LE DJIHÂD
L’actualité internationale et le développement d’un terrorisme islamiste entretiennent la
confusion entre la guerre sainte et le djihâd. Le mot « guerre », rarement illustré dans le
Coran se dit « al-harb » ; djihâd est le premier mot d’une expression plus fréquemment
employée : « l’effort sur le chemin de Dieu » ( Djihâd fi sabil Allâh ».
Il faut alors distinguer :
Le djihâd majeur : c’est l’effort que l’on fait sur soi-même, la lutte que l’on livre à
l’ennemi intérieur, aux passions, au Mal. Il s’agit d’un djihâd spirituel.
Le djihâd mineur interne : il s’agit de combattre les ennemis au sein de la communauté
des musulmans, les hérétiques.
Le djihâd mineur externe : c’est le combat contre l’infidèle, ce qui se rapprocherait le
plus de ce que nous appelons « guerre ». mais il convient de rappeler que le but n’est
pas la mort de l’adversaire, mais sa conversion.
La grande tradition théologique a toujours valorisé le djihâd majeur car l’islam est d’abord
une religion de la paix. L’activisme djihâdiste qui prétend animer le djihâd mineur est donc
une conséquence des événements les plus récents de la politique internationale. Il apparaît
après la création de l’Etat d’Israël en 1948 et la guerre d’indépendance de l’Algérie en 1954.
La chute du Shah d’Iran et l’avènement de la république islamique ainsi que la longue crise
libanaise ont encouragé le renouveau chiite.
Ce djihâdisme est animé par la nostalgie de l’islam communautaire des premiers temps – les
dix années passées par le Prophète à Médine, c’est-à-dire le moment où il devient un chef de
guerre contre le polythéisme bédouin.