La consommation. La croissance accroît la quantité de biens offerts sur le marché et assure
aussi le financement des biens et services publics dont dépend la consommation collective.
L’appareil de production. La croissance mesure les performances de l’appareil productif {
travers les valeurs ajoutées à chaque étape de la production. Par ailleurs, elle assure à
l’appareil productif les équipements et matières dont il a besoin, ainsi que ses possibilités de
débouchés. Elle ouvre ainsi les perspectives de profit qui motivent les détenteurs de capitaux,
et crée les perspectives d’emploi rémunérateur.
Les échanges extérieurs. La croissance permet l’entrée de devises, et donc la possibilité de
recourir aux produits et aux opportunités des marchés extérieurs ; elle assure aussi la
compétitivité et la puissance recherchée par chacun des acteurs internationaux dans un
système de relations axé sur la maximisation du profit. Ce système exige une grande
ouverture sur l’extérieur et restreint fortement les possibilités de protection ;
L’activité des pouvoirs publics. L’activité publique ne peut être financée que par des
prélèvements fiscaux sur l’activité marchande. Ainsi, les ressources de l’Etat sont
conditionnées par la croissance de l’activité productrice.
La répartition du produit et du revenu. On peut considérer que les rémunérations des
facteurs de production ne sont pas directement présidées par le rythme de la croissance ; mais
il reste qu’un rythme plus rapide de croissance facilite le partage, alors que sa réduction risque
de figer les positions acquises.
La réduction de divers déséquilibres. La croissance permet la réduction de divers
déséquilibres non seulement dans la mobilisation des ressources et la résorption des inégalités
de répartition, mais aussi dans la gestion des équilibres macroéconomiques fondamentaux,
tels que celui de la balance des paiements et celui de la lutte contre les pressions
inflationnistes.
Si l’on tient compte de l’importance centrale de cette dimension économique dans la conception
aujourd’hui prédominante du progrès social, on constate que le taux de croissance globale est devenu
l’expression la plus courante pour mesurer le progrès d’un pays, dans le passé comme dans l’avenir,
tant aux yeux des pouvoirs publics et des privés ou des acteurs de divers groupes sociaux. On en
trouve un témoignage éloquent dans la fréquence des références à la croissance dans les discours
politiques et dans les commentaires et les opinions diffusés quotidiennement par les médias. Le taux
de croissance et ses variations demeurent au cœur des préoccupations et des échanges politiques,
économiques et sociaux de la plupart des sociétés modernes.
3. Différences de revenus entre pays
Les données internationales font état d’importantes différences de niveau de revenus entre pays.
Alors que certains pays ont des revenus très élevés, plus de 30 000 USD par an (cas des Etats-Unis, de
l’Allemagne, du Japon, de Singapour, …), d’autres ont { peine 100 USD ou une centaine de dollars par
an (cas du Centrafrique, de la République démocratique du Congo, du Tchad, etc.). Ces écarts de
revenus s’expliquent essentiellement par les différences de performances en termes de croissance
économique. Comme l’indique le tableau ci-dessous, plusieurs pays ont vu leurs niveaux de revenus
s’accroître rapidement de 1960 { 1992 par le fait que leurs économies ont affiché d’importants taux de
croissance. D’autres ont connu une détérioration par le fait de la décroissance de leurs PIB.