préférences collectives). Autant d'éléments contraignants de l'action individuelle.
Dans le même ouvrage, PARSONS définit la sociologie comme ça une « science qui tente de construire une théorie
analytique des systèmes d'action sociale, dans la mesure où ces systèmes peuvent être compris à partir de la nature
de l 'intégration reposant sur des valeurs communes. » (texte 4)
Etudier la structure de l'action sociale, c'est donc chercher à mettre en évidence des relations et des modalités
d'échange stables entre les acteurs. L'ensemble ne pourra faire sens aux yeux du sociologue qu'à partir du moment où
il pourra saisir les connexions entre la structure analysée et la totalité sociale, au bon fonctionnement duquel
concourt une telle structure.
PARSONS nous fournit une illustration de ce point quand il étudie la famille américaine (cf. texte de TD sur ce point).
Il développe une analyse fonctionnalisme de la famille, en partant du principe que le modèle familial des sociétés
modernes répond aux exigences de l'industrialisation. Ce modèle comprend trois caractéristiques majeures :
✗Il est ouvert car le mariage homogamique décidé par le milieu a cédé la place, pour l'essentiel, à des décisions
individuelles de nature affective (mariage d'amour contre mariage de raison).
✗Il est multilinéaire car, sauf pour la transmission du nom, les deux branches de la parentèle ascendante pèsent du
même poids.
✗il est conjugal car le noyau des époux et de leurs enfants.
Cette structure familiale est conforme à la structure professionnelle qui, par de la performance individuelle, doit
s'affranchir de toute interférence de la part du réseau de parenté, ce qui est le cas lorsqu'activité professionnelle et
position sociale sont indépendantes de la famille, qui reste cantonnée à la sphère privée et à la consommation. La
mobilité sociale et professionnelle exige la rupture des liens familiaux et la réduction du groupe domestique au
ménage conjugal et à un petit nombre d'enfants.
Cela explique l'importance accordée à l'émancipation des jeunes (mariage) et à leur indépendance (profession). Le
groupe domestique a alors pour mission d'assurer la socialisation des enfants et se répartit en conséquence les
« rôles » qui permettront d'assurer le « maintien » du « sous-système familial » instrumental pour l'homme, expressif
pour la femme. PARSONS souligne toutefois les tautologies spécifiques de la famille nucléaire : relégation des femmes
au rang d'épouses et de ménagères, maximalisation des personnes âgées du fait du système de valeurs de la société
américaine, axé sur les performances individuelles, l'accomplissement professionnel...
✗2.2 - Systèmes et sous-systèmes de l'action sociale
On peut résumer la théorie structuro-fonctionnaliste de l'action par le tableau qui constitue le document 5. Le point
de départ de l'analyse parsonienne est l'action sociale, or celle-ci se situe toujours en même temps dans 4 contextes,
qui constituent les 4 sous-systèmes de l'action (colonne 2). On distingue, de bas en haut :
✗Le contexte biologique, celui de l'organisme neuro-physiologique, avec ses besoins et ses exigences le contexte
psychique, qui est celui de la personnalité, étudié par la psychologie.
✗Le contexte social, celui des interactions entre les acteurs et les groupes, étudié surtout par la sociologie.
✗Le contexte culturel, celui des normes, valeurs, modèles, idéologies et connaissances, étudié surtout par
l'anthropologie.
Toute action s'inscrit toujours dans ces quatre niveaux à la fois et ce n'est qu'analytiquement qu'il peut être utile de
les dissocier. Sous-systèmes de l'action, ces quatre systèmes, composés chacun d'éléments interdépendants, sont
également interdépendants et complémentaires entre eux. Ils constituent donc quatre sous-systèmes d'un système
plus général, le système de l'action.
Un autre aspect qui relie entre eux les quatre sous-systèmes, c' est l'ordre hiérarchique de contrôle cybernétique
(colonne 5). (La cybernétique est l'étude des processus de commande et de régulation dans le système nerveux des
êtres vivants, comparativement à ce qui se passe dans les machines électroniques, les ordinateurs par exemple).
Chacun des sous-systèmes comporte des mécanismes capables de guider et/ou contrôler l'action, de l'orienter. il en va
ainsi des besoins physiologiques, des motivations psychiques. des normes régissant l'interaction, des valeurs
culturelles etc... Mais les quatre sous-systèmes sont hiérarchiquement ordonnés du point de vue du contrôle qu'ils
exercent sur l'action. Dans une hiérarchie cybernétique, un système se situe vers le haut de l'échelle quand il est plus
riche en information, vers le bas de l'échelle quand il est plus riche en énergie. Le système culturel, étant composé
surtout d'éléments symboliques (connaissances, valeurs, idéologies..) guide et contrôle l'action par l'information qu'il
dispense. Il se situe donc en haut de la hiérarchie. Le système biologique guide et contrôle l'action par l'énergie qu'il
libère. Il est donc situé en bas de la hiérarchie.
Un système plus élevé dans la hiérarchie guide et contrôle les sous-systèmes inférieurs par l'information qu'il diffuse
et leur procure. Par exemple :
✗Personnalité = système de contrôle de l'organisme biologique
✗Système social = système de contrôle de la personnalité
✗Culture = système de contrôle du système social
Courants de la sociologie – Page 4