le centre expert dépression résistante - CHU de Clermont

ACTUALITÉ DEs sERvICEs • 7
Chroniques n°24, Magazine d’information du CHU de Clermont-Ferrand • Juin 2014
le centre expert
dépression résistante
Dr Thomas Charpeaud
Praticien hospitalier
Psychiatrie de l’adulte B
Le dispositif des centres experts
Les centres experts constituent un réseau national
d’évaluation des pathologies psychiatriques.
Leur mise en place a été réalisée par la fondation
FondaMental, fondation de coopération scientique
créée par le ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche en juin 2007. De tels réseaux
existent désormais pour quatre pathologies
psychiatriques : la schizophrénie, le trouble
bipolaire, le syndrome d’Asperger, et depuis plus
récemment, les troubles dépressifs résistants. Les
centres experts réunissent des chercheurs et des
cliniciens de plusieurs centres hospitaliers français,
dans un double objectif d’harmonisation des soins
psychiatriques en pratique clinique courante, et de
promotion de la recherche en santé mentale.
Les centres experts visent également à améliorer
les liens entre soins primaires et soins spécialisés
an de faciliter l’accès à des soins spéciques ;
développer une stratégie de partage d’expériences
par le biais de cas concrets en proposant des projets
de soins personnalisés étayés par un bilan complet
dans le cadre d’une médecine personnalisée ; et
enn, aider à la coordination du projet de soin en
santé mentale. Ils permettent aussi la constitution
de cohortes de malades à l’échelle nationale, an
d’aboutir à des projets de recherche de grande
ampleur dans le domaine de la santé mentale.
La dépression résistante :
un enjeu de santé publique
La dépression représente, avec les troubles
anxieux et les troubles liés aux consommations
de substances, la pathologie psychiatrique la plus
fréquente, avec une prévalence vie entière estimée
à près de 25 % en France. La dépression affecterait
plus de 18 millions de personnes aux États-Unis, et
340 millions dans le monde. Elle représente aussi
la 11e cause d’incapacité dans le monde, toutes
pathologies confondues.
Or, malgré d’importantes avancées dans le domaine
de la thérapeutique, les échecs aux traitements
sont encore fréquents. On estime ainsi qu’entre 30 et
45 % des patients présentant un diagnostic d’épisode
dépressif majeur ne répondront pas à un traitement
antidépresseur pharmacologique de première ligne,
alors que seulement 30 % environ parviendront à
une rémission complète des symptômes dépressifs
avec un tel traitement. La rémission totale reste
cependant l’objectif thérapeutique nal, tant la présence
de symptômes dépressifs dits « résiduels », expose
au risque de rechute. Pour atteindre cet objectif,
plusieurs thérapeutiques spécialisées peuvent être
utilisées.
Le centre expert dépression résistante permet
d’évaluer les indications en faveur ou non de ces
alternatives. Parmi les possibilités de traitement,
un certain nombre de médicaments ont montré leur
intérêt dans les formes sévères ou résistantes de
dépression. C’est ainsi le cas de la lithiothérapie, des
hormones thyroïdiennes ou des antipsychotiques
de seconde génération. Citons également à titre
d’exemples, le cas des antidépresseurs tricycliques
et des inhibiteurs irréversibles de la monoamine
oxydase (IMAO). L’emploi de ces traitements est
soumis à des précautions importantes, et doit faire
l’objet d’une évaluation spécialisée rigoureuse.
C’est aussi le cas pour plusieurs possibilités
d’associations d’antidépresseurs…
Des champs thérapeutiques
nombreux et spécialisés
Un autre champ de la thérapeutique des épisodes
dépressifs résistants est représenté par les
techniques de stimulation ou modulation cérébrale.
Au premier rang de ces techniques se situe
l’électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie.
Le service de Psychiatrie de l’adulte B accueille depuis le 1er juillet 2013 un centre
expert dédié aux troubles dépressifs résistants. Cette structure s’ajoute au centre
expert schizophrénie, existant dans le service depuis deux ans.
Appareil d'électroconvulsivothérapie
(3) HAS . Pertinence de la mise en place d’un programme de dépistage des anévrysme de l’aorte abdominale en France
Novembre 2012.
(4) Tabagisme en France . Le Faou et Al . Presse Médicale 2012 .
(5) Svensjö et al . Br J Surg, nov 2012 .
VÉSALE 2013 : les femmes ne sont pas écartées !
www.sfmv -vesale.fr www.macirculation.com www.portailvasculaire.fr
(6) Guidelines for the treatment of abdominal aortic anevrysms. Report of a subcomittee of the joint coucil of
the american association for vascular surgery and society for vascular surgery. Brewter et al . J Vasc Surg
2003;37:1106-17.
(7) Abddominal aortic anevrysm . The pronostic is worse than in man .Circulation 2007 ;115:2865-9.
(10) Million Women study in the UK . Pirie et al, Lancet ,oct. 2012.
Références
Depuis, les recommandations de la HAS sont parues en novembre 2012 (3) en faveur d’un dépistage
opportuniste, ciblant essentiellement l’homme, ne prenant pas en compte les femmes et surtout les
femmes tabagiques et pourtant en 2013, la SFMV a fait le choix de ne pas exclure les femmes
tabagiques des campagnes de dépistage d’autant que le tabagisme chez les femmes est croissant (4).
Les études sont rares mais la plus récente (5) met en avant un taux
de 4,5 % d'AAA chez la femme tabagique de plus de 70 ans,
proche du taux chez l’homme.
Artères de plus petit calibre : le seuil pour le diagnostic d’AAA
chez la femme devrait donc être à 25 mm (hors HORTON et
BEHCET) et non 30 mm comme chez l’homme, le seuil opératoire
de 45-50 mm et non 50-55 mm (6).
La maladie est plus grave chez la femme (7) :
Le risque de rupture est 3 fois plus important
chez la femme que chez l’homme et la rupture
survient en moyenne pour une taille moindre
que chez l’homme (18 %vs 12 % à partir de
50 mm).
La croissance des AAA est plus rapide chez la
femme que chez l'homme pour les AAA 40 mm.
Le risque opératoire est également plus élevé
que chez l’homme (RR : 1.5).
Le traitement endovasculaire est moins facile
(artères de pet calibre et collet court et angulé).
La rupture de l’AAA est la 3e cause de décès chez la femme
tabagique après les affecons pulmonaire chronique et le cancer
du poumon (10).
Quel est le prol de la femme porteuse d’un AAA ?
Plus âgée de 3 à 5 ans que l’homme, tabagique, plus
volontiers hypertendue (8), et a plus souvent des
antécédents familiaux (9).
Le centre expert Dépression résistante :
une équipe pluridisciplinaire…
Responsables : Pr Pierre-Michel Llorca & Dr Thomas Charpeaud
Psychiatres : Dr Thomas Charpeaud & Dr Marion Garnier
Neuropsychologues : Delphine Lacelle & Sylvie Pirès
Assistante sociale : Véronique Grumellon
Inrmières : équipe de l’unité Pariou, sous la responsabilité
d’Emmanuelle Aroles, cadre de santé
Secrétaire : Catherine Batisse
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