La maladie de Ménière

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Maladie de Ménière en échec
thérapeutique
Salah DILEM
Définition
• Affection de l’Oreille interne
• Étiologie incertaine
• Hydrops endolabyrinthique
• 10 % des vertiges
Définition
• Triade symptomatique:
– Surdité de perception avec plénitude
d’oreille
– Acouphène
– Vertige rotatoire avec nausées
vomissements
Historique
• 1861: Prosper Ménière
• 1921: Portmann :rôle du sac EL
• 1938: Hallpike : dilatation du lab mb chez 2
patients
• 1959: McCabe rupture des mb
• 1983: Schuknecht: hydrops + fibrose et
oblitération du canal et du sac
Physiopathologie
• Très hypothétique
• Dysfonctionnement du sac
endolymphatique
• Accumulation de l’endolymphe et
distension du labyrinthe membraneux
Syndrome clinique
• Sensation inaugurale de plénitude
• Puis apparition d’une surdité
• Apparition d’un acouphène
• Grand vertige rotatoire, nausées, vomissements
• Triade complète ou non
Surdité
• Surdité fluctuante peut-être isolée au stade
initial
• Atteinte de perception des fréquences
graves avec récupération complète au début
• Atteinte tardive de ttes les fréq entre 50 et
70 dB
• Cophose rare
Acouphènes
•
•
•
•
•
Plutôt grave
Avertissent le patient
Donnent le côté
Attribuent les SF à l’oreille interne
A long terme: A permanents invalidants
Examen clinique
• Pendant la crise
– Localisation du côté atteint
– Nystagmus spontané, HR, ↓ fixation
• En intercrise
– Examen normal
Examens paracliniques
• Audiométrie
– SP : aspect ascendant ou plat affectant les
fréquences graves jusqu’au 1000Hz
– Évolution fluctuante au début
• Audio vocale
– Discordance avec les seuils tonaux
– Mauvaise intelligibilité
– Difficulté d’appareillage
Épreuves vestibulaires
• La VNG qualifie et quantifie la
souffrance labyrinthique pendant la
crise
• On constate une hyporeflectivité et une
hypovalence du labyrinthe malade
• En période intercritique
– Fonction vestibulaire subnormale
– Hyporéflexie (50% à 70%)
– Aréflexie exceptionnelle ( 5 à 10 %)
Test au glycérol
• Principe: induire un gradient entre cpt
vasc et labyrinthique
• Glycérol → ↑ osmolalité sanguine
→ déplacement d’eau hors de l’OI
• Ingestion d’ 1,5g/kg + sérum salé
• Audio avant et 2-3 h après
• Résultats: ↑ de 10 dB sur 2 des 3
fréquences (500, 1000, 2000)
Diagnostics différentiels
• Syndrome cochléaire isolé
– Surdité fluctuante ou brusque
• Syndrome vestibulaire isolé
– Névrite vestibulaire
– Vertige d’origine centrale (SEP, AVC)
• Signes vestibulaires et cochléaires
– Une labyrinthite
– Neurinome du VIII, FPL
– Ototoxicité médicamenteuse (aminosides,
AINS, anti-épileptiques…)
Traitement médical
Traitement de la crise
Il est dirigé contre le symptôme vertige et comporte
- La mise du malade au repos absolu, isolé, au calme et
dans l'obscurité
- L'administration d’un antivertigineux (Tanganil) et un
sédatif, type diazépam (Valium®).
- Peuvent être associés des antiémétique
Traitement de fond
• Son but est d'empêcher ou de retarder au maximum
la survenue d'une nouvelle crise et de prévenir
l'installation d'une hypoacousie définitive.
• Règles « hygiéno-diététiques », consistant à conseiller
un mode de vie équilibré sans excès tabagique ainsi
qu'un régime alimentaire hyposodé
Définition d’un ménière en
échecs thérapeutique
• Échecs des traitements médicaux
préalable
• Plus d’une Crise invalidante avec
vomissement par mois pendant plus de 6
mois.
Traitement osmotique
• Glycérol 63g pour 100 ml, 3 cuillères à
soupe par jour pendant 4 semaines
• Le mannitol (500 ml à 10 % perfusé en 2
heures, 2 fois par jour, durant la période
vertigineuse)
Les diurétiques
Le furosémide 20 mg x 2 par jour (jusqu'à 40 mg x
2), au moins 1 mois
Risque d'hypotension artérielle
Contre-indications (obstacle sur les voies
urinaires, déshydratation, hypokaliémie)
La spironolactone 25 mg x 2 par jour (jusqu'à 100
mg x 2), au moins 1 mois, intolérance digestive
parfois et des effets progestérone-like
(aménorrhée, gynécomastie).
Les chambres d’hyperpression
• Limite le développement de l’hydrops par
une hyperpression induite dans l’oreille
moyenne et transmise à la périlymphe par
la fenêtre ronde.
Meniett
• Générateur portable de pression
• Délivre des hyperpressions pulsionnelle
de 20cm d’H2O d’une duré de 0.6sec
dans l’oreille moyenne au travers d’un
ATT par cycle de 1 min.
Pose d’aerateur trans-tympanique
- Tumarkin 1966, dysfonctionnement tubaire
obstructif peut être à l’origine d’une MM
- Entre 50% et 60% de résultats
- Mécanisme mal compris
- Lutte contre la tendance à l’expansion du
compartiment endolymphatique
Chirurgie du sac endolymphatique
- Décrite par G. PORTMAN en 1927 à visée ethiopathogenique
- Ouverture du sac endolymphatique et
décomprime ainsi le labyrinthe membraneux en
conservant la fonction vestibulaire et auditive.
- Contrôle des vertige dans 71% des cas.
L’audition est conservée dans 90% des cas et
les acouphènes améliorés dans 40 %des cas.
Sacculotomie transplatinaire
- FICK en 1964
- Sous anesthésie locale, perforation de la
platine
- Permet l’évacuation dans l’oreille
moyenne de l’excès
d’endolymphe
Cochléo-sacculotomie
• Schuknecht en 1979
• Fistule endo-perilymphatique permanente
au travers de la fenêtre ronde
• Réalisée par voie du conduit
sous AL
• Risque de surdité
Destruction labyrinthique
• Méthode chimique ou chirurgicale
• Destruction avec désafférentation du système
vestibulaire pour permettre la compensation
centrale sur un vestibule débarrassé de ses
poussée d’hydrops
Indication
• Mauvaise tolérance
• Répercussion sociale, professionnelle
• Accepte le principe d’une perte auditive
Injections intratympaniques de
Gentamycine
Hanson en 1951 constatait chez 5 patient tuberculeux qui
présentaient une M M, un traitement par streptomycine faisait
disparaitre les grandes crises de vertiges
• La « labyrinthectomie fonctionnelle » par aminoglycosides en
traitement local est proposée par Schuknecht dès 1957
• Schuknecht traita 8 patients avec de la streptomycine
• Disparition des crises vertigineuses : 5 cas
• Cophose : 100% des cas
• Depuis, la streptomycine n'a plus été employée
• Depuis fin des années 1970 : instillations locales de gentamicine
par
voie transtympanique (Beck, 1978).
Plus agressive envers les cellules ciliées (CC) vestibulaires que sur
CC cochléaires
• A terme perte complète de la fonction vestibulaire dans 80 à
96% des cas avec une perte auditive dans 18 à 42 % des cas.
• Destruction labyrinthique progressive par administration de
gentalline à dose minimale efficace sur le vertige pour amener à
une aréflexie vestibulaire.
• Introduction progressive de gentalline au travers de la fenêtre
ronde par pinocytose
Nombreux protocole décrits
– Contrôle audiométrique et VNG avec une évaluation du
vertige par une échelle d’évaluation subjectives, avant chaque
instillation
– Arrêt si chute auditive
– Il faut obtenir une aréflexie totale
– Surveillance à 2 mois, 6 mois et 2 ans.
Indications
• Echec des techniques préservatrices
(traitement médicamenteux bien conduit
et règles hygiénodiététiques)
• MM unilatérale sévère et rebelle
• Surdité >60 dB
• Contre-indications chirurgicales (âge ou
tares biologiques)
• Ménière invalident refusant la chirurgie
Les avantages
• Faible coût
• Ambulatoire: moins invasif que les techniques
chirurgicales de destruction ou de
déafférentation
• Destruction progressive source d’un
inconfort moins marqué et moins violent
• Risques limités en dehors de l’audition
Protocole
En pratique mettre un aérateur en postéroinférieur (en face des fenêtres). puis instiller
40 à 80 mg de Gentalline patient en décubitus
dorsal, tête en procubitus à 30° tournée à 45 °
de l'autre coté. Attendre environ 20 min, le
patient doit ressentir une impression de brûlure
dans la gorge.
Parfois grand vertige avec des signes NV lors
des deux premières injections.
• Pour le rythme des instillations
- quotidien sur 8 jours si l'oreille est cophotique,
- une fois par semaine sur 10 à 12 semaines en
surveillant l'audiogramme s'il y a un reliquat
cochléaire avant et environ 1 ou 2 heures après
chaque injection.
• Le but recherché étant la disparition des vertiges
sans affecter les restes auditifs.
• Vérifier la réflectivité vestibulaire avec un calorique
à air avant et après pour voir s’il était encore
stimulable.
Autre technique
• ATT avec un pope positionné vers la FR dans le diabolo
(MicroWick*SILVERSTEIN 1999) le patient met des
gouttes de gentalline lui-même.
•
Microcathéter alimenter par une micropompe mis en
place en regard de la FR pendant 2 semaines,
HOFFER en 1999
• Injection transtympanique directe, HARNER en 1998,
1 à 4 Injections de 0,7ml.
Labyrinthectomie Chirurgicale
• Destruction du labyrinthe postérieur, aboutit au
même résultat que la neurotomie vestibulaire
• Cophose
• Labyrinthectomie trans-mastoidienne
• Labyrinthectomie trans-canalaire par la FO
Neurectomie vestibulaire
• Section élective des nerfs vestibulaires
• Conservation de l’audition
• Voie rétrosigmoide la plus utilisée, sus-petreuse
(House 1961) ou rétro-labyrinthique (Pulec 1970)
• Indication rares < 10 % des Ménière
• Suivi d’un grand vertige 24 à 48 heures, instabilité de
quelques semaines et reprise d’une activité socioprofessionnel après 1 mois
• Rééducation vestibulaire adaptée
• Résultats : 95% de contrôle des grande crises
• Echec: atteinte bilatérale passée inaperçue, section
nerveuse incomplète
• Risques: Paralysie faciale, surdité, hémorragie au
niveau de l’APC, méningite et fuite de LCR.
Conclusion
• L'abondance et la variété des diverses thérapeutiques
n'ont d'égales que l'abondance et la variété des
hypothèses pathogéniques.
• L'évolution totalement irrationnelle de l'affection et
son extrême variabilité intra- et interindividuelle ;
• L'influence des facteurs psychologiques sur l'histoire
naturelle de la maladie.
• Les bons résultats des divers traitements médicaux
proposés à ce jour varient immanquablement entre 60
et 80 %, suggérant un effet placebo.
• Le traitement chirurgical occupe une place limitée,
bien qu'indispensable.
Elles ne semblent vivre que des échecs de la prise en
charge médicale
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