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réaliser de véritables carottesbiop-
siques pourraitêtre supérieure. Cela
aété testé dans 2études prospectives
récentes[14,15].Dansl’une,sur49TSM
deplusde2cm,larentabilitédiagnos-
tique étaitde63 %, dans l’autre
sur 40 TSM gastriques elleétaitde
52 %. Seslimites sontsurtoutd’ordre
technique, et ellen’a donc pas réelle-
mentdémontré de supériorité sur la
ponction-aspiration.
En résumé, il estrecommandéd’éva-
luer l’impact diagnostique et théra-
peutiquedelaponctiond’unetumeur
suspecte de GISTaucas par cas [3].
Pour lesGISTgastriques de moins
de 2cm,ilest possibledesepasser de
ponctiondiagnostiqueencasd’aspect
écho-endoscopique typique si une
simplesurveillance ou un traitement
chirurgicalestenvisagéd’emblée.Dans
lesautres cas, une ponction-biopsie
diagnostique est recommandée. Cela
peutcorrespondre par exemple àun
doute diagnostique avec une lésion
ne nécessitantpas de traitement
ni de surveillance (par exempleun
pancréas aberrantatypique). Elleest
impérativesi:le choix du traitement
repose sur un diagnostic histolo-
gique certain, un traitementmédical
depremièreintentionparimatinibest
indiqué(GISTlocalement avancéesou
métastatiques),ouune chirurgie
mutilanteestnécessaire(parexemple
douteentreuneGISTetunléiomyome
du cardia asymptomatique).
Traitement médical
L’efficacitédel’imatinib (inhibiteurde
tyrosine-kinases dontKIT et PDGFRA)
dans lesGISTlocalementavancées ou
métastatiques est bien établie, ainsi
qu’en situation adjuvanteàlachirur-
gie.Ce traitementn’a pas d’indication
dans le cas des petites GISTgastriques
localisées.
Traitement chirurgical
La résection chirurgicalecomplète en
monobloc de la tumeur (résection R0
est le traitement standardpotentiel-
lementcuratif des GISTlocalisées[4].
Il n’existe pas de consensus sur la
marge optimalederésection,qui peut
probablementêtretrèslimitéedèslors
que la résectionest R0.Pour une
tumeur gastrique, de siège antral ou
fundique, une gastrectomieatypique
(wedge resection)est généralement
possible.Larésectionsouscoelioscopie
estla règlesionneprendpas lerisque
d’uneeffractiontumorale.Lestumeurs
de siège péri-cardial ou pré-pylorique
peuvent nécessiter une gastrectomie
réglée. Dans ces cas de chirurgie
plus lourde, l’obtention d’unecerti-
tude histologique pré-opératoire est
recommandéeencasdepetitetumeur
asymptomatique. Certaines équipes
asiatiques proposent de combiner
résectionendoscopiqueetcœlioscopie
pourlespetitesGISTgastriquesafinde
suturer l’estomac par l’extérieur si
besoin.
Traitement endoscopique
Jusqu’àrécemment,larésectionendos-
copiquedesGISTétaitcontre-indiquée
pour beaucoup du faitdes risques de
perforationetdemargesinsuffisantes
de résection. Des séries d’exérèse
endoscopique de GISTgastriques de
taillelimitée ontété néanmoins rap-
portées dès lesannées 2000 par des
équipesasiatiques[6].Laconfirmation
du faiblepotentiel évolutif de ces
petitesGIST(aprèsexérèselocaliséeou
non)coupléeauxprogrèscroissantsde
l’endoscopiedigestivesontenpassede
faire évoluer nos pratiques en la
matière.Laperforationper-endoscopie
est,parexemple,unecomplicationque
toutendoscopisteinterventionneldoit
savoir réparer.Désormais, il existe de
nombreuses publications et la résec-
tion endoscopiquedes petites GIST
gastriques semblefréquente en Asie.
Différentestechniquesendoscopiques
ontété rapportées pour l’exérèse des
GIST.Plusieursséries utilisentdes
variantesdelatechniquededissection
sous-muqueuse (ESD). Elles ontinclus
des tumeurs siégeant uniquement
dans l’estomac. Sa faisabilité est bien
établiepardeséquipesentraînées,per-
mettantdes résections en bloc dans
plus de 90 %des cas danscertaines
séries, moins dans d’autres séries (60-
70 %).Dansuneétude,letauxderésec-
tionétaitde87 %silatumeurmesurait
moins de 20 mm de diamètre, mais
seulementde50 %siellemesuraitplus
[16].Ilestcertainquelecritèredetaille
est important, et 2à3cm sembleune
limite raisonnable. Les complications
sévèressontraresetlaplupartdesper-
forationssontgéréesparvoieendosco-
pique. Quelques séries très récentes
sontindiquéesdansleTableau III
[17,18]. L’un desproblèmes actuelle-
mentmalévaluéestlaconséquencede
marges de résection minimales (car la
résection doitêtre R0),notammentau
niveauduversantexterne de la paroi
digestive (résection R1). Un recul plus
important estdonc nécessaire pour
s’assurer de l’absence de récidivestar-
dives.D’autrestechniquesdevéritable
«endo-chirurgie », permettantla
résectionlocaliséedetoutel’épaisseur
delaparoidigestive etdoncdemarges
plus importantes comme l’Endoscopic
full-thickness resection sontdonc logi-
quementendéveloppement pour la
résectiondespetitesGIST(TableauIII).
Enrésumé,la résectionendoscopique
desGISTgastriquesdepetitetailleest
techniquementréalisable, et désor-
mais une réalité pour des équipes
expertes en endoscopie, notamment
enAsie.Ellen’esttoutefoispasencore
recommandée en France en pratique
courante, restant pourl’heuredu
domaine desétudes cliniques et des
centresexperts [6]. Déterminer la
meilleure techniqueendoscopique
pourobtenirune résectionR0,etun
plus grandreculsur le suivi évolutif
de ces patients sontnécessaires.
Surveillanceendoscopique
Surveillanced’une petite GIST
non réséquée
Des études récentes ontmontré la fré-
quenceélevéedeGISTnondétectables
cliniquement, millimétriques (4mm
dediamètreenmoyenne)del’estomac
proximalchezl’adulteaprès50ans.Ces
«micro-GIST»gastriques ne sontpas
évolutives danslamajoritédes cas et
pourraientmêmerégresser [4]. La
mutation de KIT est un phénomène
précoce, mais d’autres anomalies
seraientresponsables de l’évolutivité
ounondecesmicro-GIST.Lavitessede
croissance des GIST gastriques centi-
métriquesestmalconnue,etprobable-
menthétérogène.Onsaitquelerisque
d’évolutionmalignedes GISTgas-
triques non réséquées sembletrès
faibleounul quandelles mesurent
moins de 2cm de diamètre [6]. Ce
n’est pas le cas pourles GISTextra-
gastriques, dontlepotentiel évolutif
est plus important. La vitesse de crois-
sance est àprioriunrefletdel’index
mitotique,etdonccorréléeaurisque
évolutif de la tumeur. La littérature
endoscopique sur le suivi et l’évoluti-
vitédesGISTetdesTSMgastriquesen