ASSOCIATION INTERNATIONALE DES MAGISTRATS DE LA JEUNESSE ET DE LA FAMILLE
JANVIER 2009
XVIII CONGRÈS MONDIAL—Uni dans la diversité—21-24 AVRIL 2010, TUNIS
5
officielles, dans son pays (comme dans
beaucoup d’autres pays européens) le niveau
de criminalité chez les jeunes, est en train de
diminuer.
Un tel comportement amène bien sûr à se
poser la question suivante : dans quel intérêt
un procureur de la république pourrait-il
adopter de telles mesures ? Notamment
lorsqu’aucun juge n’a avalisé cette
déclaration...
Des conférences et des séminaires portant
sur les problèmes de la délinquance juvénile,
se sont également tenus en Afrique,
continent dans lequel on a pu clairement
constaté que, même dans les rares cas où
des dispositions légales en faveur des
enfants existaient, leur mise en œuvre était
faible dans le meilleur des cas, non
seulement à cause du manque de ressources
mais surtout à cause d’un concept visant à
ne pas agir en faveur des enfants lequel est
ancré dans la société et dans le système
judiciaire (les violences corporelles infligées
aux enfants dans les familles, dans les
institutions, à l’école, au travail sont monnaie
courante, et les tentatives pour abolir de
telles pratiques ne sont même pas
comprises).
En Angleterre et au Pays de Galles, malgré
(ou à cause de ?) la possibilité qu’ont les
juges de prononcer un verdict qui tient les
parents responsables des délits causés par
leurs enfants, le niveau de privation de liberté
pour les enfants est toujours extrêmement
élevé, voire le plus haut d’Europe selon les
statistiques.
Dans beaucoup de pays latino-américains, le
système tutélaire est encore en usage malgré
la modernisation de la législation en général.
En Asie, la situation des enfants de la rue ne
s’est pas améliorée et énormément de
mineurs à travers le monde sont utilisés
comme enfants- soldats ou font l’objet de
trafic, bref sont condamnés.
Comme vous pouvez le constater, chers
collègues et amis, la synthèse de l’année
2008 dans le domaine de la justice des
mineurs et de la protection des enfants
n’offre pas un panorama très encourageant. Il
faut néanmoins souligner que notre
Association a obtenu des résultats très
positifs.
Des membres de l’AIMJF ont collaboré avec
l’organisation Terre des hommes pour établir
et mettre en place un projet très prometteur
de justice juvénile au Pérou, basé sur des
alternatives telles que la médiation utilisée
dans le cadre des procès et les peines de
travaux d’utilité générale comme sanctions
alternatives. Dans deux régions pilotes, une
formation a été offerte aux principaux acteurs
et dans la même optique, une collaboration
entre la police, le ministère public, les
tribunaux et les services sociaux, a été
organisée et commence à bien fonctionner.
Terre des hommes a même remporté un prix
national pour l’excellence de son travail et
l‘AIMJF peut également être fière de ce
résultat puisqu’elle a contribué au succès de
cette entreprise qui a déjà commencé à se
propager dans d’autres pays d’Amérique
latine et continuera à le faire en 2009.
À ce propos, je voudrais attirer votre attention
sur le premier congrès latino-américain relatif
à l’application de la justice réparatrice pour
les mineurs qui se tiendra au mois de
novembre à Lima, au Pérou. Cela pourrait
être une excellente occasion d’approfondir la
politique de notre association. Dans cet
objectif, je compte sur la participation du plus
grand nombre possible de collègues,
notamment d’Amérique Latine.
En octobre de cette année, l’Institut
international des droits de l’enfant (l’IDE), en
collaboration avec l’UNDOC, le BIDE et
l’IRC/UNICEF, a organisé un important
séminaire sur les enfants victimes et témoins
qui a suscité un grand intérêt. Dans les
problèmes des mineurs, ce groupe particulier
est pratiquement oublié dans la législation de
beaucoup de pays membres des Nations
Unies. Ce séminaire s’est basé sur les
recommandations du « UN Model Law,
Commentary, Manual and Guidelines »
(nouveau Modèle des Nations Unies de
législation, commentaire, manuel et lignes
directrices), et sur les « Kits d’apprentissage
à distance » portant sur la manière de traiter
les enfants victimes et témoins dans les
procédures légales. Quelques centaines de
participants venus du monde entier ont
débattu sur cette indispensable législation et
sur les nouveaux outils pour sa mise en
œuvre. Une documentation complète à ce
propos ne devrait pas tarder à être mise à
votre disposition.