et dont le passage à l’écrit s’avère
catastrophique
Redoublements fréquents et inutiles car le trouble ne se rétablit
pas seul.
Cohortes d’enfants en grave échec scolaire et qui sortent trop
souvent du système scolaire
!
Le trouble ne s’améliore pas avec l’âge.
Il s’agit d’une pathologie
Le Trouble d’Hyperactivité avec ou sans
déficit de l’Attention (THADA)
Trouble neuropsychologique spécifique entraînant
des difficultés sévères d’apprentissage.
Le trouble se manifeste par
une agitation motrice,
une impulsivité comportementale et cognitive
souvent associées à une atteinte grave des
ressources attentionnelles.
Hyperactivité
• agitation motrice constante et incontrôlée : en « mouvement perpétuel »
• ne peut rester assis, se lève, s’agite
• parle fort, ne peut jouer en silence
• prend des risques
Impulsivité
• Style Cognitif-Impulsif
• Actes impulsifs : aucune anticipation des conséquences de
leurs actes et prises de risques non calculées
•Intervient spontanément dans la conversation, coupe la
parole, n’attend pas son tour : toujours tout de suite
• Déficit dans l’anticipation et la planification : a du mal à
organiser son travail, à utiliser des méthodes…Incapacité de corriger ou d’inhiber un
comportement verbal ou physique inadapté
• Problèmes avec les règles, les ordres, les consignes…
Déficit d’Attention
• a du mal à se centrer sur une tâche
• n’inhibe pas ou mal les informations non pertinentes
• sensible ++ aux distracteurs
• se perd dans ce qu’il à faire : ne sait plus où il en est (trouble du
traitement séquentiel et du repérage temporel)
• ne termine pas ce qu’il entreprend
• ne peut gérer plusieurs tâches simultanément ou des consignes
trop longues (déficit de la mémoire à court terme)
« Il faut penser à réfléchir »
Grégoire, 10 ans
Prévalence du Trouble
de 3 à 5% chez les enfants d’âge scolaire
8 à 10 garçons pour une fille.
Composante plus bruyante chez les garçons et trouble
de l’attention plutôt au premier plan chez les filles
Conséquences du trouble
Conséquences sur les apprentissages
Échec scolaire souvent massif près de 5O%
Conséquences sociales
Trouble de l’adaptation sociale avec rejet du
groupe de pairs
Agressivité de la part des adultes
Conséquences psychologiques
Trouble de l’Estime de Soi
Pathologies narcissiques
Dépression
Trouble oppositionnel et agressivité. Colères
explosives. 40%
Conduites antisociales
Dans tous les cas fragilité de l’équilibre
psychologique
En Conclusion
Nécessité d’une approche intégrative et
globale des troubles des apprentissages
Évaluer
Comprendre
Agir
Contrôler
Les parents ont besoin de réponses
et besoin d’aide !
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