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sclérosant par adrénaline ou mélange aetoxysclérol/ adrénaline et/ou mise en place de clips
homéostatiques. La récidive ou la persistance d’un hémorragie active fera discuter la chirurgie.
2-5-3 Autres lésions :
La lésion doit être trouvée, le plus souvent grâce à l’endoscopie (fiboscopie gastrique,
coloscopie, ou entéroscopie), plus rarement par d’autres techniques d’imagerie :
artériographie, tomodensitométrie, scintigraphie…
Les hémorragies s’arrêtent spontanément dans plus de 80% des cas. Un geste d’hémostase
peut être nécessaire par voie endoscopique, radiologique (embolisation) voire chirurgicale.
Il a également été démontré que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) à fortes doses
limitait les besoins transfusionnels.
3) Les hémorragies digestives basses et rectorragies.
Elles sont environ dix fois moins fréquentes que les hémorragies digestives hautes et surviennent
principalement chez des personnes âgées.
L’interrogatoire et l’examen clinique permettent de préciser :
Les conditions de survenue (thérapeutique anti-coagulante ou anti-inflammatoire, prise de la
température à l’anus, introduction de corps étranger), les caractères (rectorragie isolée, sans
évacuation fécale, rectorragie accompagnant les selles ou les précédant), la fréquence (hémorragie
survenant à chaque selle, ou épisodiquement en particulier en cas de constipation), l’abondance :
depuis la petite hémorragie à l’essuyage jusqu’à l’évacuation abondante de sang parfois « cailloté ».
Le type de rectorragie peut orienter le diagnostic :
- la présence de sang sur le papier d'essuyage ou en dehors des selles, oriente vers une lésion anale,
- lorsque le sang est mélangé aux selles, on peut soupçonner l’existence d’une tumeur colique
gauche (polype ou cancer )
- lorsque le sang est à l’extérieur des selles une lésion ano-rectale est très souvent responsable.
La diverticulose colique est la première cause d’hémorragie digestive basse.
Si la diverticulose touche surtout le côlon sigmoïde, 50 à 70 % des hémorragies diverticulaires
proviennent du côlon droit et sont souvent provoquées par une érosion artérielle. Ces hémorragies
s’arrêtent le plus souvent spontanément mais récidivent dans 10 à 25 % des cas.
Le problème n’est pas celui de faire le diagnostic de diverticulose mais de trouver le diverticule
responsable de l’hémorragie ou de prouver l'origine diverticulaire de l'hémorragie.
La tomodensitométrie est souvent contributive en visualisant les diverticules et une zone de
saignement après injection de produit de contraste. Le diagnostic peut aussi être fait par
l’élimination d’autres lésions mais ceci peut être rendu difficile devant la présence
d’angiodysplasies, lésions fréquentes sur le même terrain. La coloscopie en urgence est rarement
probante mais peut parfois localiser approximativement le niveau de l’hémorragie (côlon droit ou
transverse). L’artériographie coelio-mésentérique peut être contributive en période hémorragique,
en visualisant le saignement et surtout en permettant une embolisation thérapeutique. Le traitement
chirurgical habituel est une colectomie segmentaire.
Les tumeurs malignes représentent la deuxième cause. Les lésions du côlon gauche et du rectum
sont le plus souvent impliquées (25% des cas).
Les angiodysplasies coliques se retrouvent dans 20 % des cas. Ce sont des lésions fréquentes
surtout chez les personnes âgées et leur découverte à l’occasion d’une rectorragie n’implique pas
nécessairement leur responsabilité qui peut être attribuée à une pathologie diverticulaire, l’inverse
étant aussi vrai (voir plus haut) !