Dépressions de la personne âgée Dr Cyrille Guillaumont Centre Hospitalier P. Pinel Secteur 80G01 Généralités Pathologie mentale la plus fréquente de la PA (jusqu’à 40%) Période de crise et de fragilité en raison des pertes subies : arrêt activité professionnelle, décès de personnes chères, problèmes de santé, départ des enfants, … Présentation atypique des syndromes dépressifs et comorbidité Épidémiologie Prévalence des épisodes dépressifs majeurs : 1 à 2% Présence de symptômes dépressifs : 10 à 16% Trouble dépressif de la PA hétérogène donc sous diagnostiqué et mal traité Altération de la qualité de vie due au S Dep Nécessité d’un meilleur dépistage et d’une meilleure prise en charge Surtout chez les femmes et les milieux défavorisés Épidémiologie En population générale : prévalence de 3% d’EDM et 15% de dépressions moins sévères En consultation : 5 à 10% d’EDM, En hospitalisation 10 à 15% En maison de retraite : 15 à 20% L’incidence du suicide augmente régulièrement avec l’age et est souvent associée à l’existence d’un épisode dépressif majeur Clinique Même caractéristiques cliniques que chez l’adulte mais … Diagnostic plus difficile à porter et lutter contre les a priori Irritabilité, perte d’intérêt, déficit cognitif, agitation plus fréquents Éléments délirants, agitation, idées de culpabilité (syndrome de Cotard), de ruine Rupture dans le parcours de vie …. Depuis au moins deux semaines Clinique Symptômes indépendants de l’age Désespoir, pessimisme Troubles de l’humeur, anxiété Mésestime de soi Anhédonie, anorexie, troubles du sommeil Ralentissement psychomoteur Clinique Symptômes du sujet jeune : Culpabilité Expression de la douleur morale Baisse de l’efficacité dans le vie sociale, de la libido Idéation suicidaire Clinique Symptômes de la PA : Instabilité, agressivité, colère Somatisations, hypochondrie Démotivation, ennui, sensation douloureuse de vide intérieur Repli sur soi, isolement Angoisse matinale, confusion, dépendance Impression d’inutilité, suicides programmés … réussis Clinique Dépression souvent masquée avec déni de la dépression : plaintes concernant le sommeil, l’anxiété, hypochondriaques … Dépression délirante Dépression hostile et irritable Dépression névrotique Dépression pseudo démentielle Le syndrome de glissement n’existe pas Diagnostic différentiel Affection démentielle : diagnostic difficile qui va se faire sur traitement d’épreuve AD et sur l’évolution clinique ultérieure Pathologies endocriniennes, métaboliques Pathologies cérébrales Pathologies cancéreuses Infections chroniques Médicaments Comorbidités Cancers Parkinson AVC IDM BPCO … Évolution EDM Ansseau M. Critères de Guérison. In : Olié JP, Poirier MF, Loo H. Les Maladies Dépressives, Médecine-Sciences Flammarion, 1995 : 266-273. Évolution Facteurs de bon pronostic Début des troubles avant 70 ans Maladie de courte durée Bonne adaptation antérieure Absence d’atteinte physique invalidante Rémission satisfaisante des épisodes antérieurs Traitements Pharmacologique 1 : sensibilité aux médicaments accrue modification des métabolismes rénal et hépatique donc commencer et terminer progressivement le traitement psychotrope Question du bénéfice risque Éviter polythérapie et médicaments trop sédatifs Traitements Pharmacologique 2 : En première intention IRS (hyponatrémie, interactions, perte de poids, vertiges), Mirtazapine, Seconde intention : IRS NA, IMAO sélectif, Miansérine Troisième intention ADT IMOA Durée du traitement suffisante (6 à 9 mois) à partir de la guérison (voire 12 mois de traitement) Pour population à risque 3 ans de traitement … Quels IRS ? Fluvoxamine : demi vie courte, sans métabolites actifs, bonne tolérance cv Fluoxétine : demi vie longue (norfluoxétine), interactions médicamenteuses Paroxétine : absence d’action sur la vigilance diurne et le sommeil, sur les fonctions psychomotrices, bonnes tolérance cv, métabolites peu actifs. Mais CI avec Acoag, prudence avec flecainide et propafénone. Hyponatrémies +++ Quels IRS ? suite Sertraline : peu d’action avec le cytochrome P450 Citalopram : peu d’action avec le cytochrome P450 mais CI en cas IR sévère Autres ADép ADT : clomipramine, amitriptyline : effets anticholinergiques centraux et périphériques. CI glaucome, troubles prostatiques, IDM récent … ECG IMAO : non sélectifs : peu utilisés : sélectifs : toloxatone, moclobémide : plutôt stimulants mais aussi sédatifs, HoTA, HTA aigue … surv TA +++ Autres ADép Viloxazine : faible toxicité card, peu d’effets anticholinergiques Miansérine : pas d’effet anticholinergique et cv, action régulatrice du sommeil Mirtazapine, Milnacipran, Venlafaxine : double action sérotinergique et noradrénergique. Seule la venlafaxine a été étudiée chez les PA et est bien tolérée, troubles digestifs, TA. Milnacipran Pbs prostatiques Efficacité Évaluation du Tt à six semaines auprès du patient et de l’entourage Durée minimale de Tt six mois après la rémission Pas ou peu de dépendance aux AD Si inefficacité : changement de thérapeutique Dépressions résistantes : co-prescription de deux AD Traitements Psychothérapie À caractère pragmatique D’inspiration psychanalytique Dynamique de soutien Interpersonnelle Cognitivo comportementale Traitements Prise en charge de l’entourage familial Rencontrer celui ci Faire le point sur la situation psycho affective Mode de communication intra familiale Soutien empathique Alliance thérapeutique Traitements Sismothérapie Dépressions mélancoliques Dépressions résistantes aux chimiothérapies anti-dépressives Urgence vitale liée à la gravité de la dépression Aucune CI absolue, ni affection, ni l’age Choc uni ou bilatéral, intensité progressive, sous AG, une à deux fois par semaine … Comment prévenir Soins médicaux : corriger les déficits sensoriels, bonne santé, nutrition, exercice physique Coping : adaptabilité, relations, coping actifs Support Social : réseau de soutien, croyances, personnes proches, perception positive de l’aide