Exercice 4. (Inégalité de Hardy) Cet exercice nécessite d’avoir fait le cours sur les mesures produits.
1. Soient (X,F,µ) et (Y ,G,ν) deux espaces mesurés σ-finis. On considère ϕ: (X×Y ,F ⊗ G)→
(R,B(R)) une fonction mesurable et intégrable par rapport à la mesure produit µ⊗ν, et Fla
fonction définie pour µ-p.t. x∈Xpar F(x) = RYϕ(x,y)ν(dy). Montrer que, pour tout p∈]1,∞[,
Fvérifie l’inégalité
kFkLp(µ)≤ZY
kϕ(·,y)kLp(µ)ν(dy).
2. En déduire que pour toute fonction f∈Lp(R∗
+,B(R∗
+)) avec p∈]1,∞[, la fonction Fdéfinie sur
R∗
+par F(x) = 1
xRx
0f(t)dt, vérifie l’inégalité suivante (appelée inégalité de Hardy) :
kFkp≤p
p−1kfkp.
Exercice 5. (Critère de Lebesgue pour la Riemann-intégrabilité) Soit f: [0,1] →Rbornée. L’objectif de
cet exercice est de montrer que fest Riemann-intégrable si et seulement si elle est continue presque
partout (c’est-à-dire l’ensemble de ses points de discontinuité est de mesure de Lebesgue nulle) et de
se servir de ce critère pour construire des exemples de fonctions non-Riemann-intégrables.
1. Pour x∈[0,1], on définit l’oscillation de fen xpar
Oscf(x)Blim
h→0+
sup
[x−h,x+h]∩[0,1]
f−inf
[x−h,x+h]∩[0,1] f
et, pour ε > 0, on pose
XεBnx∈[0,1] : Oscf(x)≥εo,
l’ensemble des points où fa une oscillation plus grande que ε.
(a) Montrer que Oscf(x) est bien définie.
(b) Montrer que l’ensemble des points de discontinuité de fest mesurable.
2. Supposons que fest Riemann-intégrable.
(a) Montrer que pour tout ε > 0, on a
Z1
0f−Z1
0f≥λ(Xε)ε,
où les deux intégrales représentent respectivement les intégrales de Darboux supérieure
et inférieure.
(b) En déduire que fest continue presque partout.
3. Supposons que fest continue presque partout.
(a) Soit ε > 0. Montrer que pour tout η > 0, il existe un nombre fini d’intervalles ouverts
disjoints I1,...,Intels que
Xε⊂
n
[
i=1
Iiet
n
X
i=1
λ(Ii)≤η.
(b) En déduire que fest Riemann-intégrable.
4. (a) Trouver une fonction bornée Lebesgue-intégrable mais pas Riemann-intégrable.
(b) ( ) Trouver une fonction f: [0,1] →Rdérivable sur [0,1] de sorte que la dérivée f0soit
bornée mais pas Riemann-intégrable.
Remarque. Cela montre que le théorème fondamental de l’analyse montré au TD 3 pour
l’intégrale de Lebesgue est strictement meilleur que son analogue pour l’intégrale de Rie-
mann.