Révision Stratégie de synthèse - Anne CURK

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REVISIONS (ET COMPLEMENTS) DE SYNTHESE ORGANIQUE 2016 2017........2
I- MODIFICATION DES CHAINES CARBONEES ....................................................................... 2
1- Création de liaison C-C par action d’un C nucléophile sur un C électrophile
1-A DEFINITION DES ORGANOMAGNESIENS
1-B PROPRIETES DES ORGANOMAGNESIENS
1-C STRUCTURE DES ORGANOMAGNESIENS
(NOUVEAUTES)
1-D- REACTIVITE DES ORGANOMAGNESIENS
Sur les aldéhydes et cétones, CO2, époxydes et esters.
2- Rupture de liaison CC : d’un diol α HO-C-C-OH ou d’un alcène C=C
2
2
2
2
2
6
2-A DE L’ALCENE AU DIOL α : OXYDATION CATALYTIQUE PAR OSO4 ET NMO
6
2-B CLIVAGES OXYDANTS DE DIOLS α PAR NAIO4
7
2-C CLIVAGE DIRECT DE L’ALCENE PAR OSO4 ET NAIO4 ( DIOL α INTERMEDIAIRE NON ISOLE )
7
II-CONVERSION DE GROUPES CARACTERISTIQUES............................................................ 8
Présentation des groupes caractéristiques en classes d’oxydation
8
1- Conversions par oxydoréduction(AVEC NOUVEAUTES)
8
1-A LES OXYDATIONS
8
Oxydation des alcènes diol α
Oxydation des alcènes époxydes(Nouveauté)
Oxydation des alcools en aldéhyde, cétone ou acide carboxylique
Oxydation des aldéhydes en acides carboxyliques
1-B LES REDUCTIONS
Obtention des organomagnésiens : de R-X à R-Mg-X.
Les réactions parasites
Réduction des aldéhydes et cétones en alcools
Réduction des esters en alcools primaires, par LiAlH4(NOUVEAUTE)
Le DIBAL-H : réduction ménagée des esters en aldéhydes(NOUVEAUTE)
Réduction des acides carboxyliques(NOUVEAUTE)
2- Conversion au sein d’un même groupe rédox
8
8
9
10
10
10
11
12
13
13
15
17
2-A SUBSTITUTIONS NUCLEOPHILES SUR LES R-X ALCOOLS, ETHERS, EPOXYDE
2-B ELIMINATIONS SUR R-X ET ALCOOLS ALCENES
2-C ADDITIONS NUCLEOPHILES D’ALCOOLS SUR C=O => HEMIACETALS ET ACETALS
3- Protection de fonctions
17
17
18
20
3-A PROTECTION DU GROUPE ALCOOL
Obtention de l’acétal de la DHP
Obtention d’éthers par Williamson
Obtention d’éther silylé
3-B PROTECTION DU GROUPE C=O DES ALDEHYDES ET CETONES
3-C PROTECTION DES DIOLS α
20
20
21
22
23
23
4- Activation de fonctions
23
-
4-A ACTIVATION NUCLEOPHILE DES ALCOOLS : R-OH
R-O
4-B ACTIVATION ELECTROPHILE DES ALCOOLS MEILLEUR GPE PARTANT
4-C ACTIVATION ELECTROPHILE DE C=O DES ALDEHYDES ET CETONES PAR LES ACIDES
24
24
24
FICHE : OBTENTION DES EPOXYDES( AVEC 1 NOUVEAUTE) .......................................27
I - A PARTIR D'UN ALCOOL α HALOGENE OU α HALOGENO ALCOOL (REVISION) .......... 27
II - A PARTIR D'UN ALCENE(NOUVEAUTE) .................................................................................... 28
REVISIONS (ET COMPLEMENTS) DE SYNTHESE ORGANIQUE 2016 2017
Votre cours de chimie organique est orienté pour vous permettre de créer ( ou d’analyser ) des stratégies de synthèse
organique. Ainsi, il est construit en 2 grands chapitres : modification des chaînes carbonées, et conversion des
groupes caractéristiques.
I- MODIFICATION DES CHAINES CARBONEES
Il s’agit ici, de créer des liaison C-C, avec allongement de chaîne, ou de construire des cycles, ou encore de couper
des liaisons C-C.
1- Création de liaison C-C par action d’un C nucléophile sur un C électrophile
Les organomagnésiens RMgX sont porteurs d’un carbone nucléophile, et synthétisés dans ce seul but. Ils sont un cas
particulier parmi des organometalliques
1-A DEFINITION DES ORGANOMAGNESIENS
On appelle organométallique tout composé présentant une liaison C – Métal
Exemples : CH3 – CH2 – Mg – Br
CH3
organomagnésien
CH3 – Zn – Br
Pb-(-CH2 – CH3 )4
CH3 – Cd – CH3
Cu , Li
CH3
organozincique
Plomb tétra éthyl
Organocadmien
organocuprate lithié
1-B PROPRIETES DES ORGANOMAGNESIENS
Ils sont tous fabriqués dans un seul but : LE METAL DONNE AU CARBONE LIE UNE POLARITE δ
-
Le doublet de la liaison C
δ
-
Par exemple CH3 – CH2 – MgBr
Base
Métal est alors à la fois BASIQUE et NUCLEOPHILE
δ
+
/ CH3 – CH2 – H
acide
( l'acide est un alcane : pKA ≈ 40 )
Pour tous , les acides conjugués étant des alcanes ( ou alcènes , ou alcynes ) , ce sont des BASES TRES FORTES.
Toutefois, en absence de tout proton acide, ce doublet C – Métal a des PROPIETES NUCLEOPHILES TRES
MARQUEES.
1-C STRUCTURE DES ORGANOMAGNESIENS
R
Mg
Le magnésium présente deux lacunes électroniques .
R
Dans cet état il est instable et impossible à obtenir.
Il n'existe que stabilisé par solvatation, en présence de DOUBLETS D'ELECTRONS appartenant au solvant :
S
R
Mg
X
où S est un solvant, INDISPENSABLE , donneur de doublet
S
Ainsi stabilisé, le magnésium est tétravalent (règle de l'octet respectée )
1-D- REACTIVITE DES ORGANOMAGNESIENS
(NOUVEAUTES)
Les organomagnésiens permettent d'allonger les chaînes carbonées, par création de liaison C – C en réagissant, par
addition nucléophile, sur les
2
♦Aldéhydes et cétones
R
1
δ
R
+
+
O
R
2
- +
O MgX
1
+
MgX
éther anhydre
1° étape, milieu anhydre
1
OH
H2O , H
addition nucléphile
R
R
A/B
2
R (sel) R
R
2
R
+ Mg2+ + X
-
2° étape , hydrolyse acide
On a donc créé une liaison C-C au niveau du C électrophile du groupe carbonyle C=O, groupe qui a disparu, se
transformant en alcool, au minimum secondaire.
♦CO2
addition
nucléophile
O
C+
δ
O
+
R
−
δ
MgX
éther anhydre
O
O
H2O , H+
-
O MgX
+
2+
+ Mg + X
OH
R
R
A/B
(sel)
-
acide carboxylique
On remarquera que RMgX n'agit donc que sur des composés ELECTROPHILES et INSATURES ( liaison π ou cycle ),
par addition nucléophile.
addition
nucléophile
O
C+
δ
O
+
R
−
δ
MgX
éther anhydre
O
O
H2O , H+
-
O MgX
+
2+
+ Mg + X
OH
R
R
A/B
(sel)
♦
acide carboxylique
♦Epoxydes
(Nouveauté)
Voir la fiche "obtention des époxydes" proposée en fin de ce chapitre (au programme )
(Nouveauté)
-
.
Les époxydes sont des composés très réactifs, et en particulier sensibles aux nucléophiles. En effet ils contiennent un
carbone électrophile ( donc action d'un nucléophile possible ) et insaturé ( par le cycle, donc addition possible )
Mg X
δ
+
δ
+
H
H
+
H2O , H
addition
R
HO
H
O
O
MgX
A/B
nucléophile
R
(sel)
site le moins encombré : REGIOSELECTIVE
R
+ Mg+ X
2+
attaque anti : STEREOSPECIFIQUE
1° étape en solvant anhydre, éther ou THF
2°étape : hydrolyse acide pour libérer un alcool
On a donc allongé la chaîne carbonée :
3
•
Si l'on regarde l'époxyde : on a ajouté un groupe R sur le site le moins encombré de l'époxyde, une fonction
alcool se trouvant sur le C en α.
•
Si l'on regarde le dérivé halogéné que l'on avait transformé en organomagnésien : on a rajouté au minimum
2 carbones : ceux porteurs de la fonction époxyde. La fonction alcool qui est apparue est en β par rapport au
C initialement porteur du dérivé halogéné.
♦Esters
(Nouveauté)
La fonction ester réagit sur les organomagnésiens car elle est :
•
Porteuse d'un carbone électrophile ( donc sensible à un nucléophile ) ET insaturé ( par la double liaison =O
, et donc addition possible )
Mais elle réagit différemment des aldéhydes et cétones car elle est :
•
2
Porteuse en plus du groupe attracteur d'électron O – R sur le C=O, se comportant comme un groupe
partant.
Nomenclature des esters : Alcanoate d'alkyl
groupe
acyle
ESTER :
R
O
δ+
1
OR
Propanoate de phényle
Benzoate de méthyle
2
2-chloro éthanoate de 3-méthyl benzyle
groupe partant
alcoolate
- +
O MgX
O
Ph
δ
+
−
+
O
δ
R
add Nu
MgX
Ph
éther anhydre
+
Décomposition
spontanée
O
O
Ph
INEVITABLE
R
(sel instable)
+
+
R
R
MgX
2° action , INEVITABLE
- +
O MgX
OH
2+
R + Mg + X
Ph
δ
MgX
O
H2O , H+
-
A/B
R
Ph
R
R
(sel)
et simultanément
H2O , H+
OH + Mg2+ + X-
A/B
+
MgX
O
fin de la 1° étape, en solvant base de Lewis anhydre
2° étape : hydrolyse acide
L'organomagnésien se fixe
•
Une première fois par addition Nucléophile suivie d'élimination. AN/E
•
Une deuxième fois par addition nucléophile sur l'aldéhyde ou cétone intermédiaire non isolé : AN
On obtient donc un alcool tertiaire, avec deux groupes R identiques, provenant de 2 molécules d'organomagnésien
fixées.
♥ Un organomagnésien se fixe 2 fois sur un ester.
4
Exemples concrets d'application :
Proposer une méthode de synthèse du triphénylcarbinol ( ou tri phényl méthanol ) à partir de bromo
benzène comme seul produit organique. Pourquoi observe-t-on une couleur rouge lorsqu'on place ce
produit en milieu acide?
Présenter le mécanisme d'action du chlorure de méthylmagnésium sur la lactone (a) ci-contre :
( Une lactone est un ester cyclique ) . En déduire une méthode d'obtention de l'éther cyclique (b).
O
O
(a)
O
(b)
5
2- Rupture de liaison CC : d’un diol α HO-C-C-OH ou d’un alcène C=C
Les réactions de clivage présentées ci-dessous resteront les seules de votre programme des 2 ans de classe
préparatoire ( il en existe d’autres, hors programme ) .
2-A DE L’ALCENE AU DIOL α : OXYDATION CATALYTIQUE PAR OSO4 ET NMO
Bilan :
H
O
CH 3
+
+
H 3C
H
N
O
H2 O
HO
OsO 4 catalytique
+
H
H 3C
+
-
O
OH
H
CH 3
N
+ son énantiom ère
N MO
N MO est un oxyde d'am ine te rtiai re
ici, N o xyde de l a N-méthyl morpholi ne
OsO4 et NMO sont tous les deux des oxydants. Leurs rôles respectifs sont compris par l’analyse du cycle
catalytique.
Cycle catalytique :
HO
O
O
OH
+
O
H3C
O
CH3
+VIII
CH3
H3C
N
O
Os
CH3
O
H2O
O
O
Os
+
+
O
-
O
NMO
N
+VI
O
CH3
H3C
CH3
Analyse du cycle :
OsO4 oxyde l’alcène.
NMO oxyde l’osmium dans le complexe intermédiaire pour régénérer OsO4 et libérer le diol en présence d’eau.
NMO est consommé : on doit l’introduire en quantité stoechiométrique.
OsO4 ( toxique ) est un catalyseur. Régénéré, on peut l’introduire en quantité très faible ( dite catalytique )
Les diols α, de structure HO – C – C – OH , indépendamment des autres groupes portés par les carbones, subissent
+
une coupure par oxydation par Na ,IO4 .
6
2-B CLIVAGES OXYDANTS DE DIOLS α PAR NAIO4
Bilans :
O
OH
NaIO4
+
+ NaIO3
+ H2O
O
OH
OH
+
NaIO4
O
+
O
+ NaIO3 + H2O
OH
L’intérêt de la méthode réside dans la NON-oxydation des aldéhydes en acides carboxyliques, alors que les
aldéhydes sont sensibles à l’oxydation ( par exemple, oxydables à l’oxygène de l’air )
C’est une réaction d’oxydation « ordinaire » : NaIO4 est consommé par la réaction.
2-C CLIVAGE DIRECT DE L’ALCENE PAR OSO4 ET NAIO4 ( DIOL α INTERMEDIAIRE NON ISOLE )
Bilan :
+
O
OsO 4 catalytique, -20°C
2 NaIO 4
+
O
,
H 2O
2 NaIO3
O
O
dioxane , eau (solvant biphasique)
Cycle catalytique :
O
NaIO3 + H2O
O
O
Os
O
O
O
O
NaIO4
O
Os
NaIO3
O
H
O
HO
Os
O
H
OH
O
O
O
-
O , Na+
I
O
H
HO
H
O
H
H2O
OH
H
2 H2O
NaIO4
Analyse du cycle :
OsO4 est le catalyseur de l’oxydation de l’alcène en diol α . Il est régénéré dans la réaction. Une quantité
catalytique suffit
NaIO4 a un double rôle :
• Il régénère OsO4 dans le cycle catalytique
• Il oxyde, hors cycle catalytique, le diol α formé grâce à OsO4 . Le diol α est un intermédiaire non
isolé
• Il est donc consommé 2 fois : il est introduit en quantité double stoechiométrique.
7
II-CONVERSION DE GROUPES CARACTERISTIQUES
Présentation des groupes caractéristiques en classes d’oxydation
Tous les groupes caractéristiques de votre programme de chimie peuvent se classer dans différents groupes formels
d'oxydo réduction.
La transformation d'un produit en un autre, au sein du même groupe, ne fait pas appel à une réaction d'oxydoréduction (addition, substitution, hydrolyse, hydratation etc. ).
Par contre un changement de groupe se fait par oxydation ou réduction, obligatoirement et donc l’emploi d’un réactif
oxydant ou réducteur est nécessaire…
Une oxydation se traduit par l'augmentation du nombre de liaison avec un élément électronégatif (O ou X) au
détriment de liaisons C- H ou C- C , ou par la perte de H2 .
Une réduction se traduit par une addition de H2 en général.
Une déshydratation qui diminue le nombre de liaison
avec un élément électronégatif crée aussi une insaturation et n’est donc pas une réduction (voir tableau qui suit).
Groupe 1
Alcane
RMgX
Groupe 2
Alcène
Groupe 3
Alcyne
Groupe 4
Alcool
Aldéhyde
Ac.carboxylique
Ether
Cétone
Ester
R-X
Acétal
Hémiacétal
Amide
Groupe 5
CO2
Chlorure d'acyle
Epoxyde
Diol
X-C-C-OH
Nomenclature : Merci de visiter la page http://www.annecurkpucheu.fr/Cours/Nomenclature.html#Notions_des_cours
pour réviser votre nomenclature, qui doit être maîtrisée sur le bout des doigts…ou toute autre référence de votre
choix.
1- Conversions par oxydoréduction
(AVEC NOUVEAUTES)
1-A LES OXYDATIONS
Rappel : la combustion de tout produit organique conduit à la formation de H2O et CO2, état maximal d’oxydation du
carbone. Une combustion est donc une oxydation totale.
Les oxydations intéressantes sont celles qui sont maîtrisées, permettant de passer d’une fonction d’un groupe i à une
fonction d’un groupe i+n
Rappels :
Oxydation des alcènes
diol α
Voir § I-2-A
Oxydation des alcènes
(Nouveauté)
époxydes
Voir fiche en fin de cours
8
Oxydation des alcools en aldéhyde, cétone ou acide carboxylique
R1
R2
C
[O]
OH
RIEN
Un alcool tertiaire n'est pas oxydable
R3
R1
R2
C
[O]
C
OH
C
Un alcool secondaire donne une cétone
O
R2
H
H
R
R1
OH
O
[O]
R
O
ou (et)
C
R
H
OH
H
O
[O]
H
C
C
H
OH
CH2
O ou (et)
HO
ou
CH
C
O
CO2
+
H2O
OH
HO
H
Les alcools primaires ou le méthanol peuvent donner lieu à des oxydations plus ou moins poussées.
Si seule une liaison C-H est oxydée, on parle d'oxydation ménagée ou douce .
• Nature de [O] en Oxydation ménagée : on
obtient des aldéhydes
1-On peut réaliser une déshydrogénation sur catalyseur métallique chaud (Cu métal) en phase gaz.
C2H5
OH
Cu
200°
C2H4
O + H2
IL N’A PAS D’OXYDANT PRESENT…
2-On peut utiliser le réactif de Sarret, oxydant doux , dans deux versions ANHYDRES possibles :
♦ CrO3+HCl +pyridine , le tout dans le solvant CH2Cl2 : c’est du Chlorochromate de pyridinium = PCC
Corey);
+
3+
formule du PCC : pyH CrO3Cl , (dans le couple CrO3/Cr )
(Sarret-
♦ CrO3 + pyridine , le tout dans le solvant CH2Cl2 : le milieu reste basique ce qui peut être utile parfois, selon les
3+
autres fonctions présentes dans la molécule ( même couple CrO3/Cr ) ( Sarret-Collins)
La réaction s'équilibre comme une réaction classique d'oxydo-réduction.
Ces conditions permettent donc d'obtenir des aldéhydes à partir d'alcools primaire ou de méthanol. Elles permettent
aussi d'obtenir une cétone à partir d'un alcool secondaire, mais cette dernière transformation pouvant se faire à
moindre coût autrement (voir ci-dessous), elles sont rarement employées dans ce sens.
Mais
CH3 – CH(OH) – CH2OH ----- CrO3, pyridine ----->
CH3 – (C=O) – CH=O
3- Un alcool primaire allylique C=C-C-OH est plus oxydable que tous les autres : un oxydant très doux
comme MnO2 ( dans le pentane ou CHCl3 ) peut l'oxyder en aldéhyde, alors que les alcools secondaires, voire
primaire "ordinaire" restent inact :
Exemple :
CH3-CH(OH)-CH2-CH=CH-CH2-OH
---- MnO2 , pentane --
CH3-CH(OH)-CH2-CH=CH-CH=O
• Nature de [O] transformant les alcools primaires en –COOH, et les secondaires en cétone:
-
2-
Tous les oxydants classiques et en particulier MnO4 ,Cr2O7 , tous deux en milieu acide ,HClO, H2O2 .
♦ Le réactif de Jones : CrO3 + H2SO4 dans le solvant acétone, est un oxydant puissant mais néanmoins inerte /
insaturations (cad doubles liaisons) , contrairement au permanganate, à l’eau de Javel ou à H2O2…
9
Oxydation des aldéhydes en acides carboxyliques
Il est évident que si les alcools primaires s’oxydent en acides carboyliques avec les oxydants classiques, ou le réactif
de Jones, alors c’est parce que ces mêmes oxydants sont capables de transformer les aldéhydes en acides
carboxyliques.
Donc :
R-CH=O
+
-
2-
MnO4 ou Cr2O7 ou HClO ou H2O2 ou CrO3 + H2SO4 dans le solvant acétone
R – COOH
Exercice : Vous souhaitez synthétiser 4 g d’acide oxalique ( acide éthanedioïque ) au laboratoire. Vous disposez
-1
-1
d’éthane diol pur (liquide) et d’une solution 5.10 mol.L de permanganate de potassium. Proposer un protocole
expérimental (en précisant les quantités de réactifs introduites, en mL , dans les conditions stœchiométriques) . On
2+
supposera que le couple du permanganate est MnO4 / Mn .
Lors de la mise en œuvre expérimentale, vous observez un dégagement gazeux pendant la réaction. Ce gaz trouble
l’eau de chaux. Vous obtenez seulement 0,8g d’acide oxalique.
Quel est le rendement de votre synthèse ? Quelle réaction parasite, majoritaire, a eu lieu ?
Une solution pour éviter ce phénomène est de travailler en milieu fortement basique. Le couple du permanganate est
alors MnO4 / MnO2 (solide ) . Le rendement dans ces nouvelles conditions expérimentales est alors de 90% . Recalculer
les quantités nécessaires de réactifs à introduire (en mL) pour obtenir 4g d’acide oxalique.
-1
Données :
Masses molaires : C : 12 g.mol
Densité éthane diol : 1,11
-1
-1
H : 1 g.mol
O : 16 g.mol
1-B LES REDUCTIONS
Obtention des organomagnésiens : de R-X à R-Mg-X.
Bilan :
éther
R
X +
O
Mg
R
Mg
X
ou THF
O
ANHYDRES
R
C C MgX
Seuls les organomagnésiens dérivés d'alcynes :
se synthétisent autrement , voir plus loin .
♦Comme il l'a déjà été mentionné , les organomagnésiens ne tolèrent aucun acide : l'eau ayant un pKe = 14 , est
largement trop acide pour un organomagnésien. Elle est interdite, d'où la nécessité du milieu anhydre.
♦ Comme il l'a déjà été mentionné, le magnésium nécessite un solvant donneur de doublets libres pour exister
(tétravalence) . Le solvant typique est le diéthyl oxyde ( ou éther ).
♦Le R du dérivé halogéné peut être une chaîne carbonée quelconque : alkyl , phényl , vinyl . Toutefois , si la réaction
est aisée avec les alkyls et phényls, elle est plus délicate avec les vinyls :
O , anhydre
Le THF à Teb élevé et dont les doublets sont stériquement
+ Mg
X
MgX
+ disponibles est quasi obligatoire
Le THF a une température d’ébullition > à celle de l’éther ( ou diéthyloxyde ) , donc la synthèse de l’organomagnésien
au reflux du solvant s’opère à une température plus élevée qu’avec l’éther, ce qui permet un apport supplémentaire
d’énergie, et favorise donc CINETIQUEMENT la réaction, au delà des doublets plus disponibles qui stabilisent le
produit de la réaction et la favorisent THERMODYNAMIQUEMENT.
♦O2 et CO2 réagissent avec les organomagnésiens ; on peut donc tenter de se prémunir contre cette réaction
2parasite par un balayage de N2 et (ou) une garde à CaCO3 qui piège CO2 gaz ( selon CO3 + H2O + CO2
2 HCO3 )
10
Voici le montage typique pour l'obtention d'un organomagnésien
agitation mécanique
garde à CaCO3
solution concentrée
réfrigérant à boules
(éther + RX)
solution diluée (éther + RX)
=> RMgX : trouble verdâtre
N2
bain de glace ( sécurité )
magnésium métal ( Mg)
en copeaux
(facultatif)
Les réactions parasites
Lors de l'obtention d'un organomagnésien, qui a donc lieu en présence du réactant R – X , il peut intervenir les 2
équilibres suivants :
Equilibre de Schlenk :
2 R – Mg – X
= R – Mg – R
Couplage de Wurtz : R – Mg – X + R – X
+ MgX2 précipité
R–R
contre lequel ….on ne peut rien !
+ MgX2 précipité qui peut être évitée :
Pour éviter cette réaction de couplage, il suffit de verser progressivement R – X dans le milieu, de telle sorte que sa
concentration soit toujours faible , et que la vitesse de cette réaction soit minimale.
Remarque : Il arrive que l'on provoque volontairement le couplage de Wurtz pour allonger une chaîne carbonée ( Exceptionnel ! )
L'action des acides : Tous les acides produisent la destruction d'un organomagnésien par réaction Acide/Base:
Quelque soit leur pKa < 40
A–H
acide1
+
R – MgX
base2 ( R )
organomagnésien
R–H
acide2
alcane
+
-
(A ) MgX
sel1
+
11
Exemples :
pKa = 14 H
pKa = 18 R'
O
H
+
R
MgX
O
H
+
R
MgX
A/B
totale
A/B
totale
R
H
+
(HO) MgX
R
H
+
(R'O) MgX
R
H
+
(R'COO) MgX
O
R'
C
O
H
+
R
MgX
pKa =25 R'
C
C
H
+
R
MgX
pKa =4
A/B
totale
A/B
R
totale
H
+ (R'C
C ) MgX
ou R'C
C MgX , organomagnésien
Cette dernière réaction est la seule qui soit intéressante, car elle permet de fabriquer un organomagnésien à partir
d'un alcyne terminal (dit alcyne vrai )
Réduction des aldéhydes et cétones en alcools
Action de NaBH4 en solvant protique qui participe à la réaction ( ex :C2H5OH ) sur un aldéhyde ou une cétone :
Mécanisme
OC2H5
H3B
H , Na
+
C
O
+ H
H2B
OC2H5
+
H , Na +
CH
¼ NaBH4
+
R1R2C=O
+
C2H5OH
O
+ H
OC2H5
OH
B(OC2H5)4 , Na
Bilan :
C
+-
+ 3
CH
¼ Na B(OC2H5)4 +
OH
R1R2CH-OH
Ces réactifs porteurs d’hydrure ont une action chimiosélective :
•Les alcènes sont insensibles à leur action car non polarisés.
•NaBH4 n’a aucune action sur les esters, alors que LiAlH4 est capable de réduire les esters :
12
(NOUVEAUTE)
Réduction des esters en alcools primaires, par LiAlH4
Alors que Na BH4 est utilisé dans un solvant protique ( alcool, qui participe au mécanisme), LiAlH4 nécessite un
solvant aprotique car les hydrures liés à Al sont trop réactifs et basiques (couple A/B H2 / H )
LiAlH4 plus réactif que NaBH4 , convient pour réduire un ester . On obtient dans un premier temps un aldéhyde. Celuici étant plus réactif qu'un ester, la réduction se poursuit prioritairement sur l'intermédiaire ainsi obtenu, et au final, on
obtient un alcool primaire:
4 R
+ Li+
C
O
R
H
O
,
H
R'
Al
4 fois
H
Al
O
C
, Li+
OR'
H
H
4
intermédiaire tétravalent instable
O
Al3+
Li+
+
+ 4 R'
O
+ 4 R
C
H
4 R
C
R
H
O
+
H
Al
H
4 fois
Al
H , Li+
O
C
H
H
,Li+
H
H2O
Al3+ + Li+ + 4 R
4H+
CH2
OH
4
intermédiaire stable
ester + ½ LiAlH4 + 2 H+
Bilan :
alcool 1 + alcool 2 + Li+ + Al3+
( En deux étapes : 1) milieu aprotique 2) hydrolyse acide )
(NOUVEAUTE)
Le DIBAL-H : réduction ménagée des esters en aldéhydes
STRUCTURE ET REACTIVITE DU DIBAL-H
DIBAL–H signifie Di Isobutyl ALuminium Hydrure
isobutyl
3
2
hydrure NEUTRE
4
1
H
lacune électronique : acide de Lewis
Al
H
hydrure nucléophile H-
H
Al
-
H
H
hydrure chargé négativement
Pas de lacune électronique
La lacune électronique est finalement le centre réactif le plus rapide : contrairement à LiAlH4 qui réagit d’abord comme
un hydrure nucléophile H , le DIBAL H réagit d’abord comme un acide de Lewis, par attaque du doublet de O du
groupe C=O, base de Lewis.
13
REDUCTION PAR LE DIBAL-H
A condition de travailler avec un seul équivalent de DIBAL-H , dans le toluène à très basse température (-60 à –70°C),
on obtient un aldéhyde à partir de l’ester. Sans cette précaution de température, le DIBAL-H réagira aussi sur
l’aldéhyde pour donner l’alcool primaire.
Bilan :
O
1°) DIBAL - H
Toluène , -60°C
O
+
2°) H2O , H+
O
HO
H
O
1°) DIBAL - H
Toluène , -60°C
BOC
N
O
BOC
N
2°) H2O , H+
O
+
H
OH
O
O
Mécanisme :
R1
O
H
O
H
iB u
Al
Al
iBu
O
R1
R1
R1
-
iBu
iBu
O
R2
H
iBu
O
O
H
iBu
O
R2
Al
iBu
O
stabl e à -60 °C dans u n sol vant apol aire
H
R1
+
H
Al
iBu
R2
R2
OH
H2O
+
HO
iB u
Al
iBu
R2
O
+H
+
hém ia cé tal
la décom position n'inte rvi ent
q ue lors d e l'hydrolyse
H
R1
R1
OH
R2
O
+
OH
H
H
R1
O
Cette réa cti on est très sen sibl e au x conditio ns expé rim enta les :
- U n se ul éq uiv ale nt de DIBAL -H
- Solv ant APO LAIRE et -60°C
Dans u n so lva nt polaire à tem pérature am bia nte, la d écom postion
de l 'inte rm édiaire a li eu sp on taném en t a van t hy droly se, com me
ave c u n alu mi noh yd ru re de lithi um. La réacti on se poursuit alo rs
jusqu'à l'alco ol prima ire.
+
H
H
R1
O
H
a ldéhyde
14
Exercices A :
1L’action du bromure de méthyl magnésium sur le butane nitrile , après hydrolyse acide, permet d’obtenir la pentan-2one . Justifier en proposant un mécanisme. Préciser le sous-produit.
En déduire le résultat de l’action du DIBAL-H sur le même butane nitrile, après hydrolyse.
2-
O
O
Soit la lactone suivante :
. Quel est le produit de réduction de cet ester par le DIBAL-H ?
Proposer une méthode de synthèse de ce même produit à partir d’éthylène et d’acétylène.
(NOUVEAUTE)
Réduction des acides carboxyliques
L’alumino hydrure de lithium peut certes réagir avec les acides carboxyliques… mais il faudra accepter de mettre
LiAlH4 en excès car il sera détruit par réaction A/B entre l’hydrure (couple H2/H , pKA ≈ 45) et l’hydrogène acide de
l’acide carboxylique (couple -COOH / -COO , pKA ≈ 5 ). Celui-ci étant alors sous forme base -COO , les hydrures
restants peuvent réduire le carboxylate –COO en alcool primaire –CH2 – OH .
Cette méthode est très peu usitée, compte tenu du coût et de la difficulté de manipulation de LiAlH4 .
On préfère très nettement transformer l’acide carboxylique en ester, puis ensuite appliquer à l’ester les méthodes de
réduction appropriées.
Exercice B : Réduction d'un acide carboxylique par NaBH4
-1- On donne les électronégativités de H, Al et B : χ(H)=2.2 χ(B)=2.0 χ(Al)=1.6 . En vous aidant de vos
connaissances sur les rayons atomiques, justifier la différence de réactivité entre les tétrahydrures d'aluminium et de
bore.
Un protocole de TP est reproduit ci-dessous :
15
-2-3-
-4-5-6-
16
2- Conversion au sein d’un même groupe rédox
Nombre des ces réactions ont pour mécanisme les substitutions nucléophiles et les éliminations. L’essentiel de ces
réactions de conversion a donc été étudié dans le chapitre SN / E : on s’y reportera pour retrouver les précisions
nécessaires.
2-A SUBSTITUTIONS NUCLEOPHILES SUR LES R-X
ALCOOLS, ETHERS, EPOXYDE
Obtention d’alcool à partir d’un dérivé halogéné :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanisme :
Stéréochimie :
Obtention d’éther symétrique à partir d’alcool primaire :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanisme :
Stéréochimie :
Obtention d’éther dissymétrique à partir d’un dérivé halogéné et d’un alcool :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanisme :
Stéréochimie :
Obtention d’époxyde à partir d’un alcool α halogéné :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanisme :
Stéréochimie :
2-B ELIMINATIONS SUR R-X ET ALCOOLS
ALCENES
Obtention d’alcène à partir de dérivés halogénés :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanisme :
Stéréochimie :
Régiosélectivité :
17
Obtention d’alcène à partir d’alcools :
Conditions expérimentales sur un exemple :
Mécanismes :
Stéréochimie :
Régiosélectivité :
2-C ADDITIONS NUCLEOPHILES D’ALCOOLS SUR C=O => HEMIACETALS ET ACETALS
Obtention d’hémiacétals et acétals, à partir de cétone ou aldéhyde + alcool
Mécanisme :
Le carbone électrophile de l’aldéhyde ou de la cétone n’est pas suffisamment réactif vis à vis de la faible nucléophilie
d’un alcool => nécessité d’activer le groupe C=O par une catalyse acide, INDISPENSABLE , en première étape :
H+
+
+
OH
C
O
O
+
HO
H
addition nucléophile
A/B
HO
O
+
HO
OH
hémiacétal
A/B : prototropie
H2O
+
+
C
O
élimination
+
O
addition
nucléophile
H2O
+
O
OH
A/B
O
+
O
H
+
H
+
O
O
acétal
18
Le mécanisme est une succession d’étapes toutes équilibrées : il s’agit donc d’une réaction en équilibre. Pour la
rendre totale, on peut éliminer l’eau formée au fur et à mesure, grâce à un ingénieux appareil
Appareillage de Dean Stark :
Grâce à cet appareil, l’équilibre
d’acétalisation peut être déplacé vers
la droite par élimination du produit
H2O.
Les graduations permettent de
surveiller le niveau de la phase
aqueuse pour stopper la réaction
lorsqu’il ne monte plus.
Le robinet permet d’éliminer vraiment
l’eau , de telle sorte qu’il n’y ait pas
de risque qu’elle retourne dans le
ballon
retour de la phase la moins
dense dans le ballon
phase la plus dense éliminée,
souvent , H2O produit
réactifs,
produits
+
solvant
organique
hétéroazéotrope => élimination de H2O
5
4
6
5
7
3
8
3
2
9
2
1
10
1
6
4
7
1
10
=>
8
9
On peut réaliser cette réaction d’acétalisation à partir de diols α : on obtient alors un acétal cyclique, la réaction est
favorisée dans ces conditions ( sera démontré dans le cours de thermodynamique de cette année) . Le diol α
classique est l’éthane diol, mais fonctionne avec tous les diols possibles.
+
O
H
+
HO
O
O
+
OH
H2O
O
OH
HO
OH
+
+
H
OH
O
O
+
H2O
19
Réaction inverse : Obtention d’aldéhyde ou cétone à partir d’acétal ou hémiacétal
La réaction précédente, en équilibre, est renversable : en partant de l’acétal ou hémiacétal, toujours en catalyse
acide, mais en présence d’un excès d’eau selon le mécanisme ci-dessous :
O
H+
O
O
O
+
H
HO
OH
+
HO
+
élim.
A/B
+
H
OH
C
add.
nucléophile
HO
+
+
élim.
A/B
O
OH
O
OH
A/B
OH
prototropie
H2O
OH
O
+
OH2
O
+
Ainsi la formation d’acétal constitue une méthode de protection des aldéhydes et cétones ( les acétals sont stables
en milieu basique et oxydant ou réducteur ) . Grâce à la renversabilité de la réaction, on peut régénérer le groupe
lorsque nécessaire. Compte tenu des conditions expérimentales de régénération, la protection est délicate en milieu
aqueux acide.
3- Protection de fonctions
Au cours de synthèses de composés, un réactant dont on souhaite l’action sur un groupe, peut en réalité avoir une
action parasite sur une autre partie de la molécule, action non souhaitée… Il est parfois possible de procéder alors à
une PROTECTION de la fonction que l’on souhaite garder intacte, ou qui gêne l’action spécifique du réactant.
Les méthodes de protection de fonction utilisent soit des réactant spécifiques, soit des réactions détournées à cet
effet. L’important est que la transformation proposée du groupe soit renversable d’une façon ou d’une autre par
rapport au groupe à protéger. La régénération du groupe protégé est appelée déprotection.
3-A PROTECTION DU GROUPE ALCOOL
Obtention de l’acétal de la DHP
But : Obtenir l'organomagnésien de
Br
OH
et le faire réagir sur CO2
Etape 1 : protection de la fonction alcool qui détruirait l'organomagnésien en formation
+
O
H
+
+
OH
ou
O ou
O
+
+
+
CH
CH
Di Hydro Pyrane
DHP
O
ultra minoritaires car peu stables
MAJORITAIRE
car stabilisé par résonance
Br
OH
+
H
+
O
O
Br
O
O
+
Br
H
20
Etape 2 : Allongement de la chaine carbonée
éther
+
O
O
Mg
anhydre
Br
Mg
Br
O
O
CO2
( carboglace )
O
H2O, H+
O
2+
+ Mg +
O
O
-
O
Br Hydrolyse acide
OH
O
O Mg Br
Etape 3 : déprotection de la fonction alcool
Bilan :
O
O
H+
O
H
O
H2O
O
OH
+
OH
O
OH
H+
O
O
O
O
H2O
O
O
OH
+
OH
H
O
H2O
O
O
+
O
CH
+
+
H
O
OH
+
OH2
+
OH
OH
OH
O H
OH
OH
+
+
+
H
CH
+
OH
O
Obtention d’éthers par Williamson
Cas particulier de la protection du groupe OH du phénol :
OH
K
+
HO
-
-
+
O ,K H C
3
A/B
I
SN2
O
CH3
+
I
-
éther méthylé
Cas général de la protection de tout groupe OH, de tout alcool sous forme d’éther benzylique ( noté Bz souvent )
OH
+
-
H
O
-
+
SN1 ou SN2
H2
O
+ I-
I
éther benzylique
La déprotection s’effectue par action de HI, ou BCl3 , acide de Lewis.
21
Action de H-I sur l’éther méthylé :
H
O
CH3
H
O
I
+
O
CH3
+
I
H
-
+
H3C
I
-
En effet, l’attaque de I est inenvisageable sur le groupe benzène .
Après protonation de l’éther benzylique par H-I :
+
+
H2C
O
CH
+
+
O
H
H
carbocation TOUJOURS plus stable
que celui issu de l'alcool protégé
I
-
Retenir que la structure à 3 liaisons π
du cycle est très stable et tjs conservée
I
La déprotection par BCl3 a lieu selon le mécanisme suivant :
rupture de la liaison la plus fragile, car donnant le C+ le plus stable
3
O
Cl
B
B
O
Cl
+
O
3
Cl
O
Cl
3 H2O
OH
B
+
3
OH
OH
OH
Obtention d’éther silylé
Cette protection / déprotection fonctionne grâce à l’ordre des forces de liaisons suivante : Si – F > Si – O > Si – Cl
Le chlorure de trialkyllsilane Cl – Si (R)3 permet de fixer le groupe -Si(R)3 sur l’oxygène de l’alcool à protéger, par
SN2.
Principe de protection :
R
R
OH
+
Cl
Si
1
R
R
2
R
DMF
R
O
3
N
NH
H
+
Si
1
R
R
2
3
+
Cl
-
-
+
Cl , HN
NH
+
R
imidazole
R
O
Si
1
R
2
3
R
La réaction est plus rapide dans le DMF. Elle peut être menée aussi dans le dichlorométhane, ou le THF, car ainsi le
sel de chlorure d’imidazolium précipite ( meilleure séparation ), mais la réaction y est plus lente.
22
Principe de la déprotection :
R
R
O
Si
1
R
2
3
R
+
H
R
F
O
+
Si
1
R
2
3
R
+
F
-
F
Si
1
R
2
3
+R
OH
R
R
H
R
En raison des mécanismes SN2, tant de la protection que de la déprotection, la méthode est très sensible à
l’encombrement stérique et permet d’une part de protéger prioritairement les alcools primaires, en utilisant un chlorure
de tri alkyl silane encombré, et d’autre part de déprotéger prioritairement O – Si la moins encombrée, pour la même
raison.
Les groupes trialkylsilanes fréquemment utilisés sont les suivants :
Triméthylsilyle
TMS
CH3
Si
CH3
CH3
t-butyldiméthylsilyle
TBDMS ou TBS
CH3
H3C
CH3
Si
Tri Isopropylsilyle
TIPS
t-butyldiphénylsilyle
TBDPS
CH3
CH3
CH3
CH3
Si
Si
CH3 CH3
CH3
H3C
CH3
CH3
CH3
Ces groupes sont classés ici par ordre de réactivité décroissante, du plus réactif au moins réactif, que ce soit sous
forme chlorure ou sous forme oxyde.
Par exemple le chlorure de TBDMS sera seulement réactif avec un alcool primaire, permettant ainsi de différencier en
protection, un alcool primaire d’un alcool secondaire :
Après la protection de l’alcool primaire, on pourra ici par exemple, oxyder l’alcool secondaire en cétone, puis
régénérer l’alcool primaire, resté intact.
3-B PROTECTION DU GROUPE C=O DES ALDEHYDES ET CETONES
L’acétalisation par l’éthane diol α en catalyse acide, est la méthode classique. Voir § 2-C
+
La déprotection s’effectue par le traitement de l’acétal cyclique par l’eau, en milieu H , Voir § 2-C
La protection est efficace en milieu basique, mais bien sûr pas en milieu acide !
3-C PROTECTION DES DIOLS α
La réaction de protection des C=O peut être inversement utile pour protéger un diol α, en formant un acétal par action
de la propanone en milieu acide. Voir § 2-C ;
4- Activation de fonctions
L’analyse de tous les mécanismes rencontrés montrent que pour exacerber des réactivités préexeistantes, on peut
soit, utiliser un réactif in situ, soit transformer le groupe réactif, en un autre encore plus réactif.
Nous pouvons faire ici le bilan de toutes les méthodes d’activation qui ont été employées :
On entend par activation nucléophile, toute méthode qui exacerbe la capacité nucléophile d’un groupe fonctionnel.
On entend par activation électrophile, toute méthode qui exacerbe la capacité électrophile d’un groupe fonctionnel.
23
4-A ACTIVATION NUCLEOPHILE DES ALCOOLS : R-OH
R-O
-
Méthode :
Exemple type de réaction :
4-B ACTIVATION ELECTROPHILE DES ALCOOLS
Méthode 1 : Par un milieu acide H
MEILLEUR GPE PARTANT
+
Exemple :
Méthode 2 : Par un milieu acide de Lewis : Test de Lucas
Rappeler ce qu’est un acide de Lewis, donner 3 exemples
Montrer comment se forme une liaison entre un alcool et l’acide de Lewis utilisé dans le test de Lucas.
Rappeler le résultat du test de Lucas.
Méthode 2 : Par transformation en tosylate
Exemple :
Méthode 3 : Par transformation en mésylate
Exemple :
4-C ACTIVATION ELECTROPHILE DE C=O DES ALDEHYDES ET CETONES PAR LES ACIDES
Principe :
Exemple 1 : Utilisation de H
+
24
Exemple 2 : Utilisation d’un acide de Lewis
Document : la réaction de Mukaiyama. ( CHATEL, Grégory, Rapport de stage Master 2, Université de Laval, Quebec, Septembre 2009 )
[…]
On donne Z(Ti) = 22
1- Justifier que TiCl4 puisse être un acide de Lewis.
2- Quelle est dans le mécanisme ci-dessus la structure du « composé carbonylé, […] activé par le tétrachlorure de
titane » ? Proposer une forme mésomère de cette structure montrant « l’activation du carbone de la fonction
carbonyle ».
25
3- Quelle autre intermédiaire dans ce mécanisme montre la propriété acide de Lewis du titane tétravalent ?
4- Quel est le groupe nucléophile du réactif (b) ? Comment justifiez-vous la régiosélectivité de la réaction sur (b) ?
5- Quel est le sous-produit de l’étape (c) ? En déduire l’ordre de l’affinité du silicium entre oxygène et chlore.
6- Citer certains critères auxquels doit obéir une réaction pour prétendre satisfaire au « label chimie verte » ?
7-Pourquoi l’eau est-elle a priori incompatible avec les acides de Lewis « ordinaires » ?
8- Quel est le produit obtenu dans l’exemple donné figure 14 ?
9- Par analogie avec le mécanisme présenté figure 11, proposer le mécanisme de la réaction de la figure 14. Préciser
l’étape d’activation du carbone électrophile par l’acide de Lewis et les sous-produits obtenus.
10- Quel(s) réactif(s) proposeriez-vous pour obtenir le produit suivant, par la réaction de Mukaiyama ?
O
OH
11- (question pour les 5/2) . Quel est l’avantage de la réaction de Mukaiyama dans l’exemple de la réaction réalisée
en question 10, par rapport à une aldolisation classique ?
26
FICHE : OBTENTION DES EPOXYDES( avec 1 NOUVEAUTE)
Les époxydes sont des composés cycliques à 3 centres , stériquement très tendus, et donc très réactifs.
I - A PARTIR D'UN ALCOOL α HALOGENE OU α HALOGENO ALCOOL (révision)
Bilan :
K+ OH-
+
Br
froid
H2O
+
+
K Br
-
O
OH
Mécanisme :
K OH
SN2
-
O
O
H
froid
O
Br
Br
+
+
H2O
Br
-
Cette réaction se déroulant en SN2
1- Elle est stéréospécifique
O
H
O
K OH
(S)
(S)
H
Br
(R, R )
(S R)
(R)
H
Br
(R S )
( S S)
(SR)
H
(S)
+
+
donc
O
(S)
(S)
froid
-
+
Br
-
+
K
H2O
et
( R R)
2- Elle peut être empêchée pour des raisons stériques :
O
-
Br
H
attaque en anti impossible
O
MAIS
-
O
H
Br
H
attaque en anti possible
27
(NOUVEAUTE)
II - A PARTIR D'UN ALCENE
La liaison π des alcène peut être oxydée de façon ménagée
par un péroxoacide .
Bilan :
O
O
C
C
+ R
R
C
O O
péroxoacide
+
C
C
OH
H
C
O
Réactivité d'un peroxoacide :
O
R
centre
électrophile
gpe partant
stabilisé par
résonance
O
O
-
O
H
+
+
R
O
O
H
Nucléophile
Mécanisme d'action sur un alcène :
R
O
δ+ O
assistance ( facultative )
par une base faible
non nucléophile
O
H
O
O
H
δ+ O
-
H
O
H
-
RCOO
+
HCO3
-
-
O
double liaison +riche en égrâce à 2 effets electrodonneurs
H
On retient donc que la méthode est régiosélective , par effet cinétique : les doubles liaisons riches en
électrons donnent l'attaque nucléophile sur l'O du péroxoacide la plus rapide . Pour preuve les résultats
expérimentaux suivants :
Vitesses relatives de l'époxydation :
CH2=CH2
1
RCH=CH2
24
RCH=CHR ; R2C=CH2
500
R2C=CHR
6500
R2C=CR2
trop rapide
non mesurable
La méthode est diastéréospécifique , en raison du caractère concerté du mécanisme. Toutefois elle n'est
pas énantiosélective : les 2 faces de l'alcène sont attaquées, à 50 /50 .
28
EXERCICES DE REVISION DE SYNTHESE ORGANIQUE 2016 2017
1- Stratégie de synthèse
Proposer une méthode de synthèse pour chacune propositions numérotées suivantes. On rappelle que le symbole =>
signifie en chimie "provient de"… On nommera tous les produits et réactifs.
OH
2
1
OH
Br
Cl
3
Br
O
OH
I
4
et
5
OH
O
7
et
Br
6-a
OH
8
O
OH
6-b
OH
6-c
OH
O
O
9-a
9-b
O
Br
Br
29
2- Analyse de synthèse
Extrait 1
FIG. 14 – Rétrosynthèse de la Sphingofungine E
Cette partie permet d’illustrer l’utilisation des sucres en synthèse organique. Les sucres appartiennent au
"réservoir de chiralité" ou "pool chiral", ensemble des molécules chirales naturelles et leurs dérivés disponibles à
faibles coûts. L’idée est d’utiliser la chiralité naturelle des sucres pour synthétiser des molécules plus complexes.
La Sphingofungine E, un agent antifongique isolé à partir d’Aspergillus et de Paecilomyces, est un inhibiteur très
efficace et spécifique de la sérinepalmitoyltransférase.
Sa synthèse peut être réalisée à partir de l’intermédiaire 1 (figure 14). Cet intermédiaire peut être obtenu en 18 étapes
à partir du D-(+)-Glucose. La synthèse du composé 1 est décrite sur la figure 15 page suivante.
1. Le diacétone-D-Glucose 2, synthétisé à partir du D-(+)-Glucose, réagit avec le chlorure de méthoxyméthylène
(CH3OCH2Cl ou MOMCl) en présence de diisopropyléthylamine dans le dichlorométhane pour conduire au
composé 3.
1.1 Proposer la méthode d'obtention du diacétone-D-Glucose 2. Donner la structure du composé 3.
1.2 Donner le mécanisme de la réaction d’obtention de 3.
1.3 Quel est le rôle de la diisopropyléthylamine ?
1.4 Quelle fonction forme-t-on au cours de cette réaction ?
1.5 Proposer une méthode de coupure du groupement protecteur MOM.
2 Le composé 3 réagit ensuite avec un mélange acide acétique / eau pour conduire au diol 4 dont l’une des
fonctions alcool est primaire.
2.1 Donner la structure du composé 4 ( on ne demande aucune justification de la régiosélectivité )
2.2 Donner le mécanisme de la réaction d’obtention de 4.
3 L’étape suivante est la protection sélective de 4 par un groupement benzyle (PhCH2-, également noté Bn) pour
conduire au composé 5.
3.1 Proposer une réaction permettant l’obtention de 5 à partir de 4. On indiquera les réactifs envisagés.
3.2 Justifier la sélectivité observée.
Un enchaînement de réactions permet d’obtenir le composé 7 à partir du composé 5.
30
OsO4 catalytique
NaIO4
4 Le composé 7 en présence de trichloroacétonitrile (Cl3CCN) et d’une base forte non nucléophile, le
diazabicycloundécène (DBU) dans le dichlorométhane, conduit après hydrolyse au trichloroacétimidate 8.
4.1 Ecrire la formule de Lewis du trichloroacétonitrile.
4.2 Ecrire les formules mésomères du trichloroacétonitrile.
4.3 En déduire le centre électrophile du trichloroacétonitrile.
4.4 Proposer un mécanisme pour cette réaction.
5 Par un réarrangemement d’Overman, le trichloroacétimidate 8 conduit à un mélange de stéréoisomères 9 et 10
avec respectivement un rendement de 60 % et 14%.
5.1 Quelle relation de stéréochimie relie 9 et 10 ?
5.2 Donner la configuration du carbone quaternaire 5 du stéréoisomère 9 d’après les règles de CahnIngold-Prelog.
6 Donner la structure du composé 11.
7 Le composé 12 est obtenu par réaction de Zn(BH4)2 avec le composé 11 dans l’éther diéthylique à 0°C.
Sachant que Zn(BH4)2 a une réactivité similaire à celle de NaBH4 donner la structure de 12.
8 Le composé 12 est traité avec une solution 6M aqueuse d’acide chlorhydrique dans le tétrahydrofurane pour
conduire au composé cyclique 13. Donner la structure du composé 13.
Extrait 2
La cétone F réagit avec du bromure de
méthylmagnésium dans le THF à -78°C et on
obtient comme produit majoritaire l’alcool G avec un
rendement de 76% à partir de E.
Le nouveau carbone asymétrique créé par cette
réaction est de configuration (R) . Donner la
structure de l’alcool G et justifier la stéréosélectivité
de cette étape.
O
1) MeMgBr, THF, -78°C
2) Hydrolyse en milieu
OCH 3
légèrement acide
C14H22O2
F
Le composé G est dissous dans du toluène et mis au reflux
pendant 1,5h avec une quantité catalytique d’acide
paratoluènesulfonique ou APTS (0,3 éq.). Un réarrangement de
G donne H, avec un rendement de 96%.
Proposer un mécanisme réactionnel pour le passage de G à H.
G
H3C
G
SO 3H
APTS
toluène, reflux
O
H
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