Afrique / Europe / Partenariat
Sommet Afrique-Union européenne : troisième rendez-vous à Tripoli
(MFI / 23.11.2010) Pour la troisième fois depuis 2000 et le sommet du Caire, pays
africains et membres de l'Union européenne se réunissent les 29 et 30 novembre à
Tripoli en Libye. Sur le thème « Investissement, croissance économique et
création d’emploi », l’objectif est d’examiner les moyens pour stimuler la
croissance, créer des opportunités d’emploi et consolider la relance de l’économie
après la crise financière et économique mondiale.
En 2007, le sommet de Lisbonne avait défini huit domaines d'action prioritaires : paix
et sécurité ; gouvernance démocratique et droits de l’Homme ; commerce, intégration
régionale et infrastructures ; objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ;
énergie ; changement climatique ; migrations, mobilité et emploi ; sciences, société de
l’information. Ils seront cette année à nouveau sur la table des discussions, avec aussi
l'alimentation et la sécurité alimentaire.
Le Partenariat stratégique Afrique-Union européenne représente une étape clé du
dialogue et de la coopération qui lie les deux continents depuis le premier sommet du
Caire en 2000. Il fait de l’Union africaine un partenaire privilégié de l’UE et considère
l’Afrique « dans sa globalité », souligne-t-on à Bruxelles.
Des projets-phares
A Tripoli, l’Union africaine (UA) devrait annoncer le lancement de projets-phares
dans le domaine des infrastructures, un pour chacune des cinq régions d’Afrique. Mais
des progrès ont, d'ores et déjà, été accomplis dans d'autres domaines. Ainsi, dans le
cadre du partenariat sur la gouvernance, les responsables de l’UE et de l’UA se
réunissent deux fois par an pour examiner les questions en rapport avec les droits de
l’Homme. Et d’ici le prochain sommet, ils espèrent lancer une plateforme commune
afin d'examiner les questions de gouvernance. En ce qui concerne le thème du
changement climatique, des responsables de la Commission européenne s'attendent à
ce que des engagements en faveur de son financement en Afrique soient pris en
prévision de la conférence sur le changement climatique qui s'ouvre en même temps à
Cancun au Mexique.
Un sujet « chaud » porte sur un partenariat sur les migrations, la mobilité et l’emploi
afin de mettre de l'ordre et freiner l'immigration clandestine. Il concerne aussi bien les
Africains et notamment la Libye, lieu de passage des migrants qui rêvent de
l'eldorado que les Européens. Un Institut africain des transferts de fonds devrait être
créé. Il sera chargé de renforcer la capacité des gouvernements, des banques, des
expéditeurs et des bénéficiaires de transferts internationaux, du secteur privé et d'autres
acteurs du continent africain, pour faire de ces transferts un réel outil de
développement au service de la réduction de la pauvreté. Ce qui nécessitera des
ressources humaines et financières supplémentaires.
La diaspora africaine a été désignée par l’UA comme la sixième région de l’Afrique et
sa participation active au Partenariat Afrique-UE est considérée comme essentielle.
Les flux financiers de ses membres vers leurs pays d’origine dépassent, dans certains
cas, les apports financiers extérieurs tels que l’aide publique au développement ou les
investissements directs étrangers (IDE).
Mobiliser les compétences des immigrés, les aider à réaliser des projets
d’investissement et à lancer des affaires dans leurs pays d’origine, tel est l'objectif
selon des responsables à Bruxelles.
En ce qui concerne l'énergie, une première réunion à haut niveau a été organisée à
Vienne les 14 et 15 septembre au cours de laquelle représentants africains et européens
se sont engagés à lancer un vaste programme de coopération dans le domaine des
énergies renouvelables, afin d’aider le continent africain à réaliser ses objectifs d’ici à
2020.
Un partenariat équitable
Globalement, l'accent est mis, de part et d'autre, sur le fait que l’Afrique et l’UE sont
des partenaires égaux au sein de cette nouvelle relation et qu'ils discutent ouvertement,
non seulement du développement et des questions africaines mais aussi des
problématiques mondiales et les priorités européennes, et qu'il faut y associer la
société civile.
« L'Afrique et l'Europe sont liées par l'histoire. Cette relation a été cimentée par le
sommet de Lisbonne au cours duquel les deux parties sont tombées d'accord pour
renforcer leur partenariat à travers une stratégie commune et un plan d'action »,
souligne à ce propos le président de la Commission africaine Jean Ping. « Mais
beaucoup reste à faire », ajoute-t-il.
« Le temps est venu de consolider les relations UE/UA, offrant ainsi des opportunités
pour un meilleur avenir pour 1,5 milliards de personnes dans 80 pays », estime pour
sa part le Commissaire européen au développement Andris Piebalgs.
Ce dialogue se poursuit au-delà des sommets officiels. Ainsi, le Président de l'Union
africaine Bingu Wa Mutharika et d'autres responsables africains devraient participer
aux Journées européennes du développement prévues les 6 et 7 décembre à Bruxelles.
Marie Joannidis
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