Conduite à tenir devant des troubles mnésiques 1ère partie Docteur Sylvie LEGRAND Neurologue Saint­Malo 15.05.2008 Plaintes mnésiques Plaintes mnésiques Corrélées avec l’âge ­ Peuvent être formulées dès l’âge de 30­40 ans ­Plus de 70% des patients de plus de 70 ans se plaignent de leur mémoire Elles correspondent à une double appréciation subjective : Sociale : où suis­je par rapport aux autres ? Personnelle : que suis­je devenu par rapport à autrefois ? Plaintes mnésiques Corrélées avec l’âge Corrélées avec l’état psycho­affectif Les plaintes domaine du ressenti Les troubles domaine du pathologique Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Plaintes « pathologiques » Performances anormales Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Plaintes pathologiques Oublis à mesure Répétition fréquente de questions Retentissement sur certaines activités du quotidien Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Plaintes « bénignes » Oublis des noms propres Perte d’objets Oublis de ce qu’on venait chercher Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Démences Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Démences Evolution tardive d’une maladie qui touche les fonctions mnésiques, marquée par l’existence d’une importante dépendance . Le diagnostic ne doit plus être fait à ce stade évolutif Plaintes mnésiques Troubles mnésiques Démences « J’ai peur surtout du trouble horrible de ma pensée, de ma raison qui m’échappe brouillée, dispersée par une mystérieuse et invisible angoisse » Guy de Maupassant Plusieurs difficultés pour le diagnostic Plusieurs difficultés pour le diagnostic ­ La banalisation des troubles cognitifs du sujet âgé ­ Le déni du patient ­ Le sentiment d’impuissance ­ La crainte de la transmissibilité ­ Le manque d’éducation à la prévention Facteurs génétiques Deuxième facteur de risque après l’âge ­ Dans la maladie d’Alzheimer sporadique: augmentation du risque dans la fratrie, d’autant plus que maladie débute tôt EURODEM: si apparenté du 1er degré: x 2,6 Concordance très supérieure chez les jumeaux monozygotes /dizygotes ­ Formes familiales : autosomiques dominantes à pénétrance incomplète Les données épidémiologiques sur les démences et leurs perspectives nous imposent de prendre en compte davantage les plaintes mnésiques … Prévalence des démences Etude PAQUID homme femme • 60 –69 ans 0,6% 0,7% • 85­89 ans 8,8% 14,2% • Plus de 90 ans 17,6% 23,6% Incidence des démences Démence : 2/1000/an entre 65 et 69 ans, 70/1000/an après 90 ans Maladie d’Alzheimer 1,2/1000/an entre 65 et 69 ans, 53,5/1000/an Perspectives épidémiologiques Environ 600 000patients (70 % sont des MA) Environ 100 000 nouveaux cas par an 50% de la dépendance des personnes âgées est liée à la démence Diagnostic PRECOCE COMPARATIF EVOLUTIF Intérêts du diagnostic précoce Intérêts du diagnostic précoce • Mettre en place un suivi médical , sensibiliser l’entourage, faciliter la coordination entre soignants • Instaurer un traitement approprié Augmenter la période d’autonomie • Prévoir la survenue du handicap et s’organiser Permettre le maintien au domicile Diminuer les coûts de la maladie Mettre en œuvre des traitements préventifs ? Diagnostic différentiel Confusion mentale Altération de la vigilance Au moins 2 des signes suivants: ­ Anomalies de perception: illusions, hallucinations ­ Discours par moment incohérent ­ Perturbation cycle veille sommeil ­ Augmentation ou diminution de l’activité psycho motrice Installation sub­aiguë des troubles Existence d’un facteur étiologique susceptible de provoquer une perturbation cérébrale aiguë Toxiques (médicaments, alcool) Métaboliques ( hypoglycémie, hypercalcémie) Infectieux Post­traumatique Vasculaire Troubles dépressifs et anxieux Évaluation neurologique et cognitive en particulier si l’état dépressif ne réagit pas au traitement Ils peuvent aussi être un mode d’entrée dans une maladie neurologique Diagnostic différentiel Confusion mentale Troubles dépressifs et anxieux Apnées du sommeil Diagnostic différentiel Confusion mentale Troubles dépressifs et anxieux Apnées du sommei Vieillissement normal Diagnostic L’examen clinique Examen général et neurologique Recherche des signes en faveur de l’étiologie Recherche des contre­indications aux traitements symptomatiques L’évaluation cognitive Dans le contexte épidémiologique actuel, la priorité est certainement à l’efficacité Eviter les structures coûteuses et chronophages Écouter les aidants ++ L’évaluation cognitive Travail en réseau et hiérarchisation des consultations ­ Diagnostic suspecté par le généraliste ­ Confirmation et diagnostic étiologique par le spécialiste ­ Etiologie particulière ou cas difficile : hôpital L’évaluation cognitive Suivi ­ Bilan comparatif dans les mêmes conditions au bout de 6 mois pour juger de l’évolutivité (confirmation du diagnostic) au bout de 8 à 12 mois après mise en route d’un traitement Etiologies des démences Etiologies des démences Démences « curables » Processus expansifs focaux: Tumeur bénigne fronto­temporale, Hématome sous dural chronique Hydrocéphalie à pression normale Encéphalopathies toxiques Encephalopathies métaboliques, endocriniennes, carentielles Etiologies des démences Démences dégénératives MALADIE D’ALZHEIMER Démence fronto­temporale Démence à corps de Lewy Atrophies focales progressives Maladie de Parkinson Démence sémantique Démence de Huntington Dégénérescence cortico­basale Etiologies des démences Démences artériopathiques et mixtes Etiologies des démences Démences autres Alcoolisme chronique grave Gliomes et métastases Sclérose en plaques Sida Démences post­traumatiques Maladie de Creutzfeld ­Jacob CONCLUSION Ecouter les plaintes mnésiques Faire un diagnostic précoce Etablir un « plan de suivi » Mettre tous les moyens en œuvre pour maintenir le patient à son domicile