Bérubé, O. (2014). Compte rendu de recherche de M. Williams

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Bérubé, O. (2014). Compte rendu de recherche de M. Williams, 2006. Employment
counseling with clients who have eating disorders. Journal of employment
counseling, 43(1), 179-191.
Cet article vise à répondre à une lacune dans la formation et l’expertise des conseillers en
emploi quant à l’intervention auprès des personnes souffrant de troubles de
l’alimentation. En effet, les auteurs dénoncent une absence de recherches visant les
difficultés liées à l’emploi et la carrière de cette population, ce qui se répercute dans
l’incapacité des conseillers à aider celle-ci. Les troubles de l’alimentation ont un grand
impact sur toutes les sphères de vie des individus en souffrant, y compris sur
l’environnement de travail. C’est donc pourquoi les auteurs proposent cette étude, visant
à donner des informations de base sur les troubles de l’alimentation, ainsi que des
conseils pratiques visant à fournir de nouvelles pistes d’intervention aux conseillers en
emploi.
L’auteur utilise le terme « trouble de l’alimentation » tel que défini par le DSM-IV-TR.
Trois types majeurs sont donc décrits afin d’améliorer la compréhension de ce trouble :
l’« anorexia nervosa », la « bulimia nervosa » et l’« EDNOS ». L’anorexia nervosa (AN)
désigne le refus de maintenir un poids minimal, une peur intense de gagner du poids et
une distorsion de sa propre perception corporelle. La bulimia nervosa (BN) désigne plutôt
une personne faisant des crises de boulimies, c’est-à-dire le fait de manger une quantité
de nourriture très élevée dans un très court laps de temps, et compensant celle-ci par des
comportements inappropriés (vomissements, utilisation de laxatifs ou exercice intense).
Finalement, l’EDNOS est une abréviation pour « eating disorder not otherwise
specified », soit trouble de l’alimentation non spécifié. Ce type correspond à tout
problème d’alimentation n’étant pas classé dans une des deux premières catégories.
L’article étant essentiellement une recension des écrits, aucune collecte de données n’a
été faite. Les études utilisées étant majoritairement centrées sur les troubles de
l’alimentation, l’auteur les présente dans l’objectif de démystifier ceux-ci pour les
conseillers en emploi. Il établit également des liens entre les différents articles et se sert
de ceux-ci afin de proposer des techniques d’intervention appropriées au counseling de
carrière.
Dans la partie plus informative de l’article, l’auteur nous fait un portrait des troubles de
l’alimentation, dans un effort de sensibilisation à la problématique. Nous y apprenons
tout d’abord que contrairement à la croyance populaire, ces troubles se retrouvent dans
une multitude de contextes culturels, ethniques et socioéconomiques. Quant aux
possibilités de guérison, 50 % des personnes souffrantes d’AN et près de 70 % souffrant
de BN se rétabliront dans un processus à long terme. Le reste continuera à souffrir du
trouble ou à faire l’expérience de certains symptômes pour le restant de leur vie, d’où
l’importance de le considérer dans un processus de counseling. Également, l’auteur
dénote que le travail peut avoir un effet positif sur l’individu souffrant du trouble,
notamment en lui donnant la chance de se concentrer sur autre chose que son poids.
Cependant, il souligne également que certains milieux de travail peuvent devenir des
sources de stress et pourraient donc empirer les symptômes. Ces milieux de travail sont
ceux qui donnent beaucoup d’importance à l’apparence physique (mannequinat, danse,
théâtre, etc.). L’auteur invite donc les conseillers à intégrer les questionnements par
rapport au trouble de l’alimentation dans la démarche de choix vocationnel des clients,
afin de sélectionner une carrière cohérente avec leur processus de guérison. En tant que
piste d’intervention, il est également suggéré de changer nos perceptions de la maladie et
considérer comme un choix de carrière non adapté plutôt qu’un trouble mental. Cette
position permettrait de faciliter l’exploration des intérêts et des options s’offrant au client,
tout en diminuant son sentiment de honte face à son trouble. Plusieurs exercices visant
l’élargissement de l’étude introspective sont également recommandés, dans l’objectif que
le client ne se considère pas seulement comme une victime du trouble. L’auteur propose
finalement de faire remarquer au client les qualités utilisées par celui-ci dans sa quête de
minceur (persévérance, détermination, etc.) et de les utiliser en tant que compétences
transférables pour nouvelle carrière, plutôt que sur le trouble alimentaire lui-même.
La question originale étant : « une approche de counseling de carrière spécifique aux
personnes avec des troubles de santé mentale », l’article ici présenté répond bien à celleci. Avant tout, le trouble de l’alimentation est un trouble de santé mentale reconnu par le
DSM-IV, ce qui répond aux exigences de la dernière partie de la question. Ensuite,
l’auteur propose tout au long de l’article des facteurs à considérer, des techniques
d’intervention et même des approches théoriques utiles dans un cadre de counseling de
carrière. Il semble donc évident que l’article répond parfaitement à la question initiale.
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