Les anthropologues ont été les premiers parmi les sociologues à s'aventurer en Afrique. Par
conséquent, l'anthropologie est la seule discipline directement associée au colonialisme. De toutes les
disciplines des sciences sociales, l'anthropologie est celle qui jouissait d'une place particulière durant
les incursions coloniales, parce qu'elle a processus et modèles locaux d'organisation africaine, il n'en a
pas résulté grand chose. Par conséquent, la création et la consolidation de structures
organisationnelles adéquates, de même que l'implication des utilisateurs de la technologie, sont tout
aussi importantes que la technologie elle-même.
Mieux encore que la technologie, l'économie était considérée - aussi bien par ses praticiens que par les
décideurs africains - comme détenant la clé du développement. Mis à part le faux raisonnement selon
lequel au plan idéologique, elle ne représentait une menace pour personne, la tendance était de traiter
l'économie comme un domaine dépourvu de valeur et traitant uniquement de questions techniques. Les
procédures quantitatives, par opposition à celles qualitatives, devinrent les caractéristiques définissant
l'économie. Le domaine de l'économie était l'épitomé du positivisme bourgeois, alors que «l'offre» et la
«demande», le «marché», la «main-d' œuvre» et le capital étaient réifiés pour paraître froidement
impersonnels (Mafeje 1976). Les théories économiques classiques et néoclassiques de la croissance
envahissaient le domaine de l'économie, tandis que régnaient la micro- économie et l'analyse
sectorielle.
Chronologiquement, les sciences politiques ont été les dernières à fouler le territoire africain. Leur
inauguration a coïncidé avec l'indépendance des États africains. Pour les politologues, la
«démocratie», en particulier la démocratie parlementaire était l'équivalent du concept de la
modernisation, et était considérée comme la pratique de l'organisation bureaucratique, du multipartisme
et des élections régulières.
L'éducation coloniale était fondée sur des préjugés intellectuels, culturels et philosophiques
occidentaux. Ces préjugés se manifestaient dans la façon malveillante dont les colonialistes traitaient
toute forme de pratique et de connaissance sociale indigènes. Les sciences sociales qui traitaient
directement les conditions sociales et humaines ainsi que les questions de politique publique s’étaient
largement ouvertes aux abus, en tant qu'instruments sociaux colonisants. Leurs principaux postulats,
concepts-clés, méthodologies fondamentales, théories sous-jacentes et les modèles directeurs
s'inspiraient des extrapolations d'expériences discrètes et des spécificités culturelles socio-historiques
euro-américaines qu'ils représentaient essentiellement. En tant que telles, les sciences sociales ne sont
pas seulement une réflexion, mais, plus important, un produit intellectuel de cette expérience
particulière au sens ethnoceritrique.
Les luttes sociales contre le régime et l'hégémonie coloniaux et néo- coloniaux sont restées pari passu
des luttes contre la dépendance intellectuelle introduite par l'expérience coloniale. Les crises coloniales
et néocoloniales de la réalité sociale correspondaient aux crises de la vie intellectuelle organisée et les
précipitaient, en particulier, dans les sciences sociales. En tant que telles, les transformations sociales
ont fait naître le besoin de transformations intellectuelles. Le message était plutôt clair non seulement
les traditions euraméricaines étaient de clocher, mais elles étaient fondamentalement anti universelles,
et leurs pratiques de patria parens intellectuelle devaient être dispensées.
La pomme de discorde: globaliser ou africaniser?
Le débat qui fait rage chez lès intellectuels africains au sujet des implications du phénomène de la
globalisation a eu tendance à être axé autour de deux positions majeures, le point de discorde étant l'
(in)opportunité de l'agenda de la globalisation. Ainsi, la globalisation représente un agenda avec ses
partisans et ses détracteurs (Hamelink 1999, Hendricks 1999). D'un côté, il y a ceux qui posent en
principe que le processus de la globalisation est une nouvelle forme de l'impérialisme d'antan, avec les
mêmes conséquences « fâcheuses pour le continent africain. Par conséquent, la globalisation est
décrite dans la position anti-mondialiste comme bénéficiant uniquement aux riches et entraînant pour
les autres une misère et une inégalité indicibles. De l'autre côté, il y a ceux qui posent le principe que
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