Diagnostic et traitement de la maladie d`Alzheimer

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DEMANDEZ À L’EXPERT
Des réponses pratiques et concrètes aux questions courantes sur la maladie
d’Alzheimer dans le cadre de la pratique de tous les jours. Dans ce numéro, les
sujets traités dans la rubrique « Demandez à l’expert » sont :
Diagnostic et traitement de la maladie
d’Alzheimer : tomodensitométrie et
donépézil
par Peter N. McCracken, M.D., FRCPC
Q
Quand dois-je référer mon patient atteint de
la maladie d’Alzheimer (MA) pour une tomodensitométrie?
Réponse :
En général, la plupart des patients âgés qui présentent des
signes caractéristiques de cette forme de démence neurodégénérative n’ont pas besoin d’être examinés par tomodensitométrie. Cela signifie que les personnes qui présentent
des signes caractéristiques d’une perte insidieuse et progressive de la mémoire à court terme suivie de troubles de la
parole et du langage et ensuite d’une diminution de leur
capacité à poursuivre leurs activités quotidiennes (p. ex.,
gestion financière, paiement des factures, observance médicamenteuse), n’ont pas besoin d’un examen par tomodensitométrie.
Les recommandations élaborées lors de la deuxième conférence canadienne consensuelle sur la démence organisée à
Montréal, au mois de février 1998, n’ont pas changé en ce qui
touche les indications d’une tomodensitométrie. Ainsi, on
recommande de procéder à une tomodensitométrie cérébrale si
un ou plusieurs des critères suivants sont présents :
• âgé de moins de 60 ans;
• détérioration rapide (sur une période d’un à deux mois)
des facultés cognitives ou de la capacité fonctionnelle;
• démence de courte durée (depuis moins de deux ans);
• tout nouveau signe de localisation (hémiparésie ou signe
de Babinski);
• traumatisme crânien récent;
• symptômes neurologiques inexpliqués (apparition de
graves céphalées ou de crises convulsives);
• antécédents de cancer (surtout les formes de cancer et les
types de tumeurs qui produisent des métastases dans
le cerveau);
• traitement à l’aide d’anticoagulants ou antécédents d’un
trouble de la coagulation;
• antécédents d’incontinence urinaire et de démarche instable
au début de la démence (comme on l’observe dans
l’hydrocéphalie à pression normale);
• troubles de la démarche;
•
symptômes cognitifs rares ou atypiques ou présentation
atypique (telle que l’aphasie évolutive).
Les infarctus ou lacunes intéressant le système nerveux central (SNC) peuvent être mis en évidence par la tomodensitométrie. Par ailleurs, chez les patients qui présentent des lésions du
SNC en foyer, il faut exclure le diagnostic de néoplasie à l’aide de
la tomodensitométrie. On ordonne une tomodensitométrie principalement pour détecter les patients dont la démence est
attribuable à d’autres étiologies que la MA.
La neuro-imagerie est utile pour exclure le diagnostic de
démence réversible, par exemple, une tumeur, une hydrocéphalie à
pression normale ou un hématome sous-dural, mais ce procédé diagnostique est moins efficace pour différencier la MA des autres
démences dues au vieillissement normal. En effet, jusqu’à 10 % des
personnes dont le fonctionnement intellectuel est intact présentent
des espaces clairs dans la matière blanche pour lesquels, dans bien
des cas, on ne connaît pas la signification de façon certaine.
Q
Est-ce qu’une augmentation de la dose de
donépézil à 10 mg produit des effets bénéfiques? Si oui, quel est le moment propice pour
augmenter la dose?
Réponse :
Selon les recommandations, le traitement par le donépézil doit
être instauré à la dose de 5 mg par jour, pour tous les patients.
Tant les patients que les aidants doivent connaître les effets
indésirables du médicament, notamment la diarrhée, les
nausées et les vomissements, les crampes musculaires, la rhinite et l’insomnie. Le patient doit subir un examen de suivi six
semaines après le début du traitement. Si le patient tolère bien
le médicament, le médecin peut augmenter la dose à 10 mg,
sans égard à la perception d’une amélioration des symptômes
par le patient ou l’aidant. Le patient doit continuer à prendre le
médicament pendant au moins trois mois avant qu’on envisage
d’abandonner le traitement. La survenue d’effets indésirables
importants devrait motiver l’arrêt du traitement ou, si ces effets
sont attribuables à la dose de 10 mg, le médecin devrait réduire
la dose à 5 mg par jour.
8 • La revue canadienne de la maladie d’Alzheimer • Avril 1999
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