Chimie théorique – Mécanique statistique moléculaire Notes de Guillaume Fraux
A Mécanique statistique moléculaire
On peut étudier la matière à divers niveaux, diverses échelles d’espace et de temps.
Macroscopique : C’est l’échelle allant du micron à l’année-lumière pour les longueurs, et supérieure
à la microseconde pour le temps ;
Mésoscopique : C’est l’échelle intermédiaire, à laquelle les fluctuations commencent à apparaitre.
L’échelle de longueur est la dizaine de nanomètres.
Microscopique : On place ici les échelles spatiales de l’ordre de l’angström, et les échelles de temps
de l’ordre de la picoseconde.
Le domaine macroscopique est le domaine de la thermodynamique, basée sur des variables d’état
– variables à fixer pour connaitre l’état du système (V,p,T,N,µ, . . .) ; des fonctions d’état (U,H,
G,S, . . .) et des équations d’état permettant de relier les variables d’état entre elles.
Le domaine microscopique est le domaine de la mécanique statistique, où l’on cherche les propriétés
de la matière à partir des propriétés microscopiques des molécules.
Si jamais on veut s’intéresser à des problèmes ayant une dépendance temporelle, on peut utili-
ser à l’échelle macroscopique la thermodynamique hors équilibre ou les théories des phénomènes de
transport : diffusion de matière, de chaleur, hydrodynamique, . . .
À l’échelle microscopique, deux théories sont disponibles : la mécanique statistique près de l’équi-
libre et la théorie dite théorie cinétique (des gaz par exemple).
1-Quelques notions de mécanique quantique statistique
1.1 - Les buts de la mécanique statistique
La mécanique statistique étudie des ensembles de Nparticules classiques, desquelles on ne connait
que l’ensemble des positions rNet des positions pN. On étudie ces particules via un potentiel d’inter-
action U, et l’énergie du système est donnée via son hamiltonien :
H=
N
X
i=1
~pi2
2mi
+U(rN)
Toutes les grandeurs thermodynamiques, les équations d’état, les observables spectroscopiques, etc.
peuvent être retrouvées dans l’étude de cet hamiltonien.
Toute cette étude se fait à partir d’un potentiel ou d’un champ de force (Force Field – FF) plus
ou moins arbitraire et modélisant le système. Le choix d’un champ de force ou d’un type de champ
de force est prépondérant dans l’étude statistique numérique ou analytique d’un système quelconque.
Nous allons donc décrire quelques uns de ces champs de forces.
1.2 - Le champ de force
a) Champ de force ab initio
On considère un système formé de Nnoyaux de masse miet de charge Ziet Mélectrons. On
repère les positions des électrons par qM= (~q1. . . ~qM)et celles des noyaux rN= (~r1. . . ~rN). Les forces
s’exerçant sur le système sont données par l’étude de l’hamiltonien du système :
H=−}2
2
N
X
i=1
1
mi
∂2
∂~ri2−}2
2me
N
X
i=1
∂2
∂~qi2+Vee +VNe +VNN
4 Cours de Daniel Borgis & Carlo Adamo