• Le revenu du consommateur impose une contrainte budgétaire à sa consommation totale. On verra plus loin que
l’épargne est considérée ici comme une consommation différée.
•Les prix indiquent quelle quantité de pouvoir d’achat doit être affectée à l’achat d’une unité d’un bien. Comme le
consommateur affecte la totalité de son revenu à la consommation (courante ou différée), toute consommation
supplémentaire d’un bien implique le sacrifice d’une certaine quantité d’un autre bien : une quantité d’un bien se
substitue à une quantité d’un autre bien. Le rapport de cette substitution est donné par le rapport des prix des deux biens,
càd par leur prix relatif.
Ainsi, soient 2 biens A et B : quantité de A correspondant à 1 unité de B = prix de B / prix de A (à appliquer à un
exemple chiffré).
• Dans cette substitution d’une « dose » d’un bien à la « dose » d’un autre bien le consommateur va augmenter sa
satisfaction si l’utilité de la « dose » achetée est supérieure à celle de la « dose » sacrifiée. Sinon sa satisfaction va
diminuer. On peut donc, par approximations successives, en substituant des « doses » de biens entre elles conformément
aux prix relatifs, modifier le panier de biens à acheter pour augmenter la satisfaction du consommateur.
Ce mode de raisonnement par itération sur des « doses » de biens est le raisonnement marginaliste (raisonnement sur
des marges) propre à l’approche néoclassique.
• Quand on augmente l’achat d’un bien par petites « doses », l’utilité marginale des « doses » successives diminue,
tandis que celle des biens sacrifiés par petites « doses » augmente puisque le quantité des biens sacrifiés diminue (loi de
l’utilité marginale décroissante). Donc il existe une limite à l’achat de chaque bien, qui correspond au moment où
l’utilité d’une « dose » supplémentaire de ce bien est exactement compensée par l’utilité sacrifiée d’autres biens.
L’intuition suggère qu’il existe ainsi un assortiment de biens achetés avec le revenu qui maximise la satisfaction globale
du consommateur. Ce maximum est appelé optimum car tout autre assortiment de biens réduirait la satisfaction globale.
A l’optimum toute « dose » supplémentaire d’un bien procure une utilité marginale égale à la perte d’utilité due au bien
sacrifié en contrepartie. Donc la satisfaction globale ne peut plus augmenter.
b) L’arbitrage inter temporel.
• L’analyse néoclassique postule, en se fondant sur un constat empirique, que le consommateur préfère une
consommation immédiate à une consommation différée. On appelle ce principe « préférence pour le présent » ou
« dépréciation du futur ».
• C’est la dépréciation du futur qui fonde un prix particulier : le taux d’intérêt.
Le consommateur acceptera de différer une partie de sa consommation - donc d’épargner - s’il perçoit, pour le montant
épargné, un supplément de revenu compensateur - les intérêts du placement de son épargne - qui lui permettra donc de
consommer plus dans le futur.
• Le taux d’intérêt apparaît donc comme le prix de la renonciation à la consommation immédiate, au profit d’une
consommation différée. L’arbitrage entre présent et futur se fonde sur le même type de calcul que l’arbitrage entre la
consommation des différents biens : le consommateur cherche à maximiser sa satisfaction globale. Son épargne placée
sera fonction croissante du taux d’intérêt.
c) Consommation et revenu.
• On conçoit aisément que si le revenu augmente la contrainte budgétaire se desserre, donc le consommateur va
augmenter sa consommation pour accroître sa satisfaction. La consommation est donc fonction croissante du revenu.
• Le supplément de revenu va être affecté aux différents biens en fonction de leur utilité marginale (subjective). Les
biens qui sont les plus hauts placés sur l’échelle des préférences seront prioritaires, mais en principe la consommation
de tous les biens va augmenter.
A l’exception des biens inférieurs. Ces biens sont dits « inférieurs » parce que les consommateurs les déprécient par
rapport à d’autres biens auxquels ils peuvent être comparés (par ex. du vin ordinaire par rapport aux autres vins, mieux
considérés). Quand le revenu augmente les biens mieux considérés se substituent aux biens inférieurs, dont la
consommation diminue alors. C’est une évolution atypique de la consommation quand le revenu augmente.
d) Consommation et prix.
• On peut constater empiriquement que la consommation d’un bien augmente généralement quand son prix baisse, et
vice-versa. La demande d’un bien est donc décroissante par rapport à son prix. Comment expliquer cette relation par la
théorie ? On raisonnera sur la baisse d’un prix. L’effet d’une hausse de prix s’en déduira aisément. La baisse du prix
d’un bien a deux effets sur sa demande :
- l’effet de substitution
- l’effet de revenu.