Echelle d`humeur dépressive

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Dépression
 L’épisode dépressif majeur.
I.
Quelques généralités
Trouble fréquent. Ce terme est utilisé de nos jours comme la mélancolie à l’époque de Freud. Il existe
différents types de dépressions : troubles bipolaires (alternance de phases mélancoliques avec des phases
maniaques).
La sévérité de la dépression peut être vue en fonction de l’intensité et du temps :
- Intensité de la symptomatologie dépressive : symptômes plus ou moins marquants.
- Aspect temporel : on parle de chronicité et de récurrence. Chronicité quand l’épisode dure au moins
deux ans. Persistance de certains symptômes (séquelles) même si d’autres disparaissent. Les
dépressions chroniques sont des dépressions qui ont un impact plus important dans la vie du patient.
La dépression apparaît comme une affection très coûteuse : elle est la deuxième affection après les
maladies vasculaires. Première cause d’incapacité d’ici 2030.
Comorbidité : trouble de l’humeur est rarement isolé, peut être associé à l’anxiété, le stress posttraumatique, l’addiction, les maladies somatiques chroniques (diabète par exemple).
Caractéristique essentielle : humeur dépressive ou perte de plaisir pour toutes les activités.
Symptômes :
- Symptômes peu spécifiques de dépression :
o Troubles du sommeil : insomnie ou hypersomnie (conséquence d’insomnie nocturne souvent,
insomnie nocturne étant des réveils dans la nuit).
o Agitation ou ralentissement psychomoteur :
o Trouble de l’appétit : perte ou gain, comportement compulsif possible.
o Difficultés de concentration.
o Fatigue ou perte d’énergie.
- Symptômes spécifiques de dépression :
o Humeur dépressive : le patient peut l’exprimer clairement ou non, souffrance somatique =
transformation de la tristesse.
o Perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités : peut être exprimé par le patient ou l’entourage.
o Sentiment de dévalorisation, de culpabilité.
o Idées suicidaires.
DSM : au moins 5 symptômes pendant 2 semaines. Les symptômes ne répondent pas aux critères de
l’épisode mixte. Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du
fonctionnement social. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance ou
d’une affection médicale. Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil.
Les causes de la dépression
- Les facteurs environnementaux : environnement social, familial, stress, évènements traumatisants
(séparation, deuil, sentiment de perte ou changement d’état quand on est malade, l’âge).
- Les facteurs génétiques : antécédents familiaux (prédisposition génétique)
- Les facteurs biologiques : déséquilibre chimique du cerveau au niveau de la fabrication de certains
neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine). Un dérèglement de l’humeur et des
fonctions intellectuelles et physiques. NT jouent sur le sommeil, l’humeur, l’appétit, la douleur,
l’attention, les émotions, l’apprentissage…
Dysfonctionnement cérébrale : déséquilibre (aires hyperactivées et d’autres hypoactivées).
- Zones préfrontales sont en hypoactivation.
- Les structures limbiques sont en hyperactivité. Associées aux émotions négatives (notamment
l’amygdale).
II.
Le fonctionnement cognitif dans la dépression
 Etude de McCall et Dunn (2003)
77 adultes dépressifs (56 ans en moyenne). Utilisation de tests cognitifs. Corrélation avec des échelles qui
mesurent l’autonomie, la satisfaction de vie et la qualité de vie des patients. On remarque un lien entre
l’altération globale de la cognition et l’appauvrissement des activités instrumentales de la vie quotidienne
chez des patients sévèrement déprimés.
Profil très général :
- Maintien du QI global.
- Troubles de la mémoire.
- Ralentissement psychomoteur.
- Le contrôle exécutif.
La mémoire
A l’aide des modèles classiques de fonctionnement de la mémoire. En comparant les performances de
mémoire de sujets déprimés à celles de sujets normaux. En utilisant des paradigmes expérimentaux qui
manipulent des facteurs susceptibles de jouer un rôle dans les performances de mémoire.
Baisse des performances de mémoire chez les sujets déprimés : mémoire verbale et visuospatiale. MLT
et MCT. Mais les tâches de reconnaissance sont mieux réussies que les tâches de rappel. Notion de
disponibilité et d’accessibilité. La tâche de reconnaissance réussie valide l’idée que l’information est
disponible en mémoire (bon encodage et stockage) et le déficit en rappel plaide en faveur d’un défaut
d’accessibilité.
L’encodage de l’information : stratégies d’organisation à l’encodage. Rappel (expérience de Bousfield,
1953). Présentation de mots de différentes catégories sémantiques, les catégories sont présentées de
manière aléatoire. Quand l’information est catégorisable une stratégie se met en place qui se visualise au
moment de la récupération car on a tendance à rappeler les mots classés par catégorie. Ces stratégies
améliorent des performances mnésiques.
Taconnat et al., 2010 : manipulation d’un support à l’encodage (possibilité de catégoriser l’information). Liste
de 20 mots avec 5 catégories sémantiques. Présentation aléatoire ou non de ces mots : mots déjà catégorisés
ou catégorisables.
-
Deux conditions expérimentales (avec ou sans support).
Deux groupes de sujets.
Pour étudier le support uniquement on essaye de rendre nos groupes les plus semblables possibles sauf
sur le critère de la dépression. Mesure de l’âge, du niveau scolaire, de la santé subjective, de l’anxiété (similaire
pour les deux groupes) et de la dépression.
Objectif : lorsqu’on présente un matériel organisé les patients seraient plus aptes à rappeler les mots que
lorsqu’il n’y a pas d’organisation dans le matériel. On part du principe que si le matériel est organisé les
patients vont bénéficier de cette aide lors de l’encodage. Les patients organisent-ils spontanément le matériel,
est-ce que cela les aide ? Les sujets dépressifs catégoriseraient moins que les sujets contrôles.
On mesure le score (nombre de mots rappelés) et un indice qui permettre de voir si les patients organisent
le rappel. Cet indice lorsqu’il est de 0 cela veut dire que l’organisation est nulle, indice indépendant du nombre
de mots rappelés.
 Effet principal du groupe : les sujets dépressifs rappellent moins que les sujets contrôles.
 Effet principal du support : meilleur rappel lorsqu’il y a un support.
 Effet principal de la catégorisation : les personnes qui catégorisent le plus ont de meilleurs scores que
ceux qui catégorisent moins.
Interactions significatives également : l’utilisation de l’organisation est différente selon le sujet.
- Groupe – support : les sujets dépressifs bénéficient du support. Car les sujets contrôles que ce soit
avec ou sans support, rappellent autant de mots.
- Utilisation de l’organisation – groupe : les participants qui catégorisent le plus rappellent plus de mots
mais uniquement chez les sujets contrôles. Mettre en place une stratégie de catégorisation n’aide que
les sujets contrôles malgré l’organisation qui peut être mis en place chez les dépressifs, le rappel n’est
pas amélioré.
Analyses non paramétriques (qualitatives) : le nombre de sujets qui catégorisent, il y a autant de sujets
qui utilisent la catégorisation chez les sujets contrôles et les sujets dépressifs. Chez les sujets contrôles 63%
rappellent l’information de manière catégorisée et seulement 37% chez les sujets dépressifs. Différence dans
les opérations mnésiques utilisées.
Rappel supérieur quand il y a un support, les sujets dépressifs sont moins enclins à utiliser la
catégorisation. Bénéfice du support pour les patients. Les déficits de mémoire sont dus à des difficultés à
mettre en place des stratégies lors de l’encodage.
Dichotomie mémoire explicite et mémoire implicite : on qualifie de mémoire implicite une mémoire
inconsciente et automatique. Se passe lors de la récupération. On parle de tâches explicites de mémoire qui
demandent une récupération consciente et intentionnelle de l’information en mémoire. Et les tâches
implicites de mémoire ne demandent pas explicitement au sujet de retrouver l’information en mémoire.
Différent de l’apprentissage intentionnel ou incident. Se passe lors de l’encodage. Lors d’un apprentissage
intentionnel la récupération est forcément explicite. Mais on peut procéder à un apprentissage incident et
récupérer l’information de manière explicite ou implicite.
Pas de consigne de mémorisation et de récupération et on mesure un effet d’amorçage : mémoire
implicite. Donc pas de processus stratégiques. On remarque une dissociation : les sujets dépressifs ont des
performances significativement plus faibles dans les tâches explicites de mémoire alors que dans les tâches
d’amorçage les sujets dépressifs ont des performances similaires aux sujets contrôles. Ce qui confirme la
difficulté à aller chercher l’information.
On part du principe qu’il y a une préservation de la mémoire implicite. Mais Alliot et Green ont montré
une altération pour les deux types de mémoire. Roediger et al. (1992) se sont demandés si toutes les tâches
implicites de mémoire sont équivalentes ? Traitement conceptuel vs traitement perceptif.
- Traitement perceptif : tâche de complètement de fragments, de trigrammes.
Si on sépare les tâches selon ces deux traitements on observe un profil différent au niveau de la mémoire
implicite : différence entre sujets dépressifs et contrôles quand la tâche est conceptuelle. Alors qu’on
n’observe pas cette différence pour les tâches perceptives. Ce qui différencie ces tâches c’est l’automaticité
des réponses.
Mulligan (2011) : contamination explicite dans les tâches implicites ? Il faut faire des contrôles
expérimentaux. Après les tâches implicites de mémoire on a fait passer un questionnaire sur la prise de
conscience. Les sujets doivent définir le degré d’agréabilité des mots. On demande à tous les sujets de
produire des mots selon des catégories. On sépare les sujets qui prennent conscience des sujets qui ne
prennent pas conscience. On trouve une différence quand il y a contamination explicite pas quand il s’agit
d’une tâche implicite pure (sans prise de conscience).
Conclusion :
- Déficitaire : mémoire explicite, traitement conceptuel, stratégies (processus contrôlés).
- Préservé : mémoire implicite, traitement perceptif, automatique.
La mémoire épisodique = mémoire des événements situés dans un contexte spatial et temporel (quoi, où,
quand). On distingue :
- Rétrospective : mémoire des événements passés.
- Prospective : mémoire des actions à faire dans le future.
Dans la mémoire prospective on retrouve l’encodage, le maintien et la récupération (on parle d’intention
cette fois). L’intention amène à la réalisation de l’action, la vérification et la suppression de l’intention.
Intention est à la fois une composante rétrospective et à la fois une composante prospective. La récupération
se fait sur la base d’un indice ou sur la base du temps (bon moment où on doit récupérer l’information).
La mémoire « event-based » : action à réaliser lors de l’occurrence d’un événement défini.
La mémoire « time-based » : action à réaliser sans indice, à un horaire ou laps de temps.
Einstein et McDaniel (2000) : quelle que soit la tâche pour eux il y a des processus contrôlés et
automatiques mais répartis différemment selon l’indice, la tâche concourante et des individus. La mémoire
time-based est plus contrôlée.
La mémoire prospective (Rude et al., 1999) : 20 patients dépressifs et 20 participants contrôles. Tests
de culture générale (tâches concourantes) et épreuves de mémoire basée sur le temps (appuyer sur une
touche d’ordinateur toutes les cinq minutes). Tâches concourantes : tâches qui simulent la vie quotidienne
(double tâche) pendant le maintien en mémoire. On permet au sujet de surveiller l’heure pendant la tâche de
mémoire basée sur le temps.
Performances pour la tâche en cours et la stratégie mise en place et performances dans la tâche
concourante (pour s’assurer que les sujets fassent bien cette tâche).
Résultats : différence entre les patients et les sujets contrôles. Les sujets dépressifs réussissent moins
bien le test de culture générale. S’il y avait un temps de réponse, le ralentissement a pu mettre ne difficulté
le patient. De même différence pour les performances en mémoire prospective.
Le nombre de consultations de l’horloge : les dépressifs consultent moins l’horloge. Pourquoi ? Ils ne
perçoivent pas la stratégie en tant que telle, est-ce une 3e tâche pour eux ? Stratégie correcte : regarder
l’horloge de plus en plus. Alors que les dépressifs regardent l’horloge tout autant au début qu’à la fin des 5
minutes. Différences qualitatives et quantitatives donc.
Capacités à estimer la durée ?
Etude de Altgassen et al. 2009 : étude de l’indice. Manipulation de la proximité entre l’indice et la
tâche concourante. Indice focal (indice qui apparait dans la tâche) et non focal (indice plus éloigné, moins
saillant et lié à la tâche).
Travail sur des pairs de mots : lequel des deux mots à le plus de voyelles (tâche concourante) ? Et les
événements sont de deux natures :
- Focal : les sujets doivent réaliser l’action quand l’un des deux mots contient trois e.
- Non focal : les sujets doivent réaliser l’action quand l’un des deux mots est un verbe.
Résultats :
- Effet de groupe : les sujets dépressifs réalisent moins d’action.
- Effet de la situation expérimentale : meilleurs scores en focal qu’en non focal.
- Interaction significative : les sujets dépressifs sont plus pénalisés en situation non focale. Pas d’effet
de groupe en situation focale.
Les sujets dépressifs ont plus de difficulté sur la mémoire basée sur le temps. Application prise en charge :
quand on fournit un indice le patient est en mesure de l’utiliser, surtout s’il est focal. Il faut choisir les bons
indices avec de l’event-based.
Le ralentissement
Quel type de ralentissement est observé dans la dépression ? Ralentissement général :
- Sur le plan moteur : posture, marche, mouvements.
- Sur le plan mental : lenteur de la pensée, pauvreté, perte de la fluidité.
Langage :
- Rythme de parole :
o Temps de pause plus long.
o Phonation normal.
- Conversation :
o Pauvreté de la pensée.
o Manque de réactivité.
o Difficulté de l’initiation.
Temps de réaction :
Byrne et Swanson (1976) :
- Temps de réaction de choix.
- Comparaison patients déprimés et sujets sains : les temps de réaction de choix sont plus lents chez les
dépressifs.
Méta-analyse de White et al. (1997) : des patients ralentis à la fois au niveau moteur et au niveau cognitif
(30% plus lent d’actions simples et compliquées).
Recherches de Sabbe et al. (1996-99) : le ralentissement psycho-moteur observé chez les patients déprimés
résulte de deux types de ralentissement.
22 patients déprimés et 22 sujets contrôles. Echelle de Hamilton.
Tâches : dessins à reproduire (nécessite de la planification). Utilisation d’une tablette.
Variables dépendantes :
- TR : intervalles de temps entre la fin de la présentation du stimulus et le début du dessin.
- Temps du mouvement : intervalle de temps entre le début et à la fin du dessin.
Dessins plus ou moins complexes (nombre de segments) et degré de familiarité (lettres, familiers, non
familiers). Dessiner le modèle le plus rapidement et le plus précisément possible.
Résultats : chez les patients les temps sont plus longs (TR-cognitif et de mouvement-moteur). On retrouve ces
aspects quelle que soit la figure mais surtout lorsque le dessin est complexe.
Le ralentissement psychomoteur dans la pathologie (dépression et schizophrénie). Etude de Van Hoof
et al. (1998) : sujets dépressifs, schizophrènes et contrôles.
Test de la WAIS (codes) : test de vitesse de traitement corrélé à la mdt et fonctions exécutives. Temps
mis entre chaque item et nombre d’items traités. Pour le nombre d’items traités : les schizophrènes et les
dépressifs traitent moins d’items mais pas de différences entre eux.
Pour le temps mis entre chaque item (temps cognitif et de réflexion) : on constate que les
schizophrènes mettent plus de temps que les dépressifs que les contrôles.
Temps d’écriture : les dépressifs mettent plus de temps que les schizophrènes et les contrôles (pas de
différences entre les deux derniers).
Contribution relative des périodes de traitement (temps ISI et temps d’écriture : combien de
pourcentage du temps global) : pour les sujets contrôles 70% est consacré à ISI, de même pour les dépressifs.
Alors que les schizophrènes mettent 79% du temps pour ISI. Parce que les dépressifs sont ralentis à la fois au
niveau cognitif et moteur.
Les patients sont significativement plus ralentis. Les patients dépressifs sont ralentis à la fois dans la
période inter stimulus et dans la période écriture. Les patients schizophrènes sont ralentis dans la période
inter stimulus.
Différence de ralentissement dans la pathologie.
- Dépression : ralentissement psycho et moteur.
- Schizophrène : ralentissement plus psycho.
Etude de Rogers et al. (2002) : ralentissement mental.
Chiffres présentés normalement ou en miroir. La tâche du sujet est de dire si le chiffre est présenté en
miroir ou non selon des angles de présentation différents. Plus l’angle augmente et plus le TR augmente (le
plus important est pour 180°).
Chez les sujets dépressifs il y a le même profil de temps, mais la pente est plus importante. Ils mettent
plus de temps à faire la rotation mentale.
Une contrainte de temps limité, les opérations cognitives mises en jeu dans le traitement seraient
réalisées trop lentement pour être achevée à la fin du temps imparti.
L’exécution déborderait alors sur la partie du temps réservée à l’opération mentale suivante : le sujet
ne peut donc pas réaliser toutes les opérations cognitives nécessaires au traitement. Le traitement de
l’information devient non seulement de moins bonne qualité mais aussi plus difficilement utilisable.
Le contrôle exécutif
Les ressources attentionnelles, les fonctions exécutives, le centre exécutif.
Ressources attentionnelles :
- Attention sélective : capacité à sélectionner les informations pertinentes et à ignorer les informations
non pertinentes.
- Attention divisée : capacité à partager son attention entre plusieurs tâches à réaliser simultanément.
Hartlage et al. (1993) : la performance des patients déprimés décroît en fonction des exigences
attentionnelles de la tâche.
Les fonctions exécutives : ensemble de processus cognitifs, nécessaires à l’exécution et au contrôle de
comportements finalisés mis en œuvre lors de situations complexes et nouvelles.
 Planification, contrôle et régulation de l’action, adaptation à la nouveauté, stratégies nouvelles,
inhibition des informations non pertinentes, ajuster et adapter la réponse (par rapport au feedback).
Merriam et al. (1999) : comparent les performances exécutives de sujets normaux et de sujets dépressifs.
Sujets : 79 dépressifs et 61 sujets contrôles (Hamilton). Tâche : Wisconsin card sorting task.
Nombre de bonnes réponses, au bout de combien de temps le sujet a trouvé l’association correcte
(nombre d’erreurs persévératives). Epreuve qui mesure le fonctionnement exécutif qui dirige l’attention vers
les aspects pertinents de la tâche, postuler des règles susceptibles de fonctionner, de tester les hypothèses
et de les évaluer par l’analyse de l’information obtenue en feedback.
Résultats : les patients montrent des difficultés à changer de règles et ils ne prennent pas en compte le
feedback. Les patients dépressifs ont des performances significativement plus faibles que les sujets normaux.
Quantification du degré de dépression : les déficits exécutifs sont positivement corrélés à la sévérité de la
dépression.
Centre exécutif (mdt) : ou updating -> la mise à jour et le contrôle de l’entrée en mdt de l’information
pertinente pour la réalisation de la tâche en cours.
Miyake et al. (2000) : les fonctions exécutives = système unitaire ? Fonctionnement exécutif spécifique :
- La réorientation mentale (shifting, flexibilité) : capacité à changer de stratégie mentale.
- La mise à jour (updating).
- L’inhibition : inhibition de réponses prégnante, capacité à annuler une réponse lorsqu’elle n’est plus
pertinente.
Moritz et al. (2002) : inhibition et flexibilité mentale.
Mesure du stroop pour l’inhibition. Mesure du trail making test pour la flexibilité mentale. Déficits pour tous
les patients.
Harvey et al. (2004) : updating.
22 patients déprimés et 22 sujets. Echelle MADRS
Tâche : n-back, WCST, Stroop, TMT.
N-Back : 1-back (dire si la lettre est la même que la précédente), 2-back (dire si la lettre présentée est la même
que la deuxième précédente). On va généralement jusqu’à 3-back. Mise à jour du stock de l’information dans
la mdt. 3-back très difficile.
Résultats :
- Wisconsin : plus d’erreurs persévératives.
- Stroop : pas de déficit en lecture, mais en en dénomination et en interférence.
- TMT : pas de différence pour le TMTa mais plus lent pour TMTb
- Empan à CT : endroit pas déficitaire, mais envers (mdt) déficitaire.
- N-back : les scores diminuent pour les dépressifs et les contrôles. Mais les sujets dépressifs sont
significativement plus faibles que les sujets contrôles (à partir de 1-back). Pas de différence dans les
TR, effet du groupe significatif et de la complexité. Pas d’interaction cependant.
Chez les patients dépressifs ont un déficit de mdt et particulièrement du centre exécutif. Corrélations
entre données cliniques et n-bac significatives entre le nombre d’hospitalisations et performances au n-back.
Harvey et al. (2005) : réalisation de la même tâche de n-back mais en IRMf.
On observe plus d’activation chez les dépressifs. Pour obtenir les mêmes performances, il faut plus
d’activation chez les dépressifs (donc plus coûteux et plus d’effort).
Idem en EEG : plus le n-back est important et plus l’amplitude est élevée (proportionnelle à l’effort
fourni). Pour obtenir les mêmes performances l’amplitude doit être plus élevée chez les dépressifs.
Snyder et al. Méta-analyse de 113 études.
- Inhibition : stroop, hayling test, go/nogo
- Shifting.
- Updating : n back
Performances moins importantes chez les patients dépressifs. Déficit significatif par rapport aux sujets
sains et pour l’ensemble des fonctions considérées.
Profil de résultat : dissociation entre traitement automatique (peu altéré) et traitement contrôlé (fait
intervenir le contrôle exécutif donc le cortex préfrontal, souvent altéré dans la dépression).
Les caractéristiques de la maladie : les déficits corrélés avec la sévérité des symptômes, la durée de la
maladie et le nombre d’épisodes dépressifs.
III.
Approche neuro-cognitive de la dépression
Même si un patient est guéri d’une dépression le fait d’avoir vécu un épisode dépressif peut entraîner un
risque important de récidivé (60% des patients). D’autant plus important quand on dépasse le 2e épisode.
Altération de plus en plus marqué avec le nombre d’épisodes. Ces difficultés peuvent s’expliquer par des
troubles affectifs qui perdurent et un déficit cognitif. La dépression a un coût neuronal (volume cérébral et
niveau cellulaire). Les principales régions qui sont sensibles à la dépression : le cortex préfrontal, l’amygdale
(émotions) et l’hippocampe (mémoire). Atrophie et dysfonctionnement de l’activité. La récupération se fait
de manière plus en plus lente. Lien entre le volume de l’hippocampe et le nombre de jours de dépression non
traités.
Fossati et al. : groupe contrôle, groupe premier épisode et groupe plein d’épisodes. Performances des
sujets au niveau des rappels libres ? Il existe une différence significative en termes de performances
mnésiques entre les sujets contrôles et les patients mais également entre le groupe premier épisode et le
groupe plein d’épisodes. Pour le 2e et 3e rappels il n’y a plus de différences significatives. Les patients avec un
premier épisode ne diffèrent finalement pas des sujets contrôles.
Preiss et al. : notion de rémission. Persistance des déficits cognitifs (attention, fonctions exécutives et
aspects stratégiques de la mdt). Biringer et al. : entre un temps T1 et un temps T2 (pathologie et rémission)
on voit une amélioration du fonctionnement exécutif.
IV.
Les émotions en lien avec le fonctionnement cognitif
Bower (81) s’intéresse aux émotions dans le cadre de la mémoire. Effet de la dépendance à l’égard de
l’état émotionnel (state dependence effect). Si on mémorise l’information dans un contexte particulier, la
récupération sera meilleure si elle est dans le même contexte.
Effet de congruence avec l’état émotionnel (mood congruence effect) : si information proche de notre état
émotionnel on la mémorise mieux. L’effet de congruence s’observe lorsque les sujets rappellent plus
d’informations émotionnelles que d’informations neutres, et se rappellent plus d’informations positives. Les
patients dépressifs traitent préférentiellement les informations négatives.
Bradley et Mathews (83) : les sujets dépressifs rappellent plus d’adjectifs négatifs que d’adjectifs positifs,
et plus d’adjectifs négatifs que les sujets sains. Relativement à leurs propres performances mnésiques.
Etude d’Altgassen et al. (2011) : effet bénéfique de la connotation émotionnelle des indices (event-base).
Les patients dépressifs devraient obtenir de meilleures performances pour les indices négatifs. Tâche de
mémoire prospective : appuyer quand on est confronté à un mot indice (9 mots : positifs, négatifs ou neutre).
Apparaissent parmi les deux mots en bas de l’écran. Tâche ungoing : présentation de 3 mots à l’écran, un mot
en haut qui présente une catégorie. Le mot de droite/gauche appartient à la catégorie du mot supérieur.
Pas de différence entre sujets contrôles et patients dépressifs pour la tâche ungoing. Pour la tâche
prospective :
- Effet de groupe : sujets contrôles plus performants.
- Différence significative : pour les indices positifs les sujets contrôles sont plus performants.
Les performances de mémoire prospectives sont influencées par la valence des indices. Effet de positivité
chez les sujets contrôles. Va dans le sens de l’effet de congruence. Mais pas d’effet de l’émotion chez les
patients dépressifs. Les sujets dépressifs ne sont ni sensibles aux indices positifs et ni aux indices négatifs.
Traitement de l’information lors de l’encodage en termes d’activité cérébrale ? Les sujets dépressifs
encodent moins bien les mots positifs mais il n’y a pas un meilleur encodage pour les mots négatifs par rapport
aux sujets sains.
V.
Congruence et mémoire explicite/implicite
Effet de congruence observé en ME mais pas en MI.
Denny et Hunt, 1992 : présentation de 24 mots pour consigne d’évaluer à quel niveau le mot correspond à
soi. Tâche explicite : rappel libre et tâche implicite : complètement de fragments. Pour la mémoire explicite :
- Effet du groupe : les sujets contrôles sont meilleurs.
- Effet d’interaction entre l’émotion et les groupes : les sujets dépressifs rappellent plus de mots
négatifs que positifs alors que profil inverse pour les sujets contrôles.
Qualitativement parlant les sujets dépressifs ont plus tendance à rapporter que les mots négatifs se
rapportent à eux-mêmes que les sujets contrôles (biais lors de l’encodage).
On ne retrouve pas de différence au niveau du traitement de l’émotion pour la mémoire implicite.
L’automaticité de la tâche de mémoire implicite ne permet pas de mettre en place l’effet de congruence chez
les patients.
Résultats divergents (Bradley et al., 1995,96) : travaillent sur une connotation émotionnelle plus proche de la
pathologie. Patients dépressifs et patients anxieux + groupe contrôle. Tâche explicite :
- Effet de congruence chez les patients dépressifs et les mots qui rappellent la dépression
(dépressogène).
Tâche implicite :
- Les patients dépressifs sont plus rapides à trouver les mots dépressifs. Les sujets contrôles traitent
préférentiellement les informations neutres.
Effet de congruence à la fois dans les processus automatiques et stratégiques de la mémoire.
VI.
Mémoire autobiographique et les émotions, Williams et al.
Problème de spécificité de l’information : les patients dépressifs fournissent moins d’informations
spécifiques. Retrouver/décrire un souvenir demande une recollection consciente du souvenir, retour dans
l’épisode originel, implique un voyage dans le temps qui demande des ressources cognitives. Moins coûteux
d’accéder à un thème commun qu’un souvenir spécifique.
Bergouignan et al. : effet de l’émotion en fonction de la spécificité du souvenir. Chez les sujets contrôles
bon niveau de spécificité et chez les patients moins de spécificité pour les événements positifs. Tous les
événements négatifs ont une meilleure spécificité pour les patients dépressifs. Aucune différence de la
valence pour les sujets contrôles.
Claudio et al. : les patients dépressifs rappellent plus d’événement avec des mots négatifs qu’avec des
mots positifs. Le groupe de patients dépressifs rappellent plus de souvenirs négatifs que d’événements positifs
et que les sujets contrôles.
Le traitement des visages : relation interpersonnelles
Visages avec des expressions positives, neutres ou négatives. Identification des expressions et tâche
de reconnaissance des visages. Patients dépressifs sont-ils en mesurent d’identifier les expressions
émotionnelles ? Pas de différence entre les deux groupes pour l’identification des émotions. Difficulté à
qualifier une expression neutre pour un visage.
Performances mnésiques : meilleure mémoire pour les sujets contrôles pour les visages positifs et de
la même façon pour les sujets dépressifs meilleure mémoire pour les visages négatifs. Donc effet de
congruence. Le nombre d’erreurs de reconnaissance : nombre plus important d’erreurs pour le neutre.
Ridout et al. : ils ont travaillé sans consigne de mémorisation (apprentissage incident et incident pour le
traitement émotionnel) : identifier le genre du visage. Tâche de reconnaissance explicite.
- Ils identifient de la même manière le genre des visages.
- Différences significatives pour le temps mis à identifier les visages en termes d’émotions. Différence
significatives pour les visages heureux : les sujets contrôles mettent moins de temps à donner le genre
de ces visages.
- Pourcentage de BR : quel que soit le type de visage les dépressifs font plus d’erreurs dans la
reconnaissance des visages. Pas d’effet de congruence donc.
Différence entre les deux expériences : pas de traitement explicite de l’information émotionnelle ici. Les
résultats suggèrent que les traitements incidents émotionnels n’influencent pas la mémoire explicite des
visages émotionnels. Mais il y a une différence dans le temps d’identification du genre : coût dans le
traitement émotionnel.
Le biais attentionnel : stroop émotionnel et détection de cible émotionnelle
-
Stroop : on demande la couleur d’encre de mots émotionnels. Les sujets sont attirés par la lecture des
mots proches de notre humeur. Difficulté à inhiber la lecture de ce mot.
Fixation -> deux visages émotionnels de chaque côté -> apparition de la cible à gauche ou à droite. Si
le sujet est attiré par le visage positif et que la cible apparaît du même côté il va plus vite.
Meta-analyse de Peckham et al. : le biais attentionnel est rapporté de manière significatives en faveur des
stimuli négatifs. Biais en défaveur des stimuli positifs. La nature de la tâche est importante : biais attentionnel
plus important quand tâche de détection de cible. Ce type de tâche détecte mieux l’orientation de l’attention.
Pas de différence dans le temps de présentation, ni par rapport à la nature de l’échantillon des sujets
expérimentaux (sujets dépressifs : patients ou tout venants). Donc biais attentionnel serait une caractéristique
de l’affect négatif associé à la symptomatologie dépressive et non pas d’un état dépressif.
Effet de congruence à l’humeur : mécanisme important dans le maintien de l’état dépressif, renforce les
pensées négatives.
VII. Les échelles de dépression
Les échelles d’hétéro-évaluation
Echelle de dépression de Hamilton : HDRS (Hamilton Depression Rating Scale)
Application : mesurer les changements d’intensité de la symptomatologie dépressive (notamment lors de
traitements). Utilisée au niveau internationnal (version française).
Description : 21/17/26 items selon les années. Items dérivés de symptômes : fréquemment observés et
rarement observés pour définir un type de dépression particulier. Coté sur des échelles de 5 points ou bien
des échelles de 3 points. Echelle de type Likert qui correspondent à la présence du symptôme.
Passation : questionnaire rempli par un évaluateur après l’entretien clinique avec le patient. Les évaluations
portent sur la semaine écoulée.
Cotation : note totale = somme des points obtenus aux différents items.
Normes : 0-7 pas de dépression, dépression légère, modérée, 26-52 sévère.
Validation : fidélité inter-juges satisfaisante, validité convergente satisfaisante (jugement clinique, inventaire
de Beck la MADRS), sensibilité au changement excellente (traitement), différencie les patients des sujets
contrôles, les stades de dépression mais pas les types de dépression.
Echelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS)
Application : mesurer les changements de l’humeur après un traitement.
Description : 10 items, extraits de la CPRS. Items cotés de 0 à 6. Possibilité d’attribuer des valeurs
intermédiaires.
Passation : questionnaire rempli par un évaluateur grâce à l’entretien.
Cotation : somme des points.
Normes : seul de dépression à 15 points.
Validation : fidélité inter-juge satisfaisante, validité convergente satisfaisante, sensibilité au changement
excellente, différencie les patients dépressifs des patients anxieux des sujets contrôles, les stades de
dépression. Pas de mesure de l’expression somatique et du ralentissement cognitif. Mais rapide à passer.
Les échelles d’auto-évaluation
L’inventaire de dépression de Beck (BDI)
Application : mesure l’intensité de la dépression.
Description : 21/13 items.
Passation : évaluation par le sujet, choix entre plusieurs propositions.
Cotation : item constitué de 4 phrases = 4 degrés d’intensité des symptômes. Echelle de 0 à 3 points. Note
totale = somme des points obtenus aux différents items.
Normes : note seuil est de 9 et on peut quantifier la symptomatologie (légère, modérée, sévère).
Validation : validité convergente satisfaisante, différencie patients dépressifs de sujets contrôle, patients
dépressifs de patients anxieux. Mais les différents types. Stabilité test-retest satisfaisante.
Les échelles mixtes
HADS
Application : évaluation difficile à cause des symptômes somatiques. Utilisée dans les populations présentant
des maladies somatiques ou physiques
Description : 14 items mesurant la dépression et l’anxiété. 7 items par échelle. Echelle de type Likert en 4
points.
Cotation : score par item de 0 à 3 attribué en fonction de la sévérité du symptôme. Score total. Maximum de
21 points.
Norme : 0-7 normal, 15-21 sévère.
Autres échelles
Echelle de ralentissement (ERD)
Application : mesure du ralentissement dépressif. Symptôme qui vient comme réponse de l’organisme qui
riposte face à un danger. Mesure différents aspects du ralentissement psychomoteur.
Description : 14 items dont 3 pour le ralentissement moteur, 4 pour le langage et 7 pour le ralentissement de
l’activité mentale.
Passation : hétéroévaluation, après l’entretien clinique cotation des items de 0 à 4. Les 6 derniers items
dépendent de la description des symptômes du patient.
Cotation : score totale.
Normes : si < 16 alors pas de ralentissement.
Validation : fidélité interjuge satisfaisante, validité convergente satisfaisante, différencie patients dépressifs
et sujets contrôles.
Echelle d’humeur dépressive (EHD)
Application : mesure les différentes dimensions constitutives de l’humeur dépressive. Le déficit émotionnel
(inhibition) et la perte de contrôle émotionne (anxieux).
Descriptions : version originale est un hétéro-questionnaire de 18 items (expressions ressenties et ce qui est
observé). Echelle de Likert en 5 points. Puis auto-questionnaire
VIII. La dépression du sujet âgé
Risque de rechute plus important. Il faut la diagnostiquer le plus tôt possible. Surmortalité. Difficile de
repérer les symptômes propres à la dépression (puisque se confond avec d’autres symptômes propres à la
vieillesse). Comorbidité avec des maladies somatiques.
Facteurs déclenchants
- Problèmes de santé : notamment lorsque cela touche l’autonomie de la personne.
- Rupture dans l’environnement social : l’arrêt professionnel.
- Dégradation de la situation socioéconomique.
Ces facteurs sont plus responsables de la dépression plutôt que de l’âge. Tout dépend des lieux où se trouvent
les personnes âgés : les personnes en institut sont plus dépressifs.
Facteurs en lien avec la dépression
-
L’activité physique : protège de la dépression (notamment la marche, 2h30).
Les liens sociaux : relations amicales, relations avec les voisins en termes d’échange ou de service, les
commerçants.
La santé physique.
Le lieu de vie : l’institution entraîne davantage de dépressions. Les personnes âgées en institution
expriment un sentiment d’abandon, la peur de la dépendance, sentiment de perte de contrôle de leur
vie, sentiment de vulnérabilité. 3 fois plus présente en institution et le taux est de 25%.
Symptômes :
Symptomatologie somatique : douleurs, fatigue (qui sont parfois les seules plaintes).
Symptomatologie sociale : repli, sentiment de solitude, régression.
Symptomatologie cognitive : trouble de la concentration, de la mémoire et dans la prise de décision. Attention
aux changements de personnalité.
Formes atypiques de dépression : anorexie, déficit cognitif.
Diagnostic différentiel : dépression et maladie d’alzheimer
Très fréquentes dans la population âgée, manifestations cliniques semblables : troubles de la mémoire,
personnalité, coexistence dans la MA.
Consultation mémoire : 39% des personnes ont un diagnostic de syndrome démentiel et 28,5% qui ont un
tableau psychiatrique.
Maladie d’Alzheimer :
- Déficit de mémoire : apprentissage, oublis.
- Troubles psychocomportementaux : isolement, apathie, désintérêt, irritabilité, agression, explosion
caractérielle, anxiété, syndrome dépressif.
On distingue la démence de la pseudo-démence (démence qui lorsque traitement dépressif est réduite).
Sur le plan des troubles cognitifs :
- Le déficit mnésique est le même entre les deux, mais le profil est différent : les capacités de rappel
indicé, en reconnaissance ou autre les déficits ne sont plus présents que dans la MA, de la même façon
il n’y a pas d’intrusions et de persévérations.
- En démence les patients donnent de fausses réponses quand ils ne savent pas, les déficits d’attention
et de concentration sont constants. Dans la dépression le patient préfère ne pas répondre et les
capacités d’attention et de concentration variable.
Sur le plan des troubles du comportement :
- En démence concordance entre le déficit réel et le déficit exprimé ce qui n’est pas le cas pour la
dépression.
- Pour la dépression les patients accentuent les troubles (peu d’effort et donc se sentent en échec très
vite). Pour la MA le patient fait de nombreux effort et nie ses troubles.
- Le patient MA a peu de plaintes alors que dans la dépression le patient se plaint beaucoup.
- Le patient dépressif exprime sa détresse et pas le MA.
- Accentuation matinale des patients dépressifs et vice versa.
- Retrait social très précoce pour la dépression et plus tardif pour la MA.
Sur le plan d’anamnèse :
- Pour la dépression antécédents de troubles de l’humeur et moins fréquent pour la MA.
- Les troubles sont d’apparition récente et s’aggravent rapidement pour la dépression, pas le cas pour
la MA.
- Troubles envahissants et perte équilibre familial pour la dépression, les troubles sont plus tolérés dans
la MA.
Traitement :
- Amélioration notable chez le dépressif mais aucune réponse voire aggravation pour la MA.
Echelles d’évaluation de la dépression chez la personne âgée
HADS et BDI. Echelle spécifiquement créée pour le dépistage des troubles dépressifs chez le sujet âgé : la GDS
(Geriatric Depression Scale).
Intérêts :
- Conçue et validée auprès de personnes âgées.
- Absence d’items somatiques.
- Autoévaluation.
- Facile d’utilisation (peu d’efforts).
30 items, réponses binaises, présence/absence de dépression.
Normes : note seuil est de 10.
D’autres formes avec 15 items ou 4 questions (miniGDS).
Dépression + démence ? Echelle de Cornell (CSDD).
Le psychologue fait d’abord l’évaluation à travers un entretien et comparaison avec les réponses de la famille,
du soignant et de la personne.
Les patients présentent un déficit exécutif, défaut de planification, catégorisation… Quid du ralentissement ?
Effet de l’âge dans le ralentissement dans une population saine mais également effet de la dépression. L’effet
de la dépression est plus fort dans la population âgée que dans la population jeune.
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